Chapitre 9 pt. 1

Ce n'était pas vraiment un problème.

Louis pourrait s'en sortir avec Harry. Ce n'était pas si difficile, vraiment. Il devait juste garder les choses simples et lui rappeler constamment que ça ne signifiait rien de plus que ce qu'ils avaient avant qu'ils ne dorment ensemble. Toutes les nuits.

D'accord, certes, la situation entre eux avait un peu changée car Harry dormait tous les soirs dans le lit de Louis depuis samedi. Mais... Il fronça les sourcils à la liste qu'il vérifiait. Mais, ça ne changeait rien, ce n'était pas sérieux entre eux.

Louis n'avait vraiment aucune idée de comment Harry réussissait à le convaincre de le laisser rester tous les soirs. Le dimanche, ils avaient passé toute la journée ensemble, enfermés dans son appartement, la pluie tombant à l'extérieur. Harry avait préparé le petit-déjeuner à quatorze heures trente en ne portant rien d'autre que son caleçon.

"Hm, Paulie avait raison", avait commenté Louis. "C'est très délicieux."

"J'aime quand tu parles comme une petite fille," avait dit Harry en souriant depuis l'autre bout de la table.

Louis avait levé un sourcil. "Des fantasmes dont je ne connais pas encore l'existence, Styles ?"

Et ça s'était terminé avec Harry allongé sur la table de la cuisine et Louis le suçant, le petit déjeuner oublié.

Le lundi soir, Harry était venu avec un film et après s'être embrassés au lieu de regarder le film, ils s'étaient endormis sur le canapé. Quand Louis s'était réveillé à trois heures et demie, il n'avait pas eu le courage de renvoyer Harry chez lui. Il ressemblait à un chaton quand il dormait. Il avait fait une légère moue, mais avait suivi Louis dans la chambre, trébuchant un peu, et s'était blotti sous la couette, un bras enroulé autour de Louis.

C'était désormais jeudi et Louis se demandait si Harry s'endormirait chez lui aujourd'hui.

La seule chose qu'il avait réussi à faire était de ne jamais se réveiller avec lui. Il se réveillait toujours le premier, et il se faufilait toujours hors du lit une seconde plus tard, ne se donnant même pas la chance de s'habituer à la sensation d'être complètement entouré par Harry. Il ne se blottissait jamais contre lui, ne se rapprochait jamais pour apprécier sa chaleur une minute de plus.

Il n'avait vraiment pas besoin de revivre dimanche matin.

Ce que Harry avait dit venait juste de lui traverser l'esprit. Il était endormi et son cerveau avait été embué par le sexe, donc le lapsus n'était pas prendre au sérieux. Louis savait comment interpréter ces mots.

Il leva les yeux quand la porte du bureau s'ouvrit et Zayn entra, les yeux fatigués, mais les cheveux parfaitement coiffés.

"Comment ça se fait que t'es debout si tôt ?" Demanda Louis, surpris.

Zayn haussa les épaules alors qu'il s'asseyait sur sa chaise. "Bonjour à toi aussi, Louis." Il était visiblement grincheux.

Et, ah, ouais. D'accord. Il le regarda, il avait des poches sous les yeux et une expression maussade au visage. C'était jeudi, ce qui voulait dire que c'était l'anniversaire de Liam aujourd'hui.

Evidemment que Zayn se lèverait tôt. Il n'avait probablement pas dormi de toute la nuit, inquiet de la façon dont il devait agir face à Liam aujourd'hui. Il était comme ça. Il s'était probablement rendu fou ne serait-ce que pour savoir s'il devrait lui souhaiter son anniversaire ou non.

"Alors," dit Zayn et un petit sourire apparut sur ses lèvres. "Harry dort chez toi maintenant ?"

Son cœur tomba dans son estomac et fit un looping. "Quoi ?"

Zayn haussa les épaules. "Je l'ai croisé en arrivant. Il sortait de chez toi avec un t-shirt étrangement froissé qui avait l'air d'avoir été porté hier et n'était clairement pas coiffé."

Bien, pensa Louis. Harry avait peut-être dormi chez lui tous les soirs, mais au moins il n'était pas trop à l'aise dans l'espace de Louis. Ça prouvait qu'il savait à quoi s'en tenir. "Le sexe est plutôt pas mal. Donc on profite du temps qu'il nous reste," dit-il, indifférent.

"Oh, allez, Lou." Zayn leva un sourcil. "Tu l'as laissé dormir chez toi. Tu laisses jamais personne dormir chez toi."

"C'est juste pour une semaine. Il part samedi prochain." Et, wow, c'était si proche. Trop proche. Il n'avait pas réalisé qu'il lui restait à peine une semaine avec lui.

"Et comment vous comptez faire ?"

Il fronça les sourcils. "Comment ça ?"

"Quand il sera à Manchester," clarifia Zayn. "Comment vous allez faire pour que ça marche entre vous ?"

Louis rigola sèchement. "Rien du tout, monsieur Relation. Ça sera terminé. C'était sympa le temps que ça a duré."

Zayn passa une main sur son visage, secouant la tête. "Bon sang, Lou. Allez, sois honnête avec moi."

"Quoi ? Je le suis." Il bougea sur sa chaise. "C'était prévu depuis le début. On s'entend très bien et on couche ensemble. Y a rien d'autre à rajouter."

Zayn le regarda avec des yeux vitreux pendant un moment, sa bouche toujours couverte par sa main, comme s'il pensait. "Harry voit ça de la même façon ?"

Probablement pas. Et c'était tellement effrayant, parce que ça n'aurait jamais dû finir ainsi. Harry n'avait jamais été censé regarder Louis comme il l'avait fait la semaine dernière. Il devait trouver un moyen de mettre fin à tout ça. "Evidemment," mentit-il entre ses dents.

