Chapitre 40 - Capture
Nous nous arrêtons à la route principale, bloquée par des soldats, avec un tank.
- Qui êtes-vous ?!
- On est les élèves de cette classe ! Laissez-nous passer ! Tente Yoshida.
- On veut entrer dans le dôme pour rejoindre notre professeur ! Renchérit Hara.
Les soldats nous repoussent, tentant de nous maîtriser. Ose me toucher et tu crèves.
- ça suffit ! Ne touchez pas à ces élèves ! Crie Karasuma, qui arrive en courant.
Les soldats nous lâchent. Il en a de l'autorité, Karasuma.
- Monsieur, qu'est-ce que c'est que ce dôme ?!
- Pourquoi on ne nous a rien dit ? Demande Kurahashi.
- Monsieur... cette annonce fait passer M.Koro pour le méchant de cette histoire... dit Kanzaki calmement.
- On sait tous que c'est la faute de Yanagisawa, lâche Itona.
- Je n'étais pas au courant non plus, j'ai été informé au dernier moment. Je pense que le gouvernement avait peur que Koro le découvre. Quand à vous, nous avons fait en sorte que vous ne soyez pas complices de cette histoire.
- Monsieur ! Nous ne pouvons pas accepter ça ! Lance Kataoka, en parlant bien fort. Nous voulons voir M.Koro !
- Non. S'il vous prend en otage, ça compliquera les choses.
- M.Koro ne ferait jamais ça, vous le savez !
Du brouhaha me fait tourner la tête. Je lâche :
- Mimura, Fuwa, devenez pas comme eux, d'accord ?
Des journalistes assoiffés de réponses s'approchent :
- Ce sont les élèves qui ont été pris en otage par le monstre !
Des flashs nous aveuglent. Chacun essaye de se cacher.
- Comment vous sentez-vous, maintenant qu'il est capturé ?!
- Que ressentez-vous après un an à avoir été manipulés ?!
- Et les fausses tentatives d'assassinat ?!
Je serre les dents, repoussant Nagisa derrière moi.
- Vous ne savez rien ! Crache Muramatsu.
- Laissez-nous passer !! S'énerve Terasaka.
Même Maehara essaye de se faufiler, mais il est rapidement attrapé.
- Nous savons de source sûre que la probabilité que la Terre explose est de moins d'un pour cent ! Tente Yada, devant les caméras.
- Ce n'est pas un méchant professeur !! Il n'est pas horrible comme le gouvernement le dit !!
- Kurahashi... !
- C'est ce monstre qui t'a obligée à dire ça ?
- Isogai ! Crie Kataoka.
Isogai se place devant Kurahashi, avant de lancer :
- On s'en va ! Ils ne nous écoutent pas, alors ça ne sert à rien !
Nous prenons la fuite, Terasaka portant Kanzaki.
- C'est pas pratique... souffle Kanzaki. Mais je te remercie, Terasaka.
- C'est rien.
- Bon, que fait-on ? Demande Kataoka.
- Déjà, on va devoir observer la situation. Nous allons nous séparer et observer les dispositifs. Ensuite, nous nous rejoindrons pour une stratégie.
- Vous viendrez chez moi, dis-je. J'ai une table assez grande pour ça.
- Espèce de riche, lâche Kayano.
- Je sais.
Nous nous sommes ensuite mis en route, tentant de récupérer le plus d'informations possibles. Nous avons tenté d'accéder aux bâtiments d'où venaient les lasers, nous avons observé la ville depuis les toits, mais aussi le dôme, du haut des buildings.
Nous nous rejoignons ensuite devant chez moi.
- Tout le monde est là ? Demande Kataoka.
- On dirait bien, répond Yada.
- Laissez-moi trouver mes clés, mes parents sont allés au restaurant.
- Commençons, alors, dit Isogai.
- Il y a des gardes tout autour du dôme, dit Maehara. Et aucune ouverture.
- Ils veulent éviter que les journalistes pénètrent dans le dôme, ce qui est compréhensif. Et à ce qu'il paraît, des renforts seront envoyés à partir de demain.
- On va devoir y aller cette nuit, dis-je. Ah, j'ai mes clés !
- Après, on expliquera la situation au monde entier, et... commence Yada.
