Je me relevais précipitamment, et regardais autour de moi. Isaac était encore à terre, protégeant Lydia. Scott avait réussit à sortir lui aussi, mais les autres n'étaient pas là.
Derek n'était pas là.
Utilisant notre lien, j'essayais de le contacter, mais ce fut le vide qui me répondit.
Subitement, la peur me gagna. Pourquoi notre lien ne marchait plus ? Que s'est-il passé ?
Malgré le fait que j'étais sur le point de m'évanouir, j'avançais difficilement jusqu'à l'endroit où, il y a quelques minutes encore, se dressait encore la grotte. À travers la poussière, je découvrais les corps évanouis d'Aiden, Ethan, et un peu plus loin ceux de Boyd, Erica et Peter. Ne m'en préoccupant pas, je continuais de marcher, jusqu'à devoir escalader de gros rochers déposés là par le souffle de l'explosion.
Soudain, je me retrouvais plaqué contre un torse musclé. Malheureusement, pas celui que j'attendais.

   - Ne t'inquiète pas Stiles, il va revenir. chuchota Isaac dans mon oreille.

Et il m'entraîna de force, dans la forêt.

La suite est floue dans mon esprit. Je me souviens m'être évanoui, et m'être réveillé chez moi, dans mon lit. Scott était allongé à mes côtés et caressait lentement mes cheveux. Mais il y avait toujours se vide persistant qui vibrait en moi. Chaque mouvement que je faisais le faisait redoubler d'intensité.
C'était affreux.
Ce que je souhaitais était simplement de rester là, allongé dans les couvertures portant encore l'odeur de mon compagnon, et de ne plus jamais en bouger.
Mais les autres en avait décidé autrement : très vite, Erica et Boyd étaient venu me sortir -m'éjecter serait le mot exacte- de mon lit, m'avait fait m'habiller de force, et m'avait emmenés jusqu'à la maison des Hale -maintenant habitée seulement par Peter ... Pauvre maison- afin que j'entende "certaines vérités" m'avait dit la blonde en me poussant brutalement dans le dos afin que j'avance.
Lorsque j'entrais dans la maison, l'odeur très présente de Derek me fit chanceler. Jamais je n'avais ressentis ça auparavant. Comme si une partie de moi était morte.
Dans l'ancien grand salon, toute la meute se trouvait autour d'une gigantesque table où reposait divers plans, ainsi que des lettres, qui, à première vue, paraissait dater de plusieurs années.

   - Ah ! Voilà le principal intéressé ! s'exclama Alan Deaton en s'avançant vers moi.

Décontenancé, je le laissais me prendre par le bras, et me conduire jusqu'au seul siège présent dans la pièce.

   - Assieds-toi, je pense que ce sera mieux. dit-il ensuite en me souriant chaleureusement.

Je ne comprenais plus rien. Qu'est-ce que je faisais ici ? Pourquoi tout le monde me regardait avec cet air, celui que j'ai toujours connu lorsque ma mère est décédée : la compassion. Il n'y avait que de la compassion dans leurs regards, et je ne le supportais pas.

   - Arrêtez de me regarder comme ça, ou je m'en vais ! grommelais-je.

Tout le monde se racla la gorge puis ils se détournèrent de moi pour se concentrer sur le véto.

   - Bien, commença-t-il, si tu es ici, c'est parce que nous avons quelque chose d'important à te dire, mais aussi parce que j'aimerais vérifier deux ou trois trucs.
   - Depuis quand utilisez-vous le mot "truc" doc ? rigolais-je amèrement.
   - Depuis que je me trouve avec une bande d'ados qui l'emploi à toutes les sauces, certainement. Mais nous ne sommes pas là pour parler de mon vocabulaire, mais plutôt des conséquences de la morsure de ton compagnon sur toi.

Intérieurement, je bouillonnais. Comment ça les "conséquences" ?! La morsure de Derek n'est pas une mauvaise chose ! C'est surement l'une des meilleures choses qui me soit arrivée dans ma vie ! Comment peut-il en parler comme ça ?!

   - Excuse-moi Stiles, tu as mal interprété mes paroles. poursuivit Deaton. La morsure d'un loup-garou à son compagnon la chose la plus belle et la plus intime que je n'ai jamais vu. En te faisais ça, Derek place toute sa confiance en toi, ainsi que quelques uns de ses pouvoirs. Et c'est de cela que je voudrais te parler. Depuis que tu es revenu, la meute m'a rapporté que tu avais des comportements assez ... étranges.
   - Quoi, plus que d'habitude ? rigolais-je.

