9. La Grande Enchantresse.

Retourner à Poudlard angoissait Julia. Elle ne voulait pas que ses amis pensent qu'elle leur avait mentit ou trahis. Sur le quai de la gare 9 ¾, elle cherchait du regard les longs cheveux dorés de Lise ou ceux court d'Alex. Elle n'eut pas besoin de chercher bien longtemps qu'un rugissement la fit se figer sur place.

- JULIANNA PRINCE !

Elle se retourna et vis sa meilleure amie fondre sur elle tel un aigle et la serrer dans ses bras. Lise appuyait sur ses blessures qui, pour une sombre raison, ne voulaient plus cicatriser depuis que Harry lui avait donné une potion régénératrice. Julia s'interdit un gémissement de douleur, ne voulant pas inquiéter son amie. Lise se dégagea et Alex arriva en courant et la pris dans ses bras. Julia avait toujours considéré le blond comme son frère. Cette étreinte en était témoin. Ils se séparèrent et les quatre adolescents montèrent dans le Poudlard Express. Lily couru et tira sur les manches de James et Julia.

- Vous reviendrez, hein?

- Mais bien sûr, Lil's! C'est quoi cette question? répondit la jeune fille en lui souriant. Rien ne peut se passer, à Poudlard.

Elle lui embrassa le haut du front comme le garçon et ils montèrent dans le train au moment où il démarrait. Julia inspira un grand coup.

Elle allait enfin retourner à la maison.

***

- Et toi tu étais au courant ?!

Alex se dandinait sur sa chaise dans la Grande Salle. Ils parlaient tout bas pour ne pas que mes autres élèves ne les entendent. Lise était furieuse, Julia le savait, c'était sa meilleure amie après tout. La jeune fille blonde se sentait trahie. Alex avait été au courant du secret de Julia, James avait été présent pour elle mais Lise, elle, elle avait été impuissante. Julia posa sa main sur l'épaule de la jeune fille. Lise se tourna vers elle.

- C'est rien, dit la brune, t'inquiète pas, c'est du passé, maintenant.

Elle lui fit un sourire rassurant. Alex regarda derrière les deux filles et déglutit. James suivit son regard et donna un léger coup de pied à ses amies.

- Quoi? demanda Julia.

- J'ai entendu parler de toi pendant les vacances, Prince, claqua une voix acide. Apparemment tu serais...

- La plus formidable poursuiveuse du monde après ma mère. Va cracher ton venin ailleurs, Dragonish.

James s'était levé et avait une expression froide sur le visage. Julia lui envoya un regard reconnaissant puis se tourna vers la serpentard. Elle était entourée de ses "amis", deux filles de Serdaigle et d'un garçon à serpentard lui aussi. Elle se leva pour faire face à son ennemie. Les élèves retenaient leurs souffles.

- J'allais dire une erreur mais pense ce que tu veux, Potter, je ne t'oblige pas à te voiler la face.

L'expression faciale de Julia arracha un sourire froid à Deborah. La jeune fille était incapable de se mettre un masque sur le visage. Ses yeux parlaient pour elle, toujours. Et là, la serpentard eut la satisfaction de voir que de la peine les emplissait.

- Tu sais quoi? Je m'en fiche pas mal d'être une erreur. Je le sais et je l'accepte.

Elle se tourna vers les élèves.

- Je suis une erreur ! Vous avez entendu ? Je suis une putain derreur !

Julia se retourna vers Deborah.

- C'est bon ? T'as fini ? Tout le monde le sait maintenant, t'es contente ?

Elle était en colère, ses poings étaient serrés. Puis, James vit une sorte d'étincelle au coin de son il. Son regard glissa vers les poings de Julia. Il s'empêcha d'écarquiller ses yeux. Il y avait des sortes de fin filins bleus qui les entouraient. Ses yeux étincelèrent, littéralement. Deborah recula d'un pas et, comme si elle sortait d'une transe, Julia cligna des yeux et partit de la Grande Salle à grandes enjambées. Lise, Alex et James se mirent à la poursuivre. Elle courut jusqu'au septième étage. Quand les trois amis arrivèrent, Julia n'était déjà plus là.

