Chapitre 33 - LUI

Dimanche 10 octobre (seconde partie)

Après avoir raccompagner ma mère chez elle et vu mon père, je décide d'appeler Gabriel pour savoir si il serait disponible pour aller boire un verre.

-Allô ?

-Bonjour Gabriel ! Comment vas-tu ?

-Impeccablement bien et toi ? Que me vaut cet appel ?

-Moi aussi, merci. Écoute il se trouve que je ne suis pas loin de chez toi. Tu as le temps de boire un verre.

-Tu sais que d'habitude je ne refuse pas ce genre de proposition mais là je vais avoir du mal à me libérer. On peut remettre ça à la semaine prochaine ?

—Si y'a pas moyen, d'accord.

Je vais pour raccrocher mais...

-Victor attends. Comment ça va avec Ava ?

-Je croyais que tu n'avais pas le temps ? dis-je ironique.

-J'ai 5 minutes.

-Et donc tu préfères les utiliser en parlant de Mademoiselle. Morelli.

-À ce que je sache j'utilise toujours mon temps comme je le souhaite. Réponds !

-Mmmh à croire qu'elle t'intéresse plus qu'elle ne m'intéresse.

-Parce qu'elle t'intéresse ? dit-il surpris.

-J'ai dit ça ? Non du tout. Mais en tout cas tout va bien sauf que j'ai découvert qu'elle avait des traces sur le corps. Des cicatrices plus précisément.

-Où sur le corps ? Elles sont larges ?

-À plusieurs endroits. Au niveau de l'abdomen, du thorax et des cuisses. Je dirais qu'elles mesurent environ 7-8 cm à vue d'oeil.

-Tu as couché avec elle ? gronde-t-il.

-Non, non pas enc... du tout.

On l'a échappé belle.

-Et puis pourquoi tu changes de sujet ? Ça ne t'intrigue pas ? Je pense ou plutôt je suis quasiment sûr que ces marques ont été causés par une arme blanche.

-Comment tu sais alors ?

-Comment je sais que c'est une arme blanche ? Dois-je te rappeler que je suis un avocat spécialisé en criminologie.

-Je ne parle de ça !! Comment tu as vu ces marques ? J'imagine que ce n'est pas à la piscine, premièrement on est en octobre et même si c'était l'été je doute qu'elle y aille avec toi.

-Bon je vais te le dire mais pas besoin de t'énerver et puis tu n'as pas le droit de t'énerver. Elle ne compte plus pour toi, n'est-ce pas ? lui demande-je tendu.

-Comment ça elle ne compte plus ? Ça reste mon premier amour et le seul à vrai dire. Ça ne s'oublie pas. Mais de tout façon qu'est-ce tu en sais ? Tu enchaînes les gonzesses comme tes caleçons.

-Je pensais que tu l'avais oublié avec le temps ! Tu devrais, elle ne t'aime pas. Et je fais ce que je veux, au moins moi je ne me fais pas larguer sans même avoir démarrer une relation. Et ta Ava, je l'ai maté sous la douche, chez moi, si tu veux tout savoir. crache-je hautainement.

-C'est petit ça Victor, très petit mais rien d'étonnant venant de ta part. Il serait tant que tu grandisses et je ne connais pas encore la raison pour laquelle elle est chez toi mais je vais bientôt le découvrir. Ça doit être une raison valable. Je connais Ava mieux que tu ne le penses et je ne crois pas qu'elle se rabaisserait à fréquenter une personne de ta trempe. finit-il le ton sourd.

-Pense ce que tu veux. Aujourd'hui elle est chez moi et non chez toi. Voilà ce qui importe. Je vais raccrocher, ravie d'avoir pu discuter avec toi.

-De même.

Je balance mon téléphone sur le siège passager. Je ne m'entendais pas à ce que cela tourne ainsi. Je déteste me prendre la tête avec Gabriel mais en quatre ans il parle toujours d'elle comme si elle était à lui. C'est à lui de grandir et de passer à autre chose.

-Fais chier !

Je démarre et quitte la place où j'étais stationné pour rentrer. J'espère que retrouver Mademoiselle. Morelli pour le dîner va me détendre.

