Chapitre 36

Hello,

Je n'ai pas vu le temps passer, désolée pour la longue attente... Voici donc un nouveau chapitre. Bonne lecture et n'hésitez pas à me faire un retour sur ce que vous en pensez, sur votre interprétation de la réaction de Zayn.

Bye bye,

-G

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Contrairement à la veille, Sophie ne sortit pas des bras de Morphée à l'entente d'une bonne nouvelle, mais d'une bien malheureuse qui laissa la jeune fille scotchée à la chaise de la cuisine. Marta, adossée au réfrigérateur, répéta une seconde fois à sa nièce ce qu'elle avait appris il y a trois heures.

— Zayn n'a rien, ne t'en fais pas, mais il va devoir trouver un nouvel appartement.

— Mais comment c'est possible ? Tu te rends compte du nombre de gens qui vont devoir être relogés après cette explosion ?

— Je sais Sophie... Mais les fuites de gaz ça arrive... C'est bien plus fréquent que ce que tu crois.

— Une fuite de gaz qui enflamme tout l'immeuble ?

Sophie se releva de la chaise.

— Il faut que j'appelle Zayn.

La jeune femme monta deux par deux les marches de l'escalier et attrapa son téléphone posé sur son bureau.

Elle prit place sur le rebord de son lit et fila dans son répertoire avant d'appeler Zayn. Ce n'est qu'à la deuxième tentative qu'elle pu enfin entendre sa voix. Elle relâcha son souffle.

— Zayn ! Tu vas bien ? Marta vient de m'apprendre ce qui s'est passé cette nuit ! Comment tu te sens ? Tu as pu sauver des affaires à toi ? Je...

— Hey, la coupa-t-il, hey Sophie, respire. Je ne peux pas répondre à toutes tes questions, calme-toi. Une à la fois s'il te plaît. J'ai la tête en feu.

— Excuse-moi... Elle soupira. Comment tu vas ?

— Ça pourrait aller mieux. Mais ça pourrait aussi aller pire. Et oui, j'ai pu ramener des affaires avec moi.

 — Tes photos aussi?

 — Oui.

— Tu as trouvé un logement ?

— Pas encore, j'avais des choses à régler avant...

Sophie vit Marta passer dans le couloir pour filer dans la salle de bain.

— Je n'en ai pas parlé à ma tante, mais je suis sûre qu'elle serait d'accord pour que tu viennes habiter chez elle pendant que tu trouves un autre studio. Il y a assez de place et...

— Sophie, la coupa-t-il, c'est très gentil, mais je ne peux pas. Je vais trouver un autre appartement, ça va aller. Ne t'inquiète pas.

— C'est loupé, Zayn. J'ai l'impression que tu n'es pas en sécurité, et ça m'énerve de ne pas pouvoir faire quelque chose pour t'aider... Laisse-moi t'aider, s'il te plaît.

— C'est gentil Sophie, mais tu ne peux rien faire. C'est à moi de me sortir de cette merde. Je vais travailler plus d'heures et le souci sera réglé.

Sophie fronça les sourcils. Pourquoi avait-elle le pressentiment que Zayn lui cachait quelque chose ? Pourquoi avait-elle l'impression qu'il ne lui disait pas tout ?

— Je vais devoir te laisser, j'ai des choses à faire. Mais ne t'inquiète pas, d'accord ? On se reparle plus tard. Fais attention à toi.

— Toi aussi...

Et il raccrocha, laissant Sophie en plan sur le rebord de son lit, le visage décomposé. Il avait besoin d'aide, et il ne voulait pas du sien.


Marta et Sophie mangèrent en silence le déjeuner, devant une télévision allumée dont le son avait été coupé. La situation était complexe. Toutes deux souhaitaient aider le jeune homme, mais celui-ci ne souhaitait avoir de l'aide de personne, et encore moins de Sophie et de sa tante. Accepter d'être hébergé quelques jours n'étaient pas grand chose, alors pourquoi refusait-il tout ? Pourquoi voulait-il tant se débrouiller seul ? Pensait-il qu'il méritait ce qu'il venait de subir ?

— Monsieur Richard nous attend à quinze heures, lança enfin Marta afin de mettre un terme au pesant silence qui les entourait.

Sophie releva son visage de son assiette et croisa le regard de Marta.

