Chapitre 11 - LUI
Lundi 11 septembre
Cela fait maintenant trois heures que je suis dans mon nouveau bureau -que j'ai fais réaménager pour m'y sentir plus à l'aise- à travailler sur différentes affaires et en particulier l'affaire Gauthier. Bien que vendredi j'ai pu en parler avec Mademoiselle. Morelli, nous n'avions pas tergiversé longtemps sur le sujet, n'étant pas mon but premier quand je l'ai invité, bien qu'elle ait payé la moitié de l'addition comprenant la bouteille de champagne qu'elle n'avait même pas touché et non, seulement son plat et son dessert. De quoi m'insupporter davantage.
Je pouvais tout payer après tout. JE l'invitais et j'en avais les moyens, je les ai toujours. N'était-ce pas ce que cela signifiait en l'invitant, tout payer ? Mais je compte bien me rattraper la prochaine fois et elle n'aura pas son mot à dire. Et puis ce qui avait fini de m'achever était de la voir samedi en compagnie du blondinet alors que je me coltinait mon stupide plan cul aux griffes peinturées de noir et violet. Plan cul que je ne comptais plus jamais revoir mais qui continuait de me harceler de messages depuis deux jours. Je ne répondais pas, persuadé qu'elle finirai par se lasser. Mais cette décision me forçait à accélérer la cadence avec Ava. Je ne suis pas fais pour les régimes drastiques mais je pourrais me résigner à utiliser ma main quelques temps.
Je ne pense même pas aux prostituées, je vaux mieux que cela, ni à d'autres plans cul, j'en ai assez fait les frais.
Puis soyons réaliste, c'est temps-ci je ne fantasmais que sur cette jeune femme aux courbes sensuelles qui n'invitaient qu'au péché de la chair. Je m'étais d'ailleurs surpris en me réveillant pendant la nuit, trempé de sueur et de sperme après un rêve érotique, me l'imaginant en tenue de dentelle fine et explicite et dans différentes positions osées, s'offrant à moi. Je n'avais pas pu me rendormir après. Je compris alors que même en étant dans une autre je ne serai complètement satisfait, pas tant que je n'aurai pu la goûter elle et sa façon de me défier que ce soit volontairement ou non.
Je la ferai taire et jouir pour mon plus grand plaisir et sans aucun doute le sien. Puis je pourrais enfin passer à autre chose, ou du moins baiser d'autres femmes de nouveau mais je gardais toujours mon objectif en tête. Il fallait que je sache ce qu'elle cachait, pour Gabriel. Pour son amour propre mais peut-être que finalement je ne faisais plus cela que pour lui comme je le pensais au début.
***
Après le déjeuner, j'eus deux réunions qui occupèrent une grande partie de mon après-midi et ce soir je devais rejoindre mes parents et mes frères dans un restaurant du Triangle d'or pour le retour de Sébastien qui était de deux ans mon aîné et qui dirigeait la deuxième plus grosse entreprise de mon père après celle de France, en Asie de l'est. Cela faisait déjà sept mois que ni moi ni ma famille ne l'avait vu. Ce dîner nous fera du bien à tous et me permettra de ne plus penser à une certaine collègue.
19H30, nous étions attablés, ma famille et moi, à l'une des tables les plus prisée du monde, en attendant nos menus. Je papote avec Hugo pendant que nous laissions nos parents ce réjouir de la présence de Sébastien.
-Alors ta journée ? Me demanda Hugo.
-Plus fatigante que la tienne j'imagine. Lui répondis-je pour le taquiner.
Il ne faisait pas grand chose de ses journées à vrai dire à part accompagner mon père au travail et le regarder d'un œil distrait diriger son empire. Préférant de loin porter son regard sur les jeunes secrétaires.
-Sans doute, mais ne va pas penser que je suis un bon à rien.
-Loin de moi cette idée. Tu es juste laxiste mais à 24 ans c'est compréhensible même si ni Sébastien ni moi n'étions comme toi à cet âge.
-Vous êtes déjà deux prodiges, je ne voudrais pas vous voler la vedette.
-Mais oui comme si tu le pouvais. Riais-je.
-Tu en serai surpris.
