Chapitre 1


Juliette

Lorsque mon père avait offert cette Villa à ma mère , j'avais exigé de décorer ma chambre selon mes gouts et gâtée que j'étais , mon père m'avait donné carte blanche et je n'avais pas lésé sur le coup de la décoration de ma chambre . Tout était luxueux , lumineux et raffiné . Ma chambre était comme mon petit bijou et rare était les personnes ayant la permission d'y mettre les pieds sans mon accord. Deux des murs étaient peints en rouges et les deux autres en gris perle , il y avait un canapé beige , des coussins gisant partout sur le sol où se trouvait une carpette noire , un grand lit king size , une fenêtre berceuse , un balcon et une salle de bain privés . Ma chambre faisait très mature et ma mère avait mainte fois essayé de me le redécorer en mettant du rose partout : je détestais le rose . Ma chambre faisait très mature et j'en étais fière . C'était mon petit bébé à moi.
Pour résumer , cette chambre était mon sanctuaire et c'est pour cela je fulminais en voyant le parasite et sa soeur pénétrer mon sanctuaire avec leurs chaussures crasseuses et leur tête à claque.  Mais je devais passer outre de ces détails pour collaborer avec eux et espérer les éradiquer de ma vie avant la fin de l'été.  Ce n'était partie gagné mais j'allais tout mettre en oeuvre pour les éjecter de ma vie qui n'était pas parfaite mais vivable . Je ne voulais pas d'une autre famille si un de ses composants porte le nom d'Éden.  Alors là , non merci. Je préfère vivre avec des chameaux qui puent dans une foret remplie de bestioles effrayantes.

C'était la première fois que ma mère restait si longtemps avec un seul et même homme : six mois avec le même homme , si on exclut mon père avec qui elle était resté pendant près de dix ans - même s'il y avait une des dizaines de séparations de courte durée-  , venant de ma mère c'était un miracle ! Un miracle de cet envergure ne présageait rien de bon surtout en voyant les regards langoureux de ma mère et son sourire à mille caras dès qu'elle voyait le père du parasite. Elle ne cessait de parle de lui , de parler de famille , de faire l'éloge de ses enfants si bien élevés , si tout.   Le niveau  d'alerte était orange mais ne tarderait pas à être au rouge. On avait deux mois à tout cassé.  Seulement deux minables mois.

- On commence par quoi ? Demandai-je au parasite- c'est-à-dire Éden si ce n'était pas assez clair -  qui examinait minutieusement et sans vergogne mon espace personnel : ma chambre. Il touchait , palpait et même reniflait. Je vous assure . Je commençais à perdre patience et j'avais envie d!en finir avec cette réunion machiavélique les expulsant par la suite. 

- Oui , Éden dis - nous par quoi on commence , toi le petit génie , railla mon frère qui commençait par perdre patience face au comportement détaché du parasite .

Ce Dernier l'ignora royalement et se tourne vers moi avec un petit sourire narquois pendant que mon frère bougeonnait dans son coin.

- C'est à toi de nous le dire la mi-brunette , c'est toi qui porte les lunettes . Me dit-il avec un sourire mi-moqueur mi-défiant . Je n'avais pas l'intention d entrer dans son jeu si puéril . Je voulais qu'on en finisse et ses vannes de mauvais goût n'allaient que nous ralentir considérablement.

Je ne rigolai pas , au contraire , je détestais qu'on mesure mon intelligence par mes lunettes taille mammouth .

- Je ne sais pas . Dis-je finalement au bout de quelques secondes qui me paraissaient plus long face aux trois pairs de yeux braquées sur moi. 

Éden passa une main dans ses yeux cheveux en pagaille qui semble n'avoir jamais vu de peigne dans leur vie . Il se pinça ensuite le nez tout en faisant les cents pas dans ma chambre qu'il parcourait en longueur et en largeur . Il  s'arrêta soudainement et coupa ses mouvements qui me donnaient le tournis.

