Chapitre 17

Les agents étaient assis sur la pelouse. En ce début de mois d'août, la moitié des agents du campus était absents. Une camionnette roula dans l'allée et alla se garer devant le terrain d'entraînement. La plupart des agents qui bronzaient devant le lac se levèrent et coururent vers la camionnette. Anna et ses amis faisaient partis de ceux là.

6 enfants d'une dizaine d'années, vêtus d'un T-shirt gris, à l'allure fatiguée mais souriants sortirent du minibus.

Anna, Ellina, Max, Maria et Nina se précipitèrent vers Andy, Arthur, Linda et Hugo pour les féliciter. Anna frissonna quand Hugo la serra dans ses bras.

Les quatre T-shirts gris déménagèrent au bâtiment principal. Nina semblait morose, Anna et Ellina un peu triste et Max, bougon. Mais personne n'en s'en rendait compte. Les neuf amis passèrent l'après-midi dans la nouvelle chambre d'Arthur. Chacun s'émerveillait des nouvelles "fonctions" de la chambre : frigidaire, ordinateur personnel, four micro-ondes, lit deux places,... Les chambres, disposaient en plus de nouvelles salle de bain hypermoderne, avec baignoire intelligente,...

Les rescapés du programme d'entraînement racontèrent leurs 100 jours en enfer. Ils finirent par le " test d'aptitude final".

-On est arrivés en deuxième avec Joshua. raconta Hugo. Linda et Lucy ont failli arriver en retard car leur montre avait été mal réglées.

-Mais ce n'est pas de notre faute ! protesta la jeune fille.

-Je n'ai pas dit ça ! Mais bref, quand elles sont arrivées, les instructeurs nous ont dit qu'on devait passer un "test d'aptitude final". En fait, si on voulait avoir l'accréditation, il fallait retrouver les T-shirts enterrés dans la neige.

-On a creusé, et creusé mais on trouvait rien ! continua Arthur, on a essayé de faire flairer les chiens, d'étudier la neige pour trouver des traces mais rien ! On désespérait de devoir tout recommencer au centième jour. Et puis, Andy a dit qu'il en avait marre. Il est entré dans le baraquement où se reposait les instructeurs pour leur dire de nous donner les T-shirts et je l'ai rejoint pour le retenir.

-Et là, on a vu sur la table un sac recouvert de neige. On a appelé les autres et on a trouvé les T-shirts. Depuis, une heure ils étaient presque sous notre nez, à un endroit où les instructeurs nous avaient interdit d'aller ! tempêta Andy.

-Par contre, les T-shirts étaient gelés. Fin, c'est pas qu'ils étaient froid, il y avait vraiment de la glace qui les recouvraient. On a dû la faire fondre sans brûler les T-shirts. On était tellement heureux quand on a enfin pu les mettre ! soupira Linda.

-Et vous ? demanda Hugo. On vous a manqué ?

Max éclata de rire. Tout le monde le regarda, étonné, avant qu'il explique.

-Ah bah oui, tellement qu'on vous as même rendu une petite visite !

Anna rougit pendant que ses amis expliquaient l'exercice nocturne qui avaient constitué à envenimer le quotidien des recrues. Ellina rappela sans être entendu qu'ils ne devaient pas parler de cet exercice.

-C'était vous ! Bande de traitres. Ah, quand vous ferez votre programme, je me priverais pas ! s'écria Linda.

Max était toujours plié en deux à ce souvenir :

-Tu ne pourras pas, ils ne prennent que les T-shirts rouges !

-Je trouverai un moyen encore pire toute seule !

-Ca m'étonnerait ! Et puis tu es mignonne quand tu dors ! Pour appuyer ses propos, Max se leva et pinça la joue de Linda.

-Dégage minus !

-Hey ! J'ai mon T-shirt bleu dans une semaine !

-"Hey ! J'ai mon T-shirt bleu dans une semaine !" l'imita t'elle. Et moi, j'ai le gris, minus.

-Oh, oh ! Vous avez fait quoi d'autre, à part nous pourrir la vie ? demanda Hugo d'un ton détaché.

