Chapitre 35
Sophie observa la voiture de sport les dépasser et tourna son regard vers Zayn, encore chamboulée. Le jeune homme l'avait accueilli dans le salon avec son plus beau sourire, avait remercié Marta et tous deux étaient sortis de la maison, en silence. Où l'amenait-il ? Combien de temps ? Elle avait oublié sa crème solaire, allait-il lui en vouloir ?
Zayn, le regard figé sur la route, attentif, mit le clignotant et tourna à droite. Comment pouvait-il avoir un aussi beau profil ? Comment faisait-il pour être aussi beau de face que de profil ?
Se mordillant la lèvre inférieure, Sophie tourna de nouveau son regard vers la fenêtre à sa droite. Le méritait-elle dans sa vie ? Elle n'en savait rien. Mais ce dont elle était maintenant certaine était qu'elle allait se battre pour le garder auprès de lui, qu'il le veuille ou non. Il avait peur, elle le ressentait, mais qui n'avait pas peur de l'amour ? Qui n'avait pas peur de perdre un être cher ? Elle était bien placée pour savoir ce que cela faisait de perdre une personne chère... Elle allait devoir lui prouver qu'il avait sa place à ses côtés, et qu'elle avait également bel et bien sa place aux siens.
Sophie s'assit sur le tissu que venait d'étendre Zayn sur l'herbe, le suivit des yeux lorsqu'il alla chercher le panier dans le coffre, jeta un rapide coup d'œil vers le lac qui se trouvait à vingt mètres d'eux, et le jeune homme prit place à ses côtés, avant d'ôter ses chaussures. Sophie fit de même, surprise et amusée de par la situation, et observa les gestes minutieux, précis du jeune homme. Il sortit la charcuterie déposée sur de petites assiettes et les posa sur le tissu, posa auprès de Sophie deux sandwichs, deux à ses côtés, sortit la boisson, éparpilla quelques pétales de roses sur le plaid, sortit deux verres, des paquets de chips, quelques serviettes en tissu, sortit le reste et referma enfin le panier avant de le poser derrière lui.
Lorsqu'il releva les yeux vers Sophie et aperçut le petit sourire de la jeune fille, il sentit le rouge monter aux joues et laissa échapper un petit rire, gêné.
— Pourquoi tu me regardes comme ça ?
— Je ne savais pas que tu étais si romantique que ça.
Zayn leva les épaules et se gratta la tempe, toujours aussi gêné.
— Je ne le suis pas. Mais Marta m'a dit que tu l'étais, alors...
Sophie déposa sa main sur celle de Zayn afin de le rassurer.
— Merci beaucoup. C'est réellement adorable.
Zayn lui répondit d'un léger sourire et ôta sa main de celle de Sophie afin de déballer son sandwich. Sophie fit de même et jeta un rapide coup d'œil à l'intérieur afin de voir de quoi il pouvait bien être fait. Elle releva ensuite lentement les yeux vers Zayn, à la fois surprise et émue.
— C'est toi qui les as préparé ?
— Oui. Ça ne te plaît pas ?
— Si ! C'est juste que... Ce sont mes sandwichs préférés. Elle réfléchit un moment, le cœur lourd. Mes parents me les préparaient toujours de cette façon...
L'estomac plein à craquer, Sophie se laissa un instant tomber sur le plaid et s'étendit sur le dos, éblouie par le soleil, et ferma les yeux un instant. Zayn reprit place à ses côtés après avoir déposé le panier dans le coffre de la voiture et s'assit aux côtés de la jeune fille, détaillant avec minutie le visage de celle-ci, un sourire en coin. Elle avançait. Elle avançait même très bien. Se serait-il imaginé ici un jour auprès de Sophie, avec une forte envie de la garder auprès de lui ? Souhaitant au plus profond de lui-même que la journée ne prenne jamais fin ? Non. Jamais. Tout bonnement jamais.
— Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Zayn sortit de ses pensées et vit la jeune fille éblouie le fixer, amusée. Il se pencha vers le visage de la jeune fille afin de lui faire de l'ombre et sourit à son tour, amusé.
— Je n'ai pas le droit de t'admirer ?
— M'admirer ? C'est un bien grand mot pour me représenter, tu ne trouves pas ?
Zayn hocha la tête que non, toujours amusé.
— Je crois que tu te sous-estimes trop. Admirer te va comme un gant.
Sophie explosa de rire.
— Comme un gant ? T'es sérieux ?
