✨Chapitre 48 - D'une croissance inattendue et de révélations
Je ne sais pas combien de temps je restai ainsi mais en me relevant, calmée, le soleil rouge était le maître du ciel. Mon estomac gargouilla. J'engloutis un fruit et bus dans ma gourde à grandes goulées avant de me rhabiller. Prenant mon courage à deux mains et, il faut l'avouer, curieuse, je me rendis près du jeune homme toujours endormi sur la plage.
Je m'accroupis à côté de lui et le dévisageai. Il était beau. Il semblait toujours inconscient. Je n'en revenais pas. Toujours pas. Alors j'effleurai son bras du doigt. Et le retirai vivement. Je ne sais pas ce que je m'imaginais mais il était bien réel ! Pour m'assurer que la sensation qui m'avait parcourue le doigt n'était pas le fruit de mon imagination je le touchai à nouveau, un peu plus fort cette fois. Je remontai ma main et portai mes doigts sur son visage. Tout était réel. Vraiment réel.
Hypnotisée, je ne pouvais détourner mon regard de cette apparition.
Puis sa respiration s'accéléra jusqu'à ce qu'il ouvre un œil. Et un deuxième. Surprise, je reculai brusquement et tombai à la renverse dans les galets. Le garçon se redressa sur le coude et grimaça. Nous nous dévisageâmes en silence.
— Tu as mal ? demandai-je enfin dans un murmure.
Je ne savais pas si je parlais aussi bas pour éviter d'effrayer lui ou moi. La deuxième option était la plus crédible.
Il secoua la tête mais son expression laissait comprendre tout le contraire. Je secouai la tête ; il sourit. Un sourire d'ange.
— Bonjour May, me gratifia-t-il d'une voix d'homme.
Pas d'enfant non, d'homme. Je gardai les sourcils toujours froncés, incapable de savoir comment réagir.
— Je suis désolé, s'excusa-t-il devant mon air perplexe.
— Tu es qui ? demandai-je enfin en articulant chaque mot.
Je devais avoir l'air ridicule.
— Je suis Charly... souffla-t-il en se rasseyant, le regard désolé. Le même qu'avant. Mais dans le passé on me connaissait sous le nom de Mike...
Il me laissa bouche-bée. Je l'avais craint et presque compris. Je ne pouvais pas l'accepter.
— C'est... C'est pas poss-ssible, bégayais-je enfin.
Le garçon ferma les yeux en se mordant la lèvre.
— Ce jour devait bien arriver...
Il soupira.
— Je te promets que je vais tout t'expliquer, me jura-t-il.
Je hochai la tête, trop sonnée pour lui renvoyer une réplique sarcastique.
— Peut-être qu'on devrait retourner auprès de nos affaires ? suggéra le sorcier.
Je hochai encore la tête, à croire que j'avais perdu l'usage de la parole. Il se releva sur ses jambes. Le nouveau Charly devait mesurer approximativement la même taille que Zed, c'est-à-dire presqu'une tête de plus que moi.
Son premier pas hésitant et presque timide, je lui offris mon bras pour qu'il puisse s'appuyer, les galets rendant sa marche encore plus difficile. Le contact de sa peau me brûlait à chaque fois que « Charly » résonnait dans ma tête, ce qui pour être franche, arrivait environ une fois toutes les trois millisecondes.
Ensemble nous gravîmes la côte et rejoignîmes nos affaires, toujours éparpillées dans l'herbe. Le garçon s'essoufflait vite et il s'assit dans l'herbe dès qu'il put dans un soupir de soulagement.
— Tu as mal ? demandai-je à nouveau.
Il secoua la tête mais je levai les yeux au ciel parce que je n'étais pas dupe. Certes, j'avais du mal à comprendre comment il avait fait pour prendre cinq ans en se noyant dans un lac – était-ce une sorte d'accélérateur d'espace-temps ? – mais je voyais bien que sa jambe gauche le faisait souffrir.
— Tu as faim ? tentai-je alors en lui tendant un fruit.
Il acquiesça en souriant et l'attrapa. J'avais l'impression d'agir comme si je m'adressais à un animal sauvage. Je trouvais cela risible. Puis lorsqu'il eut fini de dévorer le fruit fuchsia et ayant rassemblé tout mon courage, je pris une grande inspiration et lançai :
— Je veux tout savoir.
Il me le devait bien. Le garçon hocha la tête en reprenant un visage sérieux.
— Je vais tout te raconter à partir de mon arrivée au C.I.S.I. Ce sera long, mais je crois que ça en vaut la peine.
Cela tombait bien, j'étais du même avis.
