- On fait ce qu'on a dit alors ?

Tout le monde acquiesce sauf Raph' et moi, je demande à Juliette de quoi mon frère parle.

- Ils veulent aller au lac mais c'est hors de question ! On est en octobre, presque novembre, l'eau va être gelée !

- Ok, moi je suis partante.

Les gars crient de joie en coeur alors que Juliette me lance un regard noir, je rigole. Je lui fais signe de me suivre et nous montons dans ma chambre pour que nous puissions nous changer. Je cherche un maillot qui pourrait lui plaire et j'opte pour un noir, Brunette n'est pas très fantaisiste, je chope un turquoise pour ma personne et file me changer après avoir balancer le bout de tissu dans la tête de mon amie.
Le turquoise se marie parfaitement avec mon teint légèrement matte et Juliette est toute timide de se montrer en maillot devant moi, elle est pudique la petite, pourtant mon deux pièces lui va à ravir. J'enfile une robe légère, ce sera plus simple à enlever, et cours dans les escaliers pour rejoindre les garçons déjà prêts à partir.

***

L'endroit est splendide, seules les bruits de nos pas sur l'herbe humide trahissent le silence qui y règne. Ce que les garçons appellent le lac est une grande étendue d'eau cachée au milieu d'un bois, c'est parfait. Ju' se plaint encore et pour une fois je me dis que ce n'est pas moi la plus chiante, elle marmonne qu'il caille et qu'on va tous attraper la crève ce qui fait bien rire le groupe. On pose nos affaires dans un coin près d'un arbre et les garçons se déshabillent rapidement, je vois qu'on a pas tous prit la peine de mettre des maillots de bain, c'est en boxeur qu'ils sautent pratiquement tous dans l'eau. J'enlève ma robe en frissonnant, c'est vrai qu'il ne fait pas très chaud, Juliette m'imite et nous nous approchons de l'eau. Elle est gelée ! La mine horrifié de Ju' me fait rire à gorge déployée. Elle trempe sa pointe de pied dans l'eau et la retire aussitôt, mortifiée.

- Bon je pense que je vais rentrer moi.

- Pardon ?

- L'eau est...

Je ne la laisse pas terminer sa phrase et la pousse dans l'eau avant de me plier de rire. Elle remonte à la surface rapidement.

- Oh la connasse, je vais te tuer.

Je lui envoie un bisou de la main et me sens soulever du sol, deux gros bras me tiennent fermement et pas besoin de demander à Nathan se qu'il compte faire pour le comprendre. Il recule pour pendre de l'élan.

- Non, non, non. Pitié, je me suis pas mouillée la nuque, je vais mourir.

Je le regarde avec des yeux de biches, il rigole et commence à courir. J'ai à peine le temps de me boucher le nez que je suis complètement trempée. Je me précipite sur lui pour le noyer, je saute sur sa tête et me sens tirer en arrière, c'est Raphaël qui m'attrape pour me balancer plus loin comme une merde. Ensuite c'est Wyatt qui me choppe et commence à me pincer les cuisses - mon point faible - et je me mets à crier. Ils ont tous décidé de se retourner contre moi alors je me précipite pour sortir de l'eau. Je rejoins Ju' qui est allongé sur sa serviette.

- Une vraie amie serait venue m'aider !

Je souris en coin.

- Une vraie amie ne m'aurait pas jetée dans l'eau !

Je rigole et m'installe moi aussi sur ma serviette. Le temps ce réchauffe peu à peu et heureusement car j'ai super froid. Je ferme les yeux et me laisse emporter par Morphée.

***

Un gros tas mouillée qui se couche sur moi me réveille, je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir quel est le chieur qui s'est mît sur moi.

- Wyatt dégage ! Vite !

Il rit et me serre dans ses bras. Putain, je vais le buter. Vous voyez la sensation quand votre peau brûle sous les rayons du soleil, c'est tellement bon et bien il vient de tout casser. Je souffle, un frère c'est vraiment chiant !

- Ça fait deux heures que tu dors, tu comptes te bouger ?

- Non.

Il me regarde d'une manière machiavélique.

- Les gars, Daisy veut piquer une tête, on lui donne un coup de main ?

