Chapitre 29 : Après La Fuite (1)
Chapitre étonnement long. La flemme de diviser :')
Prends celle qui veut bien de toi, et fuis celle qui te fuit.
—Citation de Nicolas Machiavel—
Ce sont des chuchotements et des cris étouffés qui me sortent du sommeil. Les yeux fermés, les muscles engourdis, je lève doucement la tête du matelas. En ouvrant les paupières, ce sont les rayons de soleil un peu trop agressifs et un mal de crane impressionnant qui m’accueillent. Je retiens un cri plaintif, la vision légèrement floutée, je souffle très fort. Au début calme, la pièce commence par se remplir de murmures et de bruits de pas, faisant accroitre mon mal.
—Moins de bruits, les filles, dit une voix douce.
Je reconnais la tonalité de celle de Mya. De petites mains chaudes encerclent mes joues pour relever mon visage que je devine désastreux. Les yeux clairs de Mya paraissent me sourire. Ils sont doux et aimants, un peu comme ceux d’une mère. Elle m’offre un gentil sourire avant de délier ses lèvres.
—Bonjour, Maya.
—Salut, c’est normal que tu sois dans ma chambre ?
—En vérité, c’est pas ta chambre.
Je me tourne vers Aya à peine vêtus d’une nuisette violette et de pantoufles. Ses cheveux attachés négligemment sur le haut du crâne, le visage plissé par la fatigue. Qu’est-ce qu’elles foutent là ?
—Ah oui ? dis-je en me redressant.
—Ouais, on est chez moi, regarde bien.
Je fronce les sourcils et baisse mon regard vers les draps en sois qui me couvrent. C’est vrai que c’est vachement classe. Mes yeux se baladent sur le grand lit dans lequel j’ai dormir, la décoration sobre mais chic et la grande pièce. Une vraie chambre d’hôtel, même si je ne suis pas une habitué de ce genre d’endroit. Je relève les yeux vers Aya qui avance vers moi. Je ne doute pas que ce palace soit le sien, rien que le lit m’a convaincu que je suis chez une personne assez aisée. Et dans notre trio, la fille du proviseur est bien la mieux placé pour l’être.
Cependant, ça n’explique pas pourquoi je suis chez elle.
—C’est vrai. Ta chambre est encore plus belle que dans tes descriptions, je réponds en m’étirant.
—Je sais, mais comment tu te sens ?
—Oh, ça va, sauf que je me sens si faible, d’ailleurs pourquoi on est chez toi ?
Mes amies échangent un regard soucieux en souriant avec compassion. Mon regard baisse sur le collier qu’Ewan m’a donné et… Ewan… oh mon Dieu… des flashs de la veille s’imposent à moi comme une sorte de punition, amenant avec ces souvenirs une puissante douleur. Un sanglot remonte de ma gorge quand le visage en pleur et déchiré par la tristesse d’Ewan apparait comme un songe.
Tout ce qui s’est passé, tout ce que je n’ai pas fait, tous mes regrets, mes remords viennent m’étouffer, me poignarder, me blesser, comparable à des coups de couteaux dans le dos. Je revois clairement la lune qui recouvrait le visage d’Ewan quand je l’abandonnais sur ce parking, le laissant seul face à l’aveu qu’il venait de me faire. Et ces larmes sur mes joues qui me brulaient au fur et à mesure qu’elles coulaient. Les tremblements qui m’ont fait chuter quand je courrais pour échapper aux sentiments de mon meilleur ami. Tout revient me frapper en plein âme. Comment ai-je pus oublier ? Si je suis chez Aya c’est parce que après la déclaration d’Ewan et mes pleurs, je ne pouvais pas rentrer à la maison.
________
La salle de bain d’Aya est grande. Chaque parcelle carrelée de blanc et de jaune or. Une grande douche Italienne est placée au nord de la pièce, tandis que c’est une énorme baignoire qui règne au milieu. C’est assez féerique.