— Quand j'ai passé mon Évaluation, on m'a demandé de choisir le nom par lequel tout le monde m'appellerait. À l'époque j'avais onze ans et je n'assumais pas celui que mes parents m'avaient donné. Alors j'ai sauté sur l'occasion pour m'en choisir un super cool : Mike. Ça sonnait américain, classe, facile à retenir, bref, parfait. Pendant l'Évaluation, j'ai dû faire face à une bombe. Rien que ça. Quelques mois plus tôt j'avais regardé un documentaire sur le boulot des démineurs, ça m'avait traumatisé parce que dans le genre téméraire j'étais pas un exemple, ça c'est plus le domaine de Guillaume, enfin voilà. Et très bizarrement, cette bombe, je lui ai absorbé son énergie au lieu de me faire pulvériser. Ça a duré super longtemps, presqu'une heure, je me suis vidé de toute mon énergie et évanouis à la fin. Alors tu vois, un gamin de onze ans qui accomplit un exploit pareil, ça passe pas inaperçu. Les Évaluateurs m'ont donné un neuf. Et tout le monde était au courant de mon score. J'étais une sorte de super star qui remontait l'estime des Transferts et j'avais même gagné de la popularité auprès des Innés. Je me suis fait des amis, dont Zed...
À cette évocation il me regarda avec attention, redoutant ma réaction. J'ignorai le tourbillon dans mon ventre et le poussai à poursuivre.
— Des amis, dont Zed, donc, reprit-il gêné. J'étais ahuri d'avoir de tels pouvoirs – d'en avoir tout court – et je dévorais tous les bouquins que madame Kletter voulait bien me donner pour en apprendre plus. J'étais curieux. Pas téméraire mais vraiment curieux. Ça a dérapé un an après mon arrivée. La Grande Prêtresse avait organisé une fête sans précédent pour fêter ses dix ans au pouvoir. Tous les sorciers qui le souhaitaient pouvaient préparer quelque chose allant d'un gâteau à une représentation pour le grand spectacle qui était prévu. Et moi, poussé par des copains et galvanisé par mon propre pouvoir qui me fascinait j'ai préparé un truc énorme.
— Mais attends, le coupai-je. T'es relié à quelle planète ? le questionnai-je.
— Oh c'est vrai, pardon, s'excusa-t-il un sourire nostalgique passant sur son visage. Je ne suis pas relié à une planète... Je porte le pouvoir du Soleil.
Je manquai de m'étouffer avec ma salive. Ça devrait être interdit de pouvoir avaler sa salive pendant des révélations – question de sécurité quoi.
— Le Soleil ?! répétai-je incrédule. Moi c'est la Lune !
Charly s'esclaffa.
— Je sais May...
— Ah, oui ? Ah oui, c'est vrai, réalisai-je en rougissant plus que le deuxième soleil du Sauvage.
Quelle idiote.
— Mais du coup... c'est quoi ton pouvoir ?
— En fait je peux maîtriser n'importe quel pouvoir des sept planètes. Tous sauf celui de la Lune et du Néant. Je peux avoir l'eau ? me demanda-t-il en désignant ma gourde du doigt.
— Continue, l'encourageai-je en la lui tendant.
— Ma représentation donc, était au-dessus de toutes les autres. J'utilisai tous les éléments pour faire un feu d'artifice dans un arc-en-ciel, mêlant terre, feu, eau et air. J'étais ébloui par mon propre travail et tout le monde s'est retrouvé ensorcelé. Sauf la Grande Prêtresse et quelques Innés au score supérieur à sept. Sans le vouloir, j'avais accompli un sort, celui qui aveuglait et prenait possession de tous. J'avais le contrôle sur un millier de personnes. Ça a de quoi effrayer je te le dis. Je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite mais les sorciers du Conseil m'ont vite fait comprendre que j'avais dépassé les limites. Tu sais, ceux avec les longues capes noires qui se déplacent en lévitation ?
J'hochai la tête.
— Ils m'ont paralysé, continua le garçon, et ont fouillé ma tête pour trouver la formule qui dissuaderait le sort, parce que seul le sorcier l'accomplissant pouvait l'annuler. Sauf qu'imprudent comme j'étais, je n'avais pas pris ce paramètre en compte. Et je ne savais pas réparer mon erreur. Les sorciers du Conseil m'ont sauvé et ont libéré les esprits du peuple du C.I.S.I. en trouvant à ma place la formule que je me suis ensuite appliqué à répéter sans faute. C'était la chose la plus dure qu'il m'ait été donné de faire. Et encore aujourd'hui je me rappelle du mal fou que j'ai eu à réciter pendant deux heures pleines, des pages et des pages de Sircien.
Je soufflai d'admiration. J'avais en face de moi un génie.
