Chapitre 32 : Qui es-tu, Umi Jäger? (2)

Mya

J

e passe une nouvelle fois une main dans mes cheveux avant de tirer sur ma jupe un peu trop courte. Je me demande ce qui peut bien ce passer dans la tête d'Aya pour qu'elle m'habille comme ça, les cuisses découvertes. Tout ça pour enquêter sur Umi.

Je soupire une nouvelle fois en attrapant le talkie-walkie que me tend Aya.

— Arrêtes de faire la tête, Mya! Allez c'est cool, tu trouves pas?

— Je montre trop mon corps, alors non, c'est pas cool.

— Pourtant, tout le monde aime leur relookage.

Évidemment, qu'ils aiment! Je pense en regardant la tenue chic d'Ewan qui le fait passer pour un enfant de riche. Perruque blonde. Chemise parfaitement repassée. Pantalon en sois. Bref, il est encore plus beau. Quant à moi, je suis la seule à être habillée en bimbo.

Je retiens un soupir et tourne mon regard vers Aya et Maya assisent sur un banc dans un parc non loin de l'ancienne école d'Umi. Elles sont sur l'ordinateur d'Aya et parlent informatique. Chose que je ne comprends guère. Ewan aussi.

Je fronce les sourcils et observe à la dérobée, mon ami regarder avec amour sa copine. Il est tellement à fond sur elle qu'il ne surprend pas mes yeux qui le détaillent minutieusement. La perruque blonde qu'il porte est en contraste fort avec sa peau bronzée et ses pupilles vertes avec leur éclat d'or. La chemise bleu est légèrement remontée au niveau de ses avants-bras montrant à la perfection ses muscles, mais pas autant que lorsqu'il bouge et que chaques articulations dans son dos se tend. Un sourire carnassier fleurit sur ses lèvres roses et pulpeuse tandis qu'il replace correctement les fausses lunettes qu'il a sur le nez. Ewan est tellement sexy habillé comme ça que mon ventre s'en tord.

Remarquant mon attitude, je détourne vite le regard me maudissant de mon comportement. Chaque fois que je crois que mes sentiments pour Ewan ont disparu, l'attirance revient plus forte que jamais. Oui, je ne l'aime plus, mais je ne peux m'empêcher de frissonner à chaques contacts. De le regarder tel un chien affamé. Je travaille encore la dessus et j'espère bien y arriver.

Lorsque je rebraque mon attention sur mes amis, Maya dégage une mèche rebelle sur le front d'Ewan alors qu'il lui embrasse la main. Je souris, attendrie devant cette scène malgré mon pincement au cœur. Je suis vraiment contente pour eux et ce n'est pas une toute petite attirance qui va détruire ça.

— On y vas où on attend le déluge? S'impatiente Aya. Vous vous rappelez du plan?

— Oui!

— Super! Et par pitié, Ewan et Maya, ne faitent pas des enfants, okay?

— Très drôle, vraiment, dit Maya en rougissant.

C'est vrai qu'on aime bien les charrier, mais c'est tout aussi véridique qu'ils passent leur temps collés l'un à l'autre. Je comprends aussi Ewan, il a tellement eu du mal pour sortir avec elle, il profite.

— Avenger, rassemblement!
Crie la rousse de notre bande qui, dernièrement, semble avoir une obsession pour les Marvel.

Nous rions tous et nous nous séparons, prêts pour passer à l'action.

●●●●

— Tu es stressée, hein? Me dit Aya alors que nous déambulons à la recherche l'administration.

— Quoi... pas du tout...

— Pas la peine de mentir. J'ai appris à te connaître.

Je détourne vite le regard des yeux de chats de mon amie.

— C'est juste que... je sais pas, j'ai un peu peur.

— Ne t'inquiète pas, Mya. Je sais que tu es réservée, mais tu es aussi courageuse et n'hésite pas à aider ceux que tu aimes. Et je sais que c'est en l'amour de tes proches que tu tires ta force.

— Tu trouves?

— Ouais! Comme la fois où Rainbow et ses truies ont essayé d'impressionner Maya.

Je me rappelle de ce jour. Je n'avais pas essayé d'être forte ou courageuse. Je voulais juste aider Maya et ne pas la laisser encore se faire marcher sur les pieds. Si dès le début j'avais eu la force de parler avec elle au lieu de la juger lorsqu'elle était amie avec ces filles, tout aurait été différent. Si j'avais été assez courageuse pour supporter les coups de maman, elle aurait continué à m'aimer, aujourd'hui.

— C'était normal. Je ne voulais pas jouer les supers héros, juste la protéger.