***

-Bonsoir James !

-Bonsoir Monsieur. Azaley ! Bon retour.

-Merci. Il n'y a rien à signaler ?

-Pas tout à fait. Nous avons reçu une alerte de la caméra installée au domicile de Mademoiselle. Morelli.

-C'est Monsieur. Wright ?

-Je ne sais pas. Les images se trouvent sur votre ordinateur.

-D'accord, je vais aller voir.

-Une dernière chose, monsieur. Je vous ai déposé les informations que j'ai trouvé concernant Monsieur. Wright sur votre bureau.

-Il y a de quoi s'inquiéter ?

-Pas qu'un peu, Monsieur.

-Très bien. Vous pouvez rentrer chez vous.

-Excellente soirée, Monsieur.

-À vous aussi.

Je me dirige directement vers mon bureau pour inspecter la vidéo et éplucher le dossier de Monsieur. Wright.

-Voyons voir les secrets qu'il cache à la création.

En ouvrant le dossier je dois avouer que je ne m'attendais pas à autant de documents. James est décidément le meilleur dans son domaine.

-Délit mineur quand il était plus jeune. Mmh, vole, raquette, possession de stupéfiant. Rien de bien sérieux pour l'instant.

Je tourne les feuilles.

°°°Mère : Sophie Varrën Wright.

Date de naissance : 18/01/1970

Date de décès : 15/01/2015

Lieu de naissance : Pologne.

Domicile : Inconnu


°°°Père : Vladimir Wright. Né en 1969 en France.

Date de naissance : 01/12/1969

Date de décès : 15/01/2015

Lieu de naissance : France

Domicile : Inconnu                                                                                                                                                                      

Quelque chose vient tout de suite me sauter aux yeux. Ses deux parents sont décédés le même jour. Je cherche la cause du décès mais ne trouve rien dans les papiers. Je reviendrai dessus plus tard.

°°°Soeur : Samantha Wright

Date de naissance : 12/02/1992

Lieu de naissance : France, Bordeaux.

Domicile : Fondation psychiatrique Sainte-Anne à Paris depuis Février 2015.Elle a été Internée juste après la mort de leurs parents. Je ne saisis pas encore toute l'ampleur de ces informations mais pour l'instant mon intuition me dit que quelque chose sort du tableau.

Je reprends le reste des infractions causés par Monsieur. Wright. Je lis et tombe sur quelque chose qui ne fait que renforcer mon intuition. Il est noté qu'il a séjourné quelques mois en prison après coups et blessures sur une élève de sa classe en terminale. 

Je continue à lire et c'est bien pire. Il a été le principal suspect dans l'affaire d'assassinat de ses parents pour ensuite être disculpé après que sa soeur soit jugée coupable et instable mentalement lui empêchant la prison mais pas l'asile.

-Il va falloir que je demande les antécédents médicaux de la famille Wright à James.

Mon instinct me pousse à chercher plus loin mais pour l'instant je dois regarder la vidéo.

Dès que je clique sur le lien du mail, un onglet s'ouvre et l'enregistrement démarre. Je ne vois rien pendant quelques secondes jusqu'à que des phares s'avancent au loin dans l'impasse. Bien que la qualité de l'image soit excellente, je discerne mal la silhouette de l'individu à cause du manque de lumière dans la ruelle.

En me concentrant mais surtout à force de me brûler les yeux sur l'écran, je me dis que je reconnais cette moto, noire laquée aux détails bordeaux.

MAIS OUI ! C'est celle de Mademoiselle. Morelli.

Il me faut un temps de réflexion pour percuter.

QUOI !!? Mais qu'est-ce qu'elle fiche là-bas ? 

Je continue mon visionnage. Elle descend rapidement, dégaine son mobile et tape un message puis elle disparaît du champ de la caméra en rentrant dans son immeuble.

J'avance la vidéo et la stoppe au moment où elle sort de chez elle. Je regarde attentivement si elle a quoi que ce soit dans les mains, après tout il était possible qu'elle est oublié quelque chose d'important, mais je ne vois rien.

Si c'est comme ça, qu'est-ce qu'elle est partie faire chez elle ?