Je m’avance maladroitement devant le lavabo et son miroir qui me donne un aspect désastreux de mon visage. Puisqu’hier je ne me suis pas démaquillée, mon mascara a coulé, j’ai du rouge à lèvres sur le front, les yeux grossis et rougis, les cheveux dans un sale état. Et putain une belle ligne de cracha sec qui part de ma bouche jusqu’à mon menton. Je suis horrible, c’est un fait. Qu’est-ce qu’Ewan peut bien me trouver ? Je ne suis pas si jolie, je suis indécise et chiante. Mon seul atout est surement le fait que je sois super intelligente. Mais quand on aime… C’est plus que ça, non ? plus que le physique, le comportement, c’est bien plus que ça, non ?
Par exemple, moi, si je devais aimer Ewan, ça sera bien plus qu’une histoire de physique. Si j’aimais Ewan, ça sera pour tout ce qui fait partie de lui. Tous ces petits trucs qui font de lui ce qu’il est. Tous ses défauts, toutes ses qualités, tout de lui.
Je secoue la tête pour effacer ces pensées indésirables. Je n’ai pas le droit de penser ça, surtout comment je l’ai jeté hier, comme s’il n’était rien pour moi alors qu’il est bien plus que rien.
Je soupire et prends la nouvelle brosse à que m’a donnée Aya. Mes amies ont été si gentilles, elles m’ont épaulé comme jamais on l’avait fait avant, cependant je sais qu’après un bon petit déjeuner, elles me feront la moral.
Quand je finis de me brosser, je file vers la baignoire, le robinet équipé, je me fais couler un bain chaud et mousseux avant de plonger dedans. Mes muscles se détendent immédiatement et un soupir de soulagement quitte ma bouche. La mousse sur moi, je fais ressortir mes mains pour les regarder. Ces mains, aussi innocentes soit-elles, me rappellent Ewan. Je me rappelle lorsqu’il les prenait dans les siennes, lorsqu’il posait ses lèvres dessus dans un tendre et doux baiser. Lorsque ces mêmes mains lui serraient l’épaule, prenait son visage pour que mes yeux l’admirent.
Une boule se forme dans mon cœur, elle devient grande, elle m’étouffe, elle me fout la gerbe et elle me fait douter, de tout en commençant par mes sentiments pour mon meilleur ami.
J’ai toujours pensé que je n’aimais pas Ewan, j’en étais sûre, persuadée qu’il n’était qu’un pote. Une sorte de frère dont la simple évocation de l’embrasser me donnait des frissons… des irrésistibles frissons. Le simple fait de le savoir avec une autre fille me fout en rogne. C’est pas normal, je suis contradictoire, je suis indécise, je sais bien que je peux pas crier partout qu’il est mon ami et souffrir de jalousie quand il pose ses yeux sur une autre.
Une autre comme cette idiote d’Ambre. Une idiote qui n’aurait pas pris la poudre d’escampette face à la déclaration d’Ewan. Le pire c’est que ce n’était même pas la première fois qu’on se déclarait à moi. Au collège, j’ai dû avoir deux ou trois confessions, rien de sérieux, c’est le collège après tout. Donc en temps normal, je n’aurais pas dû réagir comme ça, la nuit dernière. J’ai mal agis, j’en ai conscience, je dois m’excuser, je pourrais prendre mon téléphone, décrocher l’un de ses appels incessants, lui demander pardon et puis faire comme si de rien était. Mais là, c’est comme si je le rejetais encore plus que mon abandon sur le parking. Entre fuir et ignorer ses sentiments, que faire ?
—Maya ! sors de cette douche ! je sais que je paye pas de factures, mais pense à ma pauvre, riche, mère.
Je ris doucement et constate que mes mains sont aussi fripées que ceux d’une vieille de cent dix ans.
—Ouais, j’arrive ! je réponds.
Je sors du bain mousseux nue comme un ver, de la mousse recouvrant un peu mon corps. Je m’essuie vite fait et enroule une serviette sur mes cheveux qui semblent avoir été un champ de guerre. Je m’apprête à vider la baignoire quand un bruit de porte apportant un grand vent retentit.
—Ayala ! t’es folle ? j’aurais pu être à poil ! je crie en serrant la serviette autour de ma poitrine.