— Et puis les sorciers ont modifié la mémoire de tous ceux qui avaient assisté au spectacle pour leur faire croire que ma représentation avait été somptueuse. Juste somptueuse. La Grande Prêtresse a ensuite fait sa démonstration pour clôturer la fête qui n'avait pas perdue de son animation. Mais les sorciers du Conseil avaient commis une erreur. Ils avaient incorporé aux mémoires des sorciers des images de ma représentation plus belles que tout ce que Soleil Levant réalisa et tout le monde, par la suite, pensa que ma représentation avait été mieux que celle de la Grande Prêtresse.
— C'est la version que Zed m'a donnée ! m'exclamai-je, les pièces du puzzle se mettant peu à peu en place dans ma tête.
Charly hocha la tête avant de poursuivre :
— Évidemment quand celle-ci a appris les rumeurs qui couraient à ce sujet, ça ne lui a pas vraiment plu. Alors en prétextant une maladie, elle m'a séquestré dans un recoin du C.I.S.I. que personne ne connaît. Seul Zed était au courant.
— Il m'en a parlé oui, soufflai-je.
— Elle venait me rendre visite une fois par semaine et pendant le temps restant, un garde m'apportait à manger, juste de quoi survivre.
— Et qu'est-ce que faisait la Grande Prêtresse quand elle venait te voir ?
—Tu vas avoir du mal à me croire... commença-t-il en esquissant un demi-sourire, mais elle m'entraînait.
— Comment ?! m'insurgeai-je. Elle t'entraînait ? Tu veux dire qu'elle t'épuisait, te vidait de tes forces pour te mettre hors d'atteinte de nuire ?
— Non, non, réfuta Charly en secouant la tête. Elle m'aidait, me rendait plus fort.
— Mais pourquoi ? l'interrogeai-je, incrédule.
S'il continuait comme ça, mes yeux allaient sortir de leurs orbites avant la fin de ses explications.
Le garçon pouffa puis se mordit la lèvre et haussa les épaules. Sa réaction était étrange et je ne manquais pas d'en prendre note.
— Elle disait que c'était nécessaire pour ma survie dehors.
— Et pourquoi voulait-elle que tu survives ? le relançai-je, fière d'avoir touché un point sensible.
— Parce que les sorciers avec un pouvoir comme le mien doivent vivre, me répondit-il comme si c'était la plus grande évidence du millénaire.
— Ah bah bien sûr ! Allez, raconte la suite, le pressai-je.
— Ensuite elle m'a fait sortir du C.I.S.I. et rejoindre la tribu de Salavenn.
Je poussai une exclamation de surprise.
— Donc tu connais ?!
Le garçon s'amusa de ma réaction.
— Oui, je connais May, c'est là que j'ai vécu jusqu'à ce que je revienne au C.I.S.I. sous la forme de mon petit frère Quentin, à l'appel de Gorigann. Ah, si Guillaume savait que son petit frère n'a jamais rejoint le C.I.S.I. ni été banni. C'est simplement son imbécile de grand frère qui s'amuse à jouer avec les émotions de tout le monde.
Il souffla et se prit la tête dans les mains.
— May, j'ai froid.
Sans lui répondre je me levai, sortit ma veste de mon sac, la lui mit sur les épaules et me rassis à côté de lui. Les sourcils froncés, le regard perdu dans les cendres devant nous, j'essayais de mettre de l'ordre dans mes pensées. Ce n'était pas chose facile.
— Attends, rembobine deux secondes, finis-je par dire. Tu es donc l'aîné et derrière toi on a Guillaume et Quentin, dans cet ordre. Le premier est un Transfert révolutionnaire, l'autre un parfait petit humain. C'est ça ?
Charly releva les yeux vers moi et esquissa un sourire.
— Avec tes mots... mais c'est ça oui.
— D'ailleurs, heu Charly, je ne sais plus quoi penser là. Je ne sais plus quoi faire... murmurai-je, les mains crispées.
Le visage du garçon redevint grave.
— Pourquoi ? De quoi tu parles ?
— J'ai... J'ai torturé le Transfert le plus puissant du CI.S.I. quoi...
— Et un ami du grand Zed ! sourit-il en me faisant un clin d'œil.
Je fronçai les sourcils.
— Mais je t'ai torturé Charly ! m'énervai-je. Tu peux pas avoir une réaction un peu plus consistante ?
Il s'esclaffa en secouant la tête et se tordit de rire. Incrédule, je le dévisageai sans pouvoir rétorquer quoi que ce soit.
— Oh May, c'est trois fois rien tu sais. Enfin, c'était génial ton truc, hein. Tu peux vraiment faire flipper quand tu t'y mets ! À ce propos... Non rien. Mais vraiment, t'en fais pas, c'était... intéressant comme expérience. Mon frère peut être si stupide qu'il a failli foirer toute notre opération « sauvetage de May ». Et comme il était mort de peur devant tes « serpents de Lune » ! Une scène mémorable, mémorable, acquiesça-t-il tout sourire.
