Chapitre 1
Dimanche 3 Septembre 2019
Je viens de me réveiller, il est 11h du matin. J'ai bien dormi même si je suis rentrée tard hier ou plutôt tôt ce matin. Mon ami Rafael organisait une soirée chez lui. La dernière avant un moment, vu que les cours reprennent demain et en master de droit, il n'y a pas vraiment le temps d'aller en soirée.
Ça m'a fait du bien, j'ai pu le revoir lui et Véronica, avec qui je suis ami depuis que j'ai 16 ans. Ami entre guillemets parce que, pour moi, il n'y a pas vraiment d'amis dans la vie.
C'est triste de penser comme cela, mais je préfère penser ainsi et ne pas m'attacher aux gens, que de faire l'inverse et souffrir inutilement. Disons que je suis de nature méfiante même si je suis très sociable, ça ne veut pas dire que je me lie aux autres affectivement parlant. Tout cela pour dire que je suis vierge. 22 ans et toujours vierge, vous devez vous dire ce qui ne vas pas. Rien, enfin si, moi et ma peur de l'engagement.
Comment suis-je devenue ainsi ? Et bien ça a sans doute commencé après la rupture de mes parents. Je ne me suis pas rendue compte directement que j'en souffrais, à vrai dire je m'en suis rendu compte à 16 ans. Ce divorce qui a duré près de 7 ans, ne m'a pas laissé m'épanouir. Ma prise de poids résulte sans doute de cette séparation. Je faisais 115 kg à 17 ans. Même si ça ne se voyait pas.
En effet, je suis plutôt grande pour une femme 1m70 et musclée donc je suis bien proportionnée. Le bonnet ne passant pas en dessous du E et les hanches développées, j'attire les regards mais pas forcément de ceux que je voudrais attirés. Brune aux yeux marron légèrement tirés, mes cheveux sont longs, épais mais lisse, j'ai le teint halé, les lèvres dessinés, aujourd'hui je fais 80kg et je n'ai pas à me plaindre.
Je me suis renfermée sur moi-même, faisant semblant que tout allait bien. Je dis ça maintenant mais avant je pensais réellement que tout allait bien. Alors j'ai arrêté de nouer des liens, sans doute parce que celui que j'avais avec mon père s'est brisé et m'a terriblement blessé. Pour faire un portrait de lui en quelque mot, je dirais ... avare, irresponsable, égoïste (et c'est un euphémisme), fourbe et infidèle.
J'avais consulté une psychologue mais en vain. Mettre des mots sur mes sentiments et pensées m'effrayait et m'effraie toujours.
Bien sûr, j'ai déjà cru avoir trouvé ma meilleure amie, même si je ne supporte pas ce terme qui fait trop enfantin. Avec elle non plus je ne dévoilais rien et je ne m'attachais pas. Je n'ai pas pu m'attacher à mon père alors à quoi bon le faire avec d'autres ?
Je m'étire, me lève et va prendre une douche. J'habite dans un loft de 100m2 en banlieue parisienne, dans le Val-de-Marne que j'ai reçu en héritage.
Je me zieute rapidement dans le miroir, me trouve bizarrement potable après la nuit que j'ai passé et me déshabille pour prendre le baume de douche, ouvrir l'eau, l'a régler à la bonne température et enfin enjamber ma baignoire. Nue, les cheveux attachés, je profite de ce moment de pur plaisir sous l'eau brûlante pour revoir mes activités de la journée.
J'ai du temps jusqu'à 13h, ensuite je dois rejoindre Véronica pour aller au cinéma après je pense qu'on va boire un verre et pouvoir papoter. Puis je rentre, je révise un peu, je vais à la salle de sport, mange et continue ma série. Programme sympathique pour aujourd'hui. Je sors de la douche, regarde l'heure, 11h45. Le temps passe vite quand on se relaxe. Je mets mon peignoir, récupère mes affaires, les mets au sale dans le panier dédié à cet usage et me dirige vers la cuisine pour me préparer un petit brunch. Mais j'entends mon téléphone sonner. Je retourne dans ma chambre, le récupère sur la table de chevet et regarde qui me dérange un dimanche matin. C'est mon patron, Maître. Imbert Georges. Je décroche, un peu surprise.
