Chapitre 50 - Karma et Nagisa
D'après Kimura, juste après s'être remise de Taha, Hinata a formé une troupe d'acrobates à l'université. Ils s'entraînent dans la forêt en ce moment même. Nous avons acheté la montagne, avec les trente milliards, tout en laissant le bâtiment de notre classe. Nous allons l'entretenir, de temps en temps. C'est à cette occasion que j'ai revu les autres.
Kurahashi forme des excursions dans la montagne pour les enfants, tandis que chacun trouve sa voie peu à peu. Manami et Takebayashi travaillent dans l'hôpital de ce dernier. Ils ont mis au point un sang artificiel compatible avec tous les groupes sanguins. Ils l'ont nommé "Rhésus Tentaculaire".
Sugino est devenu champion de base-ball universitaire. On dit qu'il est aussi souple qu'un poulpe. Ce qui n'est pas étonnant. Terasaka s'est fait embaucher par un politicien. Il devrait pouvoir devenir secrétaire, après ça.
Yoshida et Muramatsu ont repris leur entreprise, avec leurs petites-amies. Hazama travaille dans une bibliothèque, tandis que Hara aide Muramatsu à cuisiner. Itona est parti travailler avec son père après le lycée. Bénédicte l'aide beaucoup, tout en s'occupant de leur fille.
Lorsque j'ai demandé à Itona ce qu'il allait faire en cas de problème, il m'a répondu qu'il demanderait à la "Bande d'abrutis" dont il fait partie. Ritsu, quant à elle, s'est installée sur Internet. Elle est régulièrement mise à jour et nous aide souvent. Elle est encore plus sensible qu'avant. Une âme humaine dans un corps en 2D.
Gakushû a remis en place le système de classe E. Il nous a dit qu'il ne comptait pas faire subir autant de choses à ses futurs élèves. Ce serait un système moins violent. Je suis sûr qu'il est sur la bonne voie.
Rio est partie aux états-Unis, pour un voyage linguistique. Elle reviendra dans un mois ou deux. Son anglais est irréprochable.
- Au fait ! Il paraît que Karma a passé haut la main le concours pour devenir fonctionnaire d'état !
Karma est en bonne voie pour obtenir ce qu'il veut.
"J'arriverai toujours au métier que je veux."
Le connaissant, on a pas à s'en faire pour lui.
Sugaya est devenu peintre. Kanzaki, elle, est devenue auxiliaire de vie, comme elle le voulait. Et Nagisa, lui...
Il est professeur stagiaire. Le soir de son premier cours, il est rentré, avec le même sourire que sur l'île d'Okinawa, quand il a vaincu Takaoka.
- Alors ?
- Alors ils ont jusqu'à la fin de l'année pour me tuer.
J'ai souri. Ensuite, je l'ai charrié sur sa taille. Il n'a pris qu'un seul centimètre en sept ans. Même moi, j'ai grandi.
- Papa, papa !
- Oui, Naye ?
- Je me suis fait un nouvel ami, aujourd'hui !
- Comment il s'appelle ? Demande Nagisa, en s'accroupissant.
- Kaku Akabane !
Il se relève d'un coup. Son visage se vide de toute expression. Il sourit de nouveau.
- Naye, ne t'approche pas de lui, s'il te plaît.
- Pourquoi ?
- Son papa est quelqu'un de très méchant, répond-il en caressant sa tête.
- Ah... ?
Il s'en va. Je me mets à genoux, devant Naye.
- Mon chéri ?
- Oui maman ?
- Reste avec Kaku, si tu veux, mais pas en présence de ton papa, d'accord ? Le papa de Kaku s'est fâché avec papa. D'accord ?
- Vi.
Il avait compris. Mais c'était Nagisa qui m'inquiétait.
***
Un bruit de feuilles fit lever la tête au jeune homme. Il observa la branche au dessus de lui. Il vit un écureuil passer. Il souria doucement et arriva en haut de la montagne.
- Tadaima, Koro-sensei.
Il se dirigea vers la porte. Le cadenas était ouvert. Il y avait quelqu'un ? L'homme se dirigea vers la salle de classe. Personne. Il regarda dans la salle des professeurs. Vide. Il restait la salle de travaux pratiques. Il l'ouvrit. "Il" était là. Le rouquin était debout, devant la fenêtre, portant un costume noir.
- Nagisa... ?