Quelque peu choquée qu'il résume l'un des moments les plus traumatisants de ma vie à une blague, je restai une fois de plus interdite devant ce garçon que je comprenais de moins en moins. Je frissonnais. Le jour tombait, il allait falloir rallumer le feu, nous ne bougerions pas ce soir.
— Et tu as parlé de « l'appel de Gorigann », repris-je pour changer de sujet et éclaircir les zones d'ombre restantes. C'est quoi ce bazar ?
— Ça faisait partie du plan « sauvetage de May » justement. Pour s'assurer que tu trouverais le chemin jusqu'à la tribu et qu'il ne t'arriverait rien en chemin.
J'avais l'impression que des nœuds se dénouaient dans mon cerveau. Cette sensation était Ô combien agréable.
— Quel cachotier ce Maître Gorigann... soufflai-je.
— Au fait, quand je suis arrivé au C.I.S.I, Soleil Levant m'a reconnu... Zed aussi je pense.
— Et que s'est-il passé ? demandai-je, avide d'en savoir plus.
Le garçon sourit de toutes ses dents.
— Oh Zed n'a pas voulu se défaire de ses doutes. Il garde tellement de choses pour lui celui-là, c'est dingue. À croire qu'il aime se torturer l'esprit. Mais bon... Soleil Levant m'a dit qu'elle savait que je reviendrais. Cette femme est tellement intelligente et courageuse, continua-t-il la tête dans les nuages.
— Je rêve ou tu l'admires ?! m'outrai-je.
Scrutant le moindre de ces mouvements, je le dévisageai et décidai finalement qu'il n'y avait rien de suspicieux, seulement un sorcier comme il se doit et que par conséquent, il était tordu.
Le garçon étouffa un rire.
— Qu'est-ce qu'y a de drôle ? m'offensai-je, plus trop sûre de mon jugement à son égard.
— Ta tête. Quand t'es en pleine réflexion avec toi-même, elle est hilarante. Mais Zed te l'a déjà dit.
Je ne pus m'empêcher de rougir.
— Eh ! C'est quoi toutes ces allusions à Zed ? Tu me testes c'est ça ?
Les révélations du garçon m'avaient retourné les cerveaux et ajouté avec tout ce j'avais vécu en une journée, je me sentais fragile. J'allais craquer. Ma respiration s'accéléra, des sanglots remontèrent le long de ma gorge et mes yeux remplis de larmes débordèrent.
— Voir ma résistance à la souffrance, ça t'amuse ? accusai-je Charly en étouffant un sanglot.
Le visage du garçon se décomposa.
— C'est pas ce que je voulais dire ! s'excusa-t-il.
Dans un élan il se leva, s'assit à côté de moi et me prit dans ses bras.
— Je suis désolé, May... Et idiot, ajouta-t-il, plus bas, comme pour lui-même alors que mes sanglots redoublaient.
— Ils me manquent tous tellement...
Je posai ma tête contre l'épaule de mon ancien-et-peut-être-à-nouveau ami et il me berça en me chuchotant des paroles rassurantes.
— On le retrouvera ton Zed, on le retrouvera, je te le promets, me murmura-il.
— C'est pas que ça, lui répondis-je en secouant la tête. J'ai l'impression d'être utilisée en permanence et quand je pense qu'on m'a révélé la vérité – Bam ! – j'apprends encore des choses qui bouleversent tout. J'en ai marre d'être prise pour une marionnette. Ça rime à quoi à la fin d'avoir monté un plan aussi énorme dans lequel j'ai l'impression d'être le pion central ? Pourquoi vous faites ça ?
Charly soupira et me regarda droit dans les yeux.
— Pour te protéger de toi même.
Le soleil rouge se couchait, les bruits de la forêt nous enveloppaient et la Lune était un peu plus grosse que la veille. Nous nous rapprochions de la tribu de Salavenn, j'en étais certaine, mon pendentif m'en persuadait. Charly et moi restâmes longtemps ainsi, à méditer ses dernières paroles. L'air frais nous insufflait de l'espoir et longtemps après, je me détendis enfin aux côtés de mon ami.
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*publication : 17/04/18, dernière mise à jour : 15/12/18*
Alors ces révélations, vous en dites quoi ? Et l'histoire de Charly ? 😬😇
Moi j'ai adoré écrire ce chapitre même si je n'en suis pas entièrement satisfaite (mais quand suis-je entièrement satisfaite ? me demanderez-vous...) parce que j'ai eu l'impression de m'enlever un grand poids des épaules ! Ce chapitre aurait aussi pu s'appeler « Toute la vérité sur le mystérieux pas-si-petit-que-ça-Charly » haha.
En espérant que vous appréciez toujours l'histoire, comme d'habitude n'hésitez pas à me laisser en commentaire vos impressions, vos idées, vos questions et à appuyer sur la petite étoile orange si ça vous a plu !
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