Elle envoie encore un message à une personne dont je ne connais pas l'identité et repart aussi vite qu'elle est arrivée.

Bon au moins elle a fait vite. Cependant et malgré tout ce n'est pas ce qui va me faire avaler la pilule. Je dois dire que je suis très irrité par son insouciance, bien qu'il ne ce soit rien passé, mais si l'autre blond avait été là je n'aurai pas donner cher d'elle.

Il va falloir que j'ai une discussion avec Mademoiselle. Morelli. 

***

Il est 20h passé et je n'ai toujours pas de nouvelles de mon invitée.

J'ai essayé de travailler mais pour je ne sais quelle raison je n'ai pas la tête à ça. J'ai imaginé mille scénarios liés au retard de Mademoiselle. Morelli. Et si elle avait croisé Monsieur. Wright en sortant de l'impasse, si elle avait eu un accident ou qu'elle avait fait un malaise. 

Pourquoi est-ce qu'elle aurait fait un malaise ? me nargue ma conscience.

Aucune idée mais pourquoi pas ?!!

L'esprit préoccupé je me lève pour aller prendre quelque chose à boire. Dans le couloir, j'entends du bruit dans la cuisine. Est-ce qu'Angelina serait revenue ? Impossible, je l'ai congédié pour le week-end. Alors cela ne peut-être que mon insolente collègue.

Mon intuition se confirme quand je la vois aller vers les escaliers pour monter dans sa chambre. Je l'interpelle, rassuré qu'elle soit rentrée en un seul morceau mais surtout prêt à la sermonner.

-Mademoiselle. Morelli ! Vous êtes enfin rentrée !

-Bonsoir Maître. Azaley ! Oui en effet, comment allez-vous ? me répond-t-elle souriante.

Soit elle fait l'innocente parce qu'elle sent mon mécontentement soit pour elle il n'y a pas de problème.

-À vrai dire cela pourrait aller mieux. rétorque-je les mains dans les poches de mon pantalon.

-Ah j'en suis navrée. Quelque chose s'est mal passée avec votre mère ?

Je crois bien que c'est la deuxième option.

-Non rien à voir ! Où étiez-vous ?

Et elle n'a pas intérêt à me parler de papier.

-Comme je vous l'ai dis j'avais quelques paperasses à régler.

Elle m'énerve à continuer de me mentir.

-Chez vous ? demande-je la voix plus dure.

-Non, pas spécialement. fait-elle étonnée.

-Alors pourquoi y êtes vous allez ? Et ne me mentez pas encore Mademoiselle. Morelli.

Allez avouez ! Avouez comme ça je ne me poserai plus de questions.

-Comment le savez-vous ?

-Je le sais c'est tout. Mais répondez, pourquoi vous y êtes vous rendue ?

-Vous m'avez fait suivre ? me demande-t-elle la voix un peu plus sourde.

-Non.

-Alors comment ?

Le sourire qu'elle affiche n'a rien de rassurant. Il est de toute évidence nerveux et ça montre qu'elle commence à s'énerver. Je devrais laisser tomber mais c'est elle la première à avoir menti. C'est de sa faute si on en est là.

Théoriquement, c'est toi qui a menti en premier en ne lui disant pas pour la caméra.

Autant lui dire alors.

-J'ai pris la liberté de faire installer une caméra devant chez vous après l'incident avec Monsieur. Wright pour vérifier s'il faisait de votre loft un lieu de passage fréquent.

Voilà, maintenant qui continue de mentir ?

-Vous avez pris la liberté ?!!! La liberté de faire quelque chose qui ne vous concerne en aucun point.

-Qui me concerne en aucun point ? Dois-je vous rappeler qui vous a aidé hier et qui vous loge aujourd'hui. C'est simplement pour votre sécurité.

-C'est vous, je le sais déjà et c'est pour cela que je vous ai remercier. Mais si c'est pour me demander de vous rendre des comptes par la suite comprenez que je ne vous ai rien demander. Je crois halluciner !

Elle arrête de me regarder et je sens que j'ai dépasser les limites.

Non, Ava, ne détournez pas vos yeux de moi. Dites-moi juste la vérité, confiez vous à moi et il n'y aura plus de questions.

