18
Je cours après Robin, pour ne pas le laisser seul. Il s'est assis sur une marche dans l'escalier de la résidence.
- Ça va ? Je demande timidement.
Tout à coup, des flashs de notre histoire me reviennent. Le pari, notre premier baiser dans le jacuzzi, quand il est arrivé avec Mélanie en soirée pour me faire rager, notre cohabitation quand ma mère m'avait viré de chez elle, quand je l'ai trompé avec Samir et que j'ai joué avec ses sentiments...
Qu'est ce que tu as pu être conne, Julie.
- Je suis désolée Robin, pour tout le mal que je t'ai fait.
Le brun se tourne vers moi, un petit sourire aux lèvres.
Qu'est-qu'il est beau.
- Je vais pas te mentir, sa phrase m'a piquée.
Il passe un bras autour de mes épaules et sa présence me réchauffe aussitôt.
- Julie, dit-il en plongeant ses yeux acier dans les miens, je sais que tu as changé, je le vois. Avant tu n'aurais même pas pu habiter avec moi tout ce temps. Tu as mûri, tu es prête à t'engager.
Il a raison, je me sens prête à partager ma vie avec lui. C'est vrai que tout à l'heure, mais pensées ont dérivé sur ce qu'il s'était passé avec Samir autrefois, mais je m'aperçois qu'il ne changera jamais. Je n'ai plus cette envie d'avoir les deux à mes côtés. La seule personne qui me correspond, c'est Robin.
- Je t'aime, lui dis-je avant de l'embrasser.
Il répond à mon baiser avec une telle vigueur que j'en ai le souffle coupé. Cela veut dire tant de choses, il me prouve que nos sentiments sont partagés et qu'il me fait à nouveau confiance comme au début.
- On vous dérange pas les tourtereaux ?
Samir se tient derrière nous, le visage déformé par la jalousie.
- Vous feriez mieux de partir, Mickaël à appelé les flics, lance-t-il avec dédain.
Je ne comprendrais jamais cette possessivité qu'il a envers moi, en même temps que cette indifférence. Quand je suis seule, il s'en fout, quand je suis en couple, il me veut. Quand va-t-il cesser ce petit jeu ?
- On y va, t'inquiète. Désolé frère pour le bordel.
Samir nous fait un signe de la main avant de rentrer dans son appartement en claquant la porte.
- Je l'ai mis en rogne, merde, râle Robin en attrapant ma main.
Si seulement tu savais... mais je ne veux pas briser leur amitié.
- On peut aller chez Marion ? Je veux vérifier qu'elle va bien.
Il acquiesce et nous partons, direction la maison de ma meilleure amie. Quand nous arrivons, cette dernière pleure dans son lit.
- On dort ici ? Me propose Robin.
Apres quelques minutes de reflexion, je me dis tant pis pour le travail, mon patron comprendra.
- Oui. Tu peux nous laisser seules s'il te plait ?
- T'inquiète, je matte la télé en bas si tu me cherches.
Je rentre dans la chambre de Marion et elle sèche ses larmes d'un geste rageur.
- Je suis maudite, Julie ! Pourquoi ça tombe toujours sur moi les cons ?
Je me faufile sous la couette avec elle et la prend dans mes bras. Elle est brûlante.
- C'est juste un gars, oublie le.
- Un gars avec qui j'allais me marier, quand même.
Ses sanglots reprennent de plus belle.
- Tu es magnifique Marion et tu es intelligente. Profites-en pour te retrouver et savoir ce que tu veux faire de ta vie professionnelle. Ta vie ne se résume pas à un homme, tu sais.
- Oui, mais c'est plus facile à dire qu'à faire, Julie ! Ça fait des mois que je ne travaille plus et j'ai fais un test de grossesse, je suis enceinte !
- Quoi ?! Je hurle.
Marion touche son ventre, dans un geste de protection.
- J'attends un enfant de ce connard, tu as bien compris.
- Mais comment tu vas faire ?
Elle secoue la tête, un air douloureux accroché à son visage.
- Je n'ai pas le choix, je vais avorter. J'ai fais le tour de la situation, je n'ai pas de revenus, je vais devoir revendre la maison, ma famille n'acceptait pas Mickaël et je ne suis pas apte à élever un bébé seule !
Je suis estomaquée de tout ce qu'elle me dit mais je respecte son choix. Ça ne me regarde pas, c'est elle qui sait si elle est prête ou non à accueillir un enfant.
- On va me traiter de barbare, mais je déteste déjà ce qui vit dans mon ventre. Il me rappelle ce que l'autre m'a fait, et je ne peux pas le supporter.
Je prends sa main et la serre fort.
- Marion, tu peux compter sur moi, je serais là pour t'épauler mais réfléchis bien. Un avortement, ce n'est pas rien. Tu comprends ? Tu pourras peut être ne plus jamais avoir d'enfant par la suite.
- C'est déjà tout réfléchi.
Elle pose sa tête sur mon épaule et je sens sa respiration se calmer. Parler l'a apaisé, son visage semble moins crispé. Ma meilleure amie s'endort doucement et je m'extirpe discrètement pour rejoindre Robin.
- Ça n'a pas l'air d'aller, ma belle, remarque-t-il aussitôt.
Je craque et me met à pleurer aussi, j'ai eu trop d'émotions pour aujourd'hui. Les épaules secouées par mes sanglots, je suis incapable de parler. De plus, cette dernière nouvelle m'a bouleversée.
- Viens là, calme toi, souffle-t-il en posant ses mains sur mes joues, pour que je le regarde.
Je me serre contre son torse et respire son odeur à pleins poumons. Ses bras forts m'entourent et je me laisse aller.
- Qu'est ce qui ne va pas ?
Je lui raconte tout ce que je viens d'apprendre et il semble profondément choqué. D'un seul coup, son visage se ferme et je comprends que quelque chose se passe dans sa tête.
- Pourquoi tu réagis comme ça ? Je lui demande, inquiète.
Robin tourne la tête, je n'arrive pas à croiser son regard.
- Je ne t'ai pas tout dit, Julie. Il y a quelque chose qui faut que tu saches...
☆
A votre avis ? Que se passe-t-il ? ^^
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