-Oh Hugo arrête de dire n'importe quoi. Bien que tu ai des qualités certaines, tu ne nous voleras rien du tout ni à moi ni à Victor. Intervînt Sébastien qui semblait aussi s'amuser de ce que disait Hugo.
-Peut-être mais de nous trois, je dois être celui qui a les plus belles femmes dans son lit.
C'était la goutte d'eau qui fît déborder le vase si bien que mon grand frère et moi éclatâmes de rire. Mon père afficha un sourire qui laissait deviner qu'il était content que les retrouvailles soient toujours aussi agréables et amusantes et sans doute qu'Hugo le faisait doucement rire à chaque fois par son manque de maturité tandis que ma mère, bien qu'elle fût aussi amusée réprimanda son jeune fils.
-Hugo ! Un peu de tenue, nous sommes dans un lieu public alors surveille ton langage et fais honneur à l'éducation que nous t'avons donné, ton père et moi.
-Oui, mamannnnnn.
Ma mère avait cette fâcheuse tendance à vouloir tout contrôler, si elle avait pu contrôler nos pensées, elle l'aurait certainement fait. J'avais hérité de son trait de caractère parce que mon père qui certes aimait aussi contrôler était cependant moins stricte sur notre tenue.
Rajoutez à cela le fait que nous étions en public dans l'un des restaurants les plus fréquentés par la jet-set. Alors quiconque aurait entendu Hugo serai parti le raconter à qui voudrait bien l'entendre et les oreilles dans ce milieu ne manquaient pas. Mais ma mère ne s'arrêtait pas qu'aux regards des autres si bien qu'en face d'un sans-abris ou d'un président nous devions adopter le même comportement.
-Ce n'est pas tout mais en parlant de jeune femme quand comptes-tu enfin nous présenter quelqu'un Victor ? Me demanda mon père.
-Pourquoi ne demandes-tu pas cela à Sébastien ? Il est le plus âgé d'entre nous et il n'a personne.
-C'est ce que tu dis. M'interrompis mon frère.
-Ah ! Parce que tu as quelqu'un ? Fis-je étonné.
-Oui, j'en ai parlé à maman et papa mais pas encore à vous deux. Désignant Hugo et moi.
-Je l'ai rencontré au travail, elle est chinoise et vient d'une famille aisée, elle s'appelle Mei. Je l'aime et elle m'aime, si bien que je pense l'épouser mais avant je voudrais repasser d'ici 2 mois peut-être moins, peut-être plus pour vous la présenter.
- L'épouser ? Mais depuis quand êtes vous ensemble ? Lui dis-je assez perplexe de cette décision qui avait l'air d'être irréfléchie et précipitée.
- Depuis 9 mois maintenant.
- La dernière fois que tu es venue tu l'as connaissais déjà, pourquoi ne pas nous en avoir parlé à ce moment ?
- Parce que ça ne faisait que deux mois, à ce moment je ne pensais pas que ça deviendrait sérieux entre nous.
- Donc là, ça l'est ?
- Oui Victor, pourquoi toutes ces questions, tu n'es pas content pour moi ?
- Non, non, ce n'est pas ce que j'ai dis mais c'est soudain, je me demande si tu fais le bon choix.
- J'apprécie que tu t'inquiètes pour moi mais je pense pouvoir prendre mes décisions seul et tu verras quand toi aussi tu trouveras ton âme sœur, tu n'attendras pas bien longtemps avant de vouloir t'engager.
- Mais oui bien sûr ! Dis-je ironiquement.
Comme si tu comptais trouver ton âme sœur.
-Tu devrais t'y mettre. Me dis mon père. Tu sais de quoi il en retourne si tu ne trouves personne de toute façon.
-Papa, tu sais très bien qu'une fois mes 30 ans fêtés que je sois en concubinage ou non, je ne reprendrai pas l'entreprise familiale. C'est bien pour cela que tu formes et emmènes Hugo avec toi. J'ai déjà mon propre cabinet et mes activités qui marchent très bien et qui me passionnent, je n'ai pas besoin d'autre chose.
-Nous verrons bien.
