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『 Chapitre 34 : Papa Noël, on veut du Ezaac pour Noël ! 』
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La neige recouvrait le sol d'un épais tapis blanc, l'odeur du bois crépitant dans la cheminée envahissait la maison, et le fragrance de bois de santal baignait dans la chambre de l'adolescent blond. La douce odeur des pains d'épices sortant du four lui arrachèrent un gargouillement. Attiré par cette douce odeur qu'il aime temps, Isaac se releva de sa chaise posée devant sa fenêtre par laquelle il observait la neige tomber, pour descendre rejoindre sa mère aux fourneaux. Se rapprochant de la cuisine, l'odeur se fit encore plus envoutante et il se dirigea goulûment vers la source de cette effluve sucré. Sa mère se tenait dos à lui, visiblement en train de décorer les bonhommes de pain d'épices avec du sucre glace et autre fantaisies. Il arriva par derrière et enlaça doucement sa mère, posant sa tête au creux de son cou.
— Isaac, rigola sa mère, tu n'as plus huit ans.
Il souffla dans le cou de sa mère, la chatouillant. Elle se débattit dans tous les sens, en rigolant, souhaitant échapper aux taquineries de son fils, mais elle ne pouvait rien faire face aux bras musclé d'Isaac.
— Je te lâche, si tu me donnes un bonhomme...
— Moi qui pensait que mon fils m'aimait... tu voulais juste voler un bonhomme en pain d'épices.
— Je sais amadouer mes cibles, souffla-t-il, amusé.
— Je vois ça. Tiens petit malin !
Elle lui tendit un bonhomme en pain d'épices fraîchement décoré. Il y avait des pépites de chocolat imitant les yeux, du sucre glace sur son corps, avec une cerise en plein milieu de son ventre. Isaac croqua à pleine dent dans le pauvre pain d'épices, se sentant revivre après une bonne dose de sucre, sous le regard attendrit de sa mère. Ce moment chaleureux fut interrompu par le père du blond, entrant dans la cuisine les bras chargé de diverses choses.
— Tu manges encore Isaac ? Ne te plains pas si tu redeviens gros.
Il lâcha tout ce qu'il avait dans les bras sur le plan de travail. Il y avait du foie gras, des huitres, du pâté et des toasts : en clair, tout ce qu'Isaac n'aimait pas.
— J'ai bien le droit de manger un peu, tu as acheté tout plein de choses que je n'aime pas.
— Tu n'es pas le seul à manger Isaac ! J'ai fait l'effort d'acheter une dinde, sois déjà reconnaissant.
Isaac eut un rictus amer.
— Je devrais être reconnaissant car tu agis un minimum normalement ?
Le père du garçon se retourna vers lui furieusement, le regard noir. C'est l'une des seules choses qu'il avait hérité de son père, son regard qui figeait n'importe qui sur place. Mais le blond n'avait pas peur de son peur, loin de là.
— Baisse d'un ton, fulmina-t-il.
— Pourquoi je devrais ? Tu te comportes méchamment avec moi, et je devrais le supporter ?
— Je ne suis pas méchant avec toi petit con, mais si tu souhaites que je le sois, je vais l'être. Alors, baisse d'un ton avant que je ne me fâche.
— Tu n'es pas méchant ? Et les remarques sur mon poids, visant simplement à me rabaisser ? Ou encore le fait que tu n'achetais jamais tout cela avant, tu faisais en sorte que tout le monde mange quelque chose qui lui plait. Tu agis comme un énorme égoïste ! Maman non plus n'aime pas le foie gras et les huîtres, pourtant tu as acheté une grosse portion.
L'homme adulte sonda son fils de la tête aux pieds, le regard dédaigneux.
— Si tu n'avais pas tué Seth, on en serait pas là.
— Ça suffit ! intervint la femme.
Le bonhomme en pain d'épice tomba au sol, Isaac retenait ses larmes de couler face à ses mots aussi dur, alors que sa mère se plaçait entre les deux hommes, prêt à en venir aux mains. Le blond serra ses poings pour se contenir, fermant les yeux en respirant lentement.
— Ça suffit maintenant, arrête de blâmer notre fils pour tout ça !
