Chapitre 36 : Concours de Violon et Fiesta (1)
Le bonheur est un art à pratiquer, comme le violon.
- John Lubbock -
- Pardon ?
La prof de musique regarde encore la feuille dans sa main avant de me sourire gentiment :
- Je crois que vous avez bien compris, mademoiselle Walker.
- Non, j'ai pas compris. Comment ça le concours de violon a été avancé ?
- En fait, il y'a beaucoup de choses prévues dans le mois de Décembre, nous avons décidé de le déplacer à cette fin de semaine.
- Quoi ?! Il s'appelle bien Concours d'Hiver de violon et vous, vous le faites en automne ? Vous êtes sérieuses ?! je crie.
- Nous sommes navrés, mademoiselle, peut-être voudriez-vous vous retirer ?
Je la fusille du regard en lâchant un " putain". BORDEL ! c'est toujours pareille ! Je savais que cette journée allait être pourrie ! Déjà que je me lève en retard, je verse mon petit déjeuner, je me dispute avec mon père, j'arrive in extremis à mon cours, alors voilà maintenant que j'apprends que ce putain de concours est avancé ! Ils sont navrés, ils sont navrés, comme c'est drôle ! Je me démène pour vaincre ma peur de jouer devant le monde et eux, ils viennent me dire que je vais me ridiculiser plus vite que prévu ! PUTAIN DE MERDE !
- Mademoiselle ? Vous allez bien ?
Je souffle en retenant la déferlante de gros mots et d'injures qui menace de sortir. Il faut que je sois calme, calme... mais c'est impossible ! J'y crois pas ! Je retiens un cri et prends furieusement mon sac, sur la chaise d'à coté, et me lève brusquement.
- Super bien ! Non mais vraiment c'est la joie dans mon cœur ! ironisé-je avant de quitter la pièce, la colère dans les veines.
J'arrive pas à y croire, dans deux jours je vais jouer devant tout les lycéens ! Je ne suis pas prête ! C'est idiot ! Je n'aurais jamais dû décider de participer à ce concours, même si cela revenait à désobéir à la Maya du futur. Je n'ai pas le cran, le courage ou la force de m'arrêter devant des milliers de personnes et faire du violon. Je viens à peine de réussir à le faire avec la famille d'Ewan, la mienne et quelques personnes. C'était un stupide entraînement avec Ayala et Mya, elles voulaient voir si je pouvais tenir devant un grand publique, les voisins se sont amenés. Autant le dire, c'était éprouvant et difficile... au début. Je me disais qu'il y avait des gens qui m'observaient, qu'ils verraient mon plus faible visage, que je leur dévoilerais une part de moi, à eux, des inconnus que je ne connais ni d'Éve ni d'Adam. Des X et Y à mon équation. J'étais vraiment intimidée, jusqu'à ce que l'euphorie et l'adrénaline de la musique me font tout oublier. Je savais que j'étais regardée, mais comme je m'en fichais lorsque mon violon et moi ne faisions qu'un.
Réitérer l'exploit devant tout le lycée avec juste deux jours pour me préparer mentalement ? Non, c'est une trop grosse pilule, les calculs se compliquent, la logique perd son sens. C'est facile de trouver les solutions d'une équation, c'est normal de résoudre les problèmes avec des formules et des théories, mais comment faire dans la vrai vie ? Alors je le répète : POURQUOI ON N'A PAS UN PUTAIN DE GUIDE OU UNE PUTAIN DE PROPRIÉTÉ POUR NOUS AIDER À AFFRONTER LA RÉALITÉ ?!
Je m'arrête en plein couloir et tire sur mes mèches rousses. Je déteste faire ce genre de débat dans ma tête. Après j'ai des fortes douleurs, pas très agréable.
- Tu pars où ?
Je me stoppe en reconnaissant la voix d'Ewan. Je me tourne vers lui, et voir sa bouille d'ange fait immédiatement remonter les larmes de frustration. Je me précipite pour le prendre dans mes bras, quand il est violemment jeté hors de mon champ de vision et finit par terre. Je m'arrête, surprise en plissant les yeux.
