Lui dire. Ne pas lui dire. Lui dire. Ne pas lui dire.

Aurore se mordit la lèvre avant de reposer son téléphone sur son bureau en face duquel elle était assise. Elle était supposée terminer définitivement ses cartons pour le déménagement qui avait lieu dans deux jours, mais au lieu de ça, elle avait trouvé une distraction. Distraction à laquelle elle pensait plus qu'elle n'aurait dû le faire et à l'heure actuelle, qu'elle hésitait à contacter.

Neymar lui manquait. C'était indéniable, et même si elle le cachait de toutes ses forces, n'importe quelle personne qui la connaissait bien le savait. Et d'un autre côté, elle qui n'avait jamais été rancunière, n'avait toujours pas digéré la façon dont il avait mis un terme à leur relation—même si elle savait très bien qu'il avait été influencé par quelqu'un, sans savoir cependant qui c'était, suspectant son père à 80%.

Et depuis plus de dix minutes, elle hésitait à lui envoyer un message. Rien d'extravagant, juste pour le tenir au courant, genre « Hey, je sais qu'on est plus ensemble, mais j'ai toujours nos enfants dans le ventre. Ils sont deux, une fille et un garçon, et ils vont très bien. RAS. »

Mais est-ce qu'il méritait de le savoir ? Est-ce qu'il méritait de recevoir ce message pour savoir comment allaient ses enfants alors que quand elle lui avait annoncé qu'elle était enceinte, tout ce qu'il avait fait, c'était fuir ? Est-ce que ça l'intéressait vraiment, de savoir qu'ils allaient bien ? Peut-être qu'il s'en fichait. Probablement, puisque jusqu'à maintenant, elle n'avait jamais eu un seul message de sa part pour savoir si justement, la grossesse se passait bien.

Mais elle était amoureuse de lui. Et ces enfants n'avaient rien demandé. Il fallait que leur père sache qu'ils allaient bien.

Elle récupéra son téléphone et fit planer son doigt sur l'icône « message » à côté de son prénom. Ok, de son surnom. Suivit d'un cœur. Elle n'avait pas eu le courage de le modifier. Et puis, pour écrire quoi, de toute façon ? C'était Ney. C'était son Ney même après tout le mal qu'il lui avait fait.

Elle cliqua sur l'icône et commença à taper le message qu'elle avait en tête avant de s'arrêter et d'éteindre son téléphone avant de le jeter sur son lit. Elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas lui envoyer un message comme si de rien n'était. Pas alors qu'elle était toujours amoureuse de lui comme au premier jour. Elle ne pouvait pas faire ami-ami avec lui, elle ne pouvait pas risquer qu'il lui envoie des messages toutes les semaines pour savoir si ça allait. Parce que ses sentiments pour lui étaient là et qu'ils ne survivraient pas. Qu'elle ne survivrait pas. Alors elle se leva et quitta sa chambre pour aller prendre l'air. C'était juste elle et les deux petits. Comme Neymar l'avait voulu, après tout.