Chapitre 20

Wilkins a toujours ses mains sur moi, ça fait peut-être un peu plus d'une minute. Le petit s'est calmé, il ne bouge presque plus. Jamais il ne s'est calmé aussi vite.

-Il s'est calmé, vous ne devez plus rien sentir.

-Oui, je sens qu'il ne tape plus mes mains. C'était agréable de sentir ses petits coups. Tu arrives à reconnaître quand ce sont ses pieds ou ses mains ?

-J'y arrive. Pas tout le temps, mais j'y arrive.

-Quand est-ce qu'il bouge le plus ?

-Ça dépends, mais c'est souvent le soir qu'il bouge beaucoup. Et là parce qu'il devait sentir votre présence.

-Il bouge quand du monde est avec toi ?

-Non, surtout depuis que vous êtes là.

-C'est à croire qu'il sait qui est son père.

-Je n'irais pas jusque là. Mais vos mains sur apaisantes sur lui.

-Je te l'ai, il sait qui est son père.

Je lève les yeux au ciel, ça faire rire Wilkins. Il retire ses mains en se calmant puis il me regarde.

-Merci pour m'avoir laissé le sentir.

-C'est normal.

Quelqu'un toque à la porte et l'ouvre, on se tourne tout les deux vers l'entrée. Ma mère vient d'entrer dans la pièce, elle voit tout de suite Wilkins qui se lève rapidement.

-Qu'est-ce que tu fous là, avec ma fille ? Tu vas encore l'agresser ?!

-Non, je suis juste venu parler à June. On en avait besoin.

-C'est ça. Tu restes ici, j'appelle la police.

-Maman, non ! N'appelle pas la police.

-June, je les appels quand même ! Ce type n'a rien à faire ici, il n'a pas à t'approche, hurle-t-elle en me regardant.

-Et moi j'ai dit non. Tu ne les appels pas ! Maman, il est venu pour qu'on puisse parler du bébé et justement d'un possible procès. Et je n'ai pas envie de vivre un procès.

-Donc tu ne veux pas qu'il paie alors qu'il t'a violé ?

-Parce que vous croyez que je ne paie pas déjà ?

-Toi, tais-toi. Je ne te parle pas ! 

-Et moi je vous parle ! Madame, je sais que j'ai fait du mal à votre qu'à cause de moi elle est enceinte, mais croyez-moi, je m'en veux terriblement.

-Tu l'as violé, t'as commis un crime irréparable.

Ma mère se tourne vers Wilkins et s'approche de lui, plus en colère que jamais.

-Je t'interdis d'approcher ma fille et ce bébé. T'as pas à les approcher, à entrer en contact avec eux.

-Madame...

-Maintenant, parce que June ne veut pas, je ne vais pas appeler la police, mais si vous n'êtes pas dehors dans les trois secondes, je vais les appeler.

-Je ...

-Faites ce qu'elle vous dit. Sortez. 

Wilkins me regarde, il comprends qu'il ne faut pas discuter.

-Bien, j'y vais si je n'ai pas le choix.

Il sort de la pièce, ma mère soupire et se tourne vers moi.

-Qu'est-ce qu'il te voulait ?

-Parler. C'est le père du bébé, il a son mot à dire quand même.

-Il n'a aucun mot à dire. C'est avant tout ton bébé, que tu assumes depuis des mois.

-C'est aussi le sien. Et il l'assume, il veut s'en occuper et je ne vois pas pourquoi je le priverais de son enfant. Encore plus en sachant que je ne le veux pas. Ce bébé sera avec son père, ça me rassure au moins.

-Comment tu peux être rassuré de laisser cet enfant à un pervers, un violeur ?! Bon sang June !

-Maman, mon instinct me dit qu'il est gentil. Il a fait une erreur une fois, une seule fois, et maintenant il assume, il veut se faire pardonner. Il sait que ça n'arrivera jamais, je lui en voudrais toute ma vie, mais je peux passer au dessus, évoluer et savoir quand quelqu'un est sincère. Et je sais qu'il sera un bon père pour ce bébé.

Ma mère grogne, elle n'est pas contente de mes choix, mais ça reste ma vie.

-J'y crois pas ! Et tu vas jamais l'assumer ce bébé ?

-Non. Je vais accoucher sous X, comme c'est prévu depuis que je sais que je suis enceinte.

-Donc on va te payer un accouchement pour que ce soit sous X ? Franchement June, c'est énervant. 

-C'est mon choix. Et s'il te plaît, est-ce qu'on peut arrêter de parler de tout ça ? Je te jure que ça me fait mal.

Et c'est vrai, la douleur revient et j'en ai marre de souffrir. 

-D'accord. Mais il va falloir qu'on parle. Et je repasse te chercher à deux heures. 

-OK.

Ma mère sort de la chambre, je ferme les yeux  et respire profondément. Je came mes nerfs puis je retourne à mon travail. 

Deux jours plus tard.

Je suis à mon bureau, je continue  travailler sur les cours. Je n'ai pas de retard, je travaille comme si j'étais en cours, ça me permet de rester concentrée un maximum. Ma mère est ma "surveillante", elle vient quand je dois arrêter un cours. Malgré ses réticences avec Wilkins et le fait que j'ai demandé au proviseur de ne pas déposer plainte, elle m'aide quand même et c'est vraiment gentil. Et j'ai réussis à faire changer d'avis le proviseur, il ne va pas déposer plainte, mais Wilkins est mis à pied le temps de choisir la meilleure solution pour lui et sa carrière.

Des cris me sortent de ma déconcentration, je pose mon stylo et me tourne sur mon siège. Je tends l'oreille, je reconnais la voix de mon père. Il a du avoir Wilkins et il a pris le premier vol pour la Louisiane. Je prends une profonde inspiration et me lève, tant pis pour les cours. De toute façon, j'ai bientôt finit ma journée, je travaillerais un peu plus en fin d'après-midi.

Je descends au salon, mes parents s'engueulent. Ma mère est la première à me voir, elle se tait et me regarde. Mon père se tourne vers moi, il est vraiment en colère, il me fusille du regard.

-Papa, qu'est-ce que tu fais là ?

-Il faut qu'on parle ! Ton professeur d'histoire m'a appelé pour me dire quoi ? Que si ma fille est enceinte, c'est parce qu'un connard l'a violé !

Mon père vient vers moi, il me fait presque peur avec son regard. 

-Et ta mère, ton proviseur m'ajoute quoi ? Que tu refuses de porter plainte et qu'en plus ce chien s'autorise à encore t'approcher.

-J'ai refusé de déposer plainte pour une bonne raison. Et mon instinct me dit qu'il est gentil et qu'il ne va pas refaire du mal. À qui que ce soit, encore moins à ce bébé.

-J'y crois pas. June, un violeur ne changera jamais. Son instinct reprendra toujours le dessus.

-Papa, je l'ai reconnu depuis des semaines, depuis septembre, et jamais il ne m'a fait peur ou fait peur à mes amies.

-J'en ai rien à faire. On va à la police et tu vas porter plainte contre lui ! Et ce bébé, tu vas l'assumer.

Mon père prends mon bras et commence à me tirer vers la sortie, il me fait mal.

-Arrête papa ! Tu me fais mal et je ne dois pas sortir !

-J'en ai rien à faire ! Tu vas déposer plainte !

-Non ! 

Je tente de me débattre, mais mon père est trop fort. Je regarde ma mère, elle vient enfin.

-Arrête Harry. Ta fille a fait ses choix.

Elle est très calme, mon père se tourne quand même vers elle.

-Lacey, notre fille s'est faites violer, elle est enceinte, alors elle va porter plainte et assumer ce bébé ! 

-Non. Elle n'accouche quand dans deux mois, elle a encore le temps de réfléchir. Lâche-là. Elle doit rester alitée.

Mon père continue à serrer mon bras puis il me lâche.

-June, file dans ta chambre et reprends ton travail. Ne te mets pas en retard.

J'obéi et file dans ma chambre, je n'aurais pas du y sortir. Je ferme la porte et retourne à mon bureau, mais j'entends toujours mes parents se disputer, puis la porte d'entrée finit par être claquée, mon père vient de partir.

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