Deux voitures bloquent les deux côtés de la rue de chez moi. Je n'ai pas le temps de parler que nous sommes déjà capturés. On a un bandeau sur les yeux et des sortes de menottes aux poignets.
- Lâchez-nous !!
- Je les ai tous, sans la moindre blessure, commandant.
Je suis jeté violemment contre un mur. Mon bandeau se baisse.
- Toi...
- Salut, le pétochard...
Les hommes devant nous avaient essayé de s'en prendre à Yada, et comme nous n'étions pas en mesure de les affronter, j'ai dû m'excuser devant eux pour qu'ils partent. Alors c'est ça qu'ils voulaient.
"Depuis le début, on en a rien à cirer, de cette gamine !"
Ils nous jaugeaient. Et on a rien vu venir.
- Où sommes-nous ? Demande Kanzaki.
- Dans le QG de l'opération. Nous avons emprunté le bâtiment au ministère de la défense. Vous resterez ici jusqu'à ce que ce monstre soit tué.
Les visages de mes camarades deviennent livides.
- Nous avons prévenu vos parents. Nous leur avons dit que nous assurions votre sécurité.
- S'il vous plaît, ne le tuez pas ! Crie Hara. La probabilité qu'il explose est de moins d'un pour cent !
- Tant que le risque ne sera pas nul, le peuple aura peur. La moindre menace peut mener à une émeute. Sans compter que... dans sa vie antérieure, il était un assassin cruel et sans pitié. Pensez à ses victimes qui seront enfin vengées.
Je serre les poings. Que quelqu'un le frappe.
- En mourant, il n'aura que ce qu'il mérite.
- Faut pas nous prendre pour des cons ! Hurle Terasaka en envoyant un coup de pied dans la figure du "commandant". Vous savez rien de lui ! Et puis vous êtes qui d'abord ?! On connaît même pas votre nom !!
Note à moi-même, remercier Terasaka.
- Il semble que ce monstre a réussi à vous mettre de son côté. Emmenez-les.
Nous sommes emmenés par les hommes de Hôjô.
- Mon devoir consiste à surveiller le dôme, donc, je vous laisse.
Après ça, on nous a pris nos vêtements. Nous avons revêtu des vêtements tout simple. On nous a ensuite mis dans une salle avec une télévision et un distributeur de boisson. Voilà deux jours qu'on est là.
- Ils nous traitent vraiment sans délicatesse... se plaint Fuwa.
- Oui... sans compter le traitement de Kanzaki, ajoute Sugaya.
- J'arrive pas à croire que ses parents aient demandé au gouvernement de la faire avorter, souffle Kayano, un plateau de boissons dans les mains.
- Ouais... "Ce monstre est peut-être celui qui a mis notre fille enceinte !" JE T'EN FOUTRAIS, DU MONSTRE, MOI ! Crie Sugino.
La porte s'ouvre, Kanzaki est jetée au sol. Sugino se précipite sur elle.
- Kanzaki !
- ça va aller... on va bien...
- Tu es sûre ?
- Oui.
Elle sort un comprimé de sa poche.
- Comme si j'allais les laisser faire. J'ai fait semblant de l'avaler.
Sugino la serre doucement contre elle. Les visages des autres retrouvent quelques couleurs, rassurés. A la télé, les présentateurs débattent. Et selon eux, nous serions atteint du syndrome de Stockholm.
- Pourquoi est-ce que personne ne nous écoute ? Souffle Kurahashi.
- Parce qu'il suffit de lever les yeux pour envisager le pire, répond Hazama. De plus, la population croit le gouvernement. Ils ne vont pas faire confiance à des collégiens.
La porte s'ouvre derrière nous. C'est M.Karasuma, qui entre.
- Vous avez cinq minutes, dit un soldat.
- Monsieur Karasuma !
- Monsieur... souffle Kanzaki.
- Je suis désolée pour toi. Je n'ai pas pu m'interposer.
Sugino la relève et la fait reculer. Ils partent plus loin, sans un mot.
- Monsieur, faites-nous sortir, tente Nagisa. Nous voulons aller à l'école.
- Vous pouvez nous faire sortir, non ?! Renchérit Kimura.
- Si vous êtes ici, c'est à cause de votre impatience.
Notre impatience ?