- Mais où est-elle passée ? demanda le Potter.

Ils cherchèrent puis Alex releva la tête.

- La salle sur demande !

- La quoi ? fit Lise.

Sans lui répondre, le garçon passa trois fois devant un morceau de mur où une tapisserie était accrochée et une porte se dessina. Alex l'ouvrit doucement et ils entrèrent dans ce qu'il leurs semblaient être une bibliothèque. Des portraits de gens qu'ils ne connaissaient pas étaient attachés sur les murs et des étagères remplies de livres abîmés et aux feuilles jaunies par le temps étaient mis en rangées à l'avant de la salle. Ils pouvaient distinguer un espace étrange derrière les étagères. James avança en premier, sa baguette levée. Il arriva dans un espace vide. Il n'y avait rien si ce n'est qu'une table dans le fond. Puis il vit Julia. Elle était assise sur le sol et regardait ses mains qui étaient maintenant à moitié de ce bleu étincelant. Elle releva son visage vers celui de son meilleur ami. Elle était terrorisée.

- Qu'est-ce qu'il marrive ? dit-elle.

James s'agenouilla et pris délicatement les mains de Julia. Elle se dégagea presque aussitôt.

- Je vais te faire mal, souffla-t-elle.

Elle porta la main à sa clavicule et saisit la chaîne que Olivier lui avait offert en début d'année. L'étrange pierre semblait vibrer. Julia posa le pendentif au creux de ses paumes et la sera avec force. Aussitôt, la fatigue qu'elle ressentait depuis quelques mois s'envola. Ses cernes s'effacèrent et elle s'affaissa contre le mur, comme une morte aux yeux encore ouverts.

- Julia!

Ses amis se précipitèrent et James posa la tête de la jeune fille sur ses genoux. Maintenant, non seulement les mains de Julia étaient comme recouvertes de ces filins étranges, les veines de ses bras commencèrent à briller ainsi que sa jugulaire et ses joues. Elle commença à trembler et à avoir des soubresauts, comme si elle faisait une crise d'épilepsie. Lise sortit sa baguette et fouilla dans sa mémoire un sort mais Alex l'arrêta.

- Elle n'est pas entièrement sorcière, tu te rappelles ? On ne sait pas comment elle peut réagir.

- C'est que tu es intelligent, dans le fond, fit James, un sourire narquois aux lèvres.

- C'est que tu es aveugle, dans le fond, contre-attaqua le blondinet.

James allait répliquer mais Julia arrêta de gigoter. Des rayons lumineux s'échappèrent de ses mains pour venir frapper l'antre d'une cheminée non loin. Les flammes vert émeraude si caractéristiques jaillirent et une silhouette floue en sortit. C'était une femme. Une très belle femme. Elle avait des cheveux noirs et lisse lui arrivant à la taille. Ses yeux gris anthracite brillaient. Ses longs doigts fins étaient entourés d'une sorte d'énergie argentée. D'un mouvement du poignet, James, Lise et Alex furent balayés loin de Julia. La femme pris l'adolescente dans ses bras et sauta dans les flammes mais James entendit sa destination.

- Cala de la Torrosa!

Et elle disparut. Ils se relevèrent avec difficulté et réalisèrent quelque chose.

Julia s'était fait enlever.

Et ils ne savaient pas où.

***

Les professeurs furent prévenus et Harry arriva peu de temps après. Il était accompagné de Teddy et de Hermione. James, Lise et Alex furent amenés dans le bureau de la directrice où ils expliquèrent ce qu'il s'était passé. La meilleure amie du Survivant inspira un grand coup.

- Julianna n'est pas une sorcière comme les autres, commença-t-elle.

- Comment ça? demanda Lise, inquiète.

- Tout d'abord, son père vient d'une longue lignée de sang purs américains très puissants. Seulement, on raconte que cette famille se transmet un don depuis des générations. Celui de parler aux animaux et devenir un animagus sans avoir besoin de faire tout le processus.

Les trois amis restèrent bouche bée. C'était... étrange.

- Et pour la forme de magie qu'elle a utilisée ? demanda Lise.