- Karma...
- ça faisait longtemps, dit Karma, d'une voix douce.
Nagisa fixa son ancien camarade.
- Que fais-tu ici ?
- J'avais envie de passer... Chiba m'a dit qu'il y avait des réparations à faire, donc je viens voir pour combien il faudrait.
- Mh... je vois.
- On fait un tour ?
- Avec plaisir.
Ils se traitaient comme avant leur bagarre. Comme des inconnus, tout en gardant un lien entre eux. Ils se rendirent tout d'abord dans la salle de classe.
- Tu te souviens, quand tu es arrivé ? Bitch-sensei arrivait, elle aussi, lança Karma.
- Oui... je n'avais pas compris votre haine envers elle.
- Tu sais que la veille, j'avais fait une tentative de meurtre ? Kayano était paniquée !
- Raconte-moi.
- Après mon renvoi, j'ai débarqué en classe E. J'ai commencé par des tentatives de meurtres sur Koro. J'ai traîné avec Kayano, et le soir de mon arrivée, je me suis jeté dans le vide. Soit Koro venait me chercher trop vite et je mourrais, soit il prenait le temps de me sauver et il mourrait. Il m'a sauvé, en me collant à ses tentacules. "Ressaute quand tu veux, je serai là pour te rattraper.", il m'a dit.
- Tu aurais pu y passer !
- Je sais, mais c'était ma meilleure tentative en solo, ce jour-là.
Karma soupira, avant de lancer :
- Tu te souviens, de notre premier baiser indirect ? Avec la glace.
- Ah, oui, c'est vrai, ça. Ce n'était pas désagréable, mais je ne m'y attendais pas.
- J'avais appelé Rio en catastrophe, elle croyait qu'un pigeon avait chié sur ma langue.
Nagisa pouffa de rire. Il se rappela ensuite du voyage à Kyoto, puis, il rappela à Karma leurs tentatives.
- C'est vrai qu'on a mis un moment avant de commencer à...
- Il y a eu chez Kayano, à Okinawa...
- Avec Hayami qui a commencé à sortir avec Chiba.
- Oui. Et finalement, on l'a fait chez toi.
Karma se tut. Nagisa aussi. Ils avaient tous les deux envie de l'autre, mais ils n'osaient pas le dire.
- Après un action-vérité merdique, lâcha Karma.
- C'est vrai que Gakushû était amoureux de toi.
Karma sortit de la salle de classe, invitant Nagisa à le suivre. Ils allèrent jusqu'à la petite plaine où ils s'étaient affrontés.
- On s'est battus jusqu'au bout, ici...
- Tu t'es pas vraiment battu, t'as attendu derrière Karasuma.
- Et toi t'as juste éliminé Maehara. Sinon, tu as fait que commander.
- Pas faux, rigola Karma. Et après, tu m'as achevé. Que même que ça t'avait excité, petit pervers.
- En même temps, tu m'avais pas pris pendant deux semaines...
- Tu te serais touché sur moi ?
- Qui sait... (Nagisa se tut, avant d'ajouter :) J'ai bien cru que j'allais y passer, ce jour-là.
- Le coup de pied en marteau, c'est pas de la gnognotte, hein ? Tu sais que ça arrête des ballons de foot ?
- Va falloir que t'arrêtes de jouer à Inazuma, toi...
- Mais non, j'ai pas encore vaincu l'équipe finale ! Comme si j'allais arrêter si près du but.
Karma fit la moue en voyant Nagisa rigoler. Puis, il entrouvrit la bouche doucement. Son cœur battait de nouveau, en voyant Nagisa. Aucun doute, il l'aimait toujours autant.
- Nagisa...
- Huh ? Fit Nagisa, en se tournant vers le rouquin.
- On continue ? Dévia Karma.
- Oui ! Répondit Nagisa, souriant.
Ils remontèrent, jusqu'à la piscine.
- Ah, la piscine... ça me donne envie de me baigner ! Lâcha Karma.
- On se baigne ? Proposa Nagisa, en enlevant son chapeau.
Le soleil illuminait la piscine, à travers les branches et les feuilles d'arbres. Ils cédèrent tous deux à la tentation. Karma sauta à l'eau, en caleçon, tandis que Nagisa entra avec son haut et son sous-vêtement. Karma sortit de l'eau, les cheveux en arrière.
