Chapitre 34
Sophie voulait en savoir plus sur lui ? Eh bien elle était servie. Et si même la jeune fille ne s'attendait à rien de bien particulier en passant la porte d'entrée de Zayn, elle resta tout de même stupéfaire. Le jeune homme ôta sa veste, la posa sur l'une des deux seules chaises présentes dans le studio, et disparut dans la salle de bain un instant.
La pièce manquait cruellement d'affaires personnelles. Habitait-il ici depuis longtemps ? Pourquoi n'y avait-il qu'un lit deux places au fond à gauche de la pièce plaqué au mur, un bureau en bois ancien où trois trophées étaient posés, des haltères près de la fenêtre, une mini cuisine comportant deux plaques de cuisson, un mini réfrigérateur, une lampe et un micro-ondes ?
Interloquée, Sophie avança, et s'arrêta devant ce qui semblait être les quelques seules affaires de Zayn, punaisées au mur. Celui-ci était le portait craché de son père. Les yeux sombres, les cheveux bruns, de belles lèvres légèrement pulpeuses... Tout laissait penser que Zayn avait tout pris de son père. Pourtant, à bien en juger la photo, le jeune homme avait également pris la forme du visage de sa mère, mais également le nez, et le teint un peu plus basané que son père. A côté de cette photo de famille se trouvait également une autre photo, et c'est le cœur lourd qu'elle observa la jeune fille placée à califourchon sur le dos du jeune homme brun. Zayn semblait rire aux éclats pendant que la jeune femme serrait de toute ses forces, lui semblait-il, Zayn contre elle. Son ancienne copine avait-elle eu tant de place que cela dans son cœur pour accrocher une photo d'elle dans sa chambre ?
Visiblement, cette dernière photo datait de quelques années. La jeune femme qu'elle avait aperçu dans la rue aux côtés de Zayn lui avait semblé plus âgée, bien plus âgée d'ailleurs, contrairement à Zayn.
— C'est ma cousine.
Sophie sursauta et tourna rapidement son visage vers le jeune homme qui venait de prendre place à ses côtés sans qu'elle ne le remarque. Sa cousine ? Ce n'était donc pas son ex copine ? Sophie se sentit bête. Vraiment bête.
— Elle est suivie, reprit-il en remarquant que Sophie restait sans voix. Comme toi.
Sophie resta aphone, ce que remarqua Zayn. Surpris, il fronça un instant les sourcils et tourna son regard dans la même direction que Sophie. Deux photos. Seulement deux photos étaient accrochées au mur. Pas une seule de plus.
— Quand je suis avec elle j'essaie de montrer la meilleure partie de moi, je veux qu'elle s'en sorte. On était très proches avant qu'elle chute dans toutes ces merdes.
— Comment ça a commencé ?
Zayn resta un instant silencieux. Pourquoi fallait-il toujours qu'ils en reviennent à parler de ça ?
— Elle a loupé son bac après la décès de son père. Elle a déprimé. Il soupira. Elle avait toute sa vie tracée en tête, mais le décès de son père n'était pas prévu dans ses plans, alors elle a perdu pied. L'échec l'a découragé et tout est parti en vrille.
Sophie se tourna vers Zayn.
— Et c'est toi qui la suis ?
— Non, je n'ai pas le droit. Mais j'essaie quand même de faire la différence de mon côté.
Le jeune homme fit à son tour face à la jeune fille et l'observa, les mains moites.
— On ne devrait pas faire tout ça.
— Comment ça ? demanda-t-elle, surprise.
— Toi et moi.
Sophie attrapa rapidement les mains du jeune homme dans les siennes et les referma fermement.
— Tu as peur de quoi, Zayn ?
— Sophie...
— Non, j'en ai marre de trop m'en faire, de toujours trop réfléchir et de me demander si ce que je fais est mal ou non. Je t'en prie, laisse-moi essayer d'être heureuse, je veux juste profiter, profiter le plus possible, peu importe les conséquences.
Zayn la fixa intensément mais resta plongé dans le silence. Se battait-il encore contre ses pensées ? Regrettait-il leur baiser ? De l'avoir amené ici ?
— Je suis sûre que tu as autant besoin d'affection que moi, alors pourquoi tu ne te laisses pas aller ?
Elle porta lentement sa main droite sur la joue du jeune homme, qui referma les yeux sous son contact. Son visage était ferme, sérieux, mais ce contact lui faisait du bien, c'était évident. Il pressa sa joue contre la paume de la jeune fille.
— Je vais tellement te donner d'affection que tu ne pourras plus te passer de moi.
