Chapitre 31

Hello, désolée pour les mois d'absence, j'avoue ne pas avoir trop pris le temps pour cette histoire. Il faut dire que le fait de ne pas avoir de commentaires ou de votes décourage un peu car on ne sait pas ce que pensent les lecteurs ni ce qu'ils aimeraient voir par la suite dans cette histoire. Je trouve cela tellement intéressant de pouvoir échanger avec les lecteurs, de savoir leur point de vue etc. Malheureusement les commentaires se font de plus en plus rares. Mais bon, je tiens tout de même à continuer et à terminer cette histoire, au moins pour les personnes qui sont attachées à Zayn et Sophie, au moins pour les personnes qui ont dernièrement commenté et qui souhaitent savoir la suite (elles se reconnaîtront). J'espère que ce chapitre vous plaira, et je vais faire de mon mieux pour continuer de poster des chapitres. Bonne lecture ! :)

-G

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Dix-huit ans. Cela faisait désormais dix-huit années que Sophie avait fait son entrée dans ce monde qu'elle avait à la fois tant chéri et tant exécré de par les événements. Qu'allait-elle faire désormais, fuir de chez sa tante, comme elle en avait tant rêvé les premières semaines ? Ou allait-elle enfin agir de façon plus mature et allait-elle agir comme une adulte ? D'ailleurs, que cela voulait-il dire "agir comme une adulte" ? Était-ce le fait de prendre les choses dans la figure et d'y faire face par tous les moyens ? Était-ce de ne pas s'apitoyer sur son sort au moindre tracas ? Qu'est-ce qu'être adulte voulait-il dire ? Cela changeait-il réellement quelque chose le faire d'en devenir véritablement une ?

Sophie se redressa lentement sur ses jambes afin d'aller ouvrir ses volets et reprit place sur son matelas, les jambes en tailleur. Elle jeta un œil dans sa chambre, pensive. Elle avait enfin l'opportunité de partir, et personne n'allait être en droit de la retenir, mais était-ce qu'elle souhaitait à présent ? Elle pouvait quitter la maison, et même quitter la ville, si ce n'est le pays. Sophie pouvait enfin s'enfuir où elle le souhaitait ! Mais que faire ?

Elle soupira longuement et suivit un oiseau des yeux qui battaient des ailes dans le ciel. Elle avait enfin l'opportunité de tout quitter, mais elle ne ressentait plus rien. Cette hâte qu'elle avait eu, les jours qu'elle avait compté afin de voir combien il lui en restait à supporter sa tante. Tout cela n'avait plus d'importance. De toute façon, rien n'était pressé, elle pourrait bien partir le lendemain, ou bien le surlendemain, elle aurait de toute manière toujours dix-huit ans.

La jeune fille entendit un poing toquer à sa porte. Marta passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte et adressa un joli sourire à sa nièce, les yeux brillant de bonheur.

- Joyeux anniversaire Sophie... chuchota-t-elle en souriant. Je te souhaite un merveilleux joyeux anniversaire...

Elle poussa la porte et pénétra timidement dans la chambre.

- Ça me fait tout drôle de me dire que tu as dix-huit ans... Je te vois encore toute petite, les mains pleines de sable et les cheveux recouverts de brindilles d'herbe. Elle soupira. Le temps passe si vite... Tu as bien dormi ?

Il était vrai qu'elle avait été une sacrée casse-cou durant son enfance. Le genre d'enfant qui sautait partout et revenait toujours les habits plein de terre et le visage brillant de sueur. Elle avait bien profité de son enfance, elle ne pouvait pas dire le contraire, contrairement à tous ces nouveaux enfants qui passaient le plus clair de leur temps à jouer à la console...

- Ça va, et toi ?

- Oui, ça a été.

Marta l'observa un instant en silence, les yeux pétillants.

- Tes parents seraient tellement fiers de toi, Sophie... Ils...

- Marta...

Ce n'était pas le jour. Sophie n'avait nullement envie d'entendre parler de ses parents. Le fait qu'ils ne puissent pas fêter ses dix-huit ans ensemble la rendait déjà terriblement triste, elle sentait même un trou béant au fond du cœur, un trou qui n'allait jamais pouvoir se refermer. Au fond, elle se sentait même horriblement seule. Peu importait la compagnie qu'elle pourrait avoir dans sa journée, elle allait se sentir seule, totalement abandonnée par ses parents.

- C'est pour toi...

Sophie sortit soudainement de ses pensées et ne se rendit compte que maintenant que sa tante tenait entre ses mains un cadeau rectangulaire recouvert d'un papier cadeau entre les mains. Marta s'approcha et le tendit à sa nièce, qui le prit avec délicatesse.