- Pourquoi vous avez fait ça, les filles ? demandé-je à mes amies.
- On voulait recevoir le câlin, dit Aya en haussant les épaules.
- Quitte à me déboîter le bras ? s'étonne mon petit ami en se redressant. Et toi, Mya ? T'es dans le coup ?
- Je crois qu'Ayala a une mauvaise influence sur moi, répond-t-elle.
- J'ai une mauvaise influence sur tout le monde, rigole la concernée. Et c'est Aya, pas Ayala.
- Pourquoi tu refuses que l'on t'appelle par ton prénom complet ? Demande Ewan se postant près de moi, une main sur ma hanche.
- Je laisse ce plaisir à ma daronne.
- C'est mignon, remarqué-je.
- Bref ! Pourquoi t'étais prête à mourir tout à l'heure ? Tu avais l'air bien en pétard.
Je soupire quand je me rappelle de ma précédente conversation :
- Tout simplement parce que je viens d'apprendre que le concours a été avancé ! Il se passera ce samedi.
- Genre samedi après demain ? Ou samedi un autre samedi ? questionne Mya.
- D'après vous ? Je ne suis pas en état de le faire ! J'y arriverais pas ! Le simple fait d'en parler me fout la trouille !
- C'est normal, on te comprend, mais c'est sûr que tu peux le faire ! Et puis on va t'aider ces prochains jours, me sourit Ewan.
- Je me demande si je dois pas abandonner.
- Sois pas bête, petite sotte, dit durement Aya. T'as quand même pas bossé pour que dalle ? Sois pas conne, tu joueras samedi et tu vas les époustoufler ! Tu as un vrai talent, mais à force de ne pas aiguiser ta lame, elle deviendra faible !
- J'ai pas envie de perdre ! J'ai jamais rien perdu et ça, c'est prendre ce risque.
- Forcément quand tu ne relèves jamais de défi tu ne risques pas d'échouer souvent, ironise-t-elle. On te demande pas d'être la meilleure mais de te dépasser, de faire de ton mieux.
- Même si je me ridiculise ? marmonné-je d'une petite voix.
- Au moins ça fera le buzz !
- Aya ! nous nous exclamons.
Cette dernière éclate de rire en secouant la tête, attirant quelques regards. J'avoue que j'admire sa confiance en celle, Ayala est un véritable exemple même si elle est chiante.
- T'es partante ?
Elle tend sa main, son petit sourire sadique aux coins des lèvres. Je serre la paume d'Ewan pendant que celui-ci me soutient d'un mouvement du menton. Mya quant à elle se contente de me sourire. Ils sont avec moi, j'ai rien à craindre non ? Bon, peut-être qu'Aya risque de me faire du mal, au moins les deux autres seront là pour lui éviter de me tuer. J'inspire et prends sa main.
- C'est partie !
●
- Mademoiselle Walker ? Vous passez dans quelques minutes, vous allez bien ? demande l'un des vigiles à travers la porte des toilettes.
Je passe une nouvelle fois de l'eau sur mon visage et inspire profondément. Je tire encore sur ma longue robe blanche et replace la rose dans mes cheveux. J'ai fait ce geste au moins trois mille quarante quarante-sept fois. Je suis angoissée, je suis stressée et j'ai une forte envie de vomir mes tripes. D'ailleurs je l'ai déjà fait. J'ai rendu au WC les tacos que j'avais mangé et pas par le bon trou. Je n'ai jamais vraiment connu ce genre de stresse, ce moment de doute et de peur immense. Mes mains tremblent tandis que je les essuie sur ma robe. Encore. Je vais bientôt passer et je suis enfermée dans les toilettes depuis plusieurs minutes. J'ai l'estomac noué et le teint blafard, je suis persuadée que je n'arriverais pas à jouer. Je vais mourir, je vais...