Anna se mit a raconter le deuxième exercice, très récent qu'elle avait fait avec Max.

***FLASHBACK***

Les deux enfants gravirent les marches du bâtiment. Mr Adams les "accueillit" :

-Il est 19h !

Max grommela puis commença à chercher dans le fouillis de papier. Il trouva une facture pour la pizzeria, un bon d'achat pour un magasin de jouets, un devoir d'histoire qu'il fourra discrètement dans sa poche "au cas où", diverses notes concernant des faits sans intérêts sur le camps et des articles de presse mais pas d'adresse. C'est alors qu'Anna brandit une feuille de papier. Max s'approcha et reconnut la facture de la pizzeria :

-Mais ce n'est qu'une commande de pizza !

-Mais non regarde. répondit la jeune fille en montrant le feuille à différents endroits.

Marc constata que certaines lettres ressortaient de la feuille comme si on avait appuyé de l'autre côté de la feuille pour faire apparaître de légères bosses. En effet, en retournant la facture, on pouvait voir des petits points de crayons à papier à différents endroits.

En relevant, dans l'ordre, les caractères mis en valeur, cela donnait :

3 K L O A I X Z L R B P Q Z L K Q O L I B

-Oh non, un code !

-Eh, oui, intervint James, je ne savais pas que vous étudiez encore cette antiquité là, mais je me suis fait un malin plaisir à l'écrire. Il est tellement chiant !

Les deux enfants étaient amusés de constater que leur instructeur n'était pas un élève parfait, qui ne critiquait rien.

-Il y a un trois devant, cela doit sûrement être le code où il faut décaler les lettres de l'alphabet.

- Ok, donc on prend trois lettres après le K.

-Non, le prof nous as expliqué que le numéro avant c'était la façon dont ça avait été codé donc on doit prendre trois lettres avant le K pour décoder.

-Non, il me semble que c'est l'inverse. Et puis c'est plus simple.

-Ah non, je suis sûr que c'est comme ça ! J'ai vu ça il y a pas longtemps.

-Si tu le dis, après tout tu fais partie des plus "attentifs" en cours !

Les deux amis se mirent à décoder ce qui donna au final :

H I L X F U W I O Y M N W I H N L I F Y

-Mais ça ne veut rien dire ! J'avais raison il faut décoder dans l'autre sens. On a perdu du temps !

-J'étais pourtant sûre, répondit Anna en reprenant la facture.

Max commença à décoder :

-Mais aide-moi ! Tiens regarde j'avais bien raison ça commence à donner quelque chose.

-Non, tu avais tort.

-Mais si, regarde.

-Ca n'empêche que le nombre c'est quand même la façon dont on code. Le truc c'est qu'on a mal relevé les signes.

-Euh, pourquoi ?

-Regarde il y avait le signe moins aussi. Donc on code en moins 3 et on décode en 3.

-Peut-être que tu avais raison mais si on avait fait ma technique, on aurait été plus vite. Merci pour ton aide, je viens de finir le décodage tout seul.

N O R D L A C O U E S T C O N T R O L E

-Ok, donc Nord Lac Ouest Contrôle. résuma Anna.

-Super, d'après la carte affichée au mur on est tout près. Il y a un hangar à l'ouest d'ici juste au-dessus du lac.

-Bien vu, en route.

***

Les deux enfants coururent vers le hangar. Ils y virent un autre groupe et tentèrent de ne pas se faire remarquer. Cachés dans les fourrés, armes en alerte, ils attendirent patiemment qu'un T-shirt gris daigne se montrer.

Les agents opérationnels avaient reçus l'ordre de se comporter comme des criminels avec les bases du combat et non comme des ceintures noire de judo et de karaté. Les T-shirts rouges, ignorant cette recommandation, étaient plutôt stressés à l'idée de mener un combat au corps à corps avec leurs aînés.

Anna et Max observait discrètement la scène. Deux garçons étaient de face et tenaient une mallette qui semblait assez lourde et quatre autres personnes étaient de dos et portait des sacs semblant contenir la drogue.

