Vendredi 8 octobre

Aujourd'hui était le dernier jour des galops de mi-semestre. Comme le reste des épreuves que j'ai passé cette semaine je restais assez confiante sur le résultat. Après tout je m'étais donnée les moyens pour réussir alors je ne m'inquiétais par énormément. Je pensais plutôt à ce soir. Nous irons moi et quelques personnes de la promo, incluant Véronica et Matthieu, fêter la fin de cette semaine psychologiquement éprouvante. Soirée qui va me permettre de me détendre et me préparer à retourner travailler. Cette semaine je ne suis pas allée au bureau à cause des examens évidemment. Par ailleurs il s'était passé presque un mois depuis notre dîner avec Maître. Azaley. Rien n'était à signaler depuis le baiser torride que je lui avais donné, aujourd'hui encore je ne sais pas ce qu'il m'a pris de faire cela. Mais j'avoue avoir pris du plaisir à l'embrasser et par la même occasion d'avoir pu le remettre à sa place. Il m'avait mis au défis et mon plus grand défaut était que je n'en refusais jamais un. En tout cas, nos échanges étaient cordiaux et toujours professionnels depuis ce jour. Avait-il compris que rien ne se passerait entre nous ? À vrai dire je n'en était pas si sûre, je le voyais mal abandonner si facilement. Ce n'était que le calme avant la tempête.

***

Je pose enfin mon stylo. Six heures que je grattais le papier avec insistance. Voilà une bonne chose de faite. Quel soulagement, même si il ne fallait pas se relâcher. Je lève la tête et croise le regard de Matthieu, je lui souris et il en fait de même. Je range ma trousse dans mon sac et descends les marches de l'amphithéâtre pour déposer mes copies sur le bureau du surveillant qui accessoirement se révèle également être mon professeur de droit constitutionnel. Je quitte la salle pour me rendre vers celle où Véronica a passé son examen. Je l'attends une dizaine de minutes et quand je l'a vois sortir je peux lire le soulagement dans ses yeux.

-Alors la belle, libérée ? Lui dis-je.

-Plus que jamais. Et toi comment ça c'est passé ?

-Bien. Après je ne préfère pas m'avancer.

-Oh arrête voyons si tu ne réussis pas personne ne le peut.

-C'est la surcharge neuronale qui te fait dire des âneries ou bien tu dis ça en étant pleinement en possession de tes moyens ?

-Je dis ça en étant pleinement en possession de mes moyens. Et ne me la fait pas à moi. Tu révises comme pas deux, tout le temps avec des feuilles dans les mains et tu veux me faire croire que tu vas te planter.

-Ce n'est pas ce que j'ai dis mais on ne sait jamais. Bon sinon trêve de bavardages , si tu me disais plutôt ce soir c'est où et à quelle heure ?

-23H30 au Ritz. Me dit-elle tout sourire, je sais que le Ritz est un lieu qu'elle affectionne particulièrement et où elle sait qu'elle passera un bon moment.

-Impeccable donc dress code exigée.

-Tout à fait. Tu te mets au maximum. Et Sarah vient toujours dis-moi ?

-Oui, normalement elle sera de la partie mais je vais la rappeler pour être sûre.

-Parfait.

-Bon bah je te dis à toute à l'heure et repose toi avant ce soir pour qu'on se déhanche jusqu'au bout de la nuit.

-Compte sur moi. À plus.

-À plus.

Je repars de mon côté pour rentrer chez moi et me préparer pour la soirée.

***

Cela fait déjà trente minutes que je suis devant mes deux tenues et que je ne me suis toujours pas décidée. Devrais-je mettre ma robe en cuir noir brillant à large bretelles ou bien ma combinaison bleu électrique aux manches 3/4 avec une ceinture doré ? J'aurais dû demander à Sarah quand je l'ai eu au téléphone. D'ailleurs elle m'a confirmé qu'elle serai bien présente ce soir.

Bon finalement je décide de mettre ma robe. Le noir est une valeur sûre et j'ai envie de me sentir sexy aujourd'hui. Après avoir choisi des talons assorties et un sac, je vais me mettre un film, avec un peu de chance le temps passera plus rapidement, parce qu'il faut l'avouer, j'ai hâte d'être à tout à l'heure.