Harry fronça les sourcils.

- Les filins bleus, éclaira la jeune fille, ce n'était pas de la magie sorcière, nous, nous avons une baguette et même pour ceux qui arrivent à exercer sans, elle n'a pas de couleur. Donc sa mère n'est ni moldue, ni sorcière.

Harry hocha la tête en lui souriant. Il se tourna ensuite vers son fils.

- James, redis- moi un peu ce que le kidnappeur à dit.

- Cala de la Torrosa, répondit le Gryffondor.

- C'est pas en Espagne, ça? demanda Teddy.

Alex leva vers eux un visage inquiet.

- Ce n'était pas là où Julia est partie en vacances cet été ? dit-il.

Les trois amis se regardèrent.

- Bordel de merde... soufflèrent-ils.

***

La tête de Julia allait exploser. Elle avait très chaud et était comme épuisée. Elle ouvrit les yeux et regarda autour d'elle. Elle était couchée dans un lit en suspension dans les airs. Elle porta la main à sa clavicule pour attraper son collier qui était une sorte de réconfort pour elle. Mais il avait disparu. Elle se releva d'un coup, se cognant la tête au plafond. Elle eut un gémissement de douleur. Julia regarda au-dessus du matelas. Elle devait être à plus ou moins deux mètres et demi du sol. Elle sauta et atterrit sur ses pieds. Elle remarqua qu'elle ne portait plus son uniforme mais un jeans et un tee-shirt noir. Ses cheveux étaient lâchés. Puis elle se rappela que sa baguette était toujours dans son chignon. Elle regarda en dessous et dans les meubles mais ne trouva rien. Elle ouvrit doucement la porte de la chambre et se glissa dans le couloir. Elle longea les murs et une odeur de chocolat vint lui chatouiller les narines. Elle entendit des voix et se rapprocha pour écouter.

- T'es vraiment trop con ! Pourquoi tu lui as donné ? Ca aurait pu être fatal, pour elle ! tonitrua une voix féminine.

- Toi, tu vas venir avec moi, je n'aurais pas dû te réveiller, dit une voix posée.

- Non ! Je veux la voir éveillée et lui dire tout de vive voix ! s'exclama la première voix.

- Maria, chérie, ce n'est pas possible pour le moment. La charge du Grimoire pendant si longtemps la plongée dans un profond sommeil et... argumenta une nouvelle voix, d'homme cette fois-ci.

- Seul sont prince charmant pourra la réveiller d'un baiser ? répliqua la première femme sarcastiquement. Je t'en prie, ne dit pas de bêtises. Je dois réparer mes erreurs ! Je n'aurais jamais dû la laisser ! Mon bébé, mon si beau bébé a grandi sans moi...

Julia entendit des pleurs.

- Et elle doit me détester, maintenant.

L'adolescente osa regarder la scène. Elle vit les quatre adultes de son médaillon. Sa mère, même avec ses traits tirés, était magnifique. Immédiatement, Julia ressentit de la compassion pour cette femme. Elle sentait que sa mère s'en était terriblement voulut. L'autre femme avait les cheveux plus longs que sur la photo et semblait peinée. Soudain, la mère de Julia arrêta de pleurer et se figea en regardant dans sa main.

- Elle n'est plus dans son lit!