— Alors réitère l'action!

Je m'apprête à répliquer mais me stoppe quand je vois que nous sommes devant l'administration. Au regard excité d'Aya, je sais qu'elle jubile. Étrangement, les enquêtes, les investigations, tout les trucs qui se rapportent à l'espionnage, la passionne. Et ça, encore plus.

— Il faut faire sortir le proviseur et sa secrétaire de là, elle marmonne en me tirant pour qu'on se mette dans un coin sombre et étroit.

— Comment? Je demande.

— Simple, tu vas faire passer une fausse alerte et le proviseur va se déplacer, moi je m'occupe de la secrétaire.

— Une alerte? Une alerte?!

— Ouais, j'ai le numéro d'immatriculation de la voiture du chef d'établissement. Tu n'auras qu'à dire que sa voiture est mal garée et elle ira voir.

— Mais c'est...

— Une super idée? Je sais!

— Et où je fais passer l'info?

— D'après mes sources, il suffit d'aller au club radio, c'est eux qui le font et actuellement, la salle est vide de monde, c'est l'heure des cours. Tiens.

Aya me tend le petit bout  de papier en me souriant. J'essaye de ne pas me focaliser sur son regard malicieux et les tremblements de mes mains avant de saisir l'information contenant le numéro d'immatriculation. Je respire et inspire vite en fermant les yeux. Tout ça c'est nouveau pour moi. Jouer les espionnes avec cette folle d'Ayala. Et si j'échoue? Je ne veux pas décevoir quelqu'un.

— Mya, regarde moi, j'entends.

J'ai à peine le temps de protester qu'elle prend mon visage en coupe dans ses mains dépourvues de décorations. Ce n'est pas très habituel pour moi de la voir sans ses bracelets, ses bagues, ça change mais je ne sais si c'est en bien ou en mal.

— Quelque soit la faute que tu feras je ne t'en tiendrais pas rigueur. Calmes-toi et fais ce que je te dis de faire. Penses à ceux que tu aimes et tout sera spontané, okay?

— Okay.

— Bien? Maintenant file, c'est à après ta distraction que je ferais la mienne.

J'acquiesce fermement bien décidé à bien mener l'opération.

Aya me donne le plan de l'école par message et je pars en direction du club de radio.

L'établissement est très grand, sûrement plus que le nôtre. Les murs sont tous recouverts de carreaux dorés et blanc. Les couloirs sont longs et jonchés de tapisseries. Les salles de classes sont alignées et aucun bruit n'en sort. C'est que ça bosse bien ici.

Je monte encore un dernier escalier et me trouve devant la salle du club de radio. Je me retiens de frapper avant de rentrer. La salle est grande avec pleins d'appareils sur un tableau de bord. Devant ce dernier une grande vitre est placé montrant une autre salle, sûrement pour une sorte d'enregistrement.

Je tire encore ma jupe et m'assois devant les machines. Je me rappelle qu'au collège, j'avais utilisé ce genre de truc pour une représentation de théâtre. Ça doit être un équivalent, non? M'armant de mon courage et surtout de ma peur, j'allume les enceinte et me connecte au réseau du lycée. Le micro juste sous ma bouche, je fais de léger tests qui confirme mes soupçons. Me servant d'un mouchoir pour cacher ma voix, j'inspire fort et ouvre la bouche :

— Le propriétaire de la voiture au numéro d'immatriculation XXXXXXXX est prié de se rendre au parking car elle est garée sur une place réservée au handicapé. Je répète, le propriétaire de la voiture portant le numéro XXXXXXX est prié de déplacer sa voiture.

Je coupe immédiatement la communication en soufflant bruyamment. Maintenant que c'est fait je dois vite rejoindre Ayala. Je sors vite de la salle en me disant que j'ai eu la chance qu'elle ne soit pas fermée à clé et fille voir Aya en espérant qu'elle a réussi à faire partir la secrétaire.

Les battements de mon cœur toujours autant fort, je cours dans les couloirs et arrive épuisée devant l'administration au même moment où une femme en surpoids en sort.

— Mais...

— Mya! Dépêche toi de monter la garde, je reviens dans cinq minutes.

Je tourne la tête vers mon amie qui entre dans le bureau du proviseur me laissant seule à l'accueil devant l'emplacement où travaille la secrétaire.

Un peu stressée, je sors et me place devant l'administration, de toute façon il y'a peu de chance que quelqu'un débarque, la pause n'étant pas encore commencé. Et puis avec le manque de pot que j'ai, je vais sûrement tomber sur un mec. Je ne sais pas vraiment être optimiste. Soudain, un grand garçon à la peau mate venant de je ne sais où, vient vers moi tout sourire avec une veste sur l'épaule.