"Hm," dit Zayn et détourna son regard. "Si tu le dis."

Louis prit cela comme une clôture du sujet et prit son stylo, écrivant sur sa liste. Quand il releva la tête, Zayn le regardait toujours.

"Quoi ?" Demanda-t-il.

Il y eut un moment de silence, puis Zayn dit lentement, "Il y a un poste de directeur dans un hôtel à Exeter qui se libère."

"Quoi ?" Répéta Louis, ses lèvres étaient engourdies, un peu froides. Parce que... Est-ce que Zayn voulait dire ce que Louis pensait ? Il ne pouvait pas. Il ne pouvait vraiment pas.

"J'y réfléchis depuis un moment," ajouta-t-il doucement. "Avec tout ce qui est arrivé, ça pourrait être mieux que je..." Tenta-t-il en tripotant le tissu de sa chemise entre ses doigts. "Que je parte."

"Tu peux pas partir," dit-il, les yeux écarquillés.

Zayn pressa ses lèvres, évitant le regard de son meilleur ami. "J'ai pas vraiment envie, Lou, tu le sais. J'adore cet endroit et on est la meilleure équipe et j'adore ce travail et cet hôtel."

Louis laissa tomber son stylo. "Mais, Liam."

"Ouais. Ça ne fait qu'empirer, mec," dit Zayn. "Je supporte pas ça."

"Mais, Zayn..."

"Ecoute, Louis, je suis pas content de l'admettre, d'accord ? Je suis tellement amoureux de lui que je peux même pas penser correctement, mais il a fait comprendre qu'il ne veut pas de moi, et maintenant on peut même plus être amis. Je suis foutu, tu vois," ajouta-t-il. "Tout est tellement foutu, et si je restais ici je perdrais la tête."

Il n'a définitivement pas bien dormi cette nuit, pensa Louis en se mordant la lèvre. Zayn était complètement crevé. "Donc t'as déjà cherché un nouvel emploi ?"

"Je peux pas partir comme ça, pas vrai ?"

"Tu peux pas partir du tout, Zayn," répliqua-t-il.

"Lou..." Sa voix se brisa et il leva la tête. Pendant un instant, ils se regardèrent simplement ; pas besoin de mots. Puis Zayn commença, "Je veux juste--"

Il fut coupé quand la porte s'ouvrit et Liam se précipita dans la pièce, les yeux écarquillés et à bout de souffle. Zayn se leva immédiatement et Liam agrippa ses bras, entrant dans son espace personnel.

Pendant un instant, Louis pensa que c'était enfin terminé, que Liam avait entendu la conversation et avait paniqué à l'idée que Zayn parte. Mais il n'alla pas l'embrasser, ne confessa pas son amour éternel.

"S'il te plait, dis-moi que t'étais juste trop en colère contre moi pour appeler," dit-il à la place, la voix rauque.

Zayn avait l'air confus. "Quoi ?"

Le visage de Liam s'effondra et Louis vit ses doigts s'enfoncer dans les bras de Zayn, si profond que ça devait lui faire mal, mais il ne broncha pas. "Zayn, s'il te plait," supplia-t-il. "S'il te plait, si elle est pas avec toi..."

Et cela fit battre le cœur de Louis dans sa gorge, parce que, évidemment, c'était à propos de Paulie.

"Qu'est-ce qu'il se passe ?" Demanda Zayn, levant les mains pour calmer Liam, lui tenant les poignets.

"Elle est partie," souffla-t-il, la panique audible dans sa voix. "Je me suis réveillé et elle était pas là. Pas dans son lit."

Zayn était déjà pâle de sa nuit blanche, mais maintenant, toute la couleur qu'il restait avait disparue de ses joues. Louis sentit ses propres genoux s'affaiblir.

"T'as vérifié la maison ? Le jardin ?" Demanda Zayn, et sa voix semblait étonnamment ferme.

"Putain, Zayn, je suis pas stupide," lança Liam. "Evidemment que j'ai vérifié. Mme Morrison ne l'a pas vue non plus, et aucun autre voisin non plus."

"T'as appelé la police ?" Intervint Louis.

Liam hocha frénétiquement la tête avant de se retourner vers Zayn. "Elle est partie. Et, et s'il lui arrivait quelque chose ? Elle regarde jamais avant de traverser la route et c'est dangereux à la plage et aux falaises... Les falaises." La voix de Liam se brisa, de la peur était inscrite sur son visage.

"Eh, Liam, non," dit Zayn. Il lâcha les poignets de Liam et encadra son visage, lui lança un regard vif. "Non. Elle va bien. D'accord ? Où est-ce que t'as cherché ?"

"A la maison, dans le quartier, et puis je suis venu ici." Liam semblait un peu plus calme maintenant.

"Où est-ce qu'elle pourrait aller, Liam ?"

"Vers toi," répondit Liam, ses yeux traînant sur le visage de Zayn. "Vers toi, Zayn. Elle fait que me réclamer qu'elle veut te voir depuis des semaines."

Louis pouvait voir Zayn se crisper encore plus. "T'as été chez moi ?"

"Non." Il secoua légèrement la tête. "Elle est jamais allée à ton appartement, Zayn. Qu'ici à l'hôtel."

"Mais elle sait où c'est. Je lui ai montré depuis la voiture à plusieurs reprises."

À ce moment-là, Harry franchit la porte ouverte, déjà dans son uniforme de travail noir et blanc. "Aucun membre du personnel ne l'a vue," dit-il, un peu à bout de souffle. "Elle est pas à l'hôtel."

Le visage de Liam retomba et Zayn se rapprocha, une main se posant sur sa nuque, comme pour le calmer. "Je sais pas où elle irait," admit Liam. "Il n'y a pas d'autre endroit où elle pourrait être."