— C'est à toi d'arrêter ! Tu ne fais que le défendre sans cesse, alors qu'il a poussé un gamin à se sui-
— Assez ! Je t'ai dis d'arrêter ! Tu ne peux pas lui reprocher la mort de Seth encore et encore ! C'était une tragédie pour tout le monde, encore plus pour Isaac, ils s'aimai-
— Tu racontes n'importe quoi, si ce petit con aimait Seth, il serait encore avec nous.
Une fois de plus, Isaac se retrouvait au milieu d'une querelle entre ses parents, et il en était la cause. Cela faisait maintenant un an - depuis le suicide de son ex petit-ami - que ses parents se disputaient sans cesse. Il arrivait même que le père du blond en vienne aux mains, ce qui faisait que Isaac se retrouvait souvent avec des bleus. Il ne pouvait en supporter d'avantage : d'un geste brusque, il attrapa le poignet de sa mère, l'emmenant avec lui.
— Maman, on se casse, suis-moi.
Il bouscula son père, marchant vers la porte d'entrée, quand la voix grave de son père s'éleva derrière lui, lâchant des menaces.
— Ne t'avise pas de partir Laurène !
Isaac sentit sa mère se tendre et ralentir le pas.
— Ne l'écoute pas Maman... viens avec moi.
— Si je pars maintenant, ce sera pire demain, murmura-t-elle doucement.
Le coeur du blond se brisa en voyant sa mère ainsi : elle avait peur. Il ne pouvait pas la laisser ainsi, il ne devait pas la laisser ainsi. Le regard fuyant de sa mère était larmoyant, alors que son père se rapprochait d'eux, l'air menaçant. Il semblait vouloir attraper sa femme, mais Isaac se positionna devant sa mère, poussant son père. Aussitôt, l'homme leva la main qui s'abattit dans un bruit sourd sur la joue de son fils.
— Ne songe même pas à partir, siffla-t-il en colère.
La joue rouge, une larme coula le long de la joue du jeune homme. Ses poings se resserrent d'avantage, et sa mère sembla le remarquer, puisqu'elle vint attraper ses poings de ses mains, encore couvertes de sucre glace.
— Isaac, calme toi...
— Laisse-le, il aura jamais les couilles de me frapper. Il a rien dans le froc ce gamin.
C'en était trop. Isaac se jeta sur l'homme devant lui, le plaquant à terre prêt à le ruer de coups, mais avant qu'il ne puisse faire quoique ce soit, il se fit retourner et balancer contre le mur le plus proche. Son dos percuta le mur et il gémit de douleur. Avant même qu'il ne puisse se relever, la forte poigne de son père l'attrapa par le col de sa chemise, et il plaqua son fils contre le mur, faisant claquer sa tête contre le mur, puis il lui asséna une seconde gifle au blond, avant de le jeter par terre. Isaac tenta de se défendre, mais une seconde fois, son père l'intercepta avant, lui envoyant cette fois-ci son pied dans ses côtes.
— Arrête, gémit-il.
Du sang coulait de sa lèvre, descendant dans son cou et s'écrasant à terre. Les cris apeuré de sa femme n'atteignait même pas l'homme, qui continuait de frapper son fils. Soudain, pris d'une rage soudaine, Isaac attrapa le pied de son père et le tordit du mieux qu'il le pouvait. Dans une plainte douloureuse, l'homme tomba à terre et Isaac en profita pour se relever et quitter sa maison en courant, les joues remplies de larmes et le coeur brisé. Le froid fouetta sa peau : il était parti seulement avec sa chemise courte - couverte de sang - sur les épaules. Il courra à en perdre haleine, les larmes dévalant sur ses joues.
Il ne pensa plus à rien, se contentant de courir. Sans s'en rendre compte, ses pas l'avaient amené devant la maison du brun. Il n'était pas allé chez lui depuis qu'il était revenu sur Londres, mais évidemment qu'il savait où il habitait. Ils avaient été camarades de classe en primaire, et il était souvent passé devant chez le brun pour revenir de l'école.