— Aya, y'a quelqu'un, dépêche! Je dis dans le talkie-walkie.

Je le range précipitamment quand je vois la garçon venir et plus il s'approche, plus je le trouve mignon. Il est vraiment grand et musclé, d'après le pollo qui lui colle au torse. Ses cheveux noir sont plus longs au milieu mais rasé court sur les côtés. Son sourire est éblouissant comme ceux de Colgate. Il marche d'une manière gracieuse et hyper sexy, un regard noisette me fixant attentivement. Mon ventre se serre. Ce mec est beau. Super beau. Un Canon sur patte. Il dégage une sorte d'aura magique totalement magnétique, tellement que j'en oublie de respirer lorsqu'il s'arrête en face de moi. Devant moi. Les yeux dans les yeux.

— Heu... excusez-moi, je peux passer?

Sa voix. On ne le demande pas souvent, mais est-ce que la voix peut être sexy et pénétrer autant dans le cœur d'une personne? Tellement qu'elle en frissonne de la tête aux pieds?

— Mademoiselle?

— Non! Enfin, si! Non je veux dire, il n'y a personne la bas, rien, nada!

— Pas que je ne vous crois pas, mais puis-je en juger par moi-même?

— Quoi?! Attendez...

Je lui prends la main avant de le faire s'éloigner légèrement de l'entrée et me place de tel manière que je risque de voir lorsque Aya sortira de cet endroit...

— Mais qui êtes-vous? Pourriez-vous lâcher ma main?

Je le fais en riant nerveusement, la chaleur de sa paume envahi totalement mon être.

— Je suis désolée, c'est juste que je suis ancienne... enfin, j'étais ici avant mais je suis partie, mais je suis revenue encore pour prendre le reste de mes papiers et c'est là que j'ai vu la secrétaire sortir précipitamment! Rien de plus!

La mine un peu suspicieuse, il hoche la tête.

— je voulais aussi la voir, je vais l'attendre dedans dans ce cas.

— Quoi?! Non! Reste ici! Vous ne vous êtes même pas présenté! Moi c'est Mya Lynch!

Je lui tends une main crispé et un sourire bancale. Je vois déjà à son regard qu'il est un peu déconcerté, pourtant, il garde contenance.

— Moi c'est Keith Bryan... il hésite avant d'ajouter : pour tout te dire, je joue au tennis et c'est justement le pourquoi de ma visite.

— C'est-à-dire?

— Nous avons un tournois prochainement donc tout les membres du club ont un justificatif voir manquer les cours. Je venais les prendre.

— Oh! Je vois! J'ai toujours aimé le tennis! C'est un sport classe et divertissant! Par contre, je suis nulle.

— Dit pas ça, tu n'as jamais vraiment essayé! Il eu une époque où j'étais vraiment une merde dedans, tu sais.

— Sérieux? Alors...

Soudain ça fait tilt dans mon esprit.

— Si tu fais du tennis, tu dois peut-être connaitre Umi Jäger, non?!

Son visage se ferme immédiatement, déformé par une grimace.

— Ouais. C'était mon pote au collège, avant... avant qu'il devienne toxique. Tu le connais?

— Il est dans mon nouveau lycée. Et comment ça?

Un peu gêné, il se masse la nuque en soupirant.

— Umi c'est un mec sympa... de temps en temps. Un jour il a commencé à devenir bizarre et prendre toute les copines de ses amis, dont moi, et de se battre. Je lui ai beaucoup parlé mais il a passé son temps à m'envoyer bouler et puis... je ne sais pas si je dois le dire...

— Quoi? Je demande un peu effrayée.

— Il a agressé une fille en dernière année. Rien de grave... en fait si c'était grave. La fille avait le visage défiguré mais a refusé de dire quelque chose.

— Il était au collège...

— On dit que c'est parce qu'elle a refusé de sortir avec lui...

Je ne l'écoute plus et pense à ma Maya. Maya qui ne veut plus de lui. Maya qui est avec Ewan. Oh mon Dieu! Umi est plus dangereux que prévu! Il a frappé une fille! Seigneur! Ce gars est un malade, plus malade que prévu! Un frisson me traverse et ce n'est sûrement pas dû à ma jupe trop courte. Umi est toxique. Nocif. Psychopathe.

— Mya? Ça va?

— Mya? Tu viens?

Je tourne la tête pour rencontrer les yeux verts d'Aya qui me sourit gentiment. Elle comprend immédiatement mon embarras et s'accroche à mon bras.

