Chapitre 33 - partie 1

Hello, excusez-moi des mois d'absence, j'étais pas mal occupée... Mais j'ai repris l'écriture de cette fiction et j'espère vraiment pouvoir en mettre régulièrement. Bonne lecture !

Love u,
-G

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Sophie marcha mécaniquement sur le tapis de course, le front en sueur, sans prêter attention à ce qui l'entourait. Le bruit des haltères déposés sur leur support ou bien les discussions venant de l'accueil ne purent troubler sa réflexion. Deux mois. Cela faisait désormais deux mois que ses parents étaient brutalement sortis de sa vie, deux mois qu'elle passait par des tas d'étapes, de phases qu'elle comprenait sans vraiment bien trop comprendre. Le fait qu'on la renvoie de son lycée pour quelques jours l'avait fait perdre pied, et pas qu'un peu. Cela avait été l'élément déclencheur. Il était certain qu'elle n'aurait pas suivi tous les cours, qu'elle en aurait sûrement séché quelques uns, mais elle n'aurait pas autant vrillé si son lycée ne l'avait pas lâchement laissé tomber. Bordel, comment pouvait-on en vouloir à une jeune fille de se battre contre quelqu'un qui se moquait ouvertement du décès de ses parents ? Pourquoi n'avaient-il pas pris cela en compte ? Aurait-elle dû ravaler ses sanglots et arriver au lycée le sourire aux lèvres ? Comment pouvait-on demander à une jeune fille en pleine construction psychologique de bien réagir face au décès de ses parents ? Comment ?

Le décès de ses parents était encore une épreuve à surmonter pour Sophie. Il ne passait pas un jour où elle ne pensait pas à ses parents et demandait au Ciel lorsqu'elle y croyait pourquoi il les avait attiré avec lui. Elle ne comprenait pas. Qu'est-ce que le Ciel avait voulu lui faire comprendre en amenant ses parents avec lui ? Devait-elle comprendre quelque chose ? Était-ce un message qu'Il voulait lui faire passer ?

Même si Alexy s'y connaissait en drogue, elle aurait pu y rester, plus d'une fois. Plus d'une fois Sophie s'était sentie partir, plus d'une fois elle avait ressenti que c'était le moment, et qu'elle allait enfin rejoindre ses parents. Mais par un mystérieux hasard elle s'était toujours réveillée. Et Zayn était arrivé. Bon sang, Zayn... À quel moment aurait-elle pu le rencontrer si elle n'avait pas terminé dans ce centre d'aide ? À quel moment aurait-elle pu croiser son chemin ?Sophie aurait peut-être pu l'apercevoir en ville, mais aurait-il prêté attention à elle ? Non. Zayn traçait son chemin. En fait Zayn semblait ne trop avoir la tête à ça avant de la rencontrer, non ? Ou se trompait-elle ? Avait-il embrassé d'autres filles avant elle ? Bordel, que savait-elle vraiment de lui ? Pas grand chose. Vraiment pas grand chose. Allait-il venir la voir aujourd'hui ? Elle n'avait aucune nouvelle de lui...

Les pensées embrumées, Sophie sortit de la douche, sécha son corps, enfila sa tenue et passa la porte de sa cabine afin de rejoindre les miroirs près des lavabos, son sac sur l'épaule. Elle appliqua une crème le long de ses cheveux, les brossa soigneusement, et rangeait la brosse dans son sac lorsque la jeune femme de l'accueil, Alison, pénétra dans les vestiaires. Sophie sortit instinctivement de ses pensées, sentit son cœur louper un battement, et la vit s'assurer être seule avec la jeune fille avant de s'arrêter près d'elle, les sourcils froncés.

— Je vais pas tourner autour du pot avec toi, lâcha-t-elle sèchement. T'as pas compris ce que je t'ai dit ? Tu veux vraiment jouer à ça avec moi ?

Sophie resta muette. À quoi bon répondre ? Alison lui empoigna le bras fermement.

— Tu vas le regretter.

La jeune fille tenta d'ôter son bras de la main droite d'Alison, mais celle-ci le maintint fermement.

— Mais à quel moment tu peux te permettre de me menacer ? répondit-elle enfin. Tu ne crois pas que Yann a son mot à dire dans tout ça ? Ouvre les yeux, bon sang. Il s'en fout de toi.