"Je vais aller voir chez moi," proposa Zayn. Il leva les yeux vers Louis et, quelle pensée ridicule, bien sûr que Louis hocha la tête.

"Je viens avec toi," dit-il immédiatement.

"Va vérifier la plage," ordonna Zayn à Liam. "Peut-être qu'elle est là et qu'elle cherche des galets."

"Je vais aller voir l'avenue de Salcombe Hill," annonça Harry, déjà sur le point de repartir.

"Non," dit immédiatement Louis, le retenant.

Il le regarda avec de grands yeux. "Quoi ?"

"Tu commences le boulot dans dix minutes et tu rates pas ça. Mets-toi au travail." Louis prit son portable et le fourra dans sa poche avant. "Allez," se retourna-t-il en regardant Zayn.

Liam prit une profonde inspiration et lâcha Zayn, lui donnant un dernier regard que Zayn rendit avec une pression sur sa nuque, avant de suivre Louis à la porte. Liam passa devant eux, sortant de l'hôtel et se dirigeant vers la plage.

Harry était sur les talons de Louis. "Lou, laisse-moi juste..."

"Harry, c'est vraiment pas le moment." Il traversa la réception jusqu'à l'entrée de l'hôtel. "Allez, fais ton boulot. Je tolérerai aucun travail non fait."

Harry avait l'air d'être sur le point de pleurer. "Je peux pas ne rien faire ! Niall est déjà parti à sa recherche."

"Alors tu ferais mieux de retrouver Niall avant que tu commences, sinon tu peux lui dire qu'il peut réserver un vol pour l'Irlande pour demain matin."

"Lou," l'urgea Zayn, et Louis jeta un dernier coup d'œil à Harry avant de suivre Zayn.



°°°



"Attends," dit Louis en sortant par la porte arrière de l'hôtel.

Zayn se retourna, lui jetant un regard confus.

"On va vérifier mon appart aussi. Elle est déjà venue. Peut-être qu'elle est allée là-bas ?"

Ils savaient tous les deux que c'était très improbable, car l'appartement de Louis était trop proche de l'hôtel, et Paulie ne resterait pas là mais traverserait le parking pour les retrouver à l'hôtel. Pourtant, une vague de déception l'envahit quand il trouva la petite marche devant sa porte vide.

Zayn retourna dans la rue sans un mot et Louis le suivit, suivant son rythme. Ils marchèrent jusqu'à High Street, gardant les yeux ouverts. Il était trop tôt pour que les touristes soient dehors, ce qui leur facilitait la tâche. Seulement quelques habitants faisaient quelques courses, allant à la boulangerie ou entrant dans les boutiques.

"Pourquoi elle s'enfuirait comme ça ?" Marmonna Zayn. "Putain, Lou," ajouta-t-il en passant une main sur son visage. "J'ai aucune idée de ce qu'elle a en tête. Je l'ai même pas vue depuis des semaines."

"C'est ça le problème, mon pote," lui dit Louis, alors qu'ils entraient dans une petite rue entre deux maisons qui menait à une zone plus calme. "Elle est définitivement partie pour te trouver."

"Jamais je..." Zayn ne termina pas sa phrase, mais Louis compris tout de même.

"C'est pas ta faute, Zayn," dit-il en lui touchant le coude.

Zayn ne répondit pas et ils étaient tous les deux trop distraits pour parler sur le chemin de l'appartement de Zayn. Une autre vague de déception mêlée à de la panique s'écrasa dans la poitrine de Louis, car les marches qui menaient à la porte étaient vides.

Si elle n'était pas là, Louis n'avait aucune idée d'où aller la chercher. Il avait été optimiste, totalement sûr qu'ils la trouveraient ici, sur les marches de l'appartement de Zayn, en train de l'attendre.

"Zayn !"

Et c'était elle. La voix de Paulie. Louis n'avait plus qu'à trouver d'où elle provenait. Zayn regarda frénétiquement autour de lui aussi. Ils se retournèrent dans la même seconde, apercevant Paulie au bout de la rue, sur le trottoir opposé, une grande feuille de papier blanche collée à sa poitrine. Il la perdit de vue pendant un instant, le temps que des voitures passent. Elle se mit à courir quand il la repéra à nouveau, et Louis crut sentir son cœur s'arrêter un moment.

"Paulie, stop !" Cria Zayn, se précipitant pour l'atteindre. Mais elle n'écouta pas, continuant à courir avec ses petites jambes dans la rue.

"Arrête-toi," répéta Zayn, et comme elle continuait de courir, il ajouta brusquement : "Pauline Payne, tu t'arrêtes tout de suite !"

Cela la fit se figer et Zayn ralentit légèrement. Louis le suivit, ses yeux fixés sur Paulie jusqu'à ce que Zayn ait traversé la rue et l'ait soulevée sur ses bras.

Quand Louis les atteignit, elle avait déjà enroulé ses bras autour du cou de Zayn.

"Ne fais plus jamais ça," marmonna-t-il dans ses cheveux. "Tu nous as fait peur, Paulie."

"Je me suis perdue," dit-elle, ses yeux trouvant Louis par-dessus l'épaule de Zayn. Louis tendit la main et caressa sa joue en relâchant son souffle. "Je savais pas comment rentrer à la maison."

"C'est bon, bébé," lui assura Zayn. "Je vais t'emmener."

"Mon dessin pour papa est froissé à cause du vent", se plaignit alors Paulie. "Il est plus joli."

"Papa l'aimera quand même," la rassura Louis. Car Liam fondrait sûrement en larmes en voyant sa fille saine et sauve. En parlant de ça, pensa Louis en sortant son portable. Il devrait appeler Liam. Il appuya sur le raccourci du numéro de Liam et il décrocha après la deuxième sonnerie.

"Louis ?"

"On l'a, Li," dit-il. "Elle est avec nous. Tout va bien. On la ramène à l'hôtel."

