Face au panneau d'affichage, Jubia poussa un soupire. Monsieur Grey était une fois de plus parti en mission avec sa rivale en amour. Natsu, Erza et Happy les accompagnaient, bien sûr, mais Grey ne lui avait pas demandé de venir avec eux. Etait-elle une gène pour le mage de glace ? La jeune femme ne supportait pas cette idée. Elle devait prouver sa valeur à Grey-Sama.

"Oui. Jubia va effectuer une mission toute seule. Ainsi, Grey-Sama sera fier de Jubia et ne voudra plus jamais partir en mission sans elle" pensa-t-elle. Décidée, elle apporta la fiche à Mirajane.

-Tu es sûre de toi, Jubia ? Cette mission semble un peu compliquée. Tu ne veux pas demander à quelqu'un de t'accompagner ? s'inquiéta la démone en parcourant l'annonce.

-Jubia est une mage de Fairy Tail ! Jubia est tout aussi capable que Lucy ! Jubia ne perdra pas contre Lucy ! s'exclama la jeune femme avec détermination.

La mage d'eau sorti de la guilde et se dirigea vers la gare. Relisant l'annonce, elle ressentit malgré tout une pointe d'angoisse. En était-elle vraiment capable ? Des créatures aquatiques avaient élus domiciles dans la ville portuaire d'Harujion, au Sud de Fiore. Cette mission semblait toute écrite pour elle, pourtant...

-Grey-sama...soupira Jubia en montant dans le train.

La jeune mage se demandait où l'homme qui faisait battre son coeur pouvait être? Etait-il parti dans une auberge avec Lucy? Etaient-ils juste tout les deux? Et dans ce cas, que faisaient-ils? Les scènes que la femme-pluie se passait en boucle dans sa tête ne firent que la rendre encore plus jalouse et colérique. Visualiser son Grey dans les bras de Bunny Girl ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout! Imaginer leurs lèvres se rapprocher, se frôler et...

-Ne touchez pas à Grey-Sama ! Cria-t-elle énergiquement.

Les passagers du wagon la regardèrent avec de grands yeux ronds. Un homme, assis en face d'elle, trempé de la tête aux pieds, ne semblait pas de très bonne humeur. La jeune femme abaissa doucement son bras et se confondit en excuses.

-Jubia est désolée ! Pardon ! Jubia est confuse.

Rouge de honte, la jeune mage se renfrogna dans son siège et n'en bougea plus jusqu'à l'arrivée en gare d'Harujion. Il faisait déjà nuit quand elle descendit du train. Les membres engourdis d'être restée assise de longues heures, Jubia s'étira en soupirant. Elle allait devoir trouver une auberge où passer la nuit si elle voulait être en forme pour mener sa mission à bien.

Jubia, un parapluie bleu au-dessus de sa tête, parcouru les rues de la ville, ses pas claquants sur les pavées, admirant l'architecture éclairée par les torches disséminées ci et là. Des petites maisons de deux ou trois étages, avec des colombages et des toits en tuiles couleur briques, se collaient les unes aux autres et semblaient lui indiquer le chemin. Au fur et à mesure de sa progression, Jubia eu la sensation de se trouver à l'intérieur d'un labyrinthe géant tant les structures se ressemblaient.

C'était ici qu'ils avaient retrouvés le maître Makaroff afin de passer leur examen de rang S. Un bateau les avait alors mené jusqu'à l'île Tenrô où... Jubia secoua la tête. Ces souvenirs remontaient à longtemps maintenant. La jeune femme s'arrêta devant le parc boisé et tourna la tête de droite à gauche. Quelqu'un était censé l'accueillir ici. La mage d'eau plissa les yeux afin de relire convenablement l'ordre de mission. Peut-être s'était-elle trompée d'endroit ?

Concentrée sur son déchiffrage, Jubia ne vit pas l'ombre qui lui fonçait dessus. Tournant la tête au dernier moment, elle poussa un hurlement déchirant dont l'écho résonna durant plusieurs minutes.

La pluie tomba d'un coup sur la ville d'Harujion redevenue silencieuse. Quelques têtes téméraires osèrent sortir l'espace de quelques secondes avant de vite retourner au chaud et à l'abri de l'humidité. Les rues désertes donnaient l'impression d'être dans une ville fantôme. Prise dans une bourrasque, une feuille s'envola quelques secondes avant d'aller finir sa course dans une flaque d'eau. Non loin d'elle, un parapluie bleu, au manche encore chaud d'avoir été tenu, se laissait bercer de droite à gauche par le vent.