- Mademoiselle ?
Je respire en espérant sortir de ma torpeur :
- Oui, j'arrive.
Un dernier coup d'oeil au miroir et une dernière modification à la fleur, j'avance de pas hésitants jusqu'à la sortie. Derrière cette masse se trouve un couloir remplis de participants tous aussi stressés que moi, des génies, des virtuoses sûrement habitués aux regards du publique. Des monstres pour moi, des vautours qui vont me dévorer. Je ne suis pas idiote, j'ai bien vu leur œillades mauvaises. Peut-être se sentent-ils menacés par la grande Maya Walker qui décide de participer à ce concours. Ils doivent se dire que je n'y connais rien en violon et donc la raison de ma présence. Tiens, moi aussi je me demande.
J'aurais vraiment dû abandonner, je vais pas y arriver, je me vois déjà m'évanouir sur scène ou pire, que ma robe se soulève ou encore plus pire que pire que je fasse tomber mon violon et qu'il se casse, ou encore plus pire que pire de pire que...
Cling.
Je fronce les sourcils. Qui ose m'interrompre dans mes sombres pensées ? N'ai-je donc plus le droit de divaguer et paniquer tranquillement ? Cette situation me rappelle drôlement un manga que j'ai lu... your Lie In April ( Ton mensonge en Avril) si je crois bien. Évidemment il a fallut que je sois à l'opposée de la protagoniste excentrique qui réussit à jouer du violon devant un grand monde sans peine....
Un nouveau son se fait entendre, me décidant à prendre mon téléphone dans la poche de mon sac à main. Je suis agréablement surprise lorsque le nom de mon petit amie s'affiche. Mon cœur a comme un élan de joie qui booste mes sens, je décroche précipitamment.
- Allo ? j'entends de l'autre côté.
- Ewan ! Je geins.
- Maya ! Ça va ? Je m'inquiétais puisque tu passes tout à l'heure, t'es pas trop stressée ?
- J'ai tellement envie d'abandonner, si tu savais, murmuré-je, j'ai terriblement la trouille, Ewan. Je suis dans les toilettes depuis mille ans et je refuse d'en sortir, j'aurais jamais dû le faire !
- Cesse de te plaindre ! Dit-il. On a travaillé tout ce temps pour que dalle ? Tu as fait de gros efforts et tu décides de tout laisser tomber à quelques minutes du Graal ? Je sais que tu as peur, mais putain, Maya ! Sois pas une lâche, sors de ces toilettes et épate le monde. Il serait temps et Ayala va sûrement te tuer si tu ne montes pas sur scène.
Ses mots résonnent en moi tel la mélodie d'une chanson. J'essuie mes larmes et prends une grande inspiration. Ces deux derniers jours, j'ai été aidée et soutenue par tout le monde. Ma famille, mes amies, mon petit ami. Je me suis démenée comme une folle, j'ai fait de mon mieux et il est effectivement hors de question que je laisse tout tomber. Qu'importe la peur qui me cloue sur place, qu'importe le défi, j'ai un entourage monstre avec moi, alors sûrement que je pourrais le faire. Même Takumi a prévu de venir, et j'accorde un petit espoir que papa lui aussi vienne. Ils comptent sur moi, sur nous, sur nos efforts, je serais une ingrate si j'abandonnais là.
- Maya ?
- T'as raison ! Je ne dois pas me laisser aller ! Je vais ne gagner ce concours, malgré la peur, le stresse, les concurrents...
- J'ai compris, rit-il. Je compte sur toi, et vas-y. N'oublie pas que je t'aime, Maya...
- Au moins jusqu'à l'infini, je termine. Moi aussi, je t'aime, Ewan, mais tellement, tellement beaucoup !
Il ne répond pas, pourtant je distingue nettement sa respiration s'accéler. J'imagine son visage légèrement rougit et ce sourire le plus sexy étirer ses lèvres charnues. Mon cœur rate un battement, voilà, penser à Ewan me booste plus que n'importe quel discours.