Et bien sûr, ses traîtres d'amis se lèvent avec joie, ils me prennent comme un sac et me balance dans l'eau. Super !
Mon poignet claque contre un espèce de rocher et j'ai super mal. Je remonte difficilement à la surface et fais signe à Wyatt de venir. Ils continuent de se foutre de ma gueule mais je ne trouve pas ça drôle du tout.

- Putain Wyatt ! Viens m'aider.

Son regard devient plein de panique et il plonge me rejoindre, suivit par les autres. J'ai envie de les insulter mais ce n'est pas le moment. Jason m'attrape le main et je crie de douleur.
Je vais le tuer, l'égorger.
Je dégage ma main de son emprise et lui balance un coup de pied dans les couilles.
Bon j'y suis peut être allée fort.
Les gars sont morts de rire et même Ju' essaie de cacher son sourire.

- Je crois que je me suis cassée le poignet.

- Et moi je crois que tu m'as castré, non en fait je suis sûr.

Ça me fait sourire et Wyatt me porte jusqu'à la voiture, il m'aide à enfiler ma robe et ça me rappelle lorsque nous étions tout petits. Je m'assois aux côtés de Juliette et Raph' commence à rouler, je prie pour que le trajet sois rapide et pour ne pas avoir à mettre de plâtre.
Nous sommes à une quinzaine de minutes de l'hôpital mais notre conducteur roule très vite donc d'après Wyatt on y sera dans cinq minutes. Brunette se fout de ma gueule au moins vingt fois avant que l'on arrive enfin. Mon jumeau accourt pour m'ouvrir la portière.

- Je suis pas handicapée p'tit frère.

Il lève les yeux au ciel et nous entrons dans l'hôpital. J'ai toujours détesté cet endroit, il y règne une ambiance de mort et une odeur de renfermé horrible. On trouve rapidement la salle d'attente des urgences, il n'y a pas beaucoup de personnes ce qui me soulage, plus vite on sera parti et mieux ce sera.

La salle se remplit mais les consultations sont rapides donc mon tour vient après trente minutes d'attentes. On se lève tous vers la porte que nous ouvre une infirmière. La tête du médecin est tellement drôle lorsqu'il voit rentrer dans sa salle un groupe de huit "adultes" -passant plus pour de gamins-. Il se lève et sert la main de Wyatt et de tous les gars.

- Bonjour, j'espère que ce n'est pas pour vous tous parce que je suis crevé.

- C'est seulement pour ma soeur, Daisy.

Il me pousse vers le médecin qui doit d'ailleurs avoir la vingtaine et je lui explique ce qu'il s'est passé en lui montrant mon poignet. L'infirmière se fout littéralement de ma gueule, en riant comme une pétasse quand je raconte mon problème et en plus de ça, elle n'arrête pas de lancer des regards aux garçons qui trahissent ses pensées.
Elle est en chaleur.
D'après Eric, le médecin, je n'en aurais pas pour plus d'une semaine et demi mais avec une attelle ce qui veut dire plus de soirées pour l'instant.

Après tout ça nous décidons de rentrer à la maison, Raph' dépose Ju' puis finit par nous ramener, Wyatt et moi. Mon frère lui propose de rester un peu et il accepte, cette journée m'a épuisé donc je fonce sous la douche et plonge ensuite dans mon lit. Un grand t-shirt mickey me serre de pyjama et j'avoue que l'attelle me gêne énormément, je tourne et retourne dans mon lit sans trouver de bonne position. Je finis par me lever et descendre prendre un doliprane pour soulager la douleur, les garçons sont dans le salon devant un film d'action, leurs bières à la main, et maman n'est toujours pas rentrée. Je passe l'encadrement de l'entrée du salon et attrape un verre, un doliprane et la bouteille d'eau. Ne sachant pas avaler les médicaments, c'est un effervescent que je mets dans mon verre. Je le bois et m'assois sur le canapé à côté de Wyatt, j'ai un mal de tête important alors je la pose sur l'épaule de mon frère et ferme les yeux.

- Ça va ?

La voix de mon jumeau résonne dans mon crâne, c'est horrible.

- Mmmh...Où est maman ?

- Elle doit être au taf.

- Elle finit à 17 heures normalement et il est déjà 22 heures.

Il hausse les épaules mais je décide quand même de l'appeler. Je prend mon portable et file dans la cuisine. C'est à la troisième sonnerie qu'elle décroche.

- Allo Chérie ?

- Allo maman, c'est Daisy.