"J'arrive," répondit Liam avant de raccrocher.

"Je voulais que tu m'aides avec Batman," dit Paulie à Zayn, lorsque Louis se concentra à nouveau sur eux, et Zayn ajusta son poids sur ses bras. "Je le dessine pas super bien."

Le visage de Zayn montra tellement d'expressions en cinq secondes que Louis ne savait vraiment pas laquelle il ressentait réellement. "Tu aurais dû le dire à papa au lieu de partir sans un mot," la gronda-t-il.

"Mais il m'aurait pas laissé te voir. Et tu viens plus me voir." Paulie baissa son regard. "Je savais pas si tu allais me renvoyer ?"

Zayn fronça les sourcils. "Pourquoi je t'aurais renvoyé, ma puce ?"

Paulie haussa les épaules et posa la tête sur l'épaule de Zayn. Louis remarqua seulement maintenant que ses cheveux étaient coiffés en une couette très en désordre sur le dessus de sa tête et que ses vêtements n'étaient pas assortis. Elle portait une veste violette au-dessus d'une chemise bleue et un short vert. "Parce que tu m'aimes plus."

Zayn s'arrêta net et la regarda, tandis que Paulie levait les yeux pour rencontrer son regard. "C'est n'importe quoi, Paulie, et tu le sais," dit-il fermement.

Paulie sourit, hochant la tête alors qu'elle se rapprochait de Zayn. Il se remit à marcher, et à l'angle de l'hôtel, Louis vit Liam arriver de l'autre côté, s'approchant d'eux en courant. Il s'arrêta à un mètre de Zayn et ils semblaient tous deux incertains de ce qu'il fallait faire, comment agir. Paulie était toujours dans les bras de Zayn et Louis pensait que ça serait étrange si Liam l'éloignait de Zayn, mais ça serait aussi étrange qu'il leur fasse un câlin à tous les deux.

"T'es grondée pour les vingt prochaines années", lança Liam. "Et tu ne regarderas plus jamais de film à la télé."

Les yeux de Paulie s'écarquillèrent. "Mais, Papa..."

"Vingt-cinq ans, si tu discutes," gronda-t-il.

Paulie tourna dans les bras de Zayn et tendit les bras vers Liam. Il lâcha une profonde inspiration et la récupéra, la collant contre son torse, son visage enfoui dans ses cheveux. Il la balança légèrement, ferma les yeux et Louis échangea un rapide coup d'œil avec Zayn qui s'était reculé.

"Si tout va bien," dit Liam en se tournant vers Louis, "je vais la ramener à la maison."

Louis hocha la tête, lui offrant un sourire rassurant. "Bien sûr."

"Non, papa," protesta Paulie. "Zayn."

"Je pense pas que tu sois en mesure de faire des demandes, jeune fille." Liam lui lança un regard pour la faire taire et Louis se demanda comment il arrivait à être strict avec elle dans un moment comme celui-ci. Il ne pourrait pas.

"Je suis au bureau de toute façon," proposa Zayn. "Ça me dérange pas si elle reste avec moi jusqu'à après le petit-déjeuner."

"Papa, s'il te plaît ?" Elle souleva la feuille qui était maintenant complètement froissée dans ses mains. "Je dois refaire ton dessin."

Il fronça les sourcils. "Mon dessin ?"

"Pour ton anniversaire," lui rappela-t-elle, son expression était adorablement indignée, parce que ça semblait être impossible pour elle que Liam ait oublié son propre anniversaire. "Mais Zayn doit m'aider un peu."

"Ouais, puisque c'est pour ton anniversaire," insista Zayn en haussant une épaule, comme s'il n'était pas vraiment stressé, comme si la réponse de Liam ne voulait pas tout dire pour lui. Louis ne croyait pas une seconde à son expression indifférente. "Je vais la garder."

Liam évita de regarder Zayn directement lorsqu'il hocha finalement la tête. "D'accord."

Paulie sourit et se pencha pour embrasser la joue de son père avant de se tortiller pour qu'il la repose au sol. Liam lui prit immédiatement la main, la gardant près de lui. Louis lui prit le dessin froissé lorsque Paulie le lui tendit, le pliant afin que Liam ne voit pas ce qu'elle avait dessiné.

Avec de grands yeux, Paulie se retourna un peu, cherchant Zayn, et Louis se mordit la lèvre quand il lui prit la main. Ils se dirigèrent vers l'hôtel et Louis les suivit, admettant qu'ils avaient l'air adorables ensemble, ces trois-là. Paulie était, comme d'habitude, bavarde, et Liam écoutait calmement, tandis que Zayn la regardait avec son regard affectueux, hochant la tête à tout ce qu'elle disait.

À l'hôtel, Louis laissa Zayn et Liam au bureau avec Paulie et alla à la cuisine. Il traversa la salle à manger, salua quelques clients et s'arrêta pour discuter. Subtilement, il chercha Harry dans la salle, mais il s'excusa auprès des clients pour aller dans la cuisine lorsqu'il ne le trouva pas.

En l'apercevant, Niall laissa tomber ses couverts dans son seau et s'approcha de Louis. "Vous l'avez retrouvée ?"

"Ouais. Tout va bien." Louis sourit légèrement tandis que Eleanor les rejoignait, son regard également inquiet. "Elle était pas loin de chez Zayn. Elle s'est perdue et savait pas comment revenir."

"Elle est là maintenant ?" Demanda Niall.

"Ouais. Elle reste avec Zayn au bureau jusqu'à la fin du petit-déjeuner. Tu peux dire aux chefs qu'elle sera là pour le petit-déj du coup ?"

Niall hocha la tête. "Bien sûr. Je suis vraiment soulagé que rien ne lui soit arrivé," ajouta-t-il.