C'est ce que je voudrais lui dire mais ce serait sortir du sujet et je n'ai pas fini de lui faire comprendre que ce qu'elle a fait aurait pu être très dangereux.

-Si c'est ce qui vous fait halluciner, pour moi c'est le fait que vous alliez bêtement vous mettre en danger pour je ne sais quelle raison qui ne peut être de toute façon pas assez justifiée pour prendre de tels risques.

-Écoutez-moi bien Maître. Je n'écoute que mon égo sur-dimensionné, c'est bien la dernière fois que j'apprends que vous vous permettez de faire des choses qui me concernent sans que je ne le sache et de me demander de me justifier sur mes faits et gestes. Je n'ai pas besoin d'une baby-sitter, d'un garde du corps ou encore d'un parano !

Elle ne me laisse pas le temps de rétorquez qu'elle monte déjà à toute vitesse les marches qui mènent au premier.

-Mademoiselle. Morelli !!! Revenez !

-La discussion est terminée !! clôture-t-elle une fois en haut.

Elle claque la porte de sa chambre violemment. Décidément quel caractère !!!!

Je vais dans la cuisine pour enfin prendre le verre d'eau pour lequel à la base je m'étais levé. Après l'avoir bu d'une traite je dois avouer que ça ne m'a pas fait le bien escompté.

Réfléchit Victor, réfléchit. Mieux vaut la laisser respirer un peu puis la rappeler pour le dîner et discuter calmement de tout ça. Je retourne dans mon bureau et constate que j'ai reçu une réponse de Monsieur. Proust le directeur de la faculté où étudie la dynamique Ava. Il a répondu à ma demande sans me poser de question. Les emplois du temps des différentes équipes de première année de master se trouvent en pièce jointe au mail. Je clique dessus. Il faut que je les examine.

Après avoir tout regarder je lui renvoie un mail pour finaliser ma demande.

« Monsieur. Proust,

Je vous remercie pour votre réponse rapide. Vous devez vous demander pourquoi je vous ai fait une telle demande.

Je souhaiterai faire changer d'équipe un de vos élèves. Un certain Monsieur. Wright Matthieu, équipe 1 vers l'équipe 3.

Pour vous répondre, il harcèle une de mes subordonnées qui elle aussi étudie dans votre établissement et qui est dans l'équipe 1 également. N'ayant pas le souhait d'aller jusqu'à exclure ce jeune homme de votre université, un changement d'équipe me semble être ce qui il a de plus juste à faire.

En espérant que vous ayez compris la bienveillance qui me pousse à engager une telle démarche, je vous pris d'agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.

Maître. Azaley Victor »

Et c'est envoyé. L'équipe 3 est l'équipe qui a le plus d'heures de décalées avec l'équipe 1 alors Mademoiselle. Morelli ne devrait plus croiser l'autre imbécile jusqu'à la fin de l'année. C'est une bonne chose de faite. Maintenant qu'elle est de retour et que j'ai tout régler, j'ai une faim de loup.

Je retourne dans le patio.

-Mademoiselle. Morelli. Descendez ! Le dîner est servit. m'égosille-je pour ne pas avoir à monter.

J'attends quelques instants, mais je n'entends ni réponse ni porte s'ouvrir.

En vrai, je ne pense pas qu'elle a entendu.

Oui, bon, possible.

Je monte et toque à sa porte. Pas de réponse alors je re-toque. Toujours rien... Je décide d'ouvrir et de passer la tête discrètement.

-Mademoiselle. Morelli ?!

Silence.

-Mademoiselle. Morelli ? Vous dormez ? dis-je en chuchotant. Venez manger ! Je sais que vous êtes encore réveillée.

C'est certain, elle m'évite. L'écran de son téléphone sur la table de chevet ne s'est pas encore éteint, ce qui veut dire qu'elle vient de le poser. 

-Comme vous voudrez ! Bonne nuit ! finis-je par dire amer.

Je referme la porte et redescends aussi tôt. Je dinerais seul ce soir et ce n'était pas la première fois de toute façon mais malgré tout je n'arrivais pas à m'en contenter. J'avais pris goût à partager mes repas avec Ava.

***

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