Ainsi devant la maison du brun, il songea à lui : était-il en train de fêter les fêtes en famille ou avec ses amis ? Ou bien les deux à la fois, car ses amis étaient devenu sa famille. Il ne voulait pas passer pour un voyeur, mais c'était plus fort que lui. Lentement, il s'approcha d'une fenêtre et regarda à l'intérieur pour trouver un homme l'apparence chaleureuse, en train de préparer une dinde à l'apparence délicieuse, accompagné d'un gros plat rempli de pommes noisettes. Une bûche était posée au milieu du plan de travail, et en la voyant, l'homme l'attrapa pour la mettre au réfrigérateur. Ezra n'était visiblement pas là. Isaac enjamba la clôture sans scrupule, et se dirigea vers le jardin et là, il découvrit la chambre d'Ezra allumée à l'étage. Il se baissa et voulu trouver un petit caillou, pas trop gros pour ne pas briser la fenêtre, sans résultat concluant. Il se décida donc à attraper son cellulaire, pour appeler le brun. Après quelques sonnerie, la voix du brun se fit entendre de l'autre côté du combiné :
— Allô ?
Un long silence s'en suivit. Isaac avait la gorge nouée par les larmes, tentant avec peine de les ravaler.
— Allô ? tenta de nouveau Ezra.
Isaac essaya de parler, mais aucun mots ne pouvaient passer la barrière de ses lèvres. Il vit de dessous la fenêtre, l'ombre d'Ezra bouger, se déplaçant sûrement.
— Isaac ? Tu es là ?
De nouveau le silence. Isaac entendit un soupir de l'autre coté du fil, comme si Ezra était embêté ou gêné par la situation.
— Si tu as rien à me dire, je vais raccrocher.
— Non... Ezra, attends.
Les larmes reprirent de plus bel, envahissant son visage et trahissant un sanglot dans sa voix. En entendant cela, le brun ne pu se résoudre à laisser son ami seul, aussi désespéré.
— Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Ouvre ta fenêtre... j'ai besoin de te voir.
Ezra écouta le blond et se dirigea vers sa fenêtre. En voyant Isaac dans son jardin, il s'empressa d'ouvrir la fenêtre, se faisant frapper de plein fouet par le vent glacée. Il lâcha son téléphone, laissant un cri étouffé sortir de ses lèvres, avant de reprendre bien vite et de reporter son téléphone à son oreille.
— Qu'est-ce que tu fais là ? C'est du sang sur ta chemise ?
— Oui.
— Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Non, attends, je viens t'ouvrir, tu dois mourrir de froid habillé ainsi.
Avant même qu'il ne puisse répondre, Ezra se précipita en bas, afin d'aller ouvrir la porte-fenêtre menant au jardin, dans lequel se trouvait Isaac. En quelques secondes, Isaac se retrouva tiré par le brun à l'intérieur de sa maison. Ezra eut un haut le coeur en voyant son ami de près : sa lèvre saignait, il avait du sang séché dans le cou et ses phalanges, quant à sa chemise elle était recouverte de sang. Voir le blond ainsi lui brisa le coeur, et des larmes perlaient aux coins de ses yeux.
— Mais qu'est-ce qu'il t'es arrivé, bon sang ?
Quelques larmes ruisselaient toujours sur le visage d'Isaac. Le père d'Ezra entra dans la salon après avoir entendu tout ce raffut. Il se stoppa en voyant un adolescent en sang dans son salon.
— Ezra, qu'est-ce-que-
— Papa, je ne sais pas comment t'expliquer.
Ezra lâcha Isaac pour se rapprocher de son père.
— C'est Isaac mon camarade de classe... il vient de débarquer ici, habillé comme ça et couvert de sang. Je ne pouvais pas le laisser dehors.
— Non, bien sûr que non, tu ne pouvais pas le laisser.
— Qu'est-ce que je fais Papa ? Il ne me répond pas.
Stephen s'approcha d'Isaac à son tour. Il posa sa main sur son épaule, le secouant doucement pour le faire réagir.
— Jeune homme ?
Isaac releva le visage vers lui, puis son regard se posa sur le brun, caché derrière son père.
— Je me suis disputé avec mon père, et je suis parti de chez moi.
Ezra et Stephen se regardèrent un instant, réfléchissant à comment gérer la situation.
— Je ne veux pas y retourner, continua-t-il.
— Bon, reprit Stephen, monte ton camarade dans ta chambre, et donne lui de quoi se réchauffer. Je vais rajouter un couvert sur la table.
Le brun hocha la tête, et attrapa doucement le bras d'Isaac, pour l'emmener à l'étage. Isaac était dans un état déplorable, se laissant facilement manipuler. Ezra avait de la peine pour lui, il semblait souffrir autant physiquement que mentalement. Il sentait la main du blond se resserrer autour de la sienne. Depuis leur dernier baiser, Isaac et Ezra n'avaient plus partagé de moments intimes, entre les examens blancs et leurs nombreux devoirs. Alors, quand ils se retrouvèrent tous les deux dans la chambre du brun, leurs joues s'empourprèrent.