Je me suis assoupie et voilà que je suis réveillée par la sonnerie de mon téléphone. Je réponds sans prendre la peine de regarder l'écran d'appel.

-Allô ?

-Salut l'haricot, ça va ?

-Hey Matt, ça va très bien et toi ?

Je ne m'attendais pas à ce qu'il m'appelle.

-Aussi merci. Dis-moi ça te dirait que je passe te prendre pour qu'on aille ensemble à la soirée. Cela t'évitera le froid sur ta moto surtout si tu as prévu de mettre une robe.

Je trouve son attention touchante donc pourquoi pas, si ça peut m'arranger.

-Avec plaisir, merci de m'avoir proposé ça me fait très plaisir. On se retrouve à 23h, ça te va.

-Parfait, je serais à l'heure. À plus tard.

-À plus.

Bon et bien la soirée s'annonce intéressante. Pour l'instant j'ai le temps de régler quelques papiers et de faire un peu de ménage.

22 heures, je saute dans la douche pour enlever l'odeur de transpiration qui émane de moi après avoir fais des pieds et des mains pour enfin nettoyer mes grandes baies vitrées. Je me frotte vigoureusement, je prendrais mon temps une prochaine fois.

Une fois que je me suis sécher je me maquille, aujourd'hui je veux quelque chose d'assez mystérieux. J'applique ma crème hydratante, puis ma base lissante, mon fond de teint, mon anti-cerne, je poudre le tout puis je passe à mes yeux, j'applique une base histoire que les couleurs ressortent d'avantages puis je mets du marron dans le creux de mon œil que je viens estomper en oblique sur le coin externe puis jusqu'au milieu de mon œil je répète l'opération avec du noir que je viens appliquer avec un pinceau plus précis ensuite je fais un cut crease avec ma base et viens appliquer un bronze lumineux qui fait ressortir mes yeux sombres. Pour intensifier encore je viens mettre du khôl dans ma muqueuse inférieure puis j'applique du eye liner pour étirer mon regard, des faux cils et du mascara. Je termine avec la poudre bronzante, le blush et mes sourcils avant d'appliquer un rouge à lèvre bordeaux et un spray fixateur pour que mon maquillage tienne toute la nuit.

Je vais m'habiller puis retourne dans ma salle de bain pour me boucler légèrement les cheveux et mettre quelques bijoux. J'opte pour des boucles d'oreille incrusté de diamants et tombante avec comme bracelet une manchette argentée, de la même couleur que les boucles d'oreille. Je regarde l'heure 22H50, j'ai tout juste le temps de mettre du parfum, du déodorant. Je mets mes talons attrape ma veste et mon sac et sors de chez moi. J'entends déjà la voiture de Matthieu s'arrêter quand je traverse la cour.

Pile à l'heure.

Le trajet s'est bien passé. Nous avons plus parlé des examens que d'autres choses. Je dois avouer que l'atmosphère m'a paru tendu dans l'habitacle que constitua la voiture de Matthieu. J'appréhende la soirée même si je sais que je serais accompagnée de Véronica et de Sarah. Nous rentrons bras dessus, bras dessous dans la fameuse boîte de nuit. La musique est déjà au maximum et malgré les nombreuses lasers lumineux j'arrive à repérer mes deux chères amies déjà installées dans un carré VIP avec d'autres connaissances. Sarah est la première à me voir, elle se lève et attire par la même occasion le regard de Véronica. Elles viennent me voir.

-Et bah ça alors ! Si on m'avait dis que tu avais ce genre de tenue, je t'aurai demander de sortir plus souvent. me dit Sarah.

-Je rejoins Sarah haut la main ! Tu es une bombe. Tu diras bonjour au peuple plus tard, pour l'instant allons nous déhancher sur la piste.

Je suis mes amies et ne peut m'empêcher de laisser vibrer mon corps sur les musiques les plus populaires du moment. Je m'amuse avec mes deux acolytes jusqu'à en perdre ma respiration. Plusieurs hommes ont essayé de danser avec nous mais c'est mal nous connaître.

FBI, fausse bonne idée.