- Pfoua ! C'est trop bon ! Je me sens mieux, là !
Nagisa, planté devant la piscine, hésitait. Karma sortit de l'eau, avant de s'approcher du bleuté.
- Tu fais quoi ?
- J'hésite à entrer...
- Je vais t'aider à te décider, moi !
Karma attendit que Nagisa se tourne vers lui pour le pousser. Nagisa passa juste à temps ses bras autour du cou de Karma, pour le tirer avec lui. Une fois dans l'eau, ils se regardèrent quelques secondes, puis, Karma vint poser un baiser sur les lèvres du bleuté, sous l'eau. Lorsqu'ils sortirent la tête de l'eau, ils se fixèrent quelques instants avant de s'embrasser fougueusement.
Je crois rêver... pensa Karma, en embrassant son amant.
C'est impossible, hein ? Je rêve, c'est ça ? Se dit Nagisa.
Non, c'est bien réel...
Il est bien là, ses lèvres contre les miennes.
Alors il m'aime encore... pensèrent les deux en même temps.
Karma colla Nagisa contre un rebord de la piscine, l'embrassant toujours. Il glissa ses mains dans le sous-vêtement du bleuté, collant leurs bassins.
- Karma...
- Oui... je sais...
On est mariés, mais je t'aime toujours.
Nagisa tira de lui-même sur le caleçon de Karma. Leur soif de désir et de plaisir était arrivée au plus haut. Ni l'un ni l'autre ne voulait s'arrêter. Ils ne s'arrêtèrent pas. C'est au bout d'une heure qu'ils sortirent de la piscine.
- Tu n'as pas perdu la main, lâcha Nagisa.
- Tu n'as pas perdu la voix, rétorqua Karma.
Nagisa rougit, gêné. Il demanda alors :
- Karma, est-ce que tu m'aimes toujours ?
- Oui, répliqua Karma, sans attendre. Je suis désolé, Nagisa. Mais je t'aime toujours, et je voulais qu'on soit heureux tous les deux.
- C'est à moi de m'excuser... je n'aurais pas dû réagir ainsi. Tu sais... j'ai su que j'étais encore là, quand Naye m'a dit qu'il s'était lié d'amitié avec ton fils. Kaku.
- Que veux-tu dire ?
- On avait parlé de Kaku, tous les deux, tu te souviens ?
- Oui... C'est pour ça que je l'ai appelé ainsi. Kaku, c'est le fils que je n'aurai jamais avec toi. C'est une des deux choses pour laquelle je n'ai pas de regret.
Nagisa fixa les lèvres de Karma. Il avait envie d'en prendre possession, encore une fois. De se laisser aller avec Karma, encore une fois. Mais il posa la question de trop :
- Et c'est quoi, la seconde chose ?
- Avoir frappé ta mère. Je n'ai aucun regret, à vrai dire.
Le cœur de Nagisa se vida. Il se leva, prit ses affaires, et lança :
- Non, Karma, tu n'aurais pas dû ! Je ne te pardonnerai jamais pour ça ! Vis ta vie sans moi, comme on l'a fait jusqu'à maintenant !
- Toi aussi, espèce de sale...
Karma se stoppa net. Il recommençait. Il était en train de tout faire foirer.
- Vas-y, finis ta phrase ! Et puis non, finalement ! (Nagisa se tut quelques secondes, en larmes, avant de reprendre :) Je voulais qu'on reprenne de zéro, mais pas toi, apparemment !
Nagisa partit alors en courant. Il était bien décidé à oublier Karma. Il avait oublié son caractère.
- Nagisa ! Attends ! Nagisa !! Je suis désolé !!
Karma hurla le nom de son amant, qui résonna dans la montagne. Il se maudissait. Il se maudissait d'avoir tout fait foirer, une fois de plus. Il fondit en larmes silencieuses. Il répétait le nom de son amant.
Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que ça finisse ainsi ?
C'était pourtant très simple. Au fond d'eux, il y avait encore de la haine pour l'autre. Et celle-ci fut décuplée lorsqu'ils surent que leurs fils étaient amis.
Chacun prit la résolution suivante.
Jamais, non, jamais, ils ne pardonneraient à l'autre.
Et pour le montrer, ils n'autoriseraient plus leurs fils à voir l'autre. Quitte à devenir un démon.
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Deux ans
ça fait deux ans que cette fanfiction existe...
#Historia
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