Jacob était satisfait de notre dîner. Ça avait été pour moi le moyen de rayer Nathan de ma vie. Pourtant, il fallait que je le revois pour lui dire le fond de mes pensées. Je redoutais le moment où j'allais le voir.

Alors que je me perdais dans mon esprit, je m'aperçus qu'il était temps de fermer la galerie. Je m'apprêtais à fermer les portes quand j'entendis des pas. Je me retournai et vis Nathan accourant, essoufflé.

- Est-ce que tu as le temps pour un dernier client ? demanda-t-il en prenant une tête de chien battu.

Quand on parle du loup. Dès l'instant où je l'avais vu, mon cœur s'était mit à battre. C'était un signe que quelque chose clochait.

Je lui fis un signe de tête désabusé et ouvris la porte. Il se faufila et se mit à observer les toiles ornant les murs blancs de la galerie. Seule la lumière de la pleine lune éclairait le bâtiment.

Il regarda plusieurs tableaux sans vraiment les regarder. Puis il s'arrêta devant une toile particulière à mes yeux.

- Tu as toujours eu du talent Jenny, dit-il soudainement. Je sais que c'est toi qui l'a peins celui là.

Je me mordis les lèvres. Je m'étais dis : pourquoi pas ? J'avais exposé mon œuvre - si on pouvait appeler ça comme ça - en espérant partager mes inspirations avec les autres artistes.

Nous étions proches, nos bras se frôlaient. Mes poils s'étaient hérissés. Mon cœur battait vite, comme à chaque fois qu'il se trouvait à côté de moi.

Il se tourna rapidement vers moi et attrapa ma taille pour me coller contre son torse. Sa respiration à lui aussi était saccadée. Je me mordis une nouvelle fois les lèvres sans le faire exprès.

- Si tu continue de faire ça je ne pourrai pas résister, dit-il d'une voix suave.

Il assailli mon cou de baisers tous plus brûlants les uns que les autres. Je voulais le repousser, je m'en voulais de faire ça à Jacob. Ma raison me disait d'arrêter, mon cœur de continuer. Le désir de ne faisait que de monter. J'échappai un petit cris et renversai ma tête en arrière. J'attrapai le cou de Nathan pour l'embrasser de toutes mes forces en passant ma main dans ses cheveux bruns. Il lâcha un râle de plaisir.

Nathan me plaqua violemment contre le mur, faisant tomber un ou deux tableaux en même temps. Je sursautai et me défis de son étreinte en époussetant ma jupe froissée.

- Il faut que je rentre, Jacob va s'inquiéter, dis-je en baissant les yeux.

Il me regarda un instant. Malgré le fait que la galerie était plongée dans l'obscurité, je pouvais voir ses joues rosies à la lueur de la lune. Il toussa et sortit rapidement du bâtiment.

Lorsque la brise caressa mon visage, se fut comme une claque. Mon esprit s'était remis en place et j'avais réalisé ce que j'avais fait. Je me sentais idiote. J'avais l'impression d'être de nouveau au lycée.

Je claquai la portière de ma voiture et démarrai à toute vitesse. Je voulais oublier immédiatement ce qu'il venait de se passer.

Dès que je fus rentrée, j'appréhendais ma rencontre avec Jacob. Je ne savais pas lui mentir. Je me rendis compte que l'appartement était lui aussi plongé dans le noir. J'entrai doucement dans notre chambre, Jacob dormait à point fermé. Il avait dû passer une journée épuisante. Après avoir enlevé mes vêtements, je me faufilai sous la couverture et me blotti contre son dos brûlant, comme pour me faire pardonner. Jacob remua un instant puis se figea à nouveau. Il semblait si paisible que ça me faisait mal au cœur. Une larme perla sur ma joue.

Je détestais Nathan. Il foutait tout en l'air comme à son habitude. J'avais envie de le gifler mais dès que je me retrouvais devant lui, mes jambes se mettaient à flageoler et je tombais aussitôt dans ses bras. Je ne voulais pas que ça recommence. Je ne voulais pas qu'il me fasse à nouveau du mal. Je voulais en parler à Jacob mais, lui aussi me détesterai si il savait ce que nous avions fais. J'aime Jacob comme je n'ai jamais aimé quelqu'un.

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Jacob resserra son étreinte et embrassa doucement mon front.

J'avais été apaisée de me retrouver avec lui. Je me sentais toujours coupable. C'est pour cela que j'avais décidé d'appeler Nathan pour qu'on mette toutes ces choses au clair. Je lui avais dis de me retrouver dans un bar de la ville, après le travail.

Il fallait que j'expulse cet élément nocif de ma vie, et pour toujours. Pour me calmer, je me disais que j'allais me fiancer, me marier et que j'aurai des enfants. Mais, à chaque fois que j'essayais de me projeter, Nathan nrevenait à la charge dans mon esprit comme un taureau enragé. Est-ce qu'il ressentait la même chose ? Pour une fois, j'avais envie d'avoir un super pouvoir pour savoir à quoi les gens pensaient.

Retomber dans les bras de Nathan serait une chose effroyable mais, suis-je assez bête pour faire ce genre de bêtises ?