Max était concentré, il essayait d'écouter les paroles prononcées et compris que chaque phrase était répétée une fois en allemand et une fois en espagnol. Chaque binôme était composée d'au moins une personne comprenant une de deux langues. Les échanges portaient sur de nouvelles personnes qui devaient amener un véhicule. Max se pencha à l'oreille de sa coéquipière.

-Si on veut les avoir, il faut attaquer maintenant. Regarde les arbres là, il faut qu'on passe derrière et qu'on avance ensuite grâce aux buissons. On leur tire dans le dos et on leur saute direct dessus pour avoir l'effet de surprise.

-Mais je ne suis que ceinture verte depuis aujourd'hui.

-Félicitations, mais c'est notre seule chance. Je suis marron et je vais bientôt tenter la noire.

-Bon, si tu veux.

Les deux enfants passèrent d'arbre en arbre le plus discrètement possible, leurs deux camarades, eux, étaient plus près du hangar et progressaient en sens inverse.

Max secoua la tête mais sourit car lui et Anna avaient plus de chance de gagner l'exercice. Arrivé derrière les "trafiquants" ils avancèrent en se cachant derrière le hangar et les buissons.

Ils entendirent des coups de feu, signe que leur adversaire avaient commencé à tirer. Les "trafiquants" répliquèrent aussitôt. Concentrés devant eux, ils laissèrent un plus grand effet de surprise à Anna et Max qui les plaquèrent au sol. Le combat fut acharné mais profitant de la mauvaise position des T-shirts gris, les T-shirts rouges finirent par les maîtriser.

-Comment se fait-il que vous soyez aussi lents ? lâcha Max, fier de lui.

-C'était les ordres. cracha le T-shirt gris.

Une jeune fille se tortillait pour essayer de se libérer. Anna la remit en place.

-Il y en a d'autres qui vont arriver. Il faut leur tendre un piège. Prenons leur T-shirt.

Anna était gênée mais Max enleva le T-shirt gris d'un garçon de petite taille et le lui tendit. Elle l'enfila tandis que Max s'avançai vers la jeune fille :

-Je vais prendre le tien, il a l'air plus à ma taille.

-Je t'interdis, sale mioche ! Même pas dix ans et déjà un sale pervers. Je vous jure !

Max s'approcha encore et l'adolescente lui donna un formidable coup de tête, elle se retourna et lança ses deux jambes en avant. Celles-ci percutèrent Max au ventre et la douleur le plia en deux. Il tenta de la gifler mais elle lui mordit les doigts jusqu'au sang avant de ramper vers la forêt. Anna la rattrapa, la traîna jusqu'au hangar, l'attacha solidement à un poteau et la fouilla afin de lui retirer son couteau. Max s'approcha et commença à la bâillonner. Anna lui donna une tape sur le bras :

-Tu n'avais pas non plus à vouloir lui prendre son T-shirt.

-C'était une blague.

La jeune T-shirt gris sembla dire quelque chose mais le bâillon laissa les mots coincés dans sa gorge. Une fois tout les "ennemis" bâillonnés dans le hangar, Anna et Max se postèrent au milieu de la cour attendant l'arrivée du véhicule. A ce moment là, leurs deux adversaires sortirent des fourrés tachés de peinture. Evidemment, ils n'avaient plus le droit de participer à l'exercice.

-Qu'est-ce que vous foutez ?! Vous avez perdu, partez, vous allez nous faire repérer. pesta Max.

-On vient vous aider, répondit la jeune fille en face.

Max s'apprêta à répliquer mais Anna leur dit de la suivre et leur donna deux T-shirt gris sans hésiter. L'un appartenait à la fille avec qui ils avaient eu un différent mais Anna avait pris soin de couvrir celle-ci de sa veste.

Dès que les deux aides eurent enfilés leurs T-shirts, une camionnette apparut. Deux autres agents en descendirent. Immédiatement, ils furent canardés de peinture et de fléchettes simulant la douleur. Touchés sur tout le corps, ils s'immobilisèrent. Vexés, d'avoir été si rapidement pris, ils tentèrent tout de même d'arrêter les T-shirts rouges mais les quatre enfants grimpèrent rapidement dans le camion.

