Chapitre 14
*-Impeccable. Et maintenant si nous éclaircissions le sujet des fleurs.*
L'atmosphère qui s'était légèrement détendue, rechute d'un coup et le regard que pose sur moi châtain sexy fait grimper ma température corporelle.
Il se rapproche dangereusement de moi d'une démarche féline et nonchalante. Je prends mes distances et recule lentement jusqu'à me retrouver bloquée par mon bureau. Happée par son regard et par le charisme qu'il dégage, respirer devient difficile. Je sais que je dois faire quelque chose ou dire quelque chose mais les mots sont comme bloqués dans ma gorge alors c'est par je ne sais quel miracle que je finis par me détourner et me rapprocher de la vue.
-Il n'y a rien à dire qui n'a pas déjà été dit lors de notre échange téléphonique. Répondis-je après ce qui me sembla une éternité.
J'avais repris un peu de courage devant les baies vitrées mais je le sentis se rapprocher de moi pour s'arrêter tout près de mon dos. Si près que je pouvais sentir le tissu de son costume effleurer mon habit. Je priais intérieurement pour qu'il ne me touche pas. Je ne pourrais pas le supporter.
Il n'en fît rien, pour l'instant en tout cas. Il se pencha juste pour me dire :
-C'est ce que vous dites. Mais sachez Mademoiselle. Morelli que premièrement je n'aime pas que l'on me contredise et que deuxièmement j'obtiens toujours ce que je veux.
Il m'avait dit tout cela si près que son souffle chaud vînt s'abattre sur la zone érogène qu'est mon oreille ce qui me provoqua d'agréables frissons. Honteuse de ressentir cela je me retourna pour le regarder droit dans les yeux.
Ce fût une très mauvaise idée, ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres des miennes. Rosées et charnues, elles étaient comme un appel à la tentation si bien que mon regard eut du mal à s'en détacher pour répondre à châtain sexy droit dans les yeux.
-Et que voulez-vous au juste ? Finis-je par lâcher avec tout l'aplomb qui me restait, c'est à dire presque rien.
Il plaça son bras droit sur la vitre derrière moi comme pour créer plus d'intimité.
-N'est-ce pas déjà évident ? Je vous veux, vous.
Entendre cette phrase venant d'un être aussi beau finit de m'achever. Adieu toute résistance je n'étais plus qu'une petite chose à la merci du grand méchant loup et ça ne me déplaisait pas. Était-ce un rêve ?
Je compris que non lorsque ses lèvres vinrent prendre les miennes dans un baiser fougueux. Il me plaqua contre la vitre et le froid de la glace contrasta avec la chaleur de mon corps me procurant une sensation douloureusement agréable. Il pris mon visage de sa main droite et il posa sa main gauche au creux de mon dos me rapprochant encore plus de lui. Il passa sa main dans mes cheveux et tira doucement dessus, me forçant à relever la tête un peu plus pour approfondir notre baiser. Il embrassait tellement bien que j'avais l'impression que mon cœur pourrait fondre à cet instant mais lorsqu'il caressa mon dos puis mon flanc, je ne pus plus supporter son toucher. Je le repoussa pour me libérer de son étreinte. Je relevai la tête et à l'expression de son visage, je compris qu'il n'était pas très content que j'ai arrêté soudainement notre échange. Je dirais même qu'il est en colère mais je m'en moque, il n'avait pas qu'à m'embrasser. Je repris mon souffle avant de prendre la parole.
-Vous devriez y aller.
-Pardon ? Me dit-il la voix sourde et incrédule.
-J'ai dis que vous devriez y aller. Sortez de mon bureau je vous prie. Lui dis-je en ressentant le besoin d'être seule.
-Et vous croyez que je vais vous obéir ?
Bon dieu, ne peut-il pas juste partir. Je sens la crise d'angoisse monter et j'ai besoin d'être seule pour l'arrêter.
-Ce n'est pas un ordre, c'est une demande.
-Pourquoi ? Ne me faites pas croire que c'est parce que vous n'avez pas apprécié ce baiser.
Au contraire, justement.
-Je ne peux pas être le seul à avoir ressenti cette attraction entre nous.
Alors lui aussi il l'a ressenti.
-Là n'est pas la question. Je ne suis pas le genre de femme à mélanger vie privée et vie professionnelle et encore moins celui à coucher avec son patron sexy.
-Justement c'est là toute la question.
Parce que vous pensez que je suis de ce genre là ? Celui à coucher avec ses employées ?