Zayn lui sourit timidement et rouvrit ses yeux, laissant apparaître des yeux sombres pétillants. Pétillants de... bonheur ? Il lui attrapa la main droite encore posée sur son visage et la pressa dans la sienne.
— Suis-moi.
Le vent se fracassait depuis maintenant deux bonnes heures contre les fenêtres de l'habitation de Marta. Allongée sur son lit après avoir dévoré un bon repas, Sophie scruta son plafond, les pensées en feu. Tout ce qu'elle avait appris aujourd'hui avait été bien au-delà de ses espérances. Zayn s'était enfin légèrement ouvert à elle, et c'est souriante qu'elle tourna son regard vers sa fenêtre abattue de bourrasques.
Ses sentiments envers Zayn n'avaient pas pu se développer en si peu de temps, elle s'était probablement cachée ce qu'elle ressentait pour lui. Mais pourquoi ? Pourquoi s'était-elle mentie à elle-même ? Par peur ? Elle n'en savait rien.
Après avoir bu un jus de fruits, tous deux s'étaient assis sur le lit du jeune homme et Zayn lui avait présenté un tas de photos qu'il avait caché dans l'un de ses sacs de sport contenant plusieurs de ses affaires. Il l'avait laissé observer les photos, qu'elle avait bien pris soin de regarder, heureuse, débordante de joie. Mais sa joie s'était peu à peu estompée lorsqu'elle avait remarqué un Zayn d'il y a cinq ans, bien plus souriant, bien plus heureux que celui qu'elle avait à ses côtés. Ses yeux pétillaient de bonheur, son sourire dévorait le bas de son visage alors que son père semblait se diriger vers lui sur la photo, une merguez plantée au bout de sa fourchette.
Que s'était-il passé pour qu'il perde cette lueur de bonheur dans les yeux ? Qu'avait-il vécu ? Sans trop comprendre pourquoi Sophie avait observé avec autant d'insistance cette photo, Zayn la lui avait gentiment reprise des mains et lui en avait glissé une autre, puis une autre. Lorsqu'elle avait reconnu Yann sur l'une d'elles, Zayn lui avait expliqué à quel point ils avaient été de bons amis dans le passé, avant que la vie ne les sépare comme elle l'avait fait.
Quant à Alison, à la plus grande surprise de Sophie, Zayn s'étendit également un peu plus sur le sujet et lui avoua avoir traîné un peu avec elle avant qu'elle ne lui avoue ses sentiments. Après l'avoir repoussé deux fois, et après avoir commencé à sortir avec l'une de ses amies, avec qui ça n'avait finalement pas été plus loin, Alison s'était vengée et avait réussi à le faire virer de la salle de sport. Comment avait-elle fait ? Sous quel prétexte ? Il ne l'avait jamais su, et n'avait jamais tenté de le savoir. Sophie avait senti une haine accrue monter en elle, mais Zayn lui avait assuré que tout cela ne comptait plus pour lui désormais, que cela ne le touchait plus, avant de brièvement parler de son envie d'avoir un frère ou bien une sœur, que ses parents n'avaient jamais souhaité lui faire. C'était d'ailleurs parce que sa cousine était elle aussi fille unique que tous deux s'étaient aussi rapidement que facilement rapprochés et avaient crée cette relation fusionnelle qui existait aujourd'hui entre tous les deux.
Marta pénétra dans la chambre de Sophie à dix heures trente, le sourire jusqu'aux oreilles. Elle écarta le rideau, ouvrit rapidement le volet pendant que la jeune fille se cachait les yeux, éblouies. Une fois cela fait, Marta fit face à Sophie, et laissa échapper un petit rire, enjouée.
— Allez ma petite marmotte, lève-toi !
Sophie grogna et se recouvrit le visage de son coussin. Pourquoi la réveillait-elle à cette heure-ci, aussi brutalement ?
— Je suppose que dire que Zayn t'attend dans le salon te fera te lever plus rapidement... dit Marta, comme si de rien n'était.
Comme l'avait si bien prévu la tante de la jeune fille, Sophie se redressa brusquement sur son lit, jetant à sa droite son coussin et fixa aussitôt sa tante, les joues légèrement rougies.
— Quoi ! Maintenant ? En bas ?
Marta lança un clin d'œil à sa nièce et était sur le point de passer le seuil de la porte afin de sortir de la chambre lorsqu'elle s'arrêta un instant et se retourna.
— Une tenue légère. Et de la crème solaire.
Et sans rien ajouter de plus, elle quitta la chambre et referma la porte derrière elle.
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