—Ouais c’est ça, dit-elle en roulant les yeux. Sors maintenant, faut que tu sapes, qu’on bouffe et qu’on discute. Alice a envoyé tes vêtements.
—Attends je dois nettoyer la baignoire, mais Alice ? pourquoi elle est ici ?
— Laisse, il y’a des gens pour ça. Et oui, Alice, le chagrin t’as rendu amnésique ? elle était avec nous hier quand tu pleurais comme une gosse. Ce matin, elle est partie rassuré ta mère et te prendre des trucs pour porter. Maintenant dégage !
J’ai à peine le temps de répliquer que je retrouve propulsée dans sa chambre.
—C’est pas trop tôt, rigole Alice. Allez habilles-toi.
—Pourquoi vous êtes aussi pressées ? je grogne en cherchant des sous-vêtements dans le tas d’habits que je devine être pour moi.
—Le temps c’est des sous, mais plus sérieusement on a des tas de choses à faire et il est 10H, réponds Aya.
—Désolée de te brusquer, Maya. C’est juste qu’on doit parler, et plus vite on l’aura fait, mieux on ira.
—Merci de te soucier de moi, Mya. Cependant, je pense que c’est à moi de savoir si je veux parler.
—Pas notre problème. Prends le jean noir et le pull rouge, c’est joli.
—Mais c’est pas mes affaires, à part les sous-vêtements, je remarque.
—Et ? a répondu Aya.
—Laisse tomber, je dis en levant les yeux au ciel. D’ailleurs vous ne sortez pas ?
—Pourquoi ? demandent-elles à l’unisson.
—Parce que je viens m’habiller, pardi !
—Dis Mya, tu crois que je dois demander à la cuisinière de faire des gaufres ? dit Aya en m’ignorant.
—Non, ça ira. Alice ton téléphone clignote.
—Oh ! c’est Aruine, chaque matin il m’envoie un petit poème pour dire bonjour !
—C’est choux ça ! s’extasient mes amies.
En voyant qu’elles ignorent ma dernière remarque, je souffle et pars me mettre dans un coin de la pièce pour m’habiller. Il est hors de questions qu’elles me voient nue. Si elles ne sont pas pudiques, c’est leur problème. Plus… plus jamais je ne donnerais l’occasion à quelqu’un de voir encore mon corps sans rien, même si la première fois était contre ma volonté. Sans trop comprendre, des flashs back de mon anniv arrivent en masse. Je sens encore leurs mains sur ma peau, me touchant, déchirant mes habits, leurs rires.
Je secoue la tête pour que ces imagent cessent de venir. Ca faisait tellement longtemps que je ne pensais plus à mon humiliation. Faut que j’arrête d’y penser. C’est passé, c’est le passé, je l’ai surmonté. Enfin… j’espère.
Quand je termine de me vêtir, je me place devant la commode d’Aya et essaye de donner une apparence normal à mes cheveux, mais rien à faire. Même les faire sécher au sèche-cheveux donne un résultat désastreux.
—C’est pas vrai ! je m’exclame en jetant la brosse à cheveux.
—Quoi ? demande Ayala.
—C’est ces putains de mèches rousses complètement frisées qui me font chier !
—Bah coupe-les.
—Quoi ?
—Oui, pourquoi pas, elle continue en haussant les épaules. Juste un peu, au moins jusqu’à l’épaule. Comme ça tu pourras les coiffer sans trop de problèmes.
Je continue de la regarder étonnée tandis qu’elle essaie de donner un aspect à peu près normal à mes cheveux. Les couper n’a jamais été un truc auquel j’ai déjà pensé. D’abord parce que malgré le fais qu'ils soient si compliqué à coiffer, mes cheveux sont une part de moi.