— S'il te dit que ça va aller, c'est que ça va aller, tenta la tante de Sophie, elle-même pas bien convaincue de ses propos.

— Ce sera long ?

— Je ne pense pas. Il a parlé de trente minutes, environ.

Sophie acquiesça la tête et soupira avant de replonger la tête dans son assiette.


Marta se gara au fond du parking, attendit que Sophie sorte de la voiture et la ferma avant de rebrousser chemin afin d'atteindre l'entrée du bâtiment. Cela faisait bien un moment qu'elle n'était pas venue ici, et cela était bon signe. Mais quelque chose laissait penser à Marta que ce qui était en train de se passer dans la vie de Zayn n'allait pas être sans conséquences pour Sophie. Sa nièce ne parlait que très rarement de la relation qu'elle avait avec le jeune homme, mais il était désormais évident qu'ils se fréquentaient, notamment depuis qu'il était venu la chercher pour un pique-nique.

Lorsque Zayn lui avait fait part de son idée, cela l'avait en premier lieu étonné, davantage lorsqu'il avait demandé quel genre de femme était Sophie ,si elle aimait le romantisme, si elle avait des goûts particuliers concernant les sandwichs, la charcuterie ou bien les boissons. Même si la rencontre de Zayn et Sophie avait enchanté Marta, puisque c'était bel et bien lui qui avait aidé sa nièce à remonter la pente, elle était légèrement anxieuse. Anxieuse de voir que s'ils venaient à rompre, Sophie pourrait rechuter... à tout moment...

Marta croyait en Sophie, plus que quiconque, et même si elle sentait qu'elle avait fait d'énormes progrès, elle ressentait bien que sa nièce n'était pas tout à fait sortie d'affaire. Elle était encore fragile. Elle se battait avec ses démons, c'était évident, mais le temps n'avait pas encore fait ses preuves, Sophie pouvait rechuter, ce que Marta ne souhaitait pas revivre.


Sophie passa en première la porte, suivit de sa tante, et toutes deux patientèrent une dizaine de minutes dans le couloir.

Le fait de s'inquiéter à tout bout de champ pour Sophie avait épuisé Marta. Voir qu'elle n'était pas dans sa chambre le soir, devoir la suivre pour voir où elle allait, gérer l'administration concernant l'ancien lycée de Sophie, la voir dormir la journée pour vivre la nuit, prendre différentes drogues et finir dans le coma. Tout cela avait terriblement fatigué Marta et cela avait eu des conséquences désastreuses sur son travail. Mais heureusement, aujourd'hui, toutes deux remontaient la pente, et Marta souhaitait que ça en reste ainsi.

Sentir Sophie courir dans le couloir fit sortir brusquement Marta de ses pensées et elle suivit du regard sa nièce, qui fonçait droit sur Zayn. Il referma la porte derrière lui et intercepta Sophie dans ses bras. Il l'enlaça rapidement, gêné de voir que Marta les observait, et demanda à Sophie de se faire plus discrète.

— Je ne savais pas que tu allais être là !

— Je suis aussi responsable de ton suivi que monsieur Richard, Sophie.

Elle acquiesça la tête et se retint de prendre le visage de Zayn entre ses mains pour s'assurer que tout allait bien. Il lui demanda de le suivre, ce que fit Sophie, et tous deux s'arrêtèrent devant Marta.

Il tendit sa main à la tante de la jeune fille, qu'elle serra.

— Tout va bien, Zayn ?

— Ça va, madame. Merci.

Tous les trois observèrent une jeune femme métisse sortir du bureau de monsieur Richard avant de traverser le couloir et de disparaître dans une autre pièce.

— Écoute Zayn, si tu as besoin de dormir à la maison quelques jours, voire quelques semaines, ça ne nous dérangerait pas.

Zayn acquiesça la tête et parut touché.

— Merci beaucoup, Marta. Vraiment. Il la fixa, reconnaissant. Mais ça va aller. Je vais trouver où dormir, j'ai connu bien pire.

— Tu es sûr ?

— Totalement sûr. Mais merci pour votre proposition. Ça me touche beaucoup.

Marta était sur le point de répondre lorsque la porte du bureau d'où était sortie la jeune femme métisse s'ouvrit de nouveau et monsieur Richard en sortit. Il observa un instant les personnes présentes dans le couloir, et lorsque son regard se stoppa sur le quatuor, il leur fit signe de le rejoindre, ce qu'ils firent, silencieusement.

