Chapitre 23 - LUI
J'ai l'impression d'avoir mis une éternité avant d'enfin m'engager dans l'impasse qu'abrite son loft. J'espère qu'elle n'est pas encore partie sachant que j'ai demandé à son amie de ne pas la prévenir que c'est moi qui viendrai la chercher.
Je la vois au loin assise, adossée à sa porte dans le froid, et mon coeur se serre. Elle doit attendre depuis plus d'une demi heure sans nouvelles de son amie. Sans savoir si elle a même reçu le message. Je demande à James de se garer.
Je descends de la voiture, enlève ma veste et m'approche d'elle.
-Mademoiselle. Morelli !
-Maître. Azaley... je ne savais pas que j'avais remplacé le contact de Sarah par le vôtre.
Elle ne paraît pas si ravie de me voir.
-J'ai cru comprendre que vous ne pouviez pas rentrer chez vous donc me voilà.
-Si elle ne pouvait pas venir, elle n'avait qu'à me prévenir, j'aurai pris une chambre à l'hôtel.
-Je lui ai dis de ne pas le faire, je savais que c'est ce que vous auriez fait. Et puis elle n'était pas en état de venir vous cherchez, je crois qu'elle a fortement apprécié le champagne. Donc je suis venu. Dis-je sur le ton de la plaisanterie.
-Je vois. Oui, disons qu'elle aime les bonnes choses. Plaisante-t-elle à son tour.
-Nous sommes deux alors. Et si nous allions nous mettre au chaud dans la voiture.
-Avec plaisir. Brouh, je suis morte de froid, je ne vous le cache pas.
Je lavai remarqué par le léger claquement de ses dents et la crispation de son corps. La pauvre, elle raccompagne l'autre con et c'est elle qui finit dans le froid.
Je lui ouvre la portière avant de monter.
-Bonsoir. Dit-elle à James.
-Bonsoir Mademoiselle. Lui répond-t-il.
Alors je remonte la vitre teintée qui sépare la voiture en deux pour avoir plus d'intimité.
-Et bien, quel est le programme. me demande-t-elle. Vous comptez me déposer chez mon amie, n'est-ce pas ?
-À vrai dire, elle a quitté le club avec mon plus jeune frère, alors je pense qu'il serai préférable de ne pas les déranger. Mentis-je volontairement.
Vilain garçon. S'invita ma conscience.
-Ah d'accord, je vois. Oui cela serait préférable. Du coup ?
-Du coup, pourquoi ne pas passer la nuit chez moi ? lui demande-je à mon tour.
-QUOI ?? Enfin je voulais dire ce n'est pas nécessaire, je ne voudrais pas déranger. Vous pouvez juste me déposer à l'hôtel.
-Si cela me posait problème je ne vous l'aurais pas proposé. Et puis il est presque 4 heures du matin, vous n'allez pas vous présentez ainsi à l'hôtel.
Je l'a vis réfléchir un moment pour enfin prendre la parole.
-Bon, faute est d'avouer que vous avez raison. J'accepte et je vous remercie.
-Tout le plaisir est pour moi. répondis-je un peu trop gaiement si bien qu'elle me regarde le sourcil levé.
-Mais je vous préviens, il ne va rien se passer.
-Loin de moi cette pensée, voyons.
Quelle crédibilité.
Le trajet se passe en silence sur un fond de musique classique. De temps à autres je ne peux m'empêcher de jeter quelques regards à la magnifique femme qui m'accompagne. Je la surprends à plusieurs reprise frissonner, signe que malgré le chauffage de la voiture, elle n'arrive pas à se réchauffer. Je monte d'avantages la température.
-Ça ira pour le chauffage, merci. Se retourne-t-elle pour me sourire.
Alors elle a remarqué. Et quel sourire, mon dieu. Ne se rend-t-elle pas compte du sex appeal qu'elle a ?
-De rien. Dis-je légèrement gêné d'être aussi réceptif aux moindres faits et gestes de cette douce tentation.
Voilà tu continues. Ne peux-tu pas penser à une phrase sans utiliser un adjectif laudative sur Ava ?
Non, j'en suis incapable, je ne sais même pas comment j'ai fais pour résister aussi longtemps.
Heureusement que nous rentrons dans le parking privé de l'immeuble qui loge mon penthouse sinon je me serai donné en spectacle malgré moi.
J'invite Ava à descendre pour emprunter l'ascenseur qui emmène directement au sommet de cette tour de verre.
La tension est à son comble dans l'ascenseur. Je la vois se balancer d'un pied à l'autre. Elle doit sans doute être nerveuse.
Le ding précédent l'ouverture des portes retentit et je la devance pour qu'elle ne soit pas perdu.
-Suivez-moi, je vous prie.
Je me dirige vers la cuisine.
-Je peux vous proposer quelque chose à boire.
-Un chocolat chaud ne serait pas de refus, s'il vous plaît.
C'est bien la première fois que l'on me demande cela mais je m'exécute après lui avoir demander de prendre place sur le canapé près de la cheminée que j'ai bien fait de faire réviser avant l'hiver.