"Je vais prévenir les filles," dit Eleanor. "Tout le monde est très inquiet."

"Merci, El," marmonna Louis et il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, laissant son regard dériver dans la cuisine. Il ne trouvait Harry nulle part.

"Il vient juste de sortir de la salle par la porte sur le côté, mec," le prévint Niall, une fois Eleanor partie. "Il devrait revenir d'une minute à l'autre."

Louis réfléchit. Il voulait le dire à Harry, voir l'inquiétude quitter son visage, voulait faire parcourir ses lèvres sur ce pli entre ses sourcils, l'apaiser avec de doux baisers.

Et si Louis avait de telles pensées, il savait que c'était un signe sérieux lui indiquant qu'il devait partir et laisser les choses telles qu'elles étaient.

"Préviens-le qu'on l'a retrouvée, hein ?" Demanda-t-il à Niall.

Niall lui lança un regard rempli de sous-entendus mais il ne dit rien, continuant à ramasser ses couverts pour les nettoyer. Louis se retourna sans un mot et partit à la réception.

Il faisait la bonne chose. Donner un traitement spécial à Harry le mènerait à avoir la mauvaise impression. Louis devait faire très attention à garder ce qu'il y avait entre eux à un niveau décontracté et sans prise de tête que Harry comprendrait. Il ne pouvait pas se permettre qu'il interprète mal ses actions.

Dans leur bureau, Paulie était assise sur la chaise de Zayn, une feuille posée devant elle. Elle leva les yeux quand Louis entra, lui souriant vivement.

"Zayn m'a aidé à dessiner Batman."

Louis s'approcha pour ébouriffer ses boucles. Il la regarda dessiner pendant un moment, avant de se laisser tomber sur sa propre chaise, les yeux rivés sur ceux de Zayn

"Ça va ?" Demanda-t-il doucement.

Zayn regarda le profil de Paulie pendant qu'elle dessinait avec une profonde concentration. Il bloqua une boucle derrière son oreille et se pencha pour embrasser sa tempe. Paulie le regarda en lui faisant un grand sourire.

"Ouais," répondit finalement Zayn. "Ça va."



°°°



Perrie et Jade préparaient des collations quand Harry entra dans la cuisine après avoir terminé le travail du vendredi soir au bar. Elles portaient toutes les deux de beaux vêtements et étaient coiffées et maquillées.

"Tout le monde est dans la salle du personnel," l'informa Perrie lorsqu'il posa le plateau de verres. "On fête l'anniversaire de Liam."

"C'était une idée spontanée ?" Demanda-t-il en rangeant des verres dans le lave-vaisselle.

"Puisque Paulie peut rester avec Mme Morrison ce soir, on a décidé de lui faire une fête," déclara Jade. "Ça fait un moment qu'on a pas fait de soirée avec tout le staff."

"Il y en a jamais eu depuis que j'ai commencé à travailler ici," confirma Harry.

"T'as fini pour ce soir ?" Perrie récupéra un plateau avec du fromage et des fruits. "Alors descends et rejoins-nous, ok ?"

"Ok. J'arrive dans cinq minutes."

"Génial !" Jade lui serra amicalement la taille en passant devant lui. Harry les regarda partir par la porte qui menait en bas, puis prit une tasse pour la remplir d'eau chaude.

Il venait d'ajouter le sachet de thé quand Louis entra. Il portait le pull gris qu'ils avaient acheté ensemble et ses cheveux avaient toujours la même apparence que le matin, quand Harry l'avait croisé dans le salon de l'entrée.

C'était étrange - quelque chose avait changé entre eux et Harry n'arrivait pas à savoir exactement ce que c'était. Louis s'était éloigné de lui à un certain niveau, tandis que d'un autre côté, il avait l'impression qu'ils étaient devenus plus proches.

Louis n'avait même pas pris la peine de prévenir Harry qu'ils avaient retrouvé Paulie hier matin. Ça l'avait déjà blessé que Louis ne l'ait même pas laissé l'aider à la chercher, mais d'autant plus qu'il ne lui avait même pas dit lui-même qu'ils l'avaient retrouvée.

Il avait pensé qu'il était, après tout, quelque peu spécial, différent du reste du personnel. Bien sûr, il ne s'attendait pas à ce que Louis le traite différemment au travail, mais ça ne concernait pas le travail. Louis savait à quel point il était inquiet, et il s'attendait à un geste rassurant, un quelconque réconfort de sa part.

Rien de tel n'était arrivé.

Il lui restait exactement une semaine, et il n'avait pas encore parlé à Louis de ce qui leur arriverait après samedi prochain. Ils n'avaient pas encore parlé de ça, mais Louis continuait à l'esquiver quand il essayait de dériver leurs conversations vers ce sujet.

"T'as fini ?" Demanda Louis, alors qu'il allait au fond de la cuisine.

Harry le suivit, laissant Louis choisir un des desserts en premier. "Ouais. Il y avait pas trop de monde, j'ai pu fermer le bar à l'heure."

"On dirait qu'ils ont décidé de faire une fête en bas," commenta Louis en prenant une tarte au citron meringuée.

"Perrie et Jade viennent de redescendre, elles ont dit qu'on devrait les rejoindre." Harry prit une tarte à l'amande et aux framboises et s'appuya contre le comptoir. "Zayn est là ?"

"Pourquoi ?" Louis haussa un sourcil. Il avait une expression coquine et Harry aimait voir cette tête sur lui. "Tu veux le draguer ?"

Il rit. "J'aurais aucune chance. Il est tellement fou de Liam," répondit-il en haussant les épaules. "Mais s'il est là, on devrait s'assurer qu'ils finissent tous les deux bourrés. C'est une bonne occasion."

Tout en mangeant, Louis haussa une épaule, son sourire s'élargissant. "T'es un garçon à mon goût, Styles."