-Maître Imbert ? Bonjour.
-Bonjour Ava, comment allez vous ? J'espère ne pas vous déranger ? Dit- il d'un ton aimable.
-Je vais bien merci et vous ? Loin de là. Qui y'a-t-il? Lui demandais-je sur le même ton.
-Je vais bien aussi. Je vous contacte juste parce que je tenais à vous annoncer personnellement que je ne suis plus votre patron, j'ai décroché le poste que je voulais au cabinet du 16ème. J'ai pensé vous l'annoncer personnellement, car vous êtes l'une des meilleures employées que j'ai eu et au delà de cela, je pense que nous pouvons à présent nous considérer comme des amis.
Il a finalement eu le poste qu'il convoitait tant. Je suis contente pour lui, il le mérite.
Maître. Imbert a toujours été très impliqué dans ma réussite depuis que j'ai commencé à travailler avec lui. Aujourd'hui à l'aube de ses 50 ans, il a presque accompli tous ses rêves. Il est un modèle pour moi et je lui serais toujours très reconnaissante.
Je lui réponds alors :
-Félicitations pour votre poste, je suis très heureuse pour vous et j'espère qu'il vous conviendra. Je vous suis reconnaissante de m'avoir prise sous votre aile et heureuse d'avoir appris à vos côtés. Je pense, en effet que nous sommes amis à présent et j'espère garder contact avec vous. Mais je vous reverrai avant ou vous êtes déjà dans vos nouveaux bureaux ?
-Merci. Tout le plaisir était pour moi. Nous nous reverrons mardi au cabinet afin que je remplisse les dernières formalités et que je puisse vous présentez votre nouveau patron.
-Ah oui... forcément vous êtes remplacé. Par qui ? Si vous le savez ?
-Bien sûr que je le sais, votre nouveau patron est Maître. Azaley Victor. annonça-t-il de but en blanc.
Maître. Azaley Victor ? J'en ai entendu parler mais j'espère que ce n'est pas ce Azaley Victor.
-Vous parlez de Azaley Victor, le prodige du droit pénal ? Le diplômé du barreau à seulement 20 ans ? lui demandais-je sans vraiment vouloir savoir.
-Celui- là même, Mademoiselle. Morelli. me dit-il comme s'il parlait du beau temps.
À sa place, ce serait plutôt de la pluie, de l'orage, de la fin du monde que je parlerais. me répond ma conscience et pour une fois on est bien d'accord.
-Très bien, alors très bonne journée à vous et à mardi, 9h. lui dis-je sans laisser entendre mon appréhension.
-Très bonne journée, Ava. À mardi. Et il raccrocha.
Pas une seconde à perdre, je prends mon ordinateur et tape dans la barre de recherche le nom de mon nouveau patron.
Tout de suite, les articles qui reflètent ses exploits apparaissent. «Victor. Azaley, débute sa formation juridique en classant une affaire de trafiques humains vieilles de 10 ans », «10 personnes arrêtés grâce au génie de Victor Azaley». Plusieurs autres articles apparaissent mais clique sur le lien de sa page wikipédia, parce que oui il en une. Selon les informations il est âgé de 28 ans et mesure 1m93, autant dire qu'il vaut mieux avoir la nuque souple. Une photo en portrait est aussi affichée ce qui me laisse constater qu'il a les cheveux de couleur châtain plutôt court et impeccablement plaqué, du moins sur le cliché qui a été pris, selon la description, au gala de charité de la fondation Rotschild. Ses yeux tout droit dirigés vers l'objectif de l'appareil révèle une couleur que j'ai rarement vu dans ma vie, si ce n'est jamais. De premier abord on pourrait penser qu'ils sont noisettes mais il tire sur un gris sidéral très pur et froid et quelques tâches orangers viennent se déposer avec finesse tout autour de sa pupille. Des sourcils droits et parfaitement dessinés viennent s'ajouter à ses yeux et créer alors un regard des plus déstabilisants. Un nez fin et droit, des lèvres charnues et pulpeuses, des pommettes hautes et remplies, rasé de près. Si il n'avait pas travaillé dans le droit et aurait pu aisément devenir mannequin. Mais encore fallait-il voir le reste. Je sors du lien pour aller dans "images". Voilà des photos de plein pied. De quoi me laisser me rincer l'oeil. Les épaules larges, la carrure imposante et la silhouette élancé, il remplissait à la perfection ses costumes trois pièces hors de prix et il ne fallait pas beaucoup d'imagination pour comprendre ce qui se cachait sous ces couches de tissus. Il a énormément de prestance, de charisme. Rien qu'en photo il est déjà très... impressionnant.