- Sur ce cher Monsieur, je déclare, je pars conquérir le monde !
- Casse-toi une jambe, il termine en riant.
Je ne me lasse pas de ce son. Après quelques secondes à papoter, je raccroche, oubliant de lui demander si tout les membres de ma famille étaient présents. J'espère vraiment que mon père sera présent. Qu'il me soutienne pour ça, serait mon plus grand souhait.
J'ouvre la porte où se tient le vigile qui semble soulagé de ma sortie.
- Mademoiselle ! se plaint-il.
- Je suis désolée, je paniquais, je voulais déstresser.
Je souris pour la calmer et pars tranquillement me mettre de côté, en essayant en vain de m'abstenir des yeux qui me dévisagent. J'ai beau avoir moins peur, mes mains continues de trembler et d'êtres moites, j'imagine que je n'y peux rien. Je soupire une énième fois lorsque des applaudissements retentissent. La participante doit avoir finis et d'après les ovations, elle a vraiment mis le feu, renforçant le nœud dans la gorge.
Je me détache du mur sur lequel je reposais et suis les gens du staff qui me mettent des micros et font de derniers réglages. Au même moment, la fille qui vient de finir son tour apparaît, gracieuse, brillante de sueur, pourtant magnifique. Et ce putain de sourire victorieux, quoique fatigué, rend son visage pâle encore plus beau. Cette fille est super belle et semble être une vrai virtuose. Mon ventre se serre.
Nos regards se croisent et contre tout à attente, elle me sourit gentiment, montrant son bon esprit de compétition. Je suis déstabilisée par ses longs cheveux blonds et ses yeux gris, sa beauté et sa gentillesse. Depuis que je sors avec Ewan, je suis habituée à ce que les filles se montrent telles des garces avec moi, cependant celle-là est tout simplement géniale. En tout cas, elle en a l'air. Surtout avec son coté innocent. Je ne sais pas trop comment réagir face à tant de charisme et réponds par un sourire crispé. Pas très glorieux.
Elle rit dans sa barbe et part, laissant un doux parfum se propager dans l'air.
- Comment s'appelle-t-elle ? je demande.
- Melania Tempest, Terminale. Depuis son entrée au lycée, elle a toujours gagné ce concours, on espère qu'elle se fasse détrôner cette fois-ci.
J'acquiesce. C'est sûrement parce qu'elle en dernière année que je ne la connais pas. Soudain, une dose de courage me donne la force de m'avancer vers la scène. Si je joue de toute ma force et mon cœur je pourrais battre Melania Tempest, moi, Maya Walker. Un défi de taille, une motivation, une épreuve.
Cependant, mon sourire vacille quand je me retrouve sur la scène. Je ne savais même pas que cette pièce qu'on utilise pour les théâtres était capable de contenir autant de monde. Putain c'est énorme. Je m'avance, armé de mon violon jusqu'au milieu de la scène. Je cherche désespérément Ewan dans ce vaste monde sous les battements frénétiques de mon muscle cardiaque, mon stresse est à son crescendo.
Je soupire et ferme les yeux, calant mon violon sous mon menton, laissant la texture rugueuse du bois caresser ma peau. J'attrape l'archet et entame, doucement, les premières notes. Le piano en arrière-plan qui m'accompagne donne un peu plus d'aplomb à ma mélodie. J'entends clairement mon cœur qui bat en rythme avec mon violon. L'atmosphère devient électrique et aussitôt j'ouvre les yeux et c'est alors que la déferlante commence. Je joue comme si c'était la dernière fois, les cordes sous mes doigts, le grincement qui devient plus clair, j'essaye de montrer à travers les différentes notes tout ce que m'ont apporté mon entourage. Je retrace mon histoire, mon évolution, mon amour, ma vie, mon aventure. Je mets de la violence à un moment, puis de la douceur la seconde d'après. Je joue de toute mes tripes, je repense à ma Miley, cette fille que j'aime tant, je repense à nos journées ensemble, à son sacrifice et celui de sa mère.