Le retour de monsieur Richard fut positif. Bien plus positif que ce qu'aurait pu penser Marta. Durant trente-cinq minutes ils avaient échangé, étalant le parcours de Sophie, passant aussi bien par les rébellions, les sorties et fugues que les efforts et progrès de la jeune fille. Monsieur Richard et Marta étaient tombés d'accord sur le fait que Sophie avait bel et bien progressé mais que cela n'était pas fini, que le plus gros restait à venir.

Zayn, ne souhaitant pas trop contredire monsieur Richard osa en premier lieu dire que le plus gros venait d'être fait et qu'elle avait bien plus avancé que ce qu'ils croyaient, puis se rendant compte que l'homme et Marta n'étaient jamais vraiment tombés dedans et donc qu'ils ne pouvaient pas comprendre, mais ne souhaitant pas également le contredire devant des patients et attiser la curiosité, il privilégia le silence et ne sortit de celui-ci que lorsqu'ils durent quitter le bureau.

Marta, enchantée, invita Zayn à dîner chez eux. Très occupé, il déclina deux fois la proposition, mais remarquant qu'elles semblaient y tenir, il finit par accepter et monta à l'arrière de la voiture de Marta.

Monsieur Richard avait beau être un sacré professionnel, il arrivait souvent à Zayn de tomber en désaccord avec lui. Les deux hommes s'étaient pris la tête plus d'une fois, et Zayn était bien placé pour savoir à quel point il pouvait être désagréable lorsque l'on n'allait pas dans son sens. Ainsi, le jeune homme avait privilégié le silence, ne souhaitant pas avoir plus de problèmes sur le dos que ceux qu'il avait déjà, pourtant, ce qu'il aurait aimé lui dire qu'il avait tort, que Sophie avait avancé, très bien avancé...

Mais privilégier le silence le rendait lâche, non ? Zayn avait-il été lâche ? Il soupira. Oui, cela avait été très lâche même. Depuis quand n'osait-il plus faire face aux problèmes et exposer son avis ?

Marta rangea sa voiture dans le garage, et Sophie l'attendit avant d'entrer dans la maison, aux côtés de Zayn, le visage sérieux. Lorsque la tante de la jeune fille ferma la voiture, elle ouvrit la porte intérieure du garage qui permettait d'entrer directement à l'intérieur de la maison et passa un pied dans la cuisine avant de pousser un cri strident. Elle se jeta dans la pièce, le cœur battant, et courut dans le salon, qui fut victime du même sort. Zayn accourut, Sophie sur ses talons.

Le canapé avait été retourné, les rideaux déchirés, la télé renversée et les casseroles ainsi que les poêles jetées sur le sol. De nombreuses lettres et publicités étaient déchirées, certains meubles caillassés, et quelques chaises ne tenaient plus debout.

Marta ôta son manteau et le jeta sur l'une des chaises encore debout avant de tenter de relever le canapé. Zayn la rejoignit, l'aida à le redresser et l'épousseta pendant que Sophie ramassait les papiers sur le sol.

Lorsque la nièce de Marta rejoignit celle-ci dans la cuisine pour remettre les ustensiles de cuisine à leur place, Zayn s'éloigna un instant, la mâchoire contractée et les poings fermés de fureur. Il passa un vif coup d'œil dans la maison, s'assurant qu'aucun mot ne lui était adressé, et tenta de respirer comme il le pu, fou de rage. Il devait canaliser sa colère, mais bordel comment pouvait-il se contrôler en remarquant que l'on s'en prenait encore à Sophie ? A Marta ? Putain.

Il aurait aimé frapper dans les murs, défoncer les portes, expulser la rage qui émanait de son corps et qui bouillonnait en lui. Il ne pouvait pas rester ici. Il allait exploser. C'était trop.

Les bras tremblants de colère, il se jeta dans le garage, ouvrit la porte à la volée et s'en alla à toute allure, laissant Sophie et Marta en plan se regarder dans le blanc des yeux, ne comprenant pas ce qui était entrain de se passer, ni dans la maison, ni concernant Zayn, qui venait de claquer la porte du garage en s'en allant sans dire un mot.

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