Après je ne sais combien de temps passé à danser, je préviens Véronica et Sarah que je vais me prendre à boire. Je me faufile tant bien que mal jusqu'au barbet commande un virgin mojito. Pas d'alcool pour moi, je préfère garder l'esprit lucide. Je retourne aux carrés VIP pour saluer les personnes que je n'ai pas pu saluer en arrivant. Je reçois plusieurs compliments sur ma tenue, ce qui me flatte. Je discute par ci par là avec mes camarades de classe, avec qui je n'ai pas souvent l'occasion de papoter. Je n'ai pas revu Matt depuis que nous sommes arrivé. Il doit surement être parti danser lui aussi.

Du haut de la table où nous sommes, au 1er étage, j'ai l'occasion d'observer les corps s'échauffer, les couples fusionner et les déhancher endiablées des danseuses professionnelles positionnées à des points stratégiques sur des piliers.

De mon regard je balaye l'intégralité de l'espace que constitue cette boîte de nuit et je m'attarde sur deux hommes aux visages qui me semblent familiers. Il me faut un temps pour comprendre que c'est le thon et son frère qui sont en train de discuter au bar avec leurs verres de scotch à la main. Décidément je vais vraiment finir par croire que Véronica à raison quand elle dit que nous sommes liés. Quelle n'est d'autant pas ma surprise quand je les vois, elle et Sarah, se diriger vers Victor et Sébastien, mais je crois que l'homme à côté de ce dernier est aussi avec eux. Peut-être l'un de leurs amis. Mais passons cela ne m'intéresse pas tellement.

Je les regarde bavasser, ils ont l'air de bien s'entendre et ça ne m'enchante pas du tout. Je décide qu'il est temps pour moi de quitter les lieux avant de tomber nez à nez avec le thon prodige et de devoir subir ses sauts d'humeur. Je vais à la recherche de Matt pour voir si il peut me raccompagner. Je descends sur la piste, personne. Je passe aux toilettes, toujours personne.

Où est-il passé ?

Je vais dehors. Bingo ! Quand je sors je le vois assis sur l'un des bancs de la grande avenue où la boite a prit racine. Je m'approche de lui et aux bruits de mes talons il relève la tête et il n'a pas l'air en très bonne état.

-Matthieu ! Ça va ? Lui dis-je légèrement étonnée de le retrouver dans cet état à peine 3 heures après notre arrivée.

-Oh ma charnante Ava !!! Oui oui cha va sufer bin, mè voyons ne reste pas debot, viens donc t'achoir à côté de moi. me dit-il la voix ivre en tapotant le banc là où il veut que je prenne place.

Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

-Ça ira Matt, donne moi plutôt tes clefs de voiture, je vais te raccompagner.

-T'pas drôle Ava, la soirée vient à peine de commencer. Pouquoi tveux qu'j'parte d'ici ?

-Parce que tu es déjà trop ivre et rester plus longtemps risque de poser problème.

-Ou c'un prétexte pour qu't'finisses la soir... la soirée avec moi, en tête à tête.

-Je vais mettre ces paroles sur le compte de ton état d'ébriété.

-Orrrhhh joue... jou'pas les innocentes avec moi Ava. Jsais qu't'en pinces pour moi tout autant que j'en pince pour toi. me dit-il après s'être lever et approcher de moi.

-Tes clefs Matt, je n'ai aucune envie de perdre mon temps. dis-je sur un ton plus ferme.

Il se colle presque à moi et ouvre les bras en croix.

-J't'en prie, fouille moi. Jsais plus où j'les ai foutus.

Son haleine poisseuse m'indique qu'il a plus bu que ce que je ne pensais. Mais je ne vais pas le laisser dans cet état pour autant. Je glisse mes mains dans les poches de sa veste, je n'y trouve rien à par son porte-feuille. Au moins, on ne la pas volé. Je continue avec les poches de son pantalon, et en ne trouvant rien une fois de plus, je commence à perdre patience. Je réfléchis et me dis qu'il y a peut-être une poche interne dans sa veste. Je glisse ma main dans cette dernière, sous son regard de merlan frit et je trouve enfin ses clefs mais au moment où je vais pour les sortir il prend ma main et la pose sur son torse fermement, j'essaye de la retirer mais rien n'y fait, il a toujours plus de force que moi avec autant d'alcool dans le sang.