Je sens mes larmes monter alors que je fais grincer les cordes avec hargne, je joue avec plus de force, les notes semblent devenir des petits feux d'artifices qui explosent, illuminant la pièce sombre. Ou je divague parce que j'ai vidé mon ventre dans les toilettes. N'empêche que je continue de jouer mon violon, oubliant le lieu où je me trouve, m'enfermant dans ma bulle.
Je sors de ma torpeur lorsque les ovations fusent. Je suis bouillante et transpirante de sueur, le cœur en tachycardie. Je respire vite en essuyant les larmes qui brouillent ma vue. Pour la première fois le regard des autres sur moi est la plus belle chose au monde. Ils m'acclament tellement que je sens mes joues rougies abondamment. Mes mains tremblent d'excitation et de joie. La sensation que je ressens est terriblement merveilleuse. J'aurais aimé avoir déjà pris de la drogue pour savoir si ces sensations sont comparables. L'euphorie, c'est plus que plaisant. Je crois que finalement je ne regrette pas d'avoir participé à ce concours.
Je quitte la scène, le menton levé, fière, mais à peine dans le couloir des participants que je m'écroule, les larmes aux yeux.
Putain depuis quand jouer au violon c'est autant épuisant ?
●●
Je souffle sur mes mains gantées en fermant les yeux. Le mur sur lequel je me suis adossée commence étrangement à peser. Le froid du mois d'Octobre traverse même ma grande veste marron. Je fixe mes pieds essayant d'oublier le goût de défaite dans ma bouche, arrêtée attendant ma famille, mes amies et mon petit ami. Dit que je n'ai pas envie de pleurer toute les putain de larme de mon corps est un euphémisme. Je crois que pour le moment, c'est la surprise qui me tient debout, sinon j'aurais déjà éclaté en sanglots. Moi, Maya Walker, éternelle première, génie incontestée, scientifique aillant des penchants littéraires et artistiques, violoniste dans l'âme, je viens de perdre pour la première fois. Une défaite cuisante avec pour nom : Deuxième Place. J'ai fini seconde à ce putain de concours de merde. Deuxième, un saleté de rang ! Je n'ai jamais rien perdu, je suis habituée à tout gagner, à réussir surtout dans ce genre de chose, alors oui, je suis sous le choc car c'est ma première fois d'avoir un rang autre que celui du meilleur.
Comment font les autres ?
Je jette un coup d'oeil à la gagnante soit : Melania Tempest.
Ça ne m'étonne même plus. Il paraît qu'elle est habituée à jouer et a un niveau de pro en plus d'avoir une bourse pour une des meilleures écoles de musique de l'État. Autant le dire, cette fille est une violoniste dans l'âme. Elle est sûrement tout ce que je ne suis pas. Je retiens un sanglot et baisse la tête. La défaite est l'une des pires étapes de la vie.
- Grande sœur ?
Mes yeux sont attirés immédiatement par ceux de mon petit frère. Aoi avec sa bouille d'ange me sourit, je me précipite pour l'enfermer dans mes bras. Étouffant les larmes qui m'ont surprise dans son cou.
- P'tit gars, dis-je d'une voix étouffée.
- Ne t'inquiète pas, Maya, tu seras première après.
Son innocence sème plus de tracas à mon cœur et je redouble de larmes. Je sens alors une chaleur me soulager et des bras m'encercler. Je ne sais pas comment on arrive, mais on arrive à se faire un câlin à je ne sais combien. Personne ne parle, seuls mes sanglots se font entendre. J'essaye de rester brave, tête haute, sourire car pour mon premier concours, j'ai été époustouflante, pourtant, je me sens de plus en plus mal, ou bien. Ou soulagée, pleurer n'a jamais fait autant de bien.
- Tu as été géniale, ma chérie, j'entends comme la voix de ma mère. Vraiment, je suis si fière de toi.