Avant, je les détestais. Leur horrible couleur carotte, le fait qu’ils ne tiennent jamais en place, leur épaisseur assez volumineux, je les détestais. Quand j’étais gosse, on riait tout le temps de mes cheveux en disant que je suis une sorcière ou un tat d’autres injures. Pourtant, j’ai appris à les apprécier. C’est surtout Ewan qui m’a appris à les aimer car lui, il les adorait. Il disait qu’elle n’avait pas la couleur de la carotte, mais d’un coucher de soleil, il disait que leur volume donnait l’impression que j’étais une guerrière amazone, il disait aussi qu’ils étaient doux et que grâce à eux, on peut me reconnaitre n’importe où. L’égard d’Ewan envers l’un de mes plus grands complexes m’a donné le courage de les aimer. Ces cheveux qui me font éternellement chier. Alors les couper c’est hors de question ! Même si c’est à cause de lui que je veux les garder.
—Je vais y réfléchir, je réponds à Aya alors qu’elle clore la coiffure qu’elle vient de faire d’un ruban blanc.
—Okay, mais c’est vrai que c’est super pratique pour faire toute sorte de coiffure.
—Pas mal ! s’extasie Alice en donnant une tape à Aya.
—Ouais, je sais. Souvent j’ai honte d’être aussi talentueuse.
Je roule exagérément des yeux, puis je prends le temps de regarder l’exploit que viens d’effectuer mon amie. Je ne sais pas comment elle s’est arrangée, mais ma tignasse parait normal. Elle a fait une queue de cheval divisé en deux et enroulé d’un ruban blanc. Simple, mais superbe.
Je lorgne sur le tube de rouge à lèvres devant moi, un peu réticente à l’utiliser. Avant, dans ma tête, je pensais qu’il n’y avait que les filles superficielles pour se maquiller ou se faire belles parce qu’elles voulaient séduire les hommes.
Mais c’est faux. Moi-même j’ai été maquillée hier, pourtant je ne suis pas superficielle. Aya malgré son apparence de rebelle ne l’est pas aussi. J’ai toujours bêtement pensé que les belles filles ne s’occupent que de leur physique, qu’elles sont vides et ne valent pas la peine d’être prises aux sérieux. Cependant, où est le mal à vouloir être belle ? À assumer sa beauté tout en respectant son corps ? Aya et Alice me l’ont prouvé. Elles sont tellement magnifiques alors qu’elles doivent avoir plus de cœur que moi. Et même si ça me coute de le dire, c’est pareil pour Rainbow et Misaki. Elles ont beau paraitre superficielles, moi qui ai été amie avec elles, même si c’était pour me faire du mal, je sais qu’elles ne sont pas que de jolis spécimens. Elles ne se limitent pas à leurs apparences.
Elles ont toute les deux leurs démons. Un passé qui les a sculptés. Parce qu’on est ce qu’on est en fonction de ce qu’on était.
Moi qui disais ne jamais jugé, j’étais remplis de stéréotypes. De préjugés infondés et stupides. Et j’ai beau être une intello, une fille passionnée par ses études, une physicienne, une mathématicienne, une littéraire, on a jamais dit que je n’ai pas le droit de me maquiller. Donc, c’est avec une assurance non feinte que je saisis le rouge à lèvre rouge sang pour l’appliquer sur mes lèvres.
—Ça te va bien, Maya, me complimente Mya.
—Merci, Mya, je crois que j’en ai besoin.
—D’un peu de rouge à lèvre ?
—Non et tu le sais bien, je dis en lui lançant un sourire complice.
—De ne pas être limitée à la case « intello » ? je suis d’accord.
Mya me sourit et je sais qu’elle a dû se rendre compte avant moi de tout ça.
—Bon les amies ! on se retrouve en bas pour bouffer tout en faisant la cosette !
—C’est partie mes bananes !
Mye laisse échapper un rire tandis que nous descendons les immenses escaliers. La maison d’Ayala est vraiment impressionnante. Que ce soit les murs en marbres, les escaliers théâtraux, la grandeur des lieux, tout est sublime. Même la cuisine est super avec tous les équipements à la pointe de la technologie. Je suis émerveillée devant tant de beauté.
—Maya t’as de la bave, blague Ayala.
—Très drôle, c’est juste que ta maison est magnifique ! j’imagine ce que ça fait de vivre ici.
—C’est vrai que c’est génial ici, maman a tout fait pour que je sois à mon aise à cause de son boulot.
