Le Château du Vertige
J'ai fait ce rêve-là un nombre incalculable de fois, surtout dans mon enfance.
Je grimpais les escaliers poussiéreux d'une série de bâtiments antique en pierre beiges. Le lieu ressemblait à certains bâtiments de Paris, mais l'architecture était beaucoup plus ancienne, digne d'un Tomb Raider ou d'un Temple Run.
Voici un événement qui n'est arrivé que dans un seul de ces rêves, mais qui m'a frappé :
En arrivant au dernier étage, dans la cage d'escaliers, je trouve mon petit frère. Mais au lieu de son corps habituel, il n'est plus qu'une tête réduite de 15cm qui flotte à 1m au-dessus du sol. Il semble sourire, mais son visage est figé, ses yeux sont fermés, et il ne me répond pas quand je lui parle. Cette vision m'horrifie, mais il n'a pas l'air de s'en inquiéter. Il a pourtant l'air conscient de ma présence, et il peut même se déplacer librement en lévitant au-dessus du sol. Voyant ça, je décide de faire demi-tour, car cette vison me met mal à l'aise et je ne sais pas quoi faire pour lui. Il est sûrement déjà trop tard.
Voici maintenant ce qui arrive dans la plupart de ces rêves :
Il fait plein soleil, un soleil aveuglant qui rend les pierres beiges du château éblouissantes, au point que j'en ai mal aux yeux. Les bâtiments ne sont que des tours et des ponts d'une hauteur vertigineuse, si hauts que je ne vois même pas le sol, caché par l'ombre des bâtiments et la poussière, si bien qu'il ressemble à un gouffre sans fond. Je dois grimper et avancer en haut de ces ponts et de ces piliers, mais les ponts eux-mêmes sont souvent des piliers carrées sans bordures ni rambardes, plus ou moins étroits, plus ou moins éloignés les uns des autres, et dont le sommet est plat mais plus ou moins incliné.
C'est un chemin très risqué, mais il n'y en a pas d'autre. Je suis obligé de sauter d'une tour à l'autre, à une bonne centaine de mètres au-dessus du sol, mais j'ai de plus en plus de mal à sauter assez loin pour atteindre la tour suivante, sans déraper sur les pierres anormalement glissantes qui souvent se décrochent sous mon poids.
J'ai peur de tomber dans le vide, mais je dois continuer d'avancer, car il ne serait pas moins dangereux de retourner en arrière. Mais dans tous ces rêves, quels que soient mes efforts, je finis toujours par glisser, tiré vers le bas par la gravité et n'ayant plus rien à quoi m'accrocher, et je fais une chute libre dans le vide, ce qui me retourne l'estomac. À cet instant, je sais que c'est fini : Je suis mort.
Et comme dans tous les rêves qui se terminent par une chute libre, je me réveille en sursaut, le cœur battant.
Je me demande encore ce qui me poussait à vouloir risquer ma vie ainsi, en dehors de la curiosité. Je me demande ce que j'aurais bien pu trouver si j'étais arrivé au bout du parcours, et si ça en valait vraiment le risque.
Malheureusement, je n'avais pas le choix. Chaque fois que le rêve commençait, j'étais déjà bien haut dans ces tours et ces murailles, et il était trop tard pour faire demi-tour.
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