Les autres s'écartent légèrement tandis que maman emprisonne mon visage dans ses douces mains, son rictus de maman qui réconforte aux lèvres :
- Pleures pas, moi je t'ai trouvée parfaite, tu devais gagner !
- Cette Tempest ne t'arrive pas à la cheville ! Renchérit Alice.
- Pour nous, tu es la meilleure ! Continue Ran !
- Bof, t'as vraiment été super, mais putain Tempest a un sacré talent !
Ça c'est cette idiote d'Ayala qui casse la beauté du moment. Néanmoins, sa remarque m'arrache un petit rire, je cours lui faire un câlin, à elle et à Mya qui me murmure qu'elle savait que j'allais y arriver, qu'elle est fière de moi et que je suis une battante. Tout ce qu'il faut pour booster mon égo, les mots de Mya sont comme des pansements.
- Merci beaucoup, les filles, je chuchote.
- Ça fait trois cent dollars, rétorque Aya.
- Tu fais la grande gueule, pendant toute la durée de ton interprétation, elle avait les larmes aux yeux, rigole Mya.
Je m'étouffe avec ma salive, choquée pendant que le cou de notre amie se recouvre de rouge. Ça aussi ça me fait m'étouffer. Ayala Casey gênée, c'est comme un film sans célébrité sur qui craquer... autant dire que c'est impossible ! Mais savoir que cette fille qui ne dévoile pas beaucoup ses émotions les a faits pour moi, c'est un baume au coeur. Je me sens sourire niaisement.
- Bref ! elle s'exclame. Pourquoi ne pas m'avoir dit que tu avais un sexy grand frère ?
Je fronce les sourcils et recule d'un pas. Derrière tout le monde, un peu dans l'ombre, sort Takumi, toujours aussi beau avec ses cheveux blonds en pétards et ses iris à la couleur du ciel. Le coup que je ressens est bien plus que le constat de savoir que mon père n'est pas venu. L'arriver de mon frère fait remonter tous nos souvenirs, ma joie, mon excitation, et fait disparaître la rancune que j'entretenais précieusement. Je ne sais pas comment, mais nous nous font face sans bouger ou parler, juste se fixer dans le blanc des yeux, juste s'admirer et laisser les sensations nous envahir, nous posséder, nous dominer. Je ne comprends pas encore comment, mais je finis dans ses bras, les larmes - de joie?- mouillant sa veste.
Le bonheur ne s'explique pas, il se ressent, il se vie. Et là, je le vie pleinement, à fonds, tellement qu'il engloutit tout mes malheurs. Tant pis si papa n'est pas là, je m'en fiche d'avoir perdu ce concours, j'ai retrouvé mon grand frère, c'est la meilleure récompense.
♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
Heeeeeeeeeeeeeeeeeeeey mes étoiles du cosmos !
Je sais, je sais, je vous donne un chapitre de 3500 mots de mauvaise qualité et en plus en retard !
Pardon, j'espère me rattraper au prochain car il aura l'avant-dernière surprise que je vous ai prévue !
Mais comme je suis malpolie, comment allez vooooous ?
( perso Mercredi je m'en vais regarder Spider Far From Home avec mon petit ami actuel Tom Holland ❤)
Bon ! Je cesse de raconter ma vie !
Comment avez vous trouvé ce chapitre ?
Est-ce que les émotions ont été bien transmises ?
Vous avez aimé ?
Et le retour de Takumi ?😏 il était temps surtout que...
L'HISTOIRE VA BIENTÔT SE TERMINER !
( j'y crois pas encore)
Question parce que je suis curieuse :
Qu'est-ce que vous aimez le plus dans cette histoire ?
Perso j'aime trop mes rebondissements 😂 si vous saviez comment je comptais finir ce chapitre vous m'aurez détesté 😂
Petit indice :
Discussion avec une personne dont le nom commence par U... 😏
Bref ! La suite du chapitre sera délicieux je le sens 😋 ( enfin j'espère)
Sur ce bisous !
IG : phanou_67
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