Chapitre 5
Alors que je m'affairais à la cuisine depuis une bonne heure, Jacob sortit de la salle de bain. L'odeur enivrante de son parfum vint jusqu'a mes narines.
Lorsqu'il me vit avec le couteau de cuisine en train de couper les légumes, il se mit à rire doucement.
- Tu n'avais pas besoin de te donner tout ce mal Jenny, j'aurai appelé un traiteur, dit Jacob en embrassant mon front brûlant.
Je soupirai.
- Je tiens à ce que ça soit bon. C'est comme si c'était un repas que je faisais pour le rayer à tout jamais de ma vie, dis-je en faisant de grands signes.
Jacob éclata de rire.
- Ça n'était déjà pas fait Madame Valentyne ?
Je le regardai tendrement et le serrai dans mes bras.
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Mon plat avait embaumé tout l'appartement d'une douce odeur alléchante.
Alors que je finissais de mettre la table, la sonnette retentit. Jacob alla ouvrir et j'entendis sa voix se faire chaleureuse. J'attendis qu'ils entrent dans le patio pour faire mon apparition. J'essuyai mes mains et me dirigeait vers notre invité. Je vis d'abord le corps imposant de Nathan mais derrière lui se trouvait une autre personne, beaucoup plus frêle. Jacob lui fit une accolade et je pus enfin voir qui se cachait derrière cette silhouette. Une femme de notre âge tenait Nathan par le bras comme un bernique. Je m'approchai.
- Jenny ! Tu es ravissante, dit Nathan d'un ton enjoué.
Je ris nerveusement.
- Voici Carla, ma petite amie, continua Nathan en me présentant la jeune femme.
Elle s'avança vers moi pour me faire une accolade. Mon corps se raidit à son contact.
- Ravie de te rencontrer, annonça-t-elle avec un fort accent hispanique.
Je leur fis signe de prendre place à table.
- Je vais en cuisine j'arrive, dis-je.
- Je vais t'aider ! dit Nathan.
Il me suivit au pas de course. Je roulai des yeux, agacée.
- J'ai rencontré Carla en Espagne, dit Nathan comme si j'attendais une justification.
Il avait confirmé mes pensées. Elle était le cliché parfait. Des cheveux noirs, un teint hâlé et une silhouette bien proportionnée. Seuls ses yeux bleus trahissaient sa nationalité.
Je lui fis mine d'être heureuse et lui donnai les plats.
Carla et Nathan avaient monopolisé la conversation pendant tout le long du repas. Je m'ennuyais et Jacob le voyais bien. Il posa sa main sur ma cuisse pour que je me détende comme à son habitude.
Je me retrouvais de nouveau dans la cuisine, à préparer le dessert. Je sentis une présence silencieuse derrière moi. Nathan était là, je le savais.
- Nathan, je n'ai pas besoin de ton aide, dis-je en levant les yeux aux ciel pour la énième fois.
- C'est pas ce que disais ta voiture, dit-il en ricanant.
Il s'approcha étrangement de moi. Je sentais son corps près du miens et ça me faisait un drôle d'effet. Je me mis à respirer bruyamment sans que je m'en rende compte. Je pris les assiettes et les lui collais contre le torse.
- Apporte ça à table s'il te plaît, dis-je en détournant les yeux.
Il soupira mais partit sans demander son reste. J'en soupirais de soulagement, un peu plus et je me serai évanouie. D'ailleurs, mes réactions démesurées m'exaspéraient. N'étais-je pas au comble du bonheur avec Jacob ? N'étais-je pas sacrément ennuyée de le revoir ? Pourtant, quoi que je pus penser, mon corps me trahissait. Et j'avais comme l'impression que Nathan n'était pas passé à côté de ça, et pas non plus à autre chose...
En plus de ramener sa cruche, il me lançait des regards appuyés pendant tout le dîner. Comme si nous partagions une blague que seuls nous deux connaissions. Heureusement que Jacob n'avait rien remarqué, son poing se serait balancé tout seul. À la fin, je me retrouvais perdue. Le détestais-je encore ? Et est-ce qu'il me restait un tout petit d'affection pour cet idiot de Nathan ? C'était possible et cette hypothèse m'énervait déjà.
Ils étaient enfin rentrés chez eux, et moi, libérée de ces invités absurdes. Je fis la vaisselle, sûrement pour la première fois de ma vie, ce qui m'aida à remettre mes idées en place.
Nathan avait eu une place très importante dans ma vie, et je ne pourrai jamais l'oublier - ce qui était un peu un fardeau. Il n'avait plus aucun contrôle sur moi, et si je voulais être sûre de ne plus avoir de problèmes, il fallait que je mette les points sur les i. Et encore faudrait-il le revoir, chose qui ne me rendait pas heureuse d'avance.
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