***
Après avoir finit le plat principal, nous attendons les plateaux de fromages et le raisin que nous avons commandé avant le dessert. C'est à ce moment que je reçois un message. Je prends mon téléphone discrètement ne voulant pas que ma mère me reprenne en déblatérant toute sa morale sur les valeurs de la famille et l'importance de savoir se détacher des appareils technologiques quand nous sommes ensemble.
Je regarde rapidement l'expéditeur. Je souris en lisant le prénom d'Ava. Ce doit être un message me remerciant des fleurs que je lui ai envoyé plus tôt dans la journée.
Je l'ouvre et lis :
De Ava à Moi : *Bonsoir, Maître. Azaley. Je vous remercie pour les fleurs que vous m'avez envoyé. Elles sont magnifiques cependant je ne peux accepter un tel présent. Vous ne m'en voudrez pas si je vous les renvoie.*
Comment ? Mais elle veut vraiment que je m'énerve. Mon sourire a maintenant disparu et a laissé place à mon visage fermé. Je sers les dents pendant que je tape ma réponse et je sens le muscle de ma mâchoire tressauter.
De Moi à Ava : *Bonsoir Mademoiselle Morelli. Je suis content qu'elles vous plaisent mais je refuse catégoriquement que vous me renvoyiez ces fleurs. Je vous les ai offerte. Me les renvoyer serait déplacé et de plus je ne saurais que faire avec. Alors gardez les, elles sont à vous.*
De Ava à Moi : *Très bien, si c'est ce que vous voulez mais c'est la dernière fois.*
Mon sourire réapparaît après avoir gagné cette petite bataille.
De Moi à Ava : *Je ne garantis rien. Bonne soirée.*
Elle me répond après quelques minutes, cherchant sans doute un moyen de me contredire encore.
De Ava à Moi : *Bonne soirée.*
Je range enfin mon téléphone et lève la tête alors que je vois le regard de mon petit frère sur moi avec un sourire mystérieux. Il se rapproche de moi et me dit à l'oreille.
- Pas facile cette Mademoiselle Morelli.
Venait-il de lire l'échange entre moi et Ava ? Sans que je ne m'en rende compte ?
- Petit fouineur, mêle toi de ce qui te regarde. Lui dis-je énervé par son manque de discrétion.
- Alors elle est bonne ? Au lit ?
Sans réfléchir et pour qu'il me foute enfin la paix je lui répond.
- Je ne sais pas. Ce ne sont pas tes affaires.
- Tu ne sais pas ? Comment est-ce possible ? Le grand Victor Azaley n'a pas couché avec une femme à qui il envoie des fleurs ? Me demande-t-il choqué.
- Qu'est ce qui se passe ici ? Intervient discrètement Sébastien pour ne pas que nos parents ne portent leur attention sur nous.
Hugo me coupa l'herbe sous le pied.
- Victor fait la cour à une certaine Ava Morelli qui n'a pas l'air de vouloir ni de lui ni de ses fleurs.
- Comment ? Tu lui fais la cour alors que tu as couché avec elle ?
Mon dieu, pourquoi s'obstinaient-ils à penser que j'avais forcément coucher avec elle. Me prenait-il pour un animal qui ne savait que répondre à ses besoins primitifs ?
Parce que ce n'est pas le cas ? Pensa Apollon 2.0.
C'est vrai que je ne pensais pas me retenir très longtemps aux côtés de cette pure beauté.
-Justement, c'est ça le pire, il n'a même pas couché avec elle .
-Quoi ? S'exclama Sébastien si soudainement que nos parents qui avait une discussion assez mouvementée s'arrêtèrent pour l'interroger du regard.
-Désolé. Fit Sébastien. C'est Hugo qui nous racontait encore l'une de ses sorties en boîte farfelue.
-Mais...
Avant qu'il ne put finir sa phrase Sébastien et moi lui avions donné un coup de coude. Nos parents nous regardèrent d'un air suspicieux avant de reprendre leur conversation comme si de rien n'était.
- Il dit vrai ?
- Oui. Répondis-je à Sébastien.
-On veut des photos. Dit Hugo en riant.
-Jamais de la vie.
- MAMAN ! PAPA ! Est ce que vous saviez que...