—Ça ne te dérange pas le fait qu’elle ne soit jamais là ?
—Si, si, bien-sûr. Mais c’est le rêve de ma mère de s’occuper de cette école. Elle et ma grand-mère l’ont imaginé ensemble, alors je suis heureuse pour elle.
—Au détriment de ton bonheur ?
—Je suis heureuse, Maya ! je veux dire, sans paraitre superficielle, regarde ma maison, je mange chaque jour à ma fin, quand je veux, où je veux. Certaines personnes n’ont pas un tiers de ce que j’ai, et franchement je suis contente de ma vie. Je veux que ma mère fasse un peu plus attention à moi, alors si pour ça elle doit laisser tomber sa passion, je ne serais pas assez égoïste.
—Ne justifie pas ta mère, Aya, dit Mya en prenant un morceau de crêpes.
—Je ne la justifie pas !
—Oh que si !
—Mais non ! je souffre peut-être de son absence, mais je suis heureuse dans l’ensemble.
—Ouais c’est ça, continue Mya en roulant des yeux.
—Tu veux vraiment qu’on parle des mères qui ne font pas assez bien leur boulot de mère, mais que nous aimons quand même, Mya ? je lui demande en sachant pertinemment que sa génitrice n’est pas toute blanche.
—Maya !
—Quoi ?
—Ok, j’ai compris. On parle d’autre chose ?
Je soupire doucement face à la mine agacée de Mya, elle qui ne se fâche pas facilement. Elle aime bien faire sa mère-poule, nous protéger et tout, souvent c’est chiant et cela la blesse puisqu’elle est aussi une ado comme nous.
Mon anxiété augmente d’un bond quand les filles prennent un air sérieux. C’est moi qui passerai à la casserole à présent et le savoir me fait flipper. Parler d’hier encore plus. Je sais que ce que j’ai fait est horrible, mais comment réagir quand Ewan, la personne que je considère comme ma moitié sur terre, me dit qu’il m’aime ? Mon cerveau a planté, chose étonnante, mon corps a fuis, pourtant mon cœur a fait un drôle de bond dans ma poitrine. C’était désagréable de ressentir autant d’émotions à la fois, j’ai pas supporté et j’ai pris la poudre d’escampette. Voilà mon explication, mais pas sûr que le fan club d’Ewan en face de moi accepte. Aya craque ses phalanges... autant dire que je vais passer un sale quart d’heure.
—Allez-y ! tuez-moi qu’on en finisse ! je m’exclame en jouant avec le pendentif de l’infini.
—On ne va pas te tuer, me dit gentiment Mya.
—Parle pour toi, Maya mérite de finir crucifier.
—Super, Ayala je me sens tellement à l’aise ! Alice prends, au moins, ma défense !
—Je suis d’accord avec Aya, tu as fait n’importe quoi ! imagine la tête d’Ewan ! il t’avait ouvert son cœur, c’est super dur de se déclarer !
—Là, je donne raison à Alice, ça demande tellement de courage de faire ce qu’Ewan a fait. Tu aurais pu…. Je ne sais pas lui dire que tu ne l’aimais pas….
—Mais arrêtez deux secondes ! vous pensez que je ne sais pas tout ça ?! vous pensez que je n’ai pas le cœur lourd et remplis de colère envers moi à cause de ce que j’ai fait ? vous pensez que c’est si facile ? je crie en lâchant un sanglot. je souffre autant qu’Ewan ! et vous avez raison, je n’aurais pas dû fuir, mais que lui répondre ?! JE NE SAIS PAS CE QUE JE RESSENS PUTAIN !
Essoufflée par mon speech et les larmes qui n’arrêtent pas de défiler sur mes joues, je passe une main sur mon visage en criant. C’est si frustrant de dire tout ça à voix haute ! C’est si difficile d’avouer ce qui me tracassait depuis des semaines. C’est horriblement humiliant d’ouvrir mon cœur devant elles. Peu importe si c’est ma sœur et mes amies. Dire ce que je peinais à assumer me trouble plus que je devrais l’être. Maintenant elles le savent. Elles savent que je ne sais pas ce que je ressens pour Ewan ! Moi ! Maya Walker ! La personne la plus désireuse de connaissance ne sait pas faire la différence entre amour et amitié.
