21
- Qu'est ce que tu veux ?
La voix de Samir résonne dans mon oreille, une voix apaisante et grave. Je suis heureuse qu'il ai décroché.
- J'ai besoin de toi, c'est urgent.
- T'as envie de moi ? Ça change pas de d'habitude.
Si la situation n'était pas aussi grave, j'aurais pu lâcher un petit rire, ce mec me tue.
- Arrête tes conneries, Samir. Marion me fait flipper, j'ai peur qu'elle essaie de se suicider à cause de ton pote.
- N'importe quoi, elle est forte et elle s'en remettra.
La colère monte dans mes veines, j'ai envie de l'exploser. Comme d'habitude, c'est les montagnes russes avec lui.
- Je savais que je ne pouvais pas compter sur toi. Au moins là, c'est confirmé.
Et je raccroche. A nouveau, je rappelle Marion mais elle ne décroche pas. Mon doigt effleure le nom de Robin mais ne s'y attarde pas. Un message apparaît sur l'écran.
"OK, j'y vais. T'es vraiment une chieuse !"
Je souris, contente d'avoir gagné puis lui répond.
"Appelle moi quand tu es avec elle stp"
"Non."
"Et c'est moi la chieuse ?"
"Oui. Et tu me devras un resto."
Ce n'est pas cher payé pour être sûre que ma meilleure amie va bien.
"Pas de problème. APPELLE."
Trente minutes plus tard, alors que je me morfonds sur le canapé, je reçois son appel.
"Julie ? Je suis chez Marion, mais elle n'est pas là ! Je commence à flipper !"
Le ton de sa voix m'alarme et j'empoigne mes clefs de voiture.
"OK, j'arrive ! Essaie de voir avec Mickaël s'il n'a pas une idée d'où elle pourrait être allé !"
Je file à mon garage et démarre en trombe. La route qui habituellement me prends 1h30, cette fois ci en cinquante minutes, je débarque chez Marion. Et je tombe sur Samir, hilare. Il te tient dans le chambranle de la porte et me regarde avec un air moqueur.
- Ta copine va bien, elle dort.
- Mais... Je croyais qu'elle avait disparue ?
Le beau brun passe un bras autour de mes épaules.
- J'ai dis ça pour te faire chier. Ta copine dort à poings fermés.
Je décide de le pousser et de monter dans la chambre de Marion. Effectivement, elle dort. Au point quelle n'a pas entendu mes appels ? C'est bizarre.
- Tu vois, je te l'avais dit, ricane Samir.
Mes yeux se baladent un peu partout dans la chambre jusqu'à voir une petite boîte par terre, à côté du lit. Je la ramasse.
- Qu'est ce que c'est ? Je demande.
- On dirait un médicament, non ?
- C'est un somnifère ! Dis-je en lisant les écritures dessus.
- Et alors ? Lance Samir en roulant des yeux. Elle a peut être du mal à dormir en ce moment ?
Je lui balance le carton en pleine tête, énervée.
- La boîte est vide, pauvre con ! Elle a tout pris d'un coup !
Je secoue ma meilleure amie, en proie à la panique.
- Reveille toi Marion, reveille toi !
Son corps est complètement inanimé et l'angoisse continue de monter. Je suis paralysée, je n'arrive plus à réfléchir.
- J'appelle les secours, lance Samir d'une voix tremblante, qui a perdu toute assurance.
J'acquiesce et déglutit difficilement, je crois que je vais vomir. L'attente dure une éternité et quand les pompiers rentrent dans la maison, je dois me secouer pour réagir.
- Mademoiselle, vous allez venir avec nous, nous avons besoin de connaître certains détails, m'informe un petit blond.
Je les suis, tel un fantôme, pendant qu'ils mettent ma meilleure amie sur un brancard et lui font les premiers soins.
- Est-ce qu'elle va s'en sortir ? Demande Samir, pâle comme un linge.
- Nous en saurons plus lorsqu'elle sera prise en charge par l'hôpital.
Le marocain prend ma main et pose son front contre le mien.
- Ça va aller, Julie. Tiens le choc. Je vais prévenir tout le monde, on te rejoint à l'hôpital.
J'acquiesce à nouveau et monte a l'arrière du camion. Ma meilleure amie est arnachée de partout, tout le monde s'affaire autour d'elle. Le pompier de tout à l'heure me pose les questions d'usage pour connaître la patiente. Je n'arrive pas à répondre à tout mais lorsqu'il appelle sa mère, elle lui donne toutes les informations dont il a besoin. En quelques minutes, nous sommes arrivés et lorsque les portes s'ouvrent, plusieurs personnes viennent à notre rencontre.
- Restez ici s'il vous plait, m'intime les infirmières, en me montrant la salle d'attente.
Je vois ma meilleure amie disparaître dans l'ascenseur et mes larmes se mettent enfin à couler.
Il est minuit, je suis exténuée. Seule l'inquiétude empêche mes yeux de se fermer.
- Julie, quelles sont les nouvelles ?
Samir, accompagné de la mère de Marion, se présentent devant moi.
- Je n'ai eu aucune nouvelle, ils ne veulent parler qu'à la famille.
La mère de ma meilleure amie se précipite à l'accueil pour en savoir plus puis elle fonce dans les escaliers.
- Ça va ?
Samir s'assoit à côté de moi et prend ma main. Je secoue la tête, en proie à de nouveaux sanglots.
- Elle va s'en sortir, je te le promet. Ma mère prie à l'heure actuelle pour elle. Ça marche toujours, je te le jure.
Il m'attire contre lui et me serre fort. Malheureusement, cela ne calme pas ma peine. Le seul moyen de me calmer serait de voir Marion, de la voir sourire.
- Si tu savais comme je m'en veux de n'avoir rien vu, de ne pas avoir pu l'aider...
- Julie, une personne qui veut se suicider ne donne aucun signe avant coureur. Si la personne en parle, c'est qu'elle veut qu'on s'intéresse à elle. Tu n'as pas à t'en vouloir.
Je sais qu'il a raison mais je culpabilise quand même. Il me serre un peu plus fort puis me dégage d'un coup. Étonnée, je redresse la tête et, voyant son visage déconfit, je suis son regard. Robin et Mickaël sont là, juste devant nous. L'un d'eux bouillonne de rage, je vous laisse deviner lequel...
☆
Pensez-vous que Marion va s'en sortir ? Que va faire Robin, à votre avis ?
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