— Assieds-toi sur mon lit, je vais te chercher une veste.
Ezra farfouilla dans sa commode une veste pour le blond, tandis que ce dernier observait attentivement la chambre qu'il avait devant les yeux. Par miracle, le brun trouva une veste de sport noire oversize, trainant au fond d'un tiroir. Il la posa sur les épaules du blond, partant rapidement dans la salle de bain pour prendre la trousse de soin.
Il revint quelques secondes après, manquant de trébucher sous la précipitation. Isaac se moqua faiblement de lui, avant qu'il ne prenne place à ses côtés dans le lit.
— Je vais désinfecter ta lèvre, ça te va ?
— Toute occasion est bonne pour me tripoter, pas vrai ? répliqua le blond.
— Isaac !
Il se ramassa une frappe sur l'épaule, qui le fit gémir de douleur. Ezra s'empressa de s'excuser, puis les deux adolescents partirent dans un fou rire incontrôlé. Après s'être calmé, Ezra commença à désinfecter avec soin la lèvre du blond, et nettoya le sang de son cou avec un gant humide, et froid. Après avoir fait partir le sang, il essuya son cou avec une serviette chaude, le tout dans un silence pesant. Malgré tout, Ezra s'inquiétait pour son ami.
— Je peux te poser une question Isaac ?
Le blond hocha positivement la tête pour répondre. Ezra se racla la gorge, gêné.
— À quel point, tu t'es disputé avec ton père pour qu'il te frappe ?
Un silence quelque peu gêna régna quelques secondes, avant qu'Isaac ne vienne rompre le silence.
— Ce n'est pas la première fois que mon père lève la main sur moi.
S'en suivit un rire d'Isaac, mal à l'aise. Ezra peinait à assimiler ses mots. Il ne pouvait pas croire ce qu'il entendait, Isaac ne pouvait pas subir cela. Et pourtant il se souvint du jour où Isaac, lui avait avoué que son père le tenait responsable de la mort de Seth, et les mots de son ami faisait soudain sens. Il était trop jeune pour porter autant de problème.
— Isaac... ne me dit que les bleus que j'ai souvent aperçu sur ton corps... ? demanda-t-il, redoutant la réponse.
— Hm... ce sont les coups de mon père, avoua-t-il faiblement.
— Tu ne dois pas le laisser faire Isaac, tu devrais porter plainte !
— N-non... je ne peux pas.
Isaac attrapa ses cheveux dans ses mains, et tira dessus, comme s'il réfléchissait à en perdre la tête. Ezra attrapa ses mains dans les siennes pour le stopper, faisant rencontrer leur regard. Avant qu'il ne puisse ajouter quoique ce soit, Stephen toqua à la porte de la chambre de son fils, puis entra.
— Ezra, Andrew et ses parents arrivent dans cinq minutes. Isaac si tu veux rester avec nous, tu es le bienvenu.
Ezra fixait Isaac qui faisait de même, avant qu'il ne lâche son regard pour sourire aimablement au père du brun. Un sourire fabriqué de toute pièce.
— C'est gentil à vous, mais je pense que je vais rentrer. Je ne veux pas déranger.
— Tu ne déranges pas, ajouta Ezra sans le quitter des yeux.
— C'est bon, je dois rentrer. Ma mère va s'inquiéter.
Stephen s'en alla alors, laissant son fils avec son ami. Sauf qu'en ce moment, Isaac n'avait qu'une envie : fuir. Fuir la discussion.
— Ezra, je t'en supplie...
Il reposa son regard dans celui du brun, et il remarqua à cet instant l'amour que lui portait Ezra, en voyant autant d'inquiétude dans ses yeux. Mais cette fois-ci, il devait le protéger. Protéger Erza de son monde. Alors, il le supplia.
— Ne te mêle pas de ça. Ça ne t'attirera que des ennuis.
La veste du brun sur les épaules, Isaac se releva en déposant un tendre baiser sur la joue d'Ezra.
— Joyeux Noël Ezra.
Puis il s'en alla, laissant le coeur d'Ezra à la fois retourné et brisé.
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✎ Yena
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