Mais personne ne me suivit. Je choisis donc de dire la vérité.

   - C'est vrai que depuis ma petite "escapade", j'arrive à ressentir certaines choses, comme ... les sentiments communs au sein de la meute ... C'est moi également qui ai dit à Derek pour Lydia ... J'ai eu comme un mauvais pressentiment, je savais que quelque chose était arrivé, mais je n'avais pas connaissance de la personne concernée ... expliquais-je.

Je parlais en fixant le Dr Deaton du regard. Celui-ci restait impassible, même si je savais qu'il était au courant de ce qui m'arrivait.

   - Je pense savoir ce qu'il t'arrive. Pourrais-tu me montrer la signature de Derek s'il te plaît ?

Sa quoi ?!

   - Il s'agit de la marque que ton compagnon t'a laissée après sa morsure. m'expliqua le véto, voyant que je ne comprenais pas.
   - Mais je n'ai pas de marque ! m'exclamais-je.

Tout le monde soupira.

   - Stiles ... dit Scott d'un air désespéré.

Je le regardais, choqué.

   - Quoi ?! m'offusquais-je. Je sais encore ce que j'ai sur la peau !
   - J'aimerais tout de même que tu me montres la parcelle de peau où Derek te mord.

Cette idée me rebutait. Je ne pouvais pas faire ça ! La terreur me prit. Je n'avais pas le droit de faire ça ...
Mon souffle commença à se raréfier, mes mains commencèrent à trembler et l'angoisse monta, plus forte que jamais. La crise de panique me gagnait.

   - Je p-peux pas ... Pas d-devant eux ... chuchotais-je tant bien que mal.

Deaton s'approcha rapidement de moi, s'agenouilla et pris mes mains dans les siennes.

   - Hé, Stiles, je ne te demandais pas de le montrer à la meute, mais seulement à moi. Si tu l'accepte, nous irons dans l'ancienne chambre de Derek, d'accord ? me demanda-t-il doucement.

Je fus soudainement très soulagé. Hochant la tête, je pris de très longue inspiration afin de me calmer, puis me levais lentement afin de ne pas m'évanouir, puis je sortis de la pièce, rejoignant la chambre de mon compagnon. Lorsque je pénétrais dans la pièce l'odeur de son propriétaire qui me vint au nez me calma instantanément. Apaisé, je m'asseyais sur le grand lit meublant la pièce, et retirais mon t-shirt. Après m'être assuré que la porte soit bien fermée, je me tournais sur le côté afin que le véto -qui m'avait suivit- puisse voir l'endroit précis où Derek me mordait. Après une brève inspection, Deaton me sourit, et me demanda de le suivre, ce que je fis. Une fois devant le miroir de la grande armoire de Dee', le Doc me demanda de regarder mon omoplate. À l'endroit précis de la morsure, se trouvait un petit triskel. Le même que mon compagnon avait dans le dos, bien que beaucoup plus petit, et scintillant d'une douce lumière dorée.
Alors c'était ça sa signature ...
La voir réchauffa mon corps.

   - Voilà de quoi je te parlais.
   - La dernière fois que j'ai été mordu, j'ai ressenti une vive chaleur ... C'était ça ? questionnais-je.
   - Très probablement.
   - Mais pourquoi seulement maintenant ? Pourquoi n'est-elle pas apparue plus tôt ?
   - Parce que tu n'étais pas prêt. me répondit-il d'un air mystérieux.

Pourquoi mystérieux ? Qu'est-ce qu'il me cache ? Saurait-il par hasard où se trouve Derek ? Serait-ce les "certaines vérités" d'Erica ?

   - Vous savez où il est ? dis-je, désormais en colère.
   - Oui.

Je n'en revenais pas. Ils m'avaient mentis. Tous. Ils m'avaient tous mentis, depuis le début.

   - Dites-le-moi ! ordonnais-je.

Il parut gêné, mais parla tout de même : 

   - Derek avait prévu qu'un piège serait posé dans la grotte. Il a alors établit un plan ...
   - Lequel ! aboyais-je.
   - On prenait Lydia, on te sortait de là, et lui restait pour trouver ce malade. me dit Scott qui venait de rentrer dans la pièce.

Alors il va bien ? Il est en vie ? Il a bloqué notre lien pour me protéger ? Mais il m'avait de