Je me sers après avoir fait son chocolat chaud, un verre de vin blanc avant de la rejoindre et de m'asseoir sur l'autre angle du canapé en Daim taupe. Elle me remercie et commence à boire à petites gorgées sa tasse.
-Votre penthouse est très beau et chaleureux. me dit-elle, essayant de dissiper le malaise qui s'installe.
C'est bien la première fois que je suis mal à l'aise en présence d'une femme.
-Merci. J'ai longuement travaillé sur le design pour en faire un endroit accueillant malgré l'immense superficie.
-Vous avez bien travaillé dans ce cas. Mais rien d'étonnant venant de votre part.
Enfin des paroles qui font du bien.
-Néanmoins dans cette immense espace, vous devez vous sentir seul quelque fois.
-En effet, c'est pour cela que je passe mon temps à travailler. lui dis-je sans vouloir m'attarder sur ce sujet.
-Tout s'explique, mais dites moi, pourquoi votre main droite est blessée ?
-Trois fois rien. J'ai cogné mon frère après avoir appris qu'il vous avez laissé partir avec votre ami qui a été un peu trop insistant. dis-je en cachant mon agacement.
-Il n'était pas utile de se mettre dans un tel état, vous savez. me dit-elle, achevant le peu de self-control qui me restait.
-Vous vous êtes presque fait agresser et c'est tout ce que vous avez à dire.
-Ce n'était trois fois rien aussi, un léger malentendu provoqué par l'alcool.
-Justement ça ne justifie pas un tel comportement.
Elle souffla avant de se lever et de se diriger vers ma cuisine. Intriguez et à la fois frustré qu'elle est clos la discussion ainsi je la suis de regard. Elle reviens avec une poche de glace.
-Tenez ! Au lieu de vous inquiétez pour moi, vous devriez mettre ça sur votre main avant qu'elle ne triple de volume. Où se trouve votre salle de bain ?
-Couloir de gauche puis deuxième porte à droite.
Aussitôt dit elle repartit. Je pris la petite poche pour la poser sur ma main écorchée. Je dois avouer que cela faisait du bien à ma main endolorie.
Quelques minutes plus tard elle était de retour avec quelques produits que je ne savais même pas que je possédais.
Elle posa le tout sur la table basse et elle s'essaya plus près de moi.
-Je me suis permise de fouiller. dit-elle un peu honteuse.
-Ai-je l'air de me plaindre quand l'on prenne soin de moi ? Je la vis sourire.
-Vous ne m'en voudrez pas de préférer ne pas répondre à cette question.
Cette fois c'était à mon tour de sourire. Toujours aussi insolente et je n'ai rien à redire.
Elle prend l'antiseptique pour en imbiber un coton qu'elle pose sur les petites plaies au niveau de mes phalanges.
Je grimace au contact de l'alcool sur ma peau meurtrie, et elle s'y reprend plus délicatement.
Concentrée sur sa tâche, elle ne remarque pas que j'étudis avec minutie son visage focalisé sur ma main.
-Vous savez, cela n'était pas nécessaire. lui dis-je.
-Vous savez, ce n'est pas tous les jours que l'on se bat pour moi. répondit-elle toujours sur le ton de la plaisanterie.
Elle prend un pansement et le met sur ma blessure. Après cela elle reprend la poche avant de la bander autour de ma main. Elle resserre le tout et paraît assez fière du résultat.
-Voilà, ne forcez pas trop dessus, demain je verrai si ça va mieux et je changerai le pansement. dit-elle avant de se lever et de débarrasser tout son matériel et la vaisselle.
Je me lève à sa suite pour lui prendre les verres des mains.
-Opopop ! Qu'est-ce que je viens de dire ? Ne forcez pas. Je peux bien débarrasser deux petits verres voyons.
Bon, je décide d'obéir pour une fois. Laissons nous avoir l'illusion qu'elle nous chouchoute.
-Laissez-moi vous montrer votre chambre. Suivez-moi.
Ni une ni deux, elle me suit au première étage. Je me dirige vers le fond du couloir avant d'ouvrir la chambre d'ami.
-Voilà, vous avez une salle de bain adjacente à la penderie, si vous souhaitez vous détendre.
N'hésitez pas si il vous faut quelque chose.
-C'est parfait, merci infiniment. Mais auriez-vous quelque chose que je puisse mettre pour dormir ?
Je la vis rougir à cette requête. Qu'est-ce qu'elle pouvait être déroutante ? Une fois autoritaire et insolente et la fois d'après gênée et rougissante.
-Je vous ramène cela, en attendant pourquoi ne pas prendre une douche. lui suggérais-je.
-Excellente idée.
Puis elle entra dans la chambre pendant je parti dans la mienne se situant au rez de chaussée pour chercher un t-shirt dans mon dressing. Je prends le premier qui me tombe sous la main, c'est-à-dire un t-shirt blanc des plus basic. Les choses les plus simples sont les meilleures après tout.
Je gravis une nouvelle fois les marches menant au premier. Je toque à la porte mais personne ne répond alors je rentre pour déposer le t-shirt sur le lit et allumer le chauffage.
Je passe devant la salle de bain dont la porte est entre ouverte.
***
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