Ava redescend sur terre. Impressionnant ? Et tu ne l'as même pas encore rencontré ?
Même si il convient parfaitement au genre d'homme que j'aime regarder, il n'en reste pas moins dangereux. Si je prends en compte les rumeurs et les articles c'est une personne intransigeante, exécrable, dur avec lui comme avec les autres. Don juan qui plus est, d'après ce que je vois parmi les quelques photos où il est seule. Plusieurs d'entre elles le montrent avec différentes femmes d'une extrême beauté elle aussi, à son poignée. Mais ne nous avançons pas trop avant de l'avoir rencontrer. Je ne me fais pas d'idées, autant ne rien attendre pour ne pas être déçue.
Alors là, c'est la phrase de ta vie.
Je décide d'oublier tout cela pour l'instant, j'en parlerai plus tard avec Véronica. Je m'en vais vers d'autres cieux, notamment celui de la nourriture, pour remplir mon estomac qui cri famine.
***
Après un repas copieux, je vais me préparer pour ne pas être en retard. Ce ne serait pas une première pour Véronica, la pauvre, elle qui m'attend toujours.
En même temps elle est souvent en avance.
Je m'habille d'un jean boyfriend, un t-shirt fleuri dans les tons blanc, d'une veste en cuir noir, et de mes new balance bordeaux. Je passe par la case maquillage, évidemment. J'attrape casque, téléphone, clefs et je sors.
J'arrive 25 minutes plus tard devant le cinéma en moto. Je me gare et repère Véronica.
-Coucou ! Lui dis-je en l'embrassant sur les deux joues.
-Coucou toi ! Et bien, je suis impressionnée, tu n'es pas en retard il est 12h57. Tu es même en avance.
-Que veux-tu ? Je ferai l'impossible pour toi. Lui dis-je avec un air taquin.
-Arrête, on croirait vraiment que tu m'aimes.dit-elle en me faisant une petite tape sur l'épaule.
-On rigole. Bon on va le voir ce film ?
-Carrément. dit-elle en passant son bras sous le mien.
Une heure quarante plus tard nous voilà dehors de nouveau.
-C'était un bon film d'horreur !me lança-t-elle.
-Ouai ! Génial, on a bien rit. Lui dis-je en souriant.
-Exactement ! Dit-elle en rigolant.
Alors là, personne ne comprend. C'est normal, vous vous dites, film d'horreur et elles étaient morte de rire. Oui, parce que les films d'horreur ça ne nous fait pas peur, on en ri tellement, des fois c'est illogique et ridicule. Oui, meufs bizarres droit devant mais il faut de tout pour faire un monde, non ?
-Bon et si on allait prendre un verre que tu me racontes ce qui ne va pas ? Me dit-elle droit dans les yeux.
Je la regarde, surprise.
Elle répond :
-Oui, je sais, tu te demandes comment j'ai remarqué ? Figure-toi que ça fait un moment qu'on se connaît donc je sais voir quand ça ne va pas trop.
-Ah ! Bah allons prendre ce verre.
Quelques minutes plus tard, on se retrouve à la terrasse d'un bar sympa, à profiter du soleil. Moi avec mon virgin mojito et elle avec sa bière brune.
-Alors ? Tu m'en parles ou je te sors les verres du nez ? Dit Véronica.