Les mains tremblantes, j’hoquète en reniflant bruyamment lorsque les bras de Mya se referment autour de mon corps. Sa chaleur est vite additionnée à celle d’Alice et Aya. Elles ne parlent, se contentant de me serrer dans leurs bras. Si fort que les mots me manquent, si fort que des milliers d’émotions me submergent. J’essaye de respirer, mais chaque inspiration devient un sanglot et même les bras des filles ne réussissent pas à me calmer. Je sais bien que tout ça, c’est des excuses, pourtant j’y peux rien. je vais devoir affronter Ewan, supporter sa mine déconfite et cette idée me terrifie.
—Tu sais au moins que tu vas devoir lui parler, non ? me dit doucement Alice.
—Ouais, je dis en reniflant. J’ai peur.
—Il y’a toute les raisons de l’être.
—Si j’étais Ewan je ne t’aurais pas pardonné.
—Vraiment Aya je me sens si mieux !
—Arrête d’effrayer Maya. Ewan l’aime à la folie alors forcément il lui pardonnera. Même si Maya l’éconduit, avoue Mya.
—J’espère, je ne supporterais pas de perdre Ewan.
Et c’est vrai. J’aime Ewan. Beaucoup. Je ne sais pas si c’est l’amour ou l’amitié, mais je l’aime. Je l’aime depuis ce jour au jardin d’enfants où il m’a sauvé des garçons qui tiraient mes couettes. Depuis la première fois où il est entré sur un parquet. Je suis habituée à sa présence. Je risque surement de me perdre comme la Maya du futur sans lui à mes côtés. Evidement que je ne suis pas mon double futuriste. Enfin, je ne suis plus elle. La Maya du Futur était malheureuse, le désespoir l’avait poussé à faire une machine à voyager, à modifier le passé malgré sa fille et sa richesse. Elle avait besoin de bien plus, elle n’avait pas Ewan, ni Mya, ni Aya. Elle n’avait plus sa famille et ses amies. Tout le contraire de moi. Elle n’avait plus Ewan, moi je l’ai toujours.
—Je vais réfléchir ce week-end et lundi je lui dirais ma réponse.
—Sage décision ! clame Alice en me prenant dans ses bras, mais maintenant je dois partir à la maison, maman a une intervention tout à l’heure, faut que je m’occupe des jumeaux.
—Tu veux que je vienne avec toi ? demandé-je.
—Non, ça ira, reste avec tes potes.
—Merci Lilice, je lui dis en souriant.
—De rien la Maya d’Ewan. Bon les copines à plus !
J’ai à peine le temps de me plaindre de cette appellation qu’Alice nous claque des bisous avant de partir. Les filles et moi restons un moment sans parler en regardant la porte que ma sœur vient de claquer.
—Elle est ouf ta sister ! déclare Aya en me balançant un oreiller.
—Hé ! ça fait mal !
—C’est le but, tu sais, dit-elle en souriant.
—BATAILLE !
Sans anticiper, Mya nous saute dessus un oreiller en main en nous tapant avec. Je réagis immédiatement en choppant un projectile et le balancer sur elle qui lui atterrit en pleine tête. Aya venant de nulle part me tombe dessus permettant à Mya de frapper avec deux oreillers. Je m’étouffe avec mon rire en essayant de respirer. Elles n’arrêtent pas aussi de me chatouiller et je retrouve à leur merci.
—STOP… POUCE… PAUSE ! MI-TEMPS !
—Si seulement on s’en va chez Miley on te relâchera, me dit Ayala à l’oreille.
—OKAY !
Des sourires victorieux aux visages elles se lèvent en chantant et dansant tandis que je les regarde couchée sur le tapis hyper confortable d’Aya. Si elle voulait partir dans le futur, elle pouvait toujours me demander sans chantage, j’aurais accepté. Je souris à mon tour en secouant la tête. Mes amies sont folles et leur grain de folie ajoute une touche de couleur à ma vie. J’ai tellement de chance de les avoir.