Max s'installa au volant tandis que les trois autres retiraient leurs T-shirts gris de crainte d'être punis.

-Tu as déjà conduit ? demanda Anna.

-Seulement les voitures de golf mais ça doit pas être bien compliqué. répondit Max.

-Dans les voitures de golf, il n'y a pas de vitesse, le maximum c'est même pas 50km/h et le terrain est plat et sans objet. Ici, on est dans une forêt, pleine d'arbres, de cailloux et de tout ce que tu veux. Il y a des vitesse et cette camionnette est bien plus grosse et atteint facilement 130km/h !

Pour confirmer les propos d'Anna, l'engin fut prit d'une grosse secousse. Après quelques centaine de mètres incontrôlés, le véhicule s'immobilisa au bord d'un fossé à un peu plus de cent mètres du point d'arrivée. Max et Anna durent porter toutes les affaires tandis que leurs camarades se dirigeaient vers "l'infirmerie".

James les accueillit chaleureusement et bientôt tout les agents les rejoignirent et ils purent rentrer au campus.

***FIN DU FLASHBACK***

-Et alors les résultats ? demanda Hugo.

-On les aura demain normalement mais vu qu'on a gagné,...

-Toujours aussi modeste, rit Linda.

-Bon, il faudrait quand même fêter ça, lança Ellina.

-Oui, on pourrait... aller au ciné et puis faire une fête dans ma nouvelle chambre, proposa Hugo.

-Parfait, répondit Arthur. On va inviter ceux qui ont fait le programme avec nous. Et si, vous avez des nouveaux amis...

-Non, pas spécialement. répondit Anna.

-D'accord, bon on va inviter tout le monde et on se retrouve devant le ciné du bâtiment principal à 16 heures ?

-Ok, à tout à l'heure.

***

Assis, dans la salle de cinéma, les agents regardaient un film d'action depuis bientôt une heure. Alors qu'une scène violente éclata, Anna serra l'accoudoir droit de son siège. Son voisin, qui n'était autre qu'Hugo posa sa main sur le bras de la petite fille. Celle-ci sursauta brièvement. Elle pouvait presque entendre son cœur battre dans sa poitrine et elle n'était plus sûre que ce soit à cause de la peur.

Arthur, assis à sa gauche la regarda et posa une main sur son épaule. Il se pencha et chuchota en français :

-C'est le genre d'action héroïque qu'on peut accomplir grâce à CHERUB.

La petite fille lui sourit, cela faisait du bien d'entendre sa langue natale. Depuis le début de l'été, elle n'avait pas parlé un seul mot français. Elle était d'abord partie deux semaines à la résidence d'été et à son retour au campus, son frère était dans l'avion pour la résidence. Pendant ce temps, ces trois amis parlant français passaient 100 jours en enfer. Elle ne pensait pas encore en anglais et devait faire des efforts mais l'anglais devenait un automatisme.

Anna se détendit progressivement. Sur l'écran, un jeune homme était écroulé à terre. Une jeune fille était agenouillée à ses pieds, pleurant toutes les larmes de son corps. Elle se pencha, le garçon toussa. Elle releva la tête et passa une main derrière celle du garçon. Un homme arriva et saisit le corps tandis que l'adolescente criait.

Anna sentit une larme couler sur sa joue tandis que des images défilaient dans sa tête. La réalité se mélangea au film. Les larmes redoublèrent alors que les images à l'écran devenaient joyeuses. Le film se poursuivait et ne faisait ni chaud ni froid aux plus sensibles de la salle mais Anna avait la vue troublée par les larmes. Arthur la regardait étonné depuis plusieurs minutes. Hugo, lui restait les yeux fixés sur l'écran mais caressait la main de son amie avec son pouce pour apaiser ses tremblements.

prof

****NDA****

Salut, j'espère que la version réécrite de ce chapitre vous a plu. Je vous encourage encore à commenter et à voter ;) .



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top