Chapitre 17

Suite du flashback

- Comment avez vous trouvé mon discours Mademoiselle Martins ? demanda-t-il avec de petits yeux malicieux.

Je tentais de reprendre mes esprits après ce que Valentyne m'avait dit. Il était terriblement déstabilisant. Puis, ma question sur sa sincérité me revint en tête.

- Très théâtrale, dis-je en reprenant mon assurance.

Il sembla surpris un instant puis haussa de nouveau un sourcil.

- Êtes-vous en train d'insinuer que je suis un beau parleur ? dit-il avec un sourire en coin.

- J'ai du mal à croire qu'un homme, aussi riche que puissant, comme vous puisse comprendre ce que vivent ces pauvres enfants en Afrique.

- Êtes vous déjà allé en Afrique Mademoiselle ?

- En Namibie plus précisément. J'ai fait du bénévolat afin de construire des habitations, dis-je légèrement agacée.

Il plissa les yeux, visiblement pris au piège.

- Je suis ravie de l'apprendre. J'espère que vous passez tout de même une bonne soirée malgré mon discours théâtralement surjoué, dit-il en insistant sur les deux derniers mots.

Je ne pus m'empêcher de sourire.

- Veuillez m'excuser, je dois aller saluer quelques personnes. J'espère que j'aurais le plaisir de votre compagnie un peu plus tard dans la soirée, finit-il en m'adressant un signe de main.

Je lui fis un signe de tête tout en l'observant s'éloigner. À peine m'avait-il quitté que d'autres gens se l'était accaparé. J'essayais de me remettre de mes émotions. Comment avais-je pu être aussi insolente devant un homme comme lui ? Je me sentis idiote d'avoir dis ça.

Je me mis alors à penser à comment vivait Valentyne. Comment vivait-on quand on avait autant d'argent et de succès. J'avais eu une très bonne enfance avec mes parents mais ça n'était sûrement pas comparable à ce que Valentyne pourrait offrir à ses enfants. D'ailleurs, était-il célibataire ? Je n'avais vu aucune alliance. Je pris mon téléphone et tapait son prénom sur la barre de recherche. Plusieurs photos s'affichèrent. À chaque fois, il était au bras d'une femme, toujours plus belle que la précédente. Un article disait " Jacob Valentyne, le PDG sexy est de nouveau célibataire ! ". Je fermai rapidement la fenêtre du navigateur et rangeai mon téléphone. J'étais sûrement ridicule à fantasmer sur lui.

Alors que je ruminais dans mon coin, j'entendis une conversation entre deux femmes.

- Il est de nouveau célibataire ! s'écria la première.

- C'est vrai ? Tu crois que je pourrais tenter ma chance ? Je rêve de porter une robe Valentino ! piailla la seconde.

- Tu imagine tout ce qu'il pourrait t'acheter ?

- Est-ce que mon bustier est assez remonté ? demanda-t-elle à la première.

Elle lui fit un clin d'œil en signe d'approbation. La première s'arrêta soudainement et posa sa main sur le bras de son amie.

- Regarde ! C'est Paloma Zaraï, tu n'as plus aucune chance ! dit-elle en riant.

L'autre femme se décomposa. Je savais qu'elles parlaient de Valentyne et leur conversation m'avait dégoûtée. C'était le genre de fille à faire tout pour l'argent.

Je regardai en direction de Valentyne qui était au bras d'une autre femme. Sûrement une modèle. Je soupirais et m'accoudai contre le mur tout en écoutant another day in paradise qui passait en son d'ambiance.

La vente aux enchères ne tarda pas à commencer. Se fut d'abord des tableaux, puis des objets de valeurs. Tous partaient pour des sommes faramineuses. La fameuse Paloma Zaraï se présenta sur l'estrade et salua le public.

- Combien donneriez vous pour passer une soirée avec cette charmante jeune femme ? demanda l'homme qui prenait en charge les enchères.

Une première personne leva sa pancarte.

- 1000 $ ! cria l'homme.

Une deuxième pancarte.

- 20 000 $ ! s'écria-t-il de nouveau.

Les prix montèrent à une vitesse affolante et c'était beaucoup trop élevé pour ce que c'était.

Soudain, une voix s'éleva, la voix de Valentyne.

- 30 000 $ pour Monsieur Valentyne !

Je fronçai les sourcils, à quoi jouait-il ?

- Une fois, deux fois, trois fois ! La jeune femme est adjugée à Jacob Valentyne !

Elle descendit de l'estrade et le serra dans ses bras. J'étais complètement dégoûtée. En venir à ces moyens pour récolter des fonds, c'était répugnant. Je ne me sentais pas à ma place. Valentyne m'aperçut et me fit une petit signe un souriant, je pris un air dégoûté et sortis du musée. J'avais besoin de me changer les idées.

Ça faisait bien une heure que j'étais sur le toit du musée. La réception était sûrement terminée mais ça m'étais égale. Je m'étais rendue compte que j'étais dans un monde où seul l'argent comptais et qu'on le jetait complètement par les fenêtres. J'avais enlevé mes talons qui m'avaient fait souffrir toute la soirée. Si j'avais su.

Des pas retentirent sur l'habitacle du musée. Je ne pris pas la peine de me retourner, je me foutais complètement de qui ça pouvait être. Sûrement un vigile.

- J'aurais aimé que vous passiez la soirée à mes côtés Mademoiselle Martins, dit Valentyne.

Je levai les yeux au ciel.

- Auriez vous quelque chose à me reprocher ?

- Ce gala de charité était répugnant, dis-je avec de la haine dans mes paroles.

Je m'étais tournée pour faire face à mon interlocuteur. Ses yeux se firent perçants et intimidants. Ils n'étaient plus aussi amicales que tout à l'heure.

- Ce qui est répugnant c'est qu'une jeune femme comme vous soit aussi égoïste envers une cause comme celle là, répondît-il sur le même ton.

- Vendre des femmes pour plus de 30 milles dollars, ça n'est pas répugnant ?

- Cet argent va directement aux associations pour aider au bon développement de pays défavorisés, dit-il en serrant les dents.

- Qu'est-ce que vous pouvez y connaître au malheur ! criai-je.

Cette situation était complètement idiote. Comment je pouvais me permette de parler comme ça à un homme que je connaissais à peine ?

- Vous savez Mademoiselle Martins, le malheur, c'est de voir un enfant mourir dans les bras de sa mère sans qu'on puisse faire quoique ce soit, dit-il en baissant les yeux.

Mon cœur se serra, j'avais été odieuse.

- Je vous demande pardon, dis-je d'une petite voix. J'ai été stupide.

Lorsque ses yeux se reposèrent sur moi, ils me transpercèrent. Il s'approcha de moi.

- Vous savez, j'ai bu mais ce que je vais faire dans les secondes qui suivent est complètement réfléchis, dit-il en souriant.

- Qu'est-ce que vous...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que ses lèvres se posèrent sur les miennes. Elles étaient douces comme un nuage. Ses mains attrapèrent doucement ma taille pour la caresser du bout des doigts. Je n'avais pas compris ce qu'il c'était passé mais le tout formait un mélange fort agréable.

Fin du flashback

Je me réveillai en sursaut, complètement en nage. Il fallait que je parte, que je retrouvé Jacob.

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