Il glisse sa main au creux de mes reins et toujours avec la même intensité il me plaque contre son corps. Je résiste une nouvelle fois mais force est de constater que je n'arrive à rien. Je lève alors les yeux et d'un ton menaçant je lui dit :

-Lâche-moi sur le champ.

-Pouquoi Ava ? Fait froid, tu dvrai te réjouir que j'veuille te réchauffer avec mon corps.

-Matt, ma patience à des limites et elles sont bientôt atteintes alors si tu ne veux pas le regretter, lâche-moi.

-Ooooh ! Ct'une menace ? J'trouve ça encore plus excitant.

-Non, c'est un conseil.

Avant que je n'ai le temps de faire quoi que ce soit, je vois Matt être projeté en arrière et retomber sur le banc où je l'ai trouvé plutôt.

-Je crois que Madame vous a demandé de la lâcher ! entendis-je grondé à ma droite.

Je me retourne pour découvrir à qui appartient cette voix. Un homme brun aux yeux marrons incroyablement beau et grand mais dont le visage me paraît connu me fait face.

-Vous allez bien ? me demande-t-il réellement inquiet.

-Oui tout va bien. Mais j'avais la situation en main Monsieur.

Je regarde Matt qui à l'air d'avoir mal au dos et qui a décuvé plus vite que prévu.

-Permettez-moi mais vous n'aviez pas l'air en très bonne posture avant que je n'intervienne. me dit-il nonchalamment.

Mon dieu, je jurerais reconnaître cet air.

-Je ne vous permet pas. Vous extrapolez, ce n'était qu'une petite dispute entre amis.

-Au temps pour moi. Vous avez de drôle d'amis dans ce cas.

-Pas plus drôle que vous. Si vous permettez je dois allez voir le jeune homme que vous venez d'injustement agresser. lui dis-je quand j'entends Matt se plaindre.

-Un merci aurait suffit.

-Et bien de rien. Puis je m'en alla rejoindre Matt pour nous diriger vers sa voiture.

***

Le trajet s'est passé sans encombre. Matt s'est assoupis et j'ai eu le temps de passer à une pharmacie de garde pour lui prendre quelques compresses que je lui mettrai au bas du dos.
J'ai passé une soirée plus qu'anormal. Entre l'autre thon qui me suit comme mon ombre, Matt et son élan de testostérone et l'autre inconnue à l'insolence inégalée je ne sais pas comment j'ai fait pour en arriver là.

Nous arrivons en bas de chez l'ivrogne que je raccompagne. Je me gare près de la porte, fais le tour de la voiture pour le réveiller et l'aider à sortir de l'habitacle.
Il marmonne des choses incompréhensibles et je le soutiens par dessous le bras jusque devant la porte de son appartement. J'ouvre et me dépêche de l'allonger sur le ventre dans son lit après avoir tirer sa couette et sans trop faite de bruit. Je lui retire sa veste puis ses chaussures et ses chaussettes. Il s'est complètement endormi.

Tant mieux ça nous évitera les problèmes. S'invite ma patate.

Je viens lui appliquer les compresses sur les endroits du dos qui on été meurtri par son altercation avec l'autre brute et rabaisse son T-shirt. Je lui pose des vitamines qu'il sera content de trouver demain à son réveil et surtout avec la gueule de bois qu'il aura. Je le recouvre de sa couverture et vais dans la cuisine pour lui chercher un verre d'eau.

Puis je partie après avoir poser le verres sur la table de chevet de sa chambre.
De nouveau dehors, affrontant le froid, je commande un taxi pour qu'il me dépose chez moi. 45 minutes plus tard me voilà arrivée. Je remercie le chauffeur et descends tout en cherchant mes clefs dans mon sac.
Je commence à paniquer quand cela fait plus de 10 minutes que je cherche et que je ne trouve rien. Je vide entièrement le contenu de mon sac sur la marche devant la porte et je n'ai définitivement pas mes clefs.

Quelle soirée de merde. Pensais-je.

Je chope mon téléphone et envoie une message à Sarah.

De Moi à Sarah : *Cc, SOS, je n'ai pas mes clefs et presque plus de batterie, est ce que tu peux venir me chercher et me laisser passer la nuit chez toi ? please*

C'est envoyé.

***