- Je sais encore lire ma fille.

- T'es où ?

- Je suis sortie avec des amis du boulot, il y a des pizzas au congélateur si c'est pour ça.

- Non, je m'inquiétais simplement, préviens la prochaine fois !

- Tu trouves pas qu'on inverse les rôles là ?

- T'as raison, bonne soirée maman.

- Bisous ma chérie.

Et je raccroche, je ne la reconnais plus.
Des amis du boulot ? Je n'en crois pas un mot. Je rejoins les gars et leur propose de mettre des pizzas au four, ils acceptent bien sûr. Nous regardons la fin de leur film dont je ne comprend rien, encore un film de mec, c'est à dire des meufs en sous vêtements, mini jupe, des gros bras et des voitures. Bon j'avoue que c'est le genre de film que j'aime aussi, Fast and Furious reste mon préféré. Le four sonne et nous sautons sur les pizzas telles des gros sauvages. Wyatt me regarde en secouant la tête de droite à gauche.

- Comment tu peux manger autant et aussi mal et ne pas grossir ?

- Je grossis, regarde je ressemble à un sac.

Mon frère et Raphaël lèvent les yeux au ciel en même temps. Oui je grossis mais la pizza passe au dessus. Je reprend une part, la regarde puis la repose dans la boîte, je devrais peut être commencer à faire attention à ce que je mange. Je me lève et fouille dans le placard à gâteaux pour y choper des oréos. Je retourne ensuite m'assoir près des gars qui me regardent désespérés.
La bouffe c'est ma vie.
Je décide ensuite de retourner me coucher avec l'espoir de réussir à dormir malgré le mal que je ressens au bras.

- Bon bonne nuit les mecs.

- Bonne nuit gros porc.

- Bonne nuit gros sac.

Je suis tellement aimé, waouh.
Je me brosse les dents et plonge dans mon lit, je met cinq minutes à m'endormir, alors qu'il n'est que 22 heures, en pensant aux soirées que je vais rater à cause de cette putain d'attelle...

***

Il est là, devant moi et me tient dans ses bras en me répétant à quel point il est désolé. Et c'est à ce moment là que je sais que c'est un rêve et que jamais je ne reverrais mon père...

Au départ, j'ai l'impression que c'est mon réveil qui sonne à mes côtés mais plus j'immerge et plus je me rends compte que le bruit et beaucoup plus fort.
J'ouvre un œil puis l'autre et me retourne sur le dos. Une cuillère, une casserole et un connard pour tenir le tout. Shane. Il frappe sa cuillère sur la casserole, je choppe la premier chose qui me vient et lui lance à la gueule. Mon portable, merde !
Il continu tout son vacarme alors je puise dans toute mon énergie inexistante pour me lever et lui courir après. Mais comment vous dire qu'une fille de 18 ans, la tête dans le cul et un bras en moins ne fait pas le poids face à un gars de 21 ans en pleine forme. Je m'arrête au salon et bien sûr, tout le groupe y est, même Ju'. Je suis outrée, ils squattent ma maison. Je m'approche d'eux.

- Vous avez cru que vous étiez chez votre mère ou quoi ?

Je reçois une pompe en pleine gueule et décide de la fermer.
Des grands malades j'vous dit.
Une fois remontée dans ma chambre, je chope deux, trois fringues et file sous la douche en vitesse. Brossage de dents et je laisse mes cheveux naturels et voilà. Je redescend avec les gros sauvages et plonge sur les mecs qui sont tous assis sur le canapé, bien sûr il me balance par terre sans faire attention à mon bras. Je commence à m'y habituer. Je reste à terre et fixe le plafond, je me rend compte que je ne connais presque pas les ados dans mon salon. Nous sommes devenus amis tellement vite mais je ne sais pratiquement rien d'eux. Et comme si elle lisait dans mes pensées Juliette prend la parole.

- En fait on se connaît presque pas.

Les gars acquiesce et ça donne une idée à Jason.

- Ça vous dit un "je n'ai jamais" ?

Tout le monde est d'accord, j'explique rapidement les règles à Brunette qui a l'air paniqué. C'est le genre de jeu où l'on dévoile nos secrets bien cachés.

Et c'est parti.

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Heyyyyy !
Je pose ça là et j'espère que le chapitre vous aura plu (petite étoile ou petit commentaire si c'est le cas) !
XOXO.