Troisième partie ( chapitre I )
Lentement, je me rapprochais de la vitre avant d'y déposer délicatement mes deux mains. Elle était glaciale. Mes lèvres légèrement entre-ouvertes, laissaient s'échapper une buée qui se déposait sur la vitre. Je la fis coulisser vers la gauche. En une fraction de seconde, je sentis la température hivernale qui venait se blottir contre moi. Je frissonnais. Mes pieds complètement nus se déposèrent délicatement dans la neige. Je demeurais fière, silencieuse devant ce que je faisais – après dix-sept années enfermée, séquestrée dans cette maison - je mettais enfin les pieds à l'extérieur. Je ne prêtais même plus attention aux picotements que le froid imposait à mes pieds. Des centaines de petits flocons tombaient sur moi. Quelle étonnante sensation !
- Une minute trente ! Exprima mon père, certainement frustré que je sois dehors.
Ma mère s'était placée juste derrière moi. Elle épiait le ciel floconneux comme si elle voulait se convaincre qu'aucune menace ne se rapprochait.
C'était le plus beau cadeau que l'on pouvait me faire; je découvris des sensations et des odeurs qui m'étaient totalement inconnues. Je ne pouvais m'empêcher de sauter tel un kangourou dans mon jardin; la neige s'affaissait sous le poids de mon corps et cela me fit sourire bêtement. Je me mis à genoux, mon regard s'était perdu dans le ciel infini, je savourais ce climat sibérien. La couleur de mes pieds s'était transformée, le beige métamorphosé en un rouge sang.
Les paroles de ma mère me ramenèrent à l'affreuse réalité.
- Rentre maintenant, décréta-t-elle d'une voix pressante.
Contrariée, je fis ce qu'elle m'avait ordonné. Sans dire un mot je me dirigeais vers l'escalier, pour rejoindre ma chambre.
- Tu n'aurais pas dû lui permettre de le faire, regarde elle n'est jamais contente...
- Laisse-la Tom ! Réprimanda ma mère en lançant à mon père un regard accusateur, mets-toi à sa place un peu.
En quelque sorte, ils venaient de m'offrir un cadeau qu'ils avaient immédiatement récupéré. Mais c'était trop tard, je venais de prendre goût à cette étrange sensation : celle de sortir. C'était sensationnel ! Je voulais à tout prix recommencer. Je voulais sentir une nouvelle fois, cette température hivernale et les frissons envahirent tout mon corps.
Je pouvais apercevoir une silhouette longiligne se rapprocher dangereusement de moi. Qui était-ce ? Une femme, elle était très mince. Je n'arrivais pas bien à discerner son visage, mais certains détails me laissaient penser qu'elle ne m'était pas familière – je pouvais l'affirmer. Une fois au pied de mon lit, elle tendit la main en ma direction. L'expression de son visage indiquait qu'elle désirait m'aider.
- Tu es en danger June ... m'informa-t-elle lentement d'une voix très distincte, pars maintenant, sinon ils te rattraperont ! Enfuis-toi, vite !
J'étais à la fois terrifiée et intriguée. D'innombrables gouttes de sueur coulaient le long de mon visage, j'avais terriblement chaud – c'était insupportable ! Soudain, elle s'évapora comme par magie. Je déviais ma tête de droite à gauche mais en vain, la femme avait bien disparu.
- June ! June ! S'écria ma mère en me secouant brutalement. Dépêche-toi mets des chaussures ! Continuait-elle en m'extirpant violemment de mon lit.
- J'ai fait un cauchemar maman...
- Peu importe, mets tes chaussures ! Insista-t-elle une deuxième fois.
Je glissais mes deux pieds dans mes baskets. Pendant ce temps, ma mère s'était étonnamment rapprochée de la fenêtre de ma chambre.
- Maman il est bientôt trois heures du matin, où veux-tu qu'on aille ? Questionnais-je excédée par son comportement.
- Ils arrivent ! Murmura-t-elle affolée en s'occultant derrière le rideau.
- Quoi ?
[...]
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