Je suis réveillée par Robin qui ne cesse de se retourner dans le lit et ouvre difficilement les paupières. La gueule de bois est mon amie ce matin, mon crâne va exploser. Le beau garçon à côté de moi dort encore, les lèvres entrouvertes et je ne peux m'empêcher de l'admirer.

Julie... tu es la reine pour te foutre dans la merde ! Comment faire pour que personne ne soit au courant de cette histoire ?

L'esprit encore embrumé, je me lève et me dirige vers la chambre de Marion. Elle est recroquevillée sous sa couette malgré la chaleur, les yeux sur son téléphone.

- Bien dormi ?

- J'ai connu mieux, répond-elle froidement.

Je m'assois à côté d'elle et lui subtilise son smartphone, ce qui déclenche une pluie d'injures.

- Qu'est ce que tu regardes ?

L'écran est ouvert sur les photos de Marion et Mickaël. Ma meilleure amie est triste et nostalgique à cause de cette enflure et je ne peux rien faire !

- Robin va essayer de lui parler aujourd'hui, ça va s'arranger ma biche.

Elle acquiesce sans grande conviction.

- Je vais te préparer un super petit déjeuner et après on va bouger !

Je descends en vitesse dans la cuisine et commence à préparer du pain perdu. Même si la cuisine n'est pas mon point fort, je fais un effort pour Marion. Pendant que je surveille la cuisson, deux mains viennent se poser sur mes hanches.

- Salut beauté, susurre Robin à mon oreille.

Ses doigts glissent sous mon t-shirt et viennent caresser ma peau, ce qui l'électrise et me donne des pensées perverses.

- Tu viens te recoucher après ? Je t'attends.

Il s'en va et je termine le petit déjeuner, toute émoustillée. Le plateau repas de Marion enfin prêt, je remonte à sa chambre et la trouve endormie. Tant pis, ce sera pour moi, direction la chambre d'ami. Robin, uniquement vêtu de son caleçon, est allongé sur le lit et semble m'attendre.

- Enfin ! Cool, le p'tit déj est servi !

Je m'assois en tailleur en face de lui, la nourriture entre nous et engloutis une tranche de pain perdu. Robin fait de même, son regard brûlant posé sur moi.

- Fais chier, j'ai les doigts plein de sucre ! Râle-t-il.

- Je vais arranger ça.

Tout à coup, j'attrape sa main et entreprends de lecher sensuellement son index. Mes yeux plantés dans les siens, son expression change, passant de l'étonnement à l'excitation.

- Arrête, je ne réponds plus de moi après ça...

Comme un défi, je continues avec son majeur et Robin ne tient pas une seconde de plus, il me saute dessus. Et nous faisons l'amour une fois encore.

Ma tête sur son torse, nous sommes tous les deux dans nos pensées, encore sous l'effet de l'orgasme. Le téléphone du beau brun sonne, et je distingue le nom de Mickaël sur l'écran. Robin décroche et sort de la chambre. Quelques minutes plus tard, il revient.

- Bon, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle.

- Crache le morceau !

- Mickaël arrive, il veut voir Marion, annonce-t-il, l'air grave.

- Bah c'est super ! Y a rien de mauvais là dedans.

- Le problème, c'est toi. Je lui ai dit qu'on était tous les deux chez lui et il l'a très mal pris. Il ne veut plus jamais te voir.

Non mais pour qui il se prend celui là ?!

- Ça va être compliqué étant donné que je suis la meilleure amie de sa future femme. Et son témoin aussi.

- Je répète ce qu'il m'a dit, c'est tout. Il faut que tu partes d'ici avant qu'il arrive, sinon ça va être la guerre Julie.

Sans prendre la peine de lui répondre, je me lève et me dirige vers la salle de bain. Tant qu'à à affronter un connard, autant que je sois au top. Robin me suit en soupirant.

- Lâche l'affaire, ok ? Fais toi oublier quelques temps et reviens quand tout sera apaisé.

Je me glisse sous l'eau chaude tout en l'écoutant parler.

- Ne cherche pas la merde Julie, je connais mon pote ! Laisse le tranquille.

- Mais c'est dingue ça ! C'est lui qui joue au con et c'est à moi de l'écraser ? C'est hors de question ! Et j'espère bien que tu vas porter tes couilles et me défendre s'il m'attaque !

- N'y pense même pas ! C'est mes amis avant tout, désolé.

- Oh, c'est rien. C'est moi qui est désolée de t'annoncer que tu vas devoir reprendre la branlette !

- T'es vraiment une gamine ma parole...

J'entends la porte claquer, ce qui signifie qu'il a quitté la pièce. Bon débarras. C'est vrai quoi, je n'ai pas la tête à ça, j'ai un affrontement à préparer ! Et ça va faire mal, très mal !

Une fois lavée, maquillée, coiffée, je descends au salon et y retrouve ma meilleure amie en train de regarder la télévision avec Robin. Ce dernier ne m'adresse même pas un regard. Au même moment, Mickaël débarque. Marion lui lance un regard ahuri et il l'emmène à l'écart, nous laissant seuls.

- Tu fais la gueule ? Je demande.

Il m'ouvre les bras et je fonce dedans. J'ai bien besoin d'un câlin avec tout ce stress !

- T'es trop chiante ! Mais je te kiffe et ça m'énerve.

Nous restons l'un contre l'autre pendant ce qui me semble être une minute. En réalité, deux heures plus tard, les ex futurs mariés font leur retour et Mickaël s'adresse à moi.

- Toi, petite salope ! Crache-t-il

- Micka ! S'indigne Marion.

- Laisse moi parler ! J'ai prévenu ton mec qu'il était cocu et que t'avais le feu aux fesses des qu'il a le dos tourné ! Il est en train de foutre tes affaires dehors.

Alors là, je ne sais plus quoi dire. Je ne m'attendais pas à ce coup bas.

- Pas la peine de rêver, tu degages aussi de notre maison !

Je jetes un regard interrogateur à ma meilleure amie qui l'esquive.

- Tu dégages maintenant, ok ?! Hurle Mickaël.

D'un coup, je me lève et lui fais face. La rage me monte à la tête et impossible de me contenir.

- Tu sais quoi ? Ta fierté de merde te tueras ! T'es qu'un pauvre type, tu ne mérite pas Marion et j'espère que votre mariage se soldera par un divorce comme ça tu perdras tout ! Je t'ai toujours défendu quand elle avait des doutes sur ta fidélité et si vous êtes toujours ensemble c'est grâce à moi ! C'est comme ça que tu me remercie ? Espèce d'abruti, tu t'en mordra les doigts !

Il me pousse violemment et j'atteris comme une merde dans le canapé. Robin réagit instantanément.

- Eh, t'es malade ! C'est une meuf !

Ils se tiennent tête et la tension est au maximum.

- Partez, s'il vous plaît, lance timidement Marion.

Je quitte aussitôt la maison, en rage puis j'éclate en sanglots.

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