-C'est bon, c'est d'accord. Lui dis-je en chuchotant.
Un vrai gamin c'est pas croyable.
-Vous étiez en beauté ce soir ? Finit-il par se rattraper.
-Oh merci mon chérie ! Répondis ma mère quand à mon père il se contenta de lui sourire.
- Alors ces photos. Repris Sébastien.
Il n'y en avait donc pas un pour rattraper l'autre ?
-J'y viens, j'y viens. Dis-je mi-agacé mi-amusé.
Je sors mon téléphone et m'aventure dans mes mails là où j'ai le curriculum vitae de la charmante Morelli, avec sa photo et je leur montre.
Presque ensemble, il me réponde.
-Elle est belle. Mais tu nous avais habitué à autre chose.
- Oui c'est vrai mais que voulez-vous ? Les habitudes changent.
-Tu n'as pas d'autres photos ? Où on pourrait la voir de pied ? Demanda Sébastien.
Bien sûr que j'en avais, notamment de la soirée où nous étions partis dîner mais voulais-je vraiment leur montrer ces photos que j'avais réussi à obtenir de mon garde du corps qui m'accompagnait lors de mes déplacements tout en restant très discret. Il existait toujours des risques et des gens mal-intentionnés. Je lui avait demandé de prendre quelques photos pour garder des preuves de cette soirée et aussi pour pouvoir revoir son visage et surtout son corps quand je le voulais.
Obsédé.
Je me décida à leur montrer finalement.
La première photo la montrait quand elle venait d'arriver à la table. Je l'avais aidé à se débarrasser de son manteaux alors on la voyait complètement.
Hugo siffla entre ses dents, signe que ce qu'il voyait ne lui déplaisait pas.
-Mais c'est un avion de chasse en fait. Fit-il comme remarque.
Je sentis une pointe de jalousie naître en moi mais rien de bien méchant, je n'aimais juste pas partager, surtout avec mes frères.
-C'est vrai qu'elle est d'une beauté singulière. Reprit Sébastien avec un langage plus approprié que celui d'Hugo. Elle est plus en chair que les mannequins que tu te trimbales aux bras comme des sacs d'os. Elle est comme il faut et si je l'avais rencontrer avant Mei, je l'aurais sans doute courtisé.
-Moi, dit Hugo, je ne me gênerais pas de la draguer si je la vois.
-Pas touche ! C'est chasse gardé.
-Seulement de ton côté alors. Elle n'a pas l'air de beaucoup t'apprécier. De un, parce qu'elle ne veut pas de tes fleurs et de deux parce que tu as dû lui envoyé des fleurs pour essayer de la mettre dans ton lit. D'habitude elles tombent dans tes bras comme une abeille qui trouverai son miel.
-Et alors ? Elle peut toujours changer d'avis.
Sébastien dit à son tour.
-Mais pourquoi voudrais-tu qu'elle change d'avis ? D'habitude quand une femme ne veut pas de toi, tu te vexes tellement que tu l'envoies paître et ça ne t'arrive pas souvent. Qu'est-ce qui change avec elle ?
Il change que je ne fais pas ça que pour moi. Mais ça je ne peux pas le dire. Et que je fantasme trop sur elle pour simplement la laisser tranquille sexuellement parlant.
-Parce que c'est mon fantasme. J'adore les femmes aux courbes pleines et pulpeuses même si je sais que, je me traînais des mannequins il y a encore peu de temps. Mais il suffit que je me la fasse une fois et je passerai à autre chose. Je n'arrive plus à coucher avec qui que ce soit. Je ne suis pas totalement satisfait comme il pouvait m'arriver de l'être avant. Et puis elle me résiste, ce qui normalement me déplaît mais pas cette fois.
-Vu comme tu décris la chose, je ne pense pas qu'après l'avoir eu dans ton lit, tu passeras à autre chose. Dit Sébastien avec un sourire.
C'est faux.
-En tout cas si tu te la tapes moi aussi j'aimerai bien le faire après.
-Certainement pas ! Tu rêves.
Avant qu'ils ne puissent dire quoi que ce soit de plus, les serveurs vinrent enfin poser nos plateaux de fromage et remplir nos verres de vin rouge.
***
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top