- Tu n'avais pas besoin de m'offrir quoi que ce soit...

- Ça me tient à cœur. Et tu comprendras bien assez vite pourquoi...

Sophie observa l'emballage entre les mains tandis que sa tante restait immobile auprès d'elle, les yeux rivés sur le cadeau.

- Je sais que ça n'a pas été facile, je sais que l'on a beaucoup de mal à s'entendre, Sophie. Mais je sais qu'on peut s'en sortir ensemble. Il faut juste y croire.

Sophie hocha lentement la tête en silence et releva les yeux vers sa tante.

- Je vais te laisser, il y a quelqu'un qui veut te voir, termina Marta.

Elle adressa un léger sourire à sa nièce, lui caressa timidement le sommet du crâne et tourna les talons afin de sortir de la chambre.

Sophie entendit sa tante échanger quelques mots dans le couloir et quelques instants plus tard, Zayn pénétra dans la chambre, sérieux, un sac entre les mains.

- Zayn ! s'écria-t-elle de surprise en se redressant sur ses jambes.

Le jeune homme arrêta son élan face à elle et lui tendit le sac qu'elle attrapa timidement. Elle observa un instant ce qu'elle avait entre les mains et reposa le sac sur le lit avant de refaire face à Zayn.

- Je suis désolée d'avoir cru ce qu'on m'avait dit. J'ai été stupide. Elle soupira. Je me suis accrochée au peu de choses que j'apprenais sur toi. J'aurais dû me méfier.

- J'ai ma part de responsabilité, avoua-t-il.

Sophie le dévisagea un instant, à la fois surprise de l'entendre parler, mais également du fait qu'il puisse dire qu'il avait une part de responsabilité dans l'erreur qu'elle avait elle-même commise.

- Pourquoi tu m'as envoyé « je te crois » hier par texto ?

- Je sais qui t'a fait virer de la salle de sport. C'est Alison.

- Je sais, soupira-t-il.

- Quoi !

Elle avait tenté de creuser, de comprendre ce qui avait bien pu se passer, et voilà maintenant qu'elle apprenait que Zayn était déjà au courant ?

- Ne parlons pas d'elle. Il l'observa, un sourire en coin. Joyeux anniversaire, Sophie.

Son regard la déstabilisa. Il la fixa sans détourner le regard, et c'est à ce moment qu'elle comprit à quel point la phrase « ne plus rien discerner autour » avait tout son sens. Sophie ne discernait plus sa chambre ni même sa porte entrouverte. Tout cela n'avait plus d'importance à ses yeux, tout ce qu'elle voyait et tout ce que son esprit semblait ne pas vouloir oublier était Zayn, ce jeune homme brun qui n'avait cessé de la provoquer, de la bousculer afin qu'elle retrouve le droit chemin. Jamais elle n'aurait pu avancer de cette façon sans lui. Jamais.

- Je ne t'aurais jamais imaginé avec un tel pyjama.

Sophie sortit soudainement de ses pensées et baissa les yeux sur le haut de sont-shirt. Un koala état niché sur un petit arbre, près d'un océan formé de paillettes. Elle sentit le rouge monter aux joues et Zayn éclata de rire avant qu'elle ne croise les bras sur sa poitrine afin de recouvrir le petit koala. Le jeune homme retrouva rapidement son sérieux et lui demanda d'ouvrir le sac qu'elle avait à peine regardé, trop surprise par l'irruption de Zayn dans sa chambre. Sophie tourna alors le dos un instant au jeune homme, tira la ficelle qui empêchait les deux poignées de se détacher et sortit du sac une sublime chemise en soie d'une des plus grandes marques de la ville.

La bouche entrouverte de surprise, Sophie refit face à Zayn.

- T-tu n'aurais pas dû... Ça a dû te coûter hyper cher...

Il se pinça la lèvre.

- C'est juste pour te récompenser de ton chemin... Tu as beaucoup avancé, et tu vas t'en sortir, Sophie. Ce n'est plus qu'une question de temps.

En la voyant rougir, Zayn se rapprocha de la jeune fille sans la quitter des yeux un seul instant. Il avança timidement sa main vers les joues rougies de Sophie et caressa ses pommettes avec lenteur. Les traits de son visage étaient fins, très fins, il en avait toujours été fasciné. En réalité, même si elle s'était toujours faite passer pour une grande rebelle, il avait toujours ressenti au plus profond de lui que cela n'était pas dans sa nature. Elle avait les traits si fins qu'il était impensable de la voir agir de cette sorte toute sa vie. Elle était faite pour être douce, aimante, et non pas pour se rebeller de cette façon. Cela ne lui allait pas.