-Non, c'est bon tu peux laisser mon nez tranquille. Lui dis-je en faisant semblant de le protéger de ma main.
Je continue.
-Le truc c'est que je change de patron mardi et que le nouveau me fout un peu les jetons, j'ai peur de pas être à l'aise. Lui avouais-je.
-Toi ? Avoir les jetons et ne pas te sentir à l'aise ? Laisse moi rire, voyons Ava on parle de toi, la fille battante qui ne se laisse pas marcher sur les pieds ! Me dit-elle incrédule.
-Avant de parler, tu sais de qui il s'agit ?
-Tant que c'est pas Maître. Azaley Victor t'a rien à craindre, haha !
Je ne réponds pas comme elle si attendait. Elle me regarde et son rire disparaît au fur et à mesure que l'on se fixe.
Elle reprend :
-Non ! Tu n'es pas sérieuse ?Lance-t-elle d'un air ahuri.
-On ne peut plus Véronica, malheureusement. je réponds, dépitée.
Si elle réagit comme cela, c'est parce qu'elle aussi est dans la même faculté de droit que moi mais en droits des affaires et Maître. Azaley est connue de tous les élèves en droit et pas que pour sa beauté, si vous voyez ce que je veux dire.
-Ah oui ! T'es dans une belle merdouille, chou ! De ce que j'ai entendu, ce n'est pas la personne la plus aimable et indulgente du monde. Lance-t-elle d'un ton inquiet.
-Véronica, dis moi des choses que je ne sais pas déjà, invente un truc, genre, ne t'en fais pas Ava, ce ne sont que des rumeurs, tu connais les gens, toujours à fabuler quand ça leur chante.
-J'aurais bien aimé mais je me base sur les choses déjà dites et il y a toujours une part de vérité dans ce qui ai dit. Je suis réaliste, c'est tout.
-Allons dans ce cas dans mon Eldorado trois minutes. dis-je en me lamentant.
-Peut-être qu'il sera correct, surtout que Maître. Imbert à dû lui parler de toi, et en bien. Me dit-elle pour me rassurer.
Ce qui à l'effet inverse.
-C'est le pire qui puisse m'arriver. Répliquais-je.
-Pourquoi ? Demanda-t-elle.
-Parce que si je prends en compte ce qui est dit, je suis aux yeux de ce Victor, un bout de chair ambulant pour ce Don Juan et surtout un très bon élément dans mon travail. Je n'ai pas le droit à l'erreur autrement dit. Il a sûrement hâte de me rencontrer, tiens. Je n'aime pas ce genre de situations où je ne peux rien contrôler. Conclu-je.
-C'est que je n'avais pas vu les choses ainsi, mais ton point de vue paraît plus crédible.
-Tu sais quoi, j'ai une idée, je vais faire semblant d'être stupide comme ça il croira que je ne suis pas un problème et il ne me remarquera pas. Lançais-je fière de ma capacité à trouver des solutions.
-Ça pourrait marcher, mais si il se rend compte que tu l'as pris pour un con, il va sans doute très mal le prendre et alors je ne donnerai pas cher de ta peau à ce moment. répondit-elle.
-C'est une risque à prendre. essayais-je de la convaincre ou plutôt de me convaincre.
-Oui, peut-être. Mais bon je dois te laisser on en reparlera quand tu l'auras rencontré. Me dit-elle.
Je regarde l'heure, 16h30. Oui, moi aussi je ferai mieux d'y aller si je ne veux pas prendre du retard sur mon planning.
Je lui propose de la raccompagner, elle refuse, elle ne rentre pas chez elle directement. On s'embrasse, et se quitte. Je reprends ma moto et retourne chez moi.
Finalement j'ai décidé d'aller au sport avant de réviser. J'ai pris ma douche et me voilà changée. Faire du sport m'a permis de me vider la tête et de relativiser sur ma confrontation imminente avec Victor Azaley alias châtain sexy. Je révise mes cours de criminologie pendant près de deux heures avant de m'allonger devant ma série. Je ne sais plus combien d'épisodes il m'a fallut regarder avant de rejoindre les bras de Morphée.
***
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