Chapitre 20

Mes yeux s'ouvrirent lentement. Ma respiration était rythmée par le son du sang qui cogne contre mes tempes. J'avais de nombreuses douleurs sur tout le corps. Tout était flou dans ma tête. Le lieu où j'étais était sombre. Alors que je tentai de bouger, je fus retenue par des chaînes, retenant chacune de mes mains. Je me rendis compte que je touchais à peine le sol. Je baissai les yeux vers le reste de mon corps. Mes vêtements étaient déchirés et mes jambes étaient complètement égratignées. Je sentais le goût métallique du sang sur mes lèvres sèches.

Je me souvenais de petits bouts de moments. J'étais partie de chez Nathan, j'avais envoyé un message à Jacob. Lorsque j'avais pris la route, deux voitures se sont misent à me suivre. J'ai tenté de changer de directions plusieurs fois mais, tout ce que j'ai réussis à faire à été de me perdre avec à mes trousses des cinglés. Ils ont soudain accéléré, m'ont dépassé et se sont arrêtés devant moi, me faisant faire un tonneau par dessus les deux voitures. C'était tout ce dont je me souvenais. Ça n'était pas difficile, vu mon état.

Alors que j'étais toujours dans mes pensées, une porte s'ouvrit et la lumière s'alluma. De grands néons m'aveuglèrent quelques secondes jusqu'à ce que je m'habitue. Ça ressemblait à une énorme grange. Ce que je vis me glaça le sang. Je n'étais pas la seule à être accrochée comme une bête. Une cinquantaine d'autres filles étaient là, retenues par des chaînes et presque nues. La plupart était dans un état pitoyable. Certaines pleuraient quand d'autres semblaient presque mortes. Les personnes qui étaient entrées dans la pièce se dirigèrent vers une petite blonde toute mince.

- Détache celle ci, commença une femme. Elle va aller chez un homme qui nous a réclamé une blonde.

L'homme à côté d'elle se baissa et détacha la fille qui se mit à les supplier. Les deux se regardèrent en ricanant. Même détachée elle n'essaya pas de s'enfuir. À vrai dire, elle ne semblait pas en avoir les forces. Ils marchèrent jusqu'à une autre fille.

- Il faut tuer celle là. Ses blessures se sont infectées, elle n'est plus bonne pour la vente.

Une vente ? Dans quoi étais-je tombée ? Le mot tuer mon glaça le sang une nouvelle fois.

La fille dégaina une arme de sa poche arrière et tira d'un coup sur la malheureuse qui n'avait sûrement pas compris ce qui s'était passé. Je sursautai et tournai la tête au moment où une flaque rouge écarlate se déversa sur le sol en béton. Plusieurs cris se firent entendre provenant des filles qui avaient vu la scène.

Mon souffle se fit de plus en plus saccadé. Je commençais à paniquer.

L'homme et la femme refermèrent la porte et éteignirent la lumière en même temps. Plusieurs filles se mirent à pleurer et à gémir. Elles avaient dû se retenir de peur de se faire exécuter. Quant à moi, mes bras commençaient sérieusement à me faire mal.

La porte s'ouvrit de nouveau, j'eu l'impression que ça faisait des heures que j'étais enfermée là dedans. Une ombre masculine se déplaça vers moi pour venir se poster en face. Malgré l'obscurité, je pus voir un sourire carnassier sur le visage de l'homme en face de moi.

- Ça me fait plaisir de te voir Jenny.

- Sett ?! m'écriai-je sous le choc.

- Je savais qu'on se reverrai.

- Qu'est-ce que tu m'as fait ? Libère moi !

Il se mit à rire.

- Je te libérerai quand Nathan et ton frère m'auront donné ce qu'ils me doivent.

Mon cœur fit un bond. Je savais de quoi il parlait maintenant. Il s'approcha un peu plus de moi et caressa mon visage.

- Ça me fait mal au cœur d'abîmer une beauté pareille mais, il faut bien que tu sois habillée comme tes congénères, dit-il en tournant sa tête vers les autres filles.

Il attrapa violemment mon t-shirt et le déchira complètement. Je me retrouvais en soutiens-gorge. Sa main effleura doucement ma poitrine puis descendit jusqu'à mon ventre.

- C'est beaucoup mieux comme ça.

Il leva les yeux vers mes bras qui devenaient mauves à cause de l'effort intense. Il prit une clé dans sa poche et détacha ma main gauche me faisant retomber au sol en gémissant. Le sol froid glaça mes os et me fit frissonner.

- J'avais dis qu'on trouverait un moyen de s'arranger, dit-il en souriant. S'ils ne payent pas, tu finiras comme celle ci, expliqua-t-il en pointant le corps sans vie de la jeune fille. On a plusieurs moyens de pression ne t'en fais pas.

Je sentis l'émotion me submerger. J'aurais dû écouter Nathan.

- Sett... murmurai-je.

Je n'eu pas le temps pas le temps de rajouter quelque chose qu'il était déjà parti de la pièce sombre.

Lorsqu'il m'avait détaché, j'étais tombé sur quelque chose. Je tâtai ma poche arrière et sentis une forme rectangulaire. Mon cœur s'affola, je savais ce que c'était. Comment ce faisait-il qu'ils ne l'avaient pas enlevé ? Encore une fois, ma bonne étoile était présente.

Je pris mon téléphone et tentai d'appeler Jacob. La sonnerie retentit plusieurs fois mais je n'eu aucune réponse. Ce fut de même pour Nathan. Je tapai le numéro de Liam tout en faisant attention que personne n'arrive.

- Oui ? demanda mon frère à travers le combiné.

- Liam ! Appelle Jacob, il faut qu'il me retrouve, dis-je heureuse.

- De quoi tu parle ? Je suis avec Zoey là.

- Je t'en supplie Liam, appelle Jacob, je suis en danger.

Le silence s'intégra à notre conversation.

- Si tu vois Sett ne t'approche pas de lui Liam. Tu m'as bien comprise ?

- Jenny ? Jenny ?! cria-t-il. Tu es chez Sett ?

Mon téléphone s'éteignit, manque de batterie.

Je soufflai bruyamment. J'avais peur que personne ne me retrouve.

Point de vue de Liam

- Liam ? Tout va bien ? demanda Zoey, visiblement inquiète.

Je me laissai retomber sur mon siège. J'avais sentis dans la voix de Jenny de la peur et de le détresse. Il fallait que je la sorte de là.

- Jenny est dans la merde.

- Ça te dérangerais d'être plus clair, grogna-t-elle.

Je soupirai de nouveau. J'allais devoir lui expliquer la dépendance de Samuel, l'histoire d'amour de Jenny et Nathan.

- Je crois qu'elle a été enlevée par Sett et son père.

Elle prit un air surpris.

- Même si je suis ici seulement depuis le début de l'année, je sais dans quoi sont Sett et son père, dit-elle en baissant les yeux.

- La drogue évidement, concluai-je.

Elle leva les yeux vers moi en prenant un air désolé.

- Ils enlèvent les jeunes filles pour les revendre. Ils tiennent un réseau de prostitution Liam.

Mon cœur fit littéralement une crise cardiaque.

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