- Pour l'instant on se fait rien . déclara Éden

- Comment ca rien , s'exclama Alec l'air perdu .

- Pour quelque temps nous allons devenir les enfants parfaits et jouer le jeu de la famille super parfaite ensuite on passe à l'attaque subtilement . On doit être malin et mettre la zizanie sans éveiller des soupçons . Mais avant tout , on doit devenir ami comme cochon , du moins devant eux.

Je comprenais parfaitement son idée assez brillante pour quelqu'un comme lui . Comme toujours mon frère ruminait sa colère en silence . Il avait toujours était le plus intelligent de nous deux et être mis sur la touche par quelqu'un qu'il ne connaît que depuis vingt quatre heures à peine .
************




Aiden avait tout d'un leader  contrairement à moi qui n'aimait pas donner des ordres , à mon frère qui n'avait pas l'esprit assez tordu pour échafauder un plan comme Éden , encore moins sa soeur Charlie qui ne pensait qu'à contempler ses ongles verni d'un vernis à ongles noirs qui débordait largement . Aucun de nous n'avons le charisme déroutant d'Éden , sa confiance en soi tellement proéminente qu'elle vous étouffe , sa posture , sa capacité à diriger , à donner des ordres et le plus important pour être notre leader le temps de cet été : il avait un esprit très , trop tordu battant un record régional certainement.

- Bien.  Souffla mon frère en quittant mon canapé pour sortir de la chambre suivi de près par la mignonne Charlie .

Mais Éden lui ne semblait pas prêt à quitter ma chambre , au contraire il se laissa choir sur mon lit envahissant sans gène mon espace le plus personnel . Il croisa ses bras derrière sa nuque et commença à me fixer comme s'il attendait que je lui parle , que je le mette dehors ou que j'explose vu qu'il venait de prendre mon carnet de fouille tout pour faire une lecture pédagogique .

- Il me tarde de savoir ce que mi blonde à bien pu écrire dans ce carnet .

- Lâche ça tout de suite Éden Charles , je ne blague pas ! Sifflai-je d'une voix froide et faussement calme à son intention. Et sors tout de suite de ma chambre.

- Attend , gamine , je vais sortir mais ...Enfin de compte NON . J'adore trop ton lit ! King size n'est-ce pas ? Tu vois , je ne suis pas aussi inculte que tu penses , hein !

J'avais envie de le tuer , de le décapiter , de le castrer et de se dépouiller de son sourire qui ne cessait de me narguer . Il m'énervait à un point que je ne pouvais placer dans un barème de un à dix millions.  Je vous le jure !

- T'as perdu ta langue , la binoclarde ? Me demanda t-il en baillant avec la bouche grand ouverte . Et les saletés de mouches n'étaient jamais là quand il le fallait pour que ce parasite puisse en avaler quelques uns , juste quelques-uns.

- Non , je ne parle pas aux imbéciles si je le fais ils se croiront intelligents.  Dis-je avec un sourire énorme , aussi grand que la distance entre la terre et le soleil . Et bien sur que ce sourire était faux.

Il rigola fort , tellement fort qu'il serait presque possible de l'entendre du port. Il se tenait le ventre pour rire. Et je me surpris à me dire qu'il était beau . J'étais sûrement atteinte d'une certaine démence qui dépassait tout.

- Dis-moi , tu as trouvé cette pique où ?  Dans un magasine pour petit bobo ?

Je détestais qu'on fasse référence à ma classe sociale. J'étais certes née dans une famille assez aisée mais moi , j'étais normale. Moi aussi je pouvais jurer comme un charretier.

- Bon , je m'en vais . T'es aussi ennuyeuse que le sont tous ces bobos ! Déclara t-il en soufflant et en déguerpissant de ma chambre pour mon plu grand bonheur.

Cette collaboration allait être épique et vraiment insupportable.


----------------------

Youpi ! Un chapitre de Juliette , enfin !
J'espère que ce chapitre vous plaît.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top