— Désolée, on doit filer!

Elle ne laisse pas le temps à Keith d'ajouter quoique ce soit que nous sommes déjà parties.

— Tu as les infos? Je demande la gorge nouée.

— Ouais et un paquet. Et toi? On dirait que tu as découvert un cadavre!

— Peut-être bien, je murmure.

Ayala ne dit rien, pressant mon bras pour me donner du courage tandis que l'information que j'ai reçu tourne en boucle dans ma tête.

●●●●●

— J'imagine que vous aussi vous avez été choqué, hein, dit Aya lorsque l'on s'assoit sur une nouvelle banquette chez Dolce&Liam.

Maya lance un regard étrange à Ewan avant de soupirer bruyamment et de s'appuyer sur son copain.

— Exact. En fait... au club il y avait pleins de personnes qui ont fait le même collège qu'Umi et ce qu'ils le connaissent.

— Qu'ont-ils dit?

— Qu'Umi est un malade obsédé par les rousses qui lui résistent. Il sortait avec les copines de ses potes et quittaient celles-ci lorsqu'elles rompaient avec leur copains. Il a harcelé beaucoup de filles, notamment les rousses et a même agressé l'une d'entre elles, la frappant jusqu'à épuisement. La fille était tellement traumatisée qu'elle n'a plus parlé pendant des mois et n'a pas porté plainte. Ce gars est un malade, récite Ewan d'une voix froide.

Son discours aussi tranchant qu'une lame nous plonge dans un silence de mort. Personne ne parle et le frisson de terreur que je ressentais ne fait que s'accroître. Le visage de Maya est fermé et crispé. La terreur dans ses iris vertes me donne le tournis. La pilule est dure à faire passer. La pilule est dure à digérer. Très.

— Je t'avais dit de ne pas t'approcher de lui, Maya. Imagine ce qu'il t'aurait fait si tu étais encore restée "amie" avec lui, continue Ewan.

— Je...

— Non. Il a raison, il aurait pu te... te faire bien pire que ça! S'exclame Aya.

— Mais...

— Je suis d'accord avec eux, j'ajoute aussi.

Maya se renfrogne dans son fauteuil comme une enfant. En fait, elle sait que nous avons raisons. Sa pseudo idée de savoir pourquoi la elle du futur traite Umi de malade aurait pu lui coûter plus que ce qu'elle croit. Heureusement qu'elle ne s'approche plus de lui. Déjà, moi je me doutais qu'il cachait quelque chose le mec avec son sourire faux. Il a beau être séduisant, son sourire n'atteint jamais ses yeux bleus dépourvus d'émotion. Froid. Factice. C'est exactement comme ça qu'Umi Jäger se présente devant moi. Il a tout du parfait psychopathe.

— Et toi? Tu as appris quelque chose, Aya?

La fille de notre proviseur soupire et allume son PC. Elle rentre dans les fichier de la clé USB qu'elle a placé et va dans un dossier avec le nom de notre malade mental. Un nombre conséquent de texte apparaisse, montrant sûrement son parcours scolaire. Ayala prend une grande inspiration avant de parler :

— D'après ces données, Umi a vécu dix ans de sa vie en Norvège et lorsqu'il est venu ici chez sa mèr, il y avait des cicatrices sur le corps et même durant ses années de collège, le contrôle médical a trouver des marques plutôt ressentent, mais il a refusé de parler. C'est un bon élève doué pour le tennis, pourtant agressif. C'est ce qui est noté par son psy au collège. Il a des tendances sadiques d'après elle, et a l'a plusieurs fois menacé quand il était en colère...

— Ca suffira, on a saisi c'est un malade, déclare Ewan.

— Vous avez entendu cette partie sur ses blessures? Peut-être que son père le frappait, je dis.

— Et que son beau père continue de le faire puisque certaines marques étaient un peu plus ressentent à cette époque. Ça explique pourquoi il est comme ça! Il n'a connu que la douleur, expose Maya.

— Ça justifie pas tout, nous répliquons en chœur.

— J'imagine, marmonne-t-elle.

Plus personne ne parle, que dire en plus? On voulais connaître le passé d'Umi. Savoir s'il était dangereux ou non et finalement  ça se retourne contre nous. C'est bien plus que ce à quoi on s'est préparé. Non. Non. Non. Il ne peut pas, il ne doit pas être le père de Miley. Et qui sait ce qu'il a bien pu faire à la Maya du futur, ce malade.

En fin de compte, le démon avait bien caché ses cornes sous son masque.

A suivre...

La dernière partie...

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