- A quoi tu penses ? demanda-t-elle enfin.

- A toi. A tout ton parcours. Je suis vraiment fier de toi, Sophie. Certes, ce n'est pas terminé, mais tu as vraiment progressé, je suis vraiment satisfait de te voir aller de mieux en mieux.

Il descendit inconsciemment sa main sur le bas du visage de la jeune fille et effleura ses lèvres du bout des doigts. Prise de frissons à chacun de ses touchers, Sophie attendit, presque sûre qu'il allait enfin se jeter sur ses lèvres qu'il n'arrêtait pas de fixer. Pourtant, elle sentit ses doigts légèrement trembler et il ôta rapidement sa main. Elle intercepta aussitôt sa main et la serra dans la sienne.

- Sophie... Je ne peux pas.

- Pourquoi ? demanda-t-elle rapidement.

Il soupira.

- Je suis majeure, reprit-elle. Où est le problème ?

-Je sais, je sais que tu es majeure... mais je ne peux pas.

Il recula lentement et ôta sa main de celle de Sophie.

- Ne me dis pas que tu n'as rien ressenti, Zayn. Tu ne peux pas fermer les yeux sur ça. Ne fais pas ça.

Le jeune homme tourna les talons, se dirigea vers la porte encore entrouverte et ne se retourna qu'une fois prêt à sortir.

- Yann a raison sur certains points, admit-il.

- Lesquels ?

Elle l'entendit longuement soupirer, et il lui tourna le dos avant de disparaître dans le couloir.

Le cadeau de Marta entre les mains, Sophie sentit les larmes se déverser sur ses joues encore rougies de chagrin. C'était le plus beau et le plus horrible des cadeaux qu'on aurait pu lui faire, c'était le cadeau qu'elle aurait à la fois souhaité mais aussi à la fois redouté. Comment pouvait-elle contenir ses larmes devant de telles photos ? Marta avait dû mettre un temps monstre afin de trouver ce magnifique album et de le remplir de tant de souvenirs. Où avait-elle eu toutes ces photos ? Elle ne les avait jamais vu !

Aussi loin que les souvenirs lui revenaient, elle n'avait jamais vu sa mère et sa tante aussi proches que sur les photos. Elles s'étaient toujours bien entendues, certes, mais elle ne se souvenait pas de les avoir autant vu s'enlacer. C'était également le cas pour son père. Jamais elle ne l'avait vu porter Marta dans ses bras, ni même se prendre en photo tous les quatre, près d'un lac. Sophie n'avait absolument aucun souvenir de tous ces événements, de tous ces lieux. Bordel, pourquoi ne se souvenait-elle de rien ?

Sophie essuya d'un revers de manche les larmes qui séchaient sur ses joues et tourna la page. Elle se revoyait désormais petite fille, à quatre ou bien cinq ans, et semblait vouloir grimper sur un arbre qui devait bien faire plus de vingt fois sa taille. Sa mère semblait éclatée de rire sur la photo, pendant que son père capturait le moment. Pendant que son père rendait le moment éternel, inoubliable, pour un jour tel que celui-ci.

Sophie lâcha un petit rire et quelques larmes roulèrent sur ses lèvres avant qu'elle ne sente le goût salé dans sa bouche. Son père avait visiblement glissé sur une flaque de boue et se retrouvait désormais les cheveux recouverts de terre et les vêtements humides de bouillasse. Tout cela n'avait aucun sens, et c'est ce qu'elle avait tant adoré avec sa famille. Faire des choses insensées pour pouvoir en rire par la suite.

La soirée s'était plutôt bien passée, à la plus grande surprise de Sophie. Marta et elle avaient été au restaurant afin de fêter sa majorité, avaient légèrement échangé sur ce qui allait prochainement se passer, et c'est le ventre plein qu'elles passèrent la porte de la maison. Sophie ne pu se coucher sur son lit qu'après vingt-trois heures trente, après avoir regardé le bout d'un des films préférés de sa tante, anéantie de fatigue.

Elle laissa un instant ses pensées divaguer, son corps se relaxer lorsqu'elle entendit un bruit suspect provenir de l'extérieur. Ce n'est que lorsqu'elle entendit quelqu'un toquer à la fenêtre de sa chambre qu'elle se rendit compte qu'elle n'avait pas pensé une seule fois à la drogue de la journée, pas une seule fois. Elle se redressa sur son lit, vit sans surprise Alexy de l'autre côté de sa vitre, et soupira. Il n'allait donc jamais lui foutre la paix.

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