Zayn laissa à son tour échapper un petit rire et leva lentement sa main afin de caresser les joues rosées de la jeune fille. Elle referma les yeux, s'imprégnant du mieux qu'elle le pu du toucher de Zayn. Elle pressa un instant sa joue contre la main du jeune homme, qui la fixait intensément, un sourire en coin, et elle ne rouvrit les mains que lorsqu'elle sentit un souffle chaud se répandre sur ses lèvres.
Après que Sophie ait plongé son regard dans celui de Zayn, il rapprocha son visage de la jeune fille et plaqua ses lèvres sur celles de Sophie. Elle logea aussitôt sa main droite contre la nuque du jeune homme afin de presser davantage ses lèvres sur les siennes et laissa la langue du jeune homme jouer avec la sienne.
Il laissa échapper un grognement lorsqu'elle lui agrippa gentiment les cheveux, passa sa main dans ses cheveux bruns et ce n'est que lorsqu'il se retrouva à bout de souffle qu'il recula de quelques centimètres ses lèvres de celles de Sophie. Elle ancra aussitôt son regard dans celui de Zayn, haletante, les joues légèrement rougies, et sentit son cœur louper un battement lorsqu'il déposa un rapide baiser sur le bout de son nez avant de se relever. Il tendit ses mains à Sophie afin de l'aider à se relever, et tous deux se mirent à marcher à travers l'herbe, en direction du lac.
S'il y avait bien un jour où ils auraient aimé être seuls, c'était bien aujourd'hui, et par chance, ils n'avaient vu personne depuis leur arrivée il y a environ deux heures.
Zayn ôta sont-shirt noir, fit glisser son bermuda sur l'herbe et se tourna vers Sophie. Elle pensait à ses marques sur son corps. Il en était sûr.
— Tu peux te mettre en débardeur si tu veux, et remonter ton pantalon.
Sophie refusa gentiment et regarda d'un air absent le lac à deux mètres d'eux.
— Sophie, il n'y a que toi et moi, tu n'as rien à craindre. Tu peux me faire confiance.
La jeune fille soupira longuement et ôta enfin avec lenteur sa veste, qu'elle reposa sur l'herbe, près des affaires de Zayn. Son cœur battait fort. Très fort. Elle remonta le bas de son pantalon afin d'en faire une sorte de bermuda sous les yeux de Zayn, qui sourit en apercevant le décolleté de la jeune fille avant de tourner les yeux.
Il serra sa main dans la sienne, la rassura, et tous deux avancèrent vers le lac, où quelques canards se baladaient depuis leur arrivée. Zayn avança rapidement dans l'eau, plongea après avoir avancé jusqu'à ce que l'eau arrive sous son nombril et ressortit sa tête de l'eau avant de plaquer sa chevelure en arrière.
Comment pouvait-elle se baigner comme si de rien n'était ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle ait autant de marques sur les bras à cause de cette foutue drogue ? Allait-elle donc toujours hésiter à se baigner à cause de son foutu passé qui pouvait la rattraper d'une minute à l'autre ?
— Hey.
Sophie sursauta, remarquant à l'instant que Zayn était déjà sorti de l'eau et se trouvait désormais derrière elle. Il plaqua son torse contre le dos de la jeune fille, qui frissonna au contact de l'eau.
— Arrête de penser.
Il entoura la taille de la jeune fille de ses bras et la serra davantage contre lui.
— Tu ne dois pas être dégouttée de toutes ces marques et de ton passé. Tu devrais surtout être fière. Il déposa un baiser sur la nuque de la jeune fille, qui laissa échapper un frisson. Tu devrais être fière de voir que tout ça c'est du passé et que ça ne fera plus partie de ton présent. Le plus dur est fait. Tu ne te rends pas compte de tout le chemin que tu as parcouru, mais moi si, et je peux te dire que je suis vraiment fier de voir tout ce que tu as accompli depuis notre première rencontre.
Sophie aurait souhaité le croire, croire en ces paroles, mais elle n'y parvenait pas. Il lui arrivait parfois de penser à la drogue, cela voulait dire qu'elle n'était pas guérie, n'est-ce pas ?
— Tu penses vraiment que... que je vais m'en sortir ?
Zayn la fit pivoter sur elle-même et Sophie se retrouva aussitôt en face du visage de Zayn, plus sérieux que jamais.
— Tu es déjà en train de le faire.
La jeune fille le fixa un instant, perplexe, et laissa son visage tomber, mais avant qu'il n'ait perdu toute son attention, Zayn posa ses doigts sous le menton de Sophie et releva son visage vers lui.
— Tu es une vraie guerrière, Sophie. Tu n'es pas facile à gérer, je sais de quoi je parle, mais tu es une battante, une vraie.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top