Epilogue

5 ans plus tard.

Je suis sur la terrasse de la maison, en train de travailler. La leçon est pénible, mais je prends quand même du plaisir à étudier. Comme je prends plus de plaisir pour tout dans la vie. 

L'accident d'il y a cinq ans m'a vraiment fait prendre conscience que je n'avais qu'une seule vie, précieuse, fragile, qui peut s'arrêter à tout instant, alors je savoure. J'ai célébré mes vingt trois ans il y a peu, il y a cinq jours, avec mes amis, ma famille, et j'ai adoré, comme les autres. 

Avec ma fille, j'adore passer du temps avec Heather, même si elle est aujourd'hui scolarisée. Ces cinq dernières années, même si elle ne le sait pas, elle a été d'un soutien incroyable pour moi, et aussi pour son père. C'est pour elle qu'on s'est battu en rééducation, pour pouvoir profiter d'elle un maximum. Ça a plutôt bien marché je dois dire.

Après un peu plus d'un an d'une rééducation longue et douloureuse, on a pu reprendre une vie relativement normal, sans béquille pour moi, sans fauteuil pour Brett, et depuis un petit moment sans béquille aussi.

L'accident avait vraiment blessé Brett, au point qu'il ne pouvait pas rester debout longtemps tant ça le fessait souffrir. Même assis, il ne tenait pas. Mais il n'a jamais lâché. Il préférait hurler à la mort et se battre, plutôt que d'abandonner. Le corps médical de l'hôpital était impressionné par sa volonté et son courage, moi j'en étais fière.

Et sa volonté, ça l'a amené à retrouver une mobilité normal, bien qu'un peu fragile parfois. Il peut tenir debout longtemps, mais parfois les douleurs se réveillent, ce qui est normal après un accident aussi grave.

Notre couple, dans tout ça, il a été plus que renforcé. On a eu des moments de disputes assez intense, surtout quand on arrivait pas à avancer, mais cet amour qui nous lie, il a été plus fort. On s'encourageait, on s'aidait, on se donnait même des conseils. On a fait toutes nos séances de rééducation ensembles, c'était impossible de nous séparer jusqu'à ce que je quitte l'hôpital. 

Mais même là, j'allais le voir tout les jours. Il y est resté trois mois de plus que moi, je suis restée que quatre mois entre ces murs, nécessaire pour me reconstruire, surtout que ma colonne avait aussi beaucoup prise. Aujourd'hui, avec Brett, on s'aime plus que tout au monde, et j'en suis très heureuse. Plus de cinq ans ensembles, à s'aimer, c'est pas rien. Et Heather ne manque pas d'amour à la maison.

Dans tout ça, j'ai pas pu passer mes examens de fin d'année, mais ça m'a permis de me recentrer sur ce que j'avais envie de faire de ma vie. J'ai vraiment adoré le médical et je savais que je voulais rester dans ce domaine. J'ai passé beaucoup de temps à me renseigner sur les divers métiers, et j'ai trouvé celui que je voulais faire : infirmière, tout simplement. J'avoue, c'est surtout Theresa, à qui j'ai posé beaucoup de questions, qui m'a convaincu. Elle y a répondu avec plaisir et je savais ce que j'avais envie de faire.

J'aurais pu me tourner vers le droit, ayant vu très souvent un avocat après mon réveille, mais ça ne m'a pas du tout passionné. On a eu le procès contre Max assez rapidement quand le corps médicale nous estimait apte, il a été dur, mais plutôt court et la sanction a été à la hauteur de nos attentes. Pour tout ce qu'elle a fait, viol de l'intimité, diffusion d'image de pornographie juvénile, tentative de meurtre, sabotage, elle a pris cher. Vingt cinq ans incompressible. La savoir en prison, ça rassure et nous permets à tous de vivre. C'était notre seule ennemie. 

Avec Brett, on est allés la voir qu'une seule et unique fois, pour régler totalement nos comptes, puis on la laissé. 

Enfin. Je travaille tranquillement, les cours sont prenant en cette fin d'année. Je suis concentrée sur mon cours, j'ai du me faire à la science. C'est chiant, mais largement faisable. Mon année supplémentaire au lycée m'a permis de partir sur de bonnes bases, mon père et Brett m'ont aussi aidé.