-Je ne pense rien. Vous faites ce qui vous chante. La seule chose que je sais c'est que je ne suis pas votre type de femme. Je n'ai ni la minceur ni la notoriété de celles que vous fréquentez habituellement. Alors permettez moi de douter de vos intentions.
- C'est donc ça. Je pensais que vous aviez plus confiance en vous et en vos... atouts Mademoiselle. Morelli. Me répondit-il en retrouvant son sourire signature.
Quel culot ! Oui peut-être que je n'ai pas confiance en moi, comme tout le monde sauf ceux qui se prennent pour des demi-dieux grecques mais au-delà de ça je ne fais pas confiance aux hommes et encore moins à ceux qui ressemble à ce thon.
-Ne vous inquiétez pas pour mes atouts, ils ont déjà fait leurs preuves. Mentis-je volontairement.
Trêve de bavardages, j'ai besoin de retrouver mon espace vitale, alors si monsieur ne veut pas se donner la peine de sortir d'ici, c'est moi qui vais m'en aller.
Je regarde l'heure sur ma montre, elle m'indique 11 heures. Parfait. Je contourne Maître. Azaley pour récupérer mes affaires sur le porte-manteau. Mais alors que j'y suis presque arrivée, je sens une main me retenir par le bras. Je me fige, mais qu'a-t-il à me toucher constamment. Je me sens très mal, mes sombres souvenirs cherchent à remonter à la surface mais j'essaye tant bien que mal de les enfouir au plus profond de mon esprit. Il doit me lâcher et rapidement.
-Lâchez-moi s'il-vous-plaît. Je lui dis cela en passant de sa main sur mon bras à son visage bien dessiné qui affiche une expression de surprise à présent.
Je comprends alors que ma demande ressemblait plus à une supplique. Ma voix s'était légèrement cassée en fin de phrase et je ne sais plus si je dois être triste ou en colère de m'être montrée si vulnérable.
Il me lâche sans contester. Alors je récupère mon manteau et l'enfile pour ensuite prendre mon sac. Tout le long de ce moment je sentais son regard sur moi mais je n'avais pas assez de courage pour le regarder à mon tour. Alors je lui offre mon dos et ouvre la porte pour enfin partir mais avant de sortir il me demande d'une voix douce.
-Puis-je savoir où vous allez ?
Je me retourne alors pour enfin le regarder. Les yeux brillants je vois avec étonnement qu'il paraît inquiet mais je me raisonne rapidement, c'est impossible.
-Je prends ma pause déjeuner plus tôt que prévue. Je serai de retour dans une heure.
Puis je partis vers l'ascenseur.
***
Voilà près de 20 minutes que je marche sans vraiment savoir où je vais. Perdue dans mes pensées, je me remémore une période sombre de ma vie. Puis le baiser que j'ai échangé avec Maître. Azaley, et quel baiser. Il est évident que je ne peux pas nier l'attraction qu'il y a entre nous, même si auparavant je le trouvais juste beau maintenant, aussi près avec ce regard fiévreux qu'il posa sur moi, je sais que je le trouve beaucoup plus qu'attirant. Je me suis sentie désirée et belle quand il a rompu les quelques centimètres qui séparaient nos lèvres. Plus rien n'avait d'importance avant qu'il commence à explorer mon corps.
A ce moment là, malgré le plaisir que je ressentais, je n'ai pu empêcher mon cœur de se serrer et la boule qui m'était montée dans la gorge, de me faire redescendre sur terre. Je m'en veux. Je m'en veux tellement de ne pas être normale, de ne pas pouvoir supporter le toucher d'un homme qu'importe sa beauté ou son comportement si gentil puisse-t-il être.
J'avais fuis, encore une fois, je m'étais défoulée, lâche de ma vulnérabilité et de mes émotions. Quand bien même serai-je restée devant lui, que lui aurais-je dis ? Rien de bien flatteur, rien de bien compréhensible pour quelqu'un qui avait des parents aimants, présents et des frères tout aussi charmant. Personne ne pouvait comprendre le malheur et la tristesse qui rongeaient mon cœur depuis maintenant 4 ans.
Ce qui m'énerve d'autant plus c'est d'avoir réussi à avancer du côté de mes études, de mon indépendance mais de n'avoir toujours pas pu me libérer de cette chose tapie au fond de moi. Je regrette, je regrette cette période où ma mère était encore là, pour me soutenir, pour m'aider à faire les bons choix, pour me protéger de mon père et de ses penchants sadiques et cruels. Je regrette l'insouciance et la naïveté que j'avais. Et plus que tout je regrette de ne pas mettre réveillée avant qu'il ne soit trop tard.
***
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