Chapitre 4 : ... et une belle soirée !
Damian
J'aime cette fille.
Certes, le constat n'est pas nouveau. Je crois que je suis tombé amoureux au moment où elle m'a poussé dans mes retranchements. Elle était depuis... quoi ? Deux jours ? Et elle n'a pas hésité à jouer avec mes nerfs, menaçant de révéler à Lucifer, mon Roi et meilleur ami, les propos déplacés que j'avais eu à son encontre. Gabrielle est têtue, frondeuse, exaltée. Rares sont les fois où je parviens à lui couper le sifflet – en dehors d'un lit, j'entends. Aussi, la voir se tortiller, réfléchir et hésiter, les joues rouges et le nez froncé, c'est juste jouissif.
Du moins... au sens figuré.
Enfin, ma jolie petite épouse s'empare d'un paquet. Le papier est d'un rouge sombre, réhaussé d'un ruban argenté. Sobre et classe. Comme moi, quoi ! Je me cale dans le fond du canapé, noue mes doigts derrière ma tête et observe la réaction de Gabrielle. Elle déchire l'emballage, admire l'écrin en velours noir. Soudain, elle relève le nez et arrime son regard au mien. Eh oui, ma douce ! Ses dents se plantent dans sa lèvre inférieure et son genou tressaute à une cadence folle.
— Et bien, ouvre-le, l'encourage son père.
Fébrile, elle s'exécute. Presque aussitôt, je vois sa poitrine se gonfler, son dos se redresser... et le silence s'abattre sur la pièce. Trois longues secondes s'écoulent. Mon rythme cardiaque s'affole, mon cerveau se met en procédure dégradée, mes paumes deviennent moites.
Elle n'aime pas.
— Alors ? la tance Pandore. On veut voir !
Elle se penche, jette un coup d'œil par-dessus l'épaule de Gabrielle.
— Wow. C'est...
— Parfait, la coupe Gaby.
Avec mille précautions, elle dépose l'écrin à terre et en sort le collier. Les cristaux Swarovski captent la moindre lumière et scintillent, projetant des reflets dans les yeux émerveillés de mon Ange. Aidée de sa sœur, Gabrielle attache le collier autour de son cou. Du bout des doigts, elle caresse le pendentif avec délicatesse.
— Une foutue licorne ! se marre Lucifer.
Oui. En écho à ce fichu laïus que j'ai craché à la tronche de son ex-futur-mari, j'ai choisi une licorne. C'est devenu une blague entre nous, le symbole de ma dévotion à l'égard de cette femme pour qui je donnerais ma vie.
— Tu peux te moquer tant que tu veux, Luc'. Moi, j'en suis folle, clame Gabrielle.
Le nœud dans ma poitrine s'envole tout à fait. Ouf ! L'espace d'un instant, j'ai cru qu'elle trouvait mon cadeau stupide et immature. Ouais... Comme moi, quoi.
***
Enfin. Seuls.
J'ai beau apprécier ma belle-famille – notamment mon beau-frère – n'empêche qu'au moment où ils s'engouffrent dans leur ascenseur pour les uns ou portail pour l'autre, je lâche un soupir de soulagement.
— Bordel de... Gaby, je te jure, ne me fais plus jamais vivre ça.
Je me fiche bien de me faire sermonner. Parce que je sais très bien ce qui m'attend, sitôt ma phrase prononcée : Gaby va s'insurger, me hurler dessus et...
— Paillette ?
Merde. J'ai beau tourner sur moi-même, balayer la pièce des yeux... Pas de trace de ma douce. Oh par contre, ses saletés de décos de Noël et sa playlist à la noix, ça, pas de problème ! Mais pas de blondinette en vue. Où est-elle passée ? Je fais trois pas vers le couloir quand mon regard se pose sur une ballerine. Puis la seconde à quelque mètres de là.
Petit démon...
Je ne prends pas la peine de ramasser les vêtements qu'elle a semé le long de la route. Avec une lenteur calculée, je remonte jusqu'à notre chambre. Les mains dans les poches, feignant l'indifférence, je cale mon épaule contre le chambranle de notre porte et avise le spectacle qui se joue. Gabrielle est bien là. Mais envolé, la robe sage et l'image de gentille fille à papa : cette fois, elle a sorti le grand jeu. Déshabillé aux couleurs de Noël, tout en transparence, ne laissant que peu de place à l'imagination, ses boucles blondes qui cascadent sur ses épaules... Pour couronner le tout ? Dans sa main, la cravate qu'elle m'a offert un peu plus tôt.
Bien sûr, en la déballant, j'ai saisi le message. Son frère aussi, sois en assuré, ronchonne ma conscience. Peu importe. Sa famille peut bien me détester, s'offusquer ou crier au scandale : Gaby et moi sommes adultes, mariés et totalement accros au sexe !
— Eh ben, t'en as mis, du temps, me gronde Gabrielle, avec une moue faussement contrariée.
Sans piper mot, j'attrape l'arrière de ma chemise, la fait passer par-dessus ma tête et la balance dans un coin. Puis c'est au tour de ma ceinture de voler à travers la pièce. Pantalon, chaussures... J'ôte chaque vêtement sans me presser. Quand, enfin débarrassé de mes habits, je grimpe sur le lit, elle resserre les jambes et glousse.
— Et toi, tu as été une vilaine fille, Gabrielle, lui chuchoté-je à l'oreille en me glissant entre ses cuisses.
— Ah oui ? Pourtant, j'aurais juré que c'est toi qui...
Est-ce ma langue sur la peau de son cou ou mon index qui effleure son intimité qui lui coupe le souffle ? À moins que ce soit mon excitation évidente et plus que visible ? Je m'en fous. Plus rien ne compte. Que je la baise sauvagement ou que nous fassions l'amour avec tendresse, ce sera parfait. Parce que c'est elle, parce que je l'aime plus que ma propre vie.
Son dos se cambre, son souffle se saccade.
— Damian...
— Chut...
Le destin : 0 - Damian : 666. Victoire écrasante par K.O !
Je voudrais me souvenir de chaque soupir, de chaque caresse. J'aimerais être en mesure de décrire comment je l'ai aimée, câlinée et comblée. Pourtant, au moment où je m'enfonce en elle, je ne suis certain que d'une chose : mon souvenir le plus précieux est celui où une Ange bien trop téméraire est entrée dans ma vie.
C'est ça, mon plus beau cadeau.
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