"Je m'en étais rendu compte," commenta-t-il.

Quelque chose dans l'expression de Louis changea et Harry posa son assiette avec la tarte qu'il n'avait pas encore touchée et avança vers lui. Il entra dans l'espace de Louis et posa une main sur sa mâchoire, soulevant son menton avec son pouce. Il le regarda un instant, leurs regards se croisant. Comme depuis le début, les cils de Louis attirèrent son attention et il sourit légèrement, son pouce frottant doucement sa barbe.

"Est-ce que tu vas m'embrasser ou tu comptes continuer à me regarder comme ça jusqu'au bout de la nuit ?" Demanda Louis d'un ton moqueur après un moment.

"Ça me dérangerait pas de juste te regarder, non," répondit Harry alors qu'il levait son autre main et la passait dans les cheveux de Louis. Il ne le lâcha pas du regard, son pouce glissant sur sa lèvre inférieure. "Mais t'embrasser me semble pas si mal non plus."

Il se pencha et sa langue rencontra les lèvres de Louis avant sa bouche. Harry se recula après un coup de langue, souriant, alors que Louis le poursuivait avec la bouche ouverte. Harry posa sa main dans sa nuque et l'attira vers lui, son autre main toujours sur sa mâchoire.

Leurs lèvres se rencontrèrent cette fois-ci et Louis passa instantanément sa langue sur celle de Harry, la rencontrant dans un baiser mouillé avec la bouche ouverte. Il garda une main sur la taille de Harry et enfouit l'autre dans ses boucles, tirant doucement. Harry l'embrassa, il avait le goût du citron, de la douceur de la meringue et de Louis, toujours Louis. Ses doigts, si petits et si minces, creusaient dans la chair de Harry, ses lèvres chaudes et douces se refermaient sur lui et ses cils, épais et sombres, chatouillaient ses joues.

Harry appuya son front contre le sien et déglutit difficilement en se léchait les lèvres, cherchant encore le goût de Louis. Ce dernier n'avait pas encore ouvert les yeux et était complètement détendu dans les bras de Harry.

"Il faut que je me change d'abord," dit calmement Harry.

"Je peux choisir ta tenue ?" Louis ouvrit les yeux et planta son regard dans celui de Harry. Il tourna paresseusement une boucle autour de son doigt, tirant doucement.

Harry rit et se pencha pour lui voler un autre baiser. "Si tu veux," acquiesça-t-il.

"Vous êtes vraiment dégoûtants."

Harry garda sa prise sur la nuque de Louis et sa main sur sa mâchoire en tournant la tête pour voir Niall se tenir de l'autre côté de la cuisine. Louis essaya de reculer, mais Harry l'en empêcha.

"Est-ce vous avez le droit de vous rouler des pelles dans la cuisine ?" Niall fronça légèrement les sourcils en ouvrant le frigo.

"On fait que s'embrasser, Niall," dit Harry et roula des yeux. "C'est pas comme si on répandait des fluides corporels sur les plans de travail."

"Urgh," commenta Niall, faisant des bruits de dégoût. "J'avais vraiment pas besoin de ces images, Harry, vraiment."

"Tu te rediras ça ce soir quand tu te masturberas en y pensant," lança Louis. Il leva une main pour retirer les doigts de Harry de sa mâchoire et recula d'un pas. Harry voulait tendre la main et le tirer en arrière, manquant déjà sa chaleur contre lui.

Niall s'approcha d'eux et tapa légèrement la tête de Louis. "T'es dégoûtant."

"Dixit celui qui met du fromage sur sa tarte Bakewell," répliqua sèchement Louis.

Niall haussa les épaules. "C'est super bon." Il retourna au micro-ondes et le programma pour une minute avant de se retourner vers eux. "Vous allez descendre ou vous préférez vous rouler des pelles ici toute la soirée ?"

"Le plan était de regarder Louis toute la soirée," expliqua Harry, "mais vous rejoindre en bas me parait mieux."

Niall fronça légèrement les sourcils, mais ne fit aucun commentaire à ce sujet. Il savait sûrement que c'était mieux de ne pas poser de questions. "J'ai fait un saladier de ponch. Zayn a déjà bu quelques verres et s'il continue comme ça vous allez rater le grand spectacle."

"Le grand spectacle ?" Louis pencha la tête, reprenant son assiette.

"Il rumine dans un coin en buvant en silence. Je parie qu'il va faire un pas vers Liam ce soir." Le micro-ondes sonna et Niall l'ouvrit pour sortir sa tarte.

Harry fronça le nez à l'odeur dégoûtante. "Ouais, faudrait pas rater ça." Il échangea un regard avec Louis qui lui fit un clin d'œil et il posa une main dans son dos pour le guider en bas, Niall marchant devant eux.

Une fois dans la salle, Louis posa son assiette et s'assit à côté de Zayn. Harry les regarda pendant une minute avant de rejoindre le groupe assit à la table. On lui tendit un shot et il le but immédiatement. Liam était sur le canapé et discutait avec Jade et Eleanor, dos à Zayn. C'était dommage, vraiment.

Il y avait de la musique mais pas trop forte, et Harry remarqua que presque tout le monde était venu. La pièce était bondée, les grandes fenêtres au fond étaient ouvertes, un groupe fumait à l'extérieur.

Il but un shot après l'autre et quand il se leva une demi-heure plus tard, Harry se sentit agréablement éméché. Josh et Niall se moquèrent de lui pour avoir perdu l'équilibre et il leur fit un doigt d'honneur.

Louis était toujours assis à côté de Zayn, un verre à la main et la tête penchée vers celle de Zayn, leurs visages proches. S'il ne les connaissait pas, Harry soupçonnerait encore qu'il se passe quelque chose entre eux. Malheureusement, ce n'était pas les actions de Louis qui le convainquait du contraire, mais le fait que Zayn n'avait d'yeux pour personne d'autre que Liam. Il n'arrêtait pas de regarder dans sa direction toutes les dix secondes.