Sans bien trop comprendre comment Alison avait pu lui lancer son poing aussi vite, Sophie sentit son bras de nouveau libre et son visage vira à droite. Sonnée, elle contourna maladroitement Alison qui la fixa sans ménagement et sortit des vestiaires, la joue en feu et les larmes au bord des yeux.

Sachant très bien dans quel état d'esprit pouvait se trouver sa nièce en cette malheureuse date, Marta ne tenta pas de la raisonner afin qu'elle sorte de sa chambre, y étant enfermée depuis son retour du sport. Il était évident qu'elle aurait aimé qu'elle sorte, lui parle, lui dise ce qu'elle avait sur le cœur, mais elle ne se sentait pas prête à la bousculer de nouveau, ce n'était pas le moment. Et Sophie avait tellement avancé depuis...

Sophie ne descendit ni pour déjeuner, ni pour dîner. Marta, compréhensive, déposa le repas sur le bureau de la chambre, sentit son cœur s'alourdir en l'apercevant encore une fois allongée sur son flanc gauche, dans la même position qu'à midi, et sortit silencieusement de la chambre. Cela était une bien dure épreuve à passer.

Ce n'est que le lendemain, vers onze heures, que Marta osa enfin prendre les choses en main et monta les escaliers, bien décidée à parler avec sa nièce. Il n'était pas question de lui prendre la tête et de l'enfoncer, bien au contraire. Elle voulait comprendre, l'aider.

Lorsqu'elle pénétra dans la chambre de sa nièce qui avait laissé la porte entrouverte, Marta s'immobilisa près du bureau et scruta le visage de Sophie, les yeux écarquillés.

— Oh mon dieu, Sophie.

Elle se précipita sur elle et lui pris le visage entre les mains. Sophie grimaça, recula d'un pas et leva les bras en l'air.

— Je vais bien, Marta.

— C'est encore l'autre ? demanda-t-elle froidement. C'est encore lui, hein ? Sophie, il faut...

— Non, la coupa-t-elle. Ce n'est pas lui.

— Mais c'est qui, alors ! s'écria-t-elle. Dis-le-moi !

Sophie leva les épaules et se laissa tomber sur le rebord du lit.

— Ce n'est pas important. D'ici quelques jours ça aura disparu. J'ai juste besoin d'une crème, s'il te plaît... Parfois ça me lance...

Abasourdie, Marta soupira longuement et sortit de la chambre afin d'aller chercher une crème dans la salle du bain du haut. Si ce n'était pas lui, alors qui cela pouvait-il bien être ? Cherchait-elle à le couvrir ? Elle réapparut dans la chambre de Sophie quelques instants plus tard et déposa la crème sur le lit de sa nièce.

— Je sais que tu le prenais pour ton ami, Sophie, mais il n'a pas le droit de te toucher, et encore moins de te frapper... Je peux aller avec toi au...

— Marta... la coupa-t-elle de nouveau, mais cette fois-ci plus sèchement. Ce n'est pas lui. Et je ne vais nulle part. Ça va partir.

Têtue, n'y croyant pas une seule seconde, Marta sortit de la chambre et descendit les marches, bien déterminée à savoir ce qui s'était passé.

La crème fit plutôt bien son effet. Même si elle n'avait pas encore permis au bleu de disparaître, Sophie souffrait nettement moins au niveau de sa joue, et cela était un bon point. Le sport lui manquait, cela faisait déjà deux jours qu'elle n'y était pas retournée et qu'elle n'osait toujours pas y remettre les pieds. Qu'allait-elle dire en voyant Alison ? Allait-elle l'envoyer balader si elle venait de nouveau lui prendre la tête ? Allait-elle lui sauter au cou ? Et Yann, était-il au courant de ce qui s'était passé ? Lui en voulait-il ?