- Vous auriez dû attendre minimum cinq jours. Mais bon, même si vous aviez réussi, les soldats d'élite qui vous ont capturés surveillent la montagne. Ce sont des mercenaires. Ils ne sont pas plus de trente, mais ils sont redoutés dans les forêts du monde entier. Leur chef étant Craig Hôjô, le soldat divin. C'est un mercenaire légendaire. En le voyant pour la première fois, j'ai su qu'il devait être trois fois plus fort que moi. Vous devriez abandonner...
- Pas question ! Crie Nagisa. Nous voulons-
Karasuma l'attrape par le col avant de le mettre au sol. Je me lève de mon fauteuil avant de le tirer par son costume. Cette fois, c'est trop. Isogai et Maehara finissent par m'attraper.
- Lâchez-moi, putain !!
- Si le gouvernement a dit que vous ne sortiez pas, alors vous ne sortirez pas ! Ne me mettez pas plus dans l'embarras !
Il lâche Nagisa, qui tombe au sol. Je commence à me calmer, crachant :
- T'es vraiment un pion de la société. Obéis à tes supérieurs, laisse-nous. De toute façon, on n'est qu'une bande de gamins, pas étonnant qu'ils nous traitent comme ça.
Maehara me lâche, Isogai aussi. Je m'approche, en marchant, de Karasuma. Je lui lance le regard le plus noir que je possède.
- Je te jure que je finirai par me venger. Touche Nagisa encore une fois et c'est toi que je tue.
- Karma ! Crie Isogai.
Karasuma me fixe quelques secondes avant de remettre son costume comme il faut.
- Si je me base sur mes propres convictions, je me dis que je suis prêt à tout pour le tuer.
- Alors ne t'étonne pas si tu vois une tête rousse te tuer.
- Réfléchissez à ça pendant les trois prochains jours.
La porte se ferme. Je me dirige vers le distributeur. Je le frappe à plusieurs reprises avec mon pied, puis détruis la vitre avec mon poing, désormais ensanglanté.
- Et merde !
- Karma !
Terasaka craque, lui aussi, mais il se défoule sur un fauteuil.
- Calmez-vous, tous les deux ! Crie Kataoka.
- Karma, on doit te soigner ta blessure... souffle Rio.
- J'en ai assez ! D'abord Koro, nos parents, nous, Kanzaki, et maintenant Karasuma ! Ils nous préparent quoi, encore ?! Ils veulent qu'on aille auprès de Koro pour qu'on le voie se faire tuer par le laser ?! Ils vont nous mettre en prison ?! Bordel !
Je mets un autre coup au distributeur.
- ... Karasuma a dit...
Je me tourne vers Nagisa, toujours à genoux.
- ... qu'il ne voulait pas qu'on le mettait plus dans l'embarras qu'il ne l'était déjà.
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Demande Terasaka.
- Il nous a dit, avant de partir : "Réfléchissez à ça pendant les trois prochains jours". ça fait déjà deux jours qu'on est ici. Et comme il l'a dit, au bout de cinq jours, les soldats relâcheraient leur vigilance.
J'écarquille les yeux. Nagisa se lève.
- Il nous a dit que les soldats n'étaient pas plus de trente, comme nous, mais que leur chef est trois fois plus fort que Karasuma.
- Tu veux dire que... dis-je, le souffle coupé.
Si jamais je me retrouve dans l'embarras, je vous ferai confiance sans hésiter, et je vous laisserai prendre les choses en main.
- Il nous fait confiance. Il nous a donné les informations qu'il avait, pour nous laisser gérer. C'est pourquoi nous allons devoir réfléchir à ce que nous voulons faire, ce que nous pouvons faire, et à ce que M.Koro voudrait qu'on fasse.
Je me mets à sourire. Je pose une main sur mon visage.
- Je suis vraiment débile...
- Karma...
- Va falloir que je m'excuse... je déteste ça...
Nagisa vient me prendre dans ses bras doucement. Il sourit.
- Commençons d'abord par te soigner, d'accord ?
Je hoche la tête doucement, avant de poser un baiser sur ses lèvres.
Racontez ce qui vous plaît chez l'autre.
Tout. J'aime tout chez lui. Son caractère, sa taille, ses cheveux, son corps, ses yeux... je l'aime tout entier. Et surtout parce qu'il arrive à me calmer plus facilement que n'importe qui.
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