Harry s'approcha d'eux et se pencha sur le dossier de la chaise de Louis, rapprochant ses lèvres de son oreille.

"Je vais me changer," lui dit-il. "Tu veux toujours venir ?"

Louis leva la main pour toucher les cheveux de Harry, sans se détourner de Zayn. Il garda Harry en place comme ça, pendant qu'il écoutait ce que Zayn lui disait. Quand il tourna enfin la tête, il sourit et lui fit un rapide baiser.

"Je voudrais pas rater ça, bébé," répondit-il.

"Harry," demanda Zayn, se penchant en avant pour le regarder. "Viens voir une seconde."

Il haussa un sourcil, échangeant un regard avec Louis, avant de contourner la chaise pour se mettre devant Zayn. Louis se leva et se plaça derrière lui.

"T'es vraiment quelqu'un de bien, tu sais," lui dit Zayn, et il se leva également de sa chaise. Harry se saisit de son bras car il avait visiblement du mal à tenir droit. Apparemment, Zayn prit cela comme une invitation et attira Harry dans ses bras. "Le laisse pas faire quelque chose de stupide, ok ?" Marmonna-t-il dans ses cheveux.

Harry n'était pas trop sûr de quoi il parlait ; s'il parlait de Louis ou de Liam ou de quelqu'un d'autre, mais il hocha tout de même la tête. Se détachant de Zayn, Harry recula et se retourna quand Louis mit ses mains sur sa taille et le poussa doucement vers la direction de la porte.

"Prends un autre verre, Zayn," dit gaiement Louis. "On revient dans une minute."

Harry sourit et agrippa les poignets de Louis, tirant ses bras autour de sa taille, pendant qu'ils sortaient de la pièce. Louis bougea un peu et passa la tête sous son bras gauche, pour se mettre contre lui, ses bras toujours autour de sa taille.

"Il n'y a plus de doute, tout le monde sait qu'on baise," commenta Louis une fois qu'ils entrèrent dans le couloir, la musique étouffée par les cloisons.

Un bourdonnement agréable traversa le corps de Harry, sa main appuyée sur l'épaule de Louis, le gardant proche de lui pendant qu'ils marchaient. Même le fait que Louis ait décidé de dégrader ce qu'ils avaient à un simple "on baise" ne pouvait le faire disparaître. "Encore heureux," commenta-t-il. "Je voudrais pas que quelqu'un pense qu'il a une chance avec toi."

Louis rit. "Quelqu'un du personnel ? Ça n'arrivera pas, Styles."

"Quoi ? C'est pas si improbable." Harry fronça les sourcils en sortant sa clé pour ouvrir sa porte. "T'as une relation avec quelqu'un du staff là, après tout."

Les gloussements de Louis s'arrêtèrent brusquement, et il se détacha lentement de Harry, le regarda ouvrir la porte de loin, les mains fourrées dans ses poches.

Harry fronça légèrement les sourcils, le regardant par-dessus son épaule. Qu'avait-il dit qui avait fait reculer Louis sur tous ces niveaux ? Il saisit son poignet et le tira dans la pièce. "Ou j'ai tort ?"

Louis secoua la tête. "Non," répondit-il finalement, sans regarder Harry. "Je voudrais pas commencer quoi que ce soit avec un des autres garçons," ajouta-t-il alors, souriant soudainement. "Imagine-moi avec Niall. Ou, pire, Paul."

Harry éclata de rire, fermant la porte avec son pied. "Et avec les filles ? Je te promets que El te lance des regards sensuels par moments."

Louis eut l'air horrifié. "C'est nul comme blague, mec."

"C'est pas une blague." Il haussa les épaules. "Elle a peut-être pas encore compris ?"

Louis leva un sourcil. "Que je te baise ? Je suis plutôt certain que tout le monde a compris, Harold."

Pendant un instant, Harry hésita. Puis il se rapprocha, posant ses mains sur les hanches de Louis. "En fait, tu le fais pas," remarqua-t-il doucement, ses lèvres effleurant la joue de Louis. "Me baiser."

Louis déglutit profondément, Harry pouvait l'entendre, et bon sang, c'était assez pour l'exciter. Comment toutes ces petites choses chez lui étaient-elles toujours suffisantes pour l'exciter ?

"J'aimerais bien que tu le fasses," murmura-t-il. "J'aimerais vraiment que tu le fasses, Lou."

"T'as le pire timing," dit Louis, luttant de toute évidence pour garder sa voix stable. "Je peux pas faire ça maintenant." Il passa ses mains sur le ventre de Harry, jusqu'à son torse, suivant le mouvement du regard. "Ils nous entendraient. Les murs sont très fins."

Harry commença à déboutonner sa chemise blanche. "Est-ce que ça a vraiment de l'importance ?"

Louis leva son regard. "Arrête ça. Tout de suite. On est censé y retourner dans une minute. Ils le sauraient tous."

"On vient pas juste de dire qu'ils le savaient déjà tous de toute façon ?"

"Mais ils savent pas quand," protesta Louis. "Et je préfère garder ça comme ça." Il tendit la main, tirant la tête de Harry par les cheveux. "Et maintenant tais-toi."

Harry rit contre la bouche de Louis, attrapant sa taille pour l'attirer vers lui et le faire se mettre sur la pointe des pieds. Le baiser était plus affamé, beaucoup plus affamé que celui qu'ils avaient échangé dans la cuisine ; Harry pouvait presque sentir à quel point Louis était excité.

"Ce soir," murmura Louis entre deux baisers. "Je m'occuperai de toi ce soir."

Harry sourit, soulevant son menton pour presser un doux baiser sur son front. "Promis ?"