Maintenant qu'elle n'allait plus au sport, la drogue réapparaissait peu à peu dans son esprit. Il était quinze heures. Et elle n'avait toujours pas bougé de sa chambre. Bon sang, que pouvait-elle bien faire pour occuper son esprit et ne pas rejoindre Alexy pour passer le temps ? Non, elle ne pouvait pas y retourner... Mais le fait de reprendre une seule dose allait-il la rendre de nouveau dépendante ? Peut-être que... Non. Elle ne devait pas y retourner, elle ne devait pas retourner le voir. Elle aurait aimé sortir prendre l'air, mais se connaissant, elle allait de nouveau baisser les bras et rejoindre Alexy, ce qu'elle ne devait surtout pas faire.

Ennuyée, elle se coucha sur son lit et observa le plafond. Marta avait de nouveau essayé d'en savoir plus, mais Sophie avait décidé de ne rien lui dire. Elle souhaitait l'aider, elle en avait bien conscience, mais à quoi bon si c'était pour qu'elle déboule à la salle de sport et ne vienne se plaindre d'Alison ? Sophie n'avait besoin de personne pour régler cette histoire, personne. Elle n'avait pas besoin de voir Marta prendre sa défense là-bas, c'était impensable.

Vers dix-sept heures, Sophie sortit de son sommeil en entendant Marta discuter dans le salon. Intriguée, elle n'eut le temps que de se redresser de son lit lorsque Zayn déboula dans la chambre et s'arrêta à l'entrée en voyant le visage de Sophie. Il s'avança, les poings fermés, et s'arrêta en face du lit, les sourcils froncés.

— C'est une blague ? lança-t-il.

— Bonjour, d'abord.

Sophie observa la porte de sa chambre. Visiblement, Marta était restée en bas. Zayn posa habilement ses doigts sous le menton de la jeune fille et lui fit pivoter la tête à gauche afin de voir la joue bleutée de Sophie.

— C'est Alexy ? demanda-t-il sèchement.

— Non.

— Ne me prend pas pour un...

— Ne commence pas, Zayn.

Il relâcha le visage de la jeune fille et celle-ci le tourna vers lui afin d'ancrer ses yeux à ceux du jeune homme. Il fixa un instant l'état de la joue de Sophie et ancra à son tour son regard dans celui de la jeune fille.

— Je ne te prends pas pour un con, reprit-elle. Ce n'est pas Alexy.

— C'est qui, alors ?

— Pourquoi tu déboules à chaque fois que j'ai un problème ? C'est Marta qui te prévient tout le temps ?

Zayn la fixa mais ne répondit pas.

— Je préférerais que tu viennes même quand je n'ai aucun souci. Je peux me débrouiller seule, je n'ai pas besoin de garde du corps ou de je ne sais quoi.

— T'as vu l'état de ta joue ? Tu vas me dire que tu n'as pas besoin de quelqu'un pour te protéger après ça ?

— Je n'ai pas vu le coup venir, Zayn. Je ne pensais pas qu'elle pourrait me frapper.

Zayn fronça les sourcils.

— « Elle » ?

Sophie ne répondit pas. Bordel. Elle avait fait une gaffe.

— « Elle » ? répéta-t-il une seconde fois, sèchement.

— Laisse tomber.

— Sophie, je te jure que si tu ne me dis pas qui t'a fait ça dans les dix secondes qui suivent je vais casser la gueule de ce mec qui est dans la décharge.

— Tu ne le ferais pas.

— Tu veux parier ?

Sophie maintint son regard dans celui de Zayn. Celui-ci la fixa sans bouger, le regard sombre.

— Dix.

Il tourna brusquement les talons et était sur le point de passer le seuil de la chambre lorsque Sophie se jeta sur lui et lui attrapa le bras.

— Arrête ! Il n'a rien fait !

Il s'immobilisa un instant, ôta la main de la jeune fille sur son bras et se retourna pour lui faire face. Après vingt secondes de silence qui parurent une décennie pour Sophie, elle soupira enfin et haussa les épaules.

— Alison.

— Ne recommence pas avec cette histoire, Sophie.

— Non... Tu n'y es pas... C'est Alison qui m'a fait ça. Le bleu. Elle m'a mis un coup de poing dans la figure il y a deux jours. Quand j'étais dans les vestiaires.

Sophie vit les yeux du jeune homme s'écarquiller.

— Tu plaisantes ?

Sophie hocha la tête que non.

Après un court instant de réflexion, Zayn attrapa le bras de Sophie dans sa main droite et l'entraîna avec lui.

— On va régler ça.

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