—Je vous aime les filles, je dis en me relevant.
—C’est impossible de faire le contraire, tu sais, déclare fièrement Aya.
—Je suis d’accord avec elle.
—Hé ! je m’indigne en réglant ma montre.
—Quoi ? rient-elles.
Je roule des yeux tandis qu’elles viennent blottir leur corps contre le mien. Je ne peux m’empêcher de les serrer encore plus alors que le sol disparait sous nos pieds et que nous sommes transportées dans un maintenant avec quinze ans de plus.
—Vous saviez que j’ai un récital demain ? dit gentiment Miley alors que nous sommes dans sa chambre à parler de tout et de rien.
—Vrai de vrai ? je dis, étonnée.
—Ouais ! j’ai tellement hâte ! le stresse est grisant comme sensation.
—Tu es bien la seule personne à penser ça.
—Mais non, Mya, maman pensait pareille.
—Vraiment ? je m’étonne encore parce que je ne me vois pas utiliser mon stresse pour m’inciter à jouer.
—Bah oui ! maman était tout le temps stresser mais elle disait que trembler en jouant était quelque chose d’additif. Moi je pense que c’est surtout parce que papa l’embrassait avant chaque concert, mais bon. Elle cartonnait toujours alors… Pourquoi vous faites ces têtes ?
—Papa ?! nous nous exclamons ensemble. Embrasser ?!
—J’ai dit papa ? je voulais dire oncle Ewan et …
—Ewan m’embrassait avant mes concerts ?! c’est quoi ça !
—J’ai dit Embrasser ? je voulais…
—Miley dit nous la vérité ! ordonne Ayala un pli entre les sourcils.
Miley soupire et inspire profondément. Mon cœur bat à une vitesse anormale lorsque je vois le visage vraiment inquiet de ma fille. Le nœud dans mon estomac me donne une soudaine envie de vomir.
—Je … en temps normal tu ne devais pas le savoir à part si tu avouais aimer mon oncle, mais tu ne sais même pas ce que tu ressens. Je ne veux pas que ça change ta manière de voir les choses, pareille pour vous les filles…
—Abrège, je la coupe sèchement.
—Oncle Ewan et maman étaient amoureux, mieux, ils étaient fiancés et comptaient se marier cet hiver.
°♡•°♡•°♡°•♡°♡°•♡°♡°♡°
LA RÉVÉLATION DE MALADE!
ALLEZ DISEZ LE CETTE FIN DE CHAPITRE ÉTAIT 🤤
Je suis plutôt fière de moi haha :)
Alooooors vous l'avez vu venir celle la?
La Maya du futur fiancé à Ewan. Amoureuse de lui.
Cool hein? 🙈
Vous avez été surpris? Dites moi tout!
Mais avant tout ça, on parle du fait que Maya reconnaît et avoue à ses amies qu'elle ne sait pas ce qu'elle ressent pour Ewan?
Sooo pourquoi était-elle si confiante dans le chapitre précédent?
Une idée pour la suite?
Des préférences?
Dites tout à tata Phanou!
Instant pub!
Juste pour vous dire que mon histoire Mille Choses A Faire Avant De Mourir n'est plus en pause et est mis à jour en même temps que cette histoire n'hésitez pas à y jetter un coup d'œil et me donner votre avis!
Surtout restez connecté car en Juillet je sors ma nouvelle histoire et comme je suis sympa ( la modestie? Connais pas :)) je vous donne le titre et un avant-goût
NOS MASQUES À L'ENVERS
EXTRAIT DU CHAPITRE 3
Dossier???
Thimoé Davinson.
Pour le moment je ne sais rien de lui, salut cher journal. Juste son prénom. Et le fait qu'il sort avec un certain Ruffus.
Et aussi le fait que mon prénom sur ses lèvres est la plus belle mélodie qui soit. Par contre son copain est un vrai pot de colle!
Tout petit extrait je l'accorde mais tenez vous prêt en tout cas alors RDV en Juillet :)
Bon sur ce je vous dis bonne journée et grooooooooos bisous!
Insta : phanou_67
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