Prise de panique, Julia souhaita très fort devenir invisible. Les adultes sortirent de la cuisine et passèrent devant elle sans lui prêter attention. Julia baissa le regard et vit que son corps avait disparu. Elle referma les yeux en souhaitant redevenir visible. Quand elle les rouvrit, son corps était redevenu normal. Toute cette histoire était bizarre. Julia s'enfonça dans le couloir et se mit à courir jusqu'à la porte du fond. Elle l'ouvrit doucement et ferma les yeux à cause de la luminosité. Elle se trouvait sur une plage qu'elle connaissait. Julia regarda à gauche, à droite puis derrière elle. La maison était en fait un énorme rocher et derrière celui-ci se trouvait la mer. Julia marcha, ses cheveux fouettant son visage à cause du vent froid. Elle sentait comme une brûlure acide dans ses veines, un feu furieux, une tornade en colère, un tsunami ravageur ou un tremblement de terre. Elle avait mal, très mal, ses blessures qui ne cicatrisaient pas la brûlait et le sable n'aidait pas. Julia était perdue. Elle voulait ses amis, elle voulait qu'Alex fasse exploser son chaudron en potion pour qu'elle puisse se moquer gentiment de lui, elle voulait que Lise lui dise de se calmer pour qu'elles se regardent et explosent de rire ensuite et elle voulait que James la prenne dans ses bras, elle voulait son meilleur ami, ce garçon qu'elle aimait plus que n'importe qui d'autre. James Sirius Potter, son « partner in crimes », celui avec qui elle sortait en douce de la salle commune pour aller explorer les moindres recoins de Poudlard. Julia pleura, sur cette plage. Ses mains eurent une aura bleuté et elle posa un pied sur l'océan, puis deux, puis trois et elle se mis à courir sur l'eau pour rejoindre un rocher non loin. Elle s'assit dessus en mettant ses genoux contre sa poitrine. Et elle parla à l'océan avec pour seule réponse le bruit des vagues s'écrasant contre les rochers. Elle lui raconta sa vie, toutes ses années chez Clarissa à endurer un calvaire perpétuel, ses moments heureux à Poudlard, elle décrit ses amis, Piper, Lara, April, Adrian, Cole, Louis, Albus, Scorpius, James, Lise... Julia regarda ses mains où ses veines étaient d'un bleu lumineux qui rejoignait ses paumes. Elle fit un arc de cercle au-dessus de sa tête et le passage de sa main laissa une trainée pailletée. La jeune fille se releva et sauta de son rocher pour entrer dans la mer. Elle était glaciale. Julia se passa la main sur le visage et elle put respirer. Émerveillée, elle nagea jusqu'à la maison et colla son oreille et sa main contre la paroi. De là, elle entendit ce que les adultes disaient.

- Elle ne doit pas être bien loin, dit Olivier.

- Auguste et toi, vous allez chercher dans la maison et Olivia et moi nous irons dehors, fit Maria.

Il n'en fallut pas plus à Julia pour sortir de la mer. Elle avait froid, en même temps, quelle idée de plonger tête la première dans une eau à 5°C ?

Julia remonta sur la plage. Elle courut se cacher derrière un rocher.

- Elle est ici, fit la voix de sa mère.

Le rocher se souleva et Julia tomba en arrière dans le sable.

- Qu'est-ce que vous voulez ? demanda-t-elle en se relevant, ses mains devant elle.

- Julianna, dit Olivia, tu as besoin de nous. Regarde-toi, tes pouvoirs échappent à ton contrôle, sans nous, tu vas finir par blesser quelqu'un ou pire, tuer.

La femme avait visé là où il fallait. Julia baissa les mains et sa mère s'approcha doucement. Elle lui prit les mains et presque aussitôt, la magie de Julia se calma, elle ne souffrit plus si on mettait ses blessures de côté.

- Vous êtes ma maman, alors ?

Une larme de joie roula sur la joue de Maria qui hocha la tête. Elles se prirent dans les bras l'une de l'autre. Julia n'y croyait pas, elle avait une mère qui semblait tenir à elle.

- Tu es malade, lâcha l'adolescente.

- Tu l'as senti ? demanda Olivia.

- Oui, c'est comme des tentacules couvertes d'un liquide visqueux et foncé. Il s'attaque à tes cellules par dizaines et les empêches de guérir. Il ne te reste que maximum un an.

Julia releva vers elle un visage triste. Mais celui de sa mère était souriant et détendu. Olivia les rejoignit et les serra toutes les deux dans ses bras.

- Je suis heureuse de te revoir, Julianna, déclara-t-elle. Bienvenue dans la famille.

Le vent se fit de plus en plus fort. Les vagues se dressèrent devant elles. Maria et Olivia levèrent leurs mains en l'air et une bulle argentée les protégea de la masse d'eau.

- Qu'est-ce que c'était? demanda Julia, stupéfaite.

- Un avertissement, déclara sa mère. De la part de la Grande Enchantresse.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top