-Maman !

La voix de ma fille se fait entendre, je me tourne sur mon siège, elle débarque comme un boulet de canon sur la terrasse. Je rigole en la voyant ralentir en manquant de déraper, elle a faillit se casser la figure. Mais je me calme rapidement, ça me fait un peu peur quand elle fait ça.

-Heather, doucement ma douce. J'ai pas envie que tu te blesses.

Elle me tire une petite grimace, je croise les bras en haussant les sourcils. Même si j'adore ses grimaces, là, elle n'était pas à tirer.

-Et pas de grimace, surtout quand j'ai raison.

-Oui maman.

Heather me sort sa petite bouille adorable, je ne peux jamais lui en vouloir trop longtemps. Je tends mes bras, elle me regarde et vient vers moi. Je la prends dans mes bras et lui fait un gros câlin, ça fait du bien de la retrouver après une journée à la petite école.

Je la recoiffe un peu en caressant la petite cicatrice de l'accident, l'installe confortablement sur mes genoux et demande comment c'est passé sa journée. Elle me parle de ses copains, dont certains sont des petits qu'elle a connu à la crèche, de sa meilleure copine et quelques petits trucs, elle adore l'école ! En même temps, elle a toujours été très sociable, même à la crèche. 

Brett ne tarde pas à nous rejoindre, je souris en le voyant, il a pensé aux verres d'eau. Il s'assoit en face de moi, sur le bord de la table, et s'occupe d'enregistrer mon travail, c'est ça quasiment tout les soirs quand je ne suis pas au boulot. Je suis les cours à domicile, c'est plus simple pour moi et pour mon boulot. Je travaille déjà à l'hôpital, sous la supervision de Theresa, alors je n'ai juste pas le temps d'aller à la Nouvelle-Orléans tout les jours pour la fac, puis à l'hôpital, puis travailler ici. J'ai donc trouvé un accord, je vais à la fac que pour les examens et quelques cours magistraux, j'étudie ici le reste du temps.

Enfin. Nous profitons d'un petit moment ensembles, avec un beau soleil, jusqu'à ce que Brett se penche vers Heather et commence une petite attaque de chatouillement. Je rigole, ma fille me regarde, pas contente. Elle aime pas les chatouilles, tout le monde le sait. En même temps, on adore l'embêter avec ça parce que ça la fait quand même rire aux éclats. Je regarde mon compagnon, on est d'accord. On commence une attaque de chatouilles sur Heather en même temps, elle éclate de rire en bougeant sur mes cuisses.

Mais on abuse pas, on finit par s'arrêter avant que notre petite se met à tousser. Heather nous regarde tout les deux, pas contente du tout, elle essuie ses larmes de rires et quitte mes cuisses pour retourner dans la maison. On se regarde avec Brett, à chaque fois elle nous fait ça, et à chaque fois ça nous fait rire. Mais il finit par rentrer, pour voir si Heather ne fait pas de bêtises, moi je range mes affaires en repensant à une discussion qu'on a eu il y a peu avec Brett.

Il y a quelques jours, après une journée plutôt détente avec Heather et la famille, on a enfin discuté d'un sujet important : si on voulait d'autres enfants. J'y avais réfléchis de mon côté, et pour moi, il est hors de question d'en avoir un autre alors que je me lance à peine dans la vie active. Brett, malgré le temps qui passe, aurait bien voulu un petit second, mais il a bien compris que j'ai que vingt-trois ans, déjà maman d'une petite fille, alors j'ai envie de vivre avant de m'engager une seconde fois dans la maternité. Je finis mes études d'ici peu, peut-être que l'année prochaine ou dans deux ans je ferais retirer mon implant.

* * *

Je suis au lit avec Brett, on reprends notre souffle. Après avoir couché Heather et un bon dîner, on est tout de suite monter dans la chambre, j'ai su le chercher pendant tout le repas. Ma lingerie a aussi pu jouer dans tout ça. Depuis qu'on a retrouvé une intimité, je la trouve si précieuse que j'aime encore plus profiter et être sexy de temps en temps. Et Brett adore, ça l'a motivé encore plus à se remettre de l'accident.

Je finis par me redresser, je regarde Brett, qui a glissé ses mains sous sa nuque, ça me fait sourire. Je pose un rapide baiser sur sa joue, me lève et file à la salle de bains, j'ai envie d'une bonne douche maintenant. Brett ne me suis étonnement pas, pas grave. Je prends mon temps sous l'eau chaude, ça fait du bien après une longue journée.

Je sors de la cabine après une bonne quinzaine de minutes sous l'eau, je me glisse dans mon peignoir, mets mes cheveux dans une serviette et je retourne dans la chambre. Brett est assit sur le lit, un petit écrin entre les mains. Je le rejoins et m'assois sur le lit, il lève les yeux vers moi, qui brillent d'une lueur différente.

-Hé, qu'est-ce qu'il ce passe ?

-J'ai ressortis quelque chose que j'ai acheté après l'accident, lors de ma première sortie hors de l'hôpital.

Il me tends l'écrin, je le prends et l'ouvre, je suis surprise en voyant une bague magnifique. Or jaune, diamant sur l'anneau et améthyste qui surplombe le tout. Elle est incroyablement belle, surtout avec l'améthyste, qui est une de mes pierres préférée depuis un moment.

-Ta première sortie ? Je croyais qu'elle était avec moi...

-Du tout. C'était deux jours plus tôt et j'ai demandé à ma mère et à l'infirmière de rester discrètes, tu étais avec Heather quasi toute l'après-midi. Je t'avais dit que j'étais épuisé.

-C'était après une séance de rééducation ?

-Ouais. Je savais que je pouvais sortir, alors j'en ai profité.

Je réussis enfin à décrocher mon regard de cette sublime bague, souriante.

-Je vais te dire un truc que je n'ai dit qu'à ma mère. Quand j'étais dans le coma, après l'accident, je rêvais d'une vie douce et simple, ici, dans cette maison, avec Heather et toi. C'était tellement bien que je pensais que c'était la réalité, je ne voulais pas m'en réveiller. Pas d'accident, pas cette folle de Max, que du bonheur entre nous. Mon esprit était dans ce rêve. Puis t'es venu me parler, me supplier de me réveiller, de revenir à toi, à la famille alors j'ai lutté, encore et encore, jusqu'à ouvrir les yeux.

Je le regarde droit dans les yeux, un petit truc ce passe dans mon ventre. C'est plaisant à ressentir.

-Je voulais absolument te voir, il n'y avait que toi et Heather à ce moment-là. Et je t'ai revu, enfin, après une bonne journée éveillé. Et je sais pas ce que j'ai eu, mais j'ai imaginé deux secondes ce que j'aurais ressenti si le médecin m'avait annoncé que tu n'étais plus de ce monde, j'en ai eu le coeur brisé. Mais t'étais là, face à moi, pleurant de joie, heureuse de me revoir. 

-Oh que oui, je l'ai été.

Je me souviens parfaitement de quand je l'ai revu avec les yeux ouverts. C'était la plus belle journée à l'hôpital pour moi. Brett sourit et continu.

-On a commencé à travailler ensembles en rééducation, on s'est disputés à de nombreuses reprises, mais on a toujours su se retrouver. Comme si, je sais pas, nous deux ...

-C'était une évidence ?

-C'est ça. Quand j'ai pu sortir, j'ai demandé à ma mère de m'emmener dans un endroit précis. Je savais exactement ce que je voulais. Alors je suis allé dans une bijouterie et j'ai acheté cette bague. Et je l'ai rangé jusqu'à ce que je me sente prêt et que je te sente prête.

-À oui ? Prête à quoi ?

-June...

Brett devient d'un coup hésitant, si j'avais l'idée en tête, elle devient réelle maintenant. 

-J'ai envie que tu deviennes mon épouse, que tu portes mon nom et celui de notre fille.

-Brett...

-Est-ce que tu veux m'épouser ?

Je plaque ma main contre ma bouche, mes yeux font le voyage entre Brett et la bague plusieurs fois, puis s'arrête sur le bijou. Je retire ma main de ma bouche, prends la bague dans l'écrin et la tends à Brett, qui la saisie sans comprendre.

-Mets-là. C'est oui, je veux t'épouser, devenir ta femme.

Un grand sourire se dessine sur nos visage, Brett prends ma main gauche et glisse la bague à mon doigt. Le petit truc que j'avais dans le ventre explose, je suis tellement heureuse ! Je regarde ma bague puis je me blottis dans les bras de mon chéri, qui rigole. Si on m'avait dit après mon viol il y a sept ans que je serais fiancée à mon agresseur, je n'y aurais pas cru du tout. Notre relation a été si particulière au début, jamais je n'aurais imaginé ça aujourd'hui.

Je finis par me redresser, Brett est heureux, ça ce voit vraiment.

-Tu sais, je viens de penser à un truc.

-À quoi ?

-Qu'il y a bientôt sept ans, tu laissais une gamine traumatisé d'un viol.

-C'est vrai. Mais je m'en voudrais quand même toute ma vie.

-Je crois que cette bague à mon doigt, c'est le signe que je suis passée à autre chose. Le traumatisme est partis il y a bien longtemps. Quand j'ai compris que tu n'étais pas un prédateur surtout. Et je crois qu'au fond, j'ai su te pardonner. Non pas grâce à l'amour, mais grâce à ton humanité. 

Je pose ma main sur sa joue, ça le fait sourire. C'est vraiment son plus beau visage ce sourire.

-Je t'aime. Et bon sang, on va se marier ! J'espère que t'as prévenu mon père.

-Même pas. On est au 21ème siècle chérie, pas au 18ème. J'ai pas besoin de demander à ton père pour te demander en mariage. En plus, j'ai pris la décision pendant que t'étais à la douche.

-Je rigolais. Mais il va quand même avoir une envie assez folle de te tuer.

-Non ! On s'entends bien maintenant.

Je tire une petite grimace, pas convaincue. Si cinq ans sont passés depuis l'accident, bientôt depuis le viol, je connais mon père. Il n'a pas encore totalement pardonné. Mais je ne vais pas le dire, j'ai pas envie de gâcher notre soirée. 

-En tout cas, je suis très heureuse de ta demande, même si on va avoir pas mal de chose à organiser pour le mariage.

-On va déjà profiter de cette soirée. On parlera de ça demain.

Brett commence à tirer sur le nœud de mon peignoir, je retire la couverture qu'il a posé sur lui et grimpe sur ses cuisses. Il comprends tout de suite, je souris en l'embrassant, mon peignoir se retrouve rapidement au sol. Je me redresse quand je me glisse sur lui dans un soupire de plaisir et le regarde.

-Je t'aime Brett.

-Je t'aime.

Fin.

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Et nous voilà arrivé à la fin de ce périple qui a commencé à la Saint-Valentin de cette année ! Une longue histoire auquel j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire, à imaginer la vie de June et Brett. J'ai toujours eu beaucoup d'idées pour cette histoire, ça a été incroyable.

Pour ceux qui vont demandé des bonus, sachez que je ne sais pas si je vais en faire. Pour moi, la famille Wilkins est complète, je n'ai pas prévu de petit frère ou de petite soeur à Heather. Hormis pour le mariage, j'ai aucune autre idée. Si vous en voulez, n'hésitez pas à proposer.

Pour ceux qui le veulent, on se retrouve avec Charlie (La mode à l'amour), sinon, on se dit à bientôt pour une nouvelle aventure (une histoire attends d'être reprise, je vais peut-être m'en occuper).

Je vous embrasse,

A bientôt, Céline <3

Oh, et, petit P.S. : la longueur des derniers chapitres, est-ce qu'elle vous plaît ? Je les rallongent en ce moment, alors j'aimerais savoir si je continue comme ça (en plus, ça fera moins de chapitre, mais risque d'être tout les 2 jours au lieu d'une diffusion quotidienne)

P.S. 2 : On ne lit pas la fin avant le début (même si j'avoue, je le fait tout le temps)

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