Louis passa ses mains le long de ses épaules et de ses bras, serrant rapidement ses poignets, avant de lever les mains vers ses abdos et de le repousser légèrement. "Allez va te changer."

Pendant un moment, Harry voulut débattre, forcer Louis à lui faire cette promesse. Mais il savait qu'il valait mieux forcer Louis à rien. Le forcer ne serait pas utile. Au lieu de cela, il se retourna et défit les derniers boutons de sa chemise et enleva son pantalon noir.

"C'est des bougies parfumées ?"

Harry se retourna, seulement vêtu de son boxer, pour voir Louis au rebord de la fenêtre, la bougie qu'il avait achetée au Factory Shop l'autre jour dans la main.

Louis le regarda, levant un sourcil. "T'es plein de surprises."

"Il faut bien garder un peu d'excitation, pas vrai ?" Harry haussa les épaules, enfilant un t-shirt.

"Je pense pas que ça soit les bougies parfumées qui m'excitent, Curly." Louis la reposa, inspectant les autres objets de la chambre.

"Les surprises c'est..." dit Harry avant de prendre le visage de Louis entre ses mains pour lui voler un rapide baiser, avant de se retourner et de prendre un jean foncé sur sa chaise. "Hey, Lou. Éteins la lumière."

"Tu viens de t'habiller, amour," répliqua Louis. "Et je t'ai dit qu'on le fera pas maintenant."

"J'essaie pas de coucher avec toi." Harry leva les yeux au ciel et boutonna son jean. "Éteins juste."

Louis tendit la main pour éteindre la lumière et Harry tâta dans l'obscurité pendant un moment, jusqu'à ce qu'il trouve sa table de nuit. Puis la pièce fut éclairée par de petites lumières projetées au plafond.

"Joli, hein ?" Demanda-t-il en allant vers Louis.

Louis avait la tête inclinée en arrière pour regarder le plafond. "T'es vraiment un nerd."

"On avait dit que c'était romantique, pas vrai ?" Harry passa un bras autour des épaules de Louis. "C'est astronomiquement correct. Tu vois, il y a le Verseau, c'est mon signe astrologique." Il désigna un côté du plafond avant de se concentrer sur une autre partie. "Et là c'est le Capricorne. C'est le tien."

"Comment tu connais mon anniversaire ?" Louis fronça les sourcils, mais suivit du regard le doigt de Harry.

"C'était pas difficile à deviner," expliqua-t-il en souriant. "Tu remplis toutes les caractéristiques. Ambitieux, mature, charmant," ajouta-t-il en pensant têtu, détaché et pessimiste, parce qu'il avait trouvé tous ces traits chez Louis. Mais il ne dit pas ça à voix haute.

"Tu t'intéresses à l'astrologie aussi ?" Louis haussa un sourcil. À la surprise de Harry, il ne commenta aucun des traits qu'il avait énumérés. "Je suis pas aussi surpris que je devrais l'être."

"En fait, je m'en doutais, mais pour être honnête, Paulie est vraiment bavarde sur certains sujets," avoua Harry.

Louis hocha la tête. "Tu les regardes vraiment tous les soirs avant de dormir ?"

Harry tourna la tête pour regarder le profil de Louis. Il vit ces petites lumières danser sur ses traits, éclairant toutes les bonnes parties. Ses pommettes saillantes et ses lèvres parfaites, ses cils addictifs.

"Plus maintenant," répondit-il.

Il put voir le moment exact où Louis comprit ce qu'il voulait dire. Il se raidit un peu à côté de lui, mais Harry ne se laissa pas abattre. Louis avait juste besoin de s'habituer à l'idée d'eux en couple. Ils n'en avaient pas encore parlé, mais Harry voulait dire que Louis était son petit ami, faire que Louis soit officiellement à lui, pour que tout le monde le sache.

Il était sûr qu'au fond de lui, Louis le savait et qu'il voulait qu'ils soient ensemble aussi. Si ce n'était pas le cas, il aurait repoussé Harry, aurait mis fin ce qu'il se passait entre eux, ne laisserait pas Harry si près de lui.

S'il ne voulait pas de lui de la même manière, il ne laisserait certainement pas Harry si près de lui.

"En vrai c'est très joli," dit alors Louis, les yeux toujours fixés sur les lumières du plafond.

"Ouais," acquiesça Harry, ses propres yeux toujours fixés sur son profil.

Pendant un moment, ils restèrent comme ça et Harry put sentir Louis se pencher vers lui. C'était agréable, très agréable, de sentir Louis de si près, de le sentir se tourner vers lui et de partager sa chaleur corporelle. Harry voulait que ça dure éternellement, il ne voulait plus jamais bouger et continuer à regarder le plafond et les étoiles qui n'étaient même pas réelles.

Puis soudain, Louis se détacha de Harry, sa chaleur disparaissant, et il ralluma la pièce. "On devrait y retourner," dit-il, près de la porte.

Harry éteignit la lampe sur sa table de nuit et le suivit lorsqu'il quitta la pièce.

Il se rendit compte que c'était sûrement le problème. Ils n'étaient pas réels, tout comme ces étoiles ; et Louis ne pouvait pas les éteindre, mais il pouvait les noyer en allumant une lumière plus vive. C'était trop facile pour lui de prendre du recul et de prétendre qu'ils n'étaient pas là.

Il faudrait juste un peu plus de conviction pour que Louis cède. Ce ne serait pas facile, puisqu'il les noyait constamment pour prétendre qu'il ne voyait pas ce qu'il se passait. Mais Harry était optimiste sur le fait qu'il amènerait Louis là où il le voulait avant qu'il ne parte la semaine prochaine.

Louis pouvait faire semblant, mais il ne pouvait pas ignorer - c'était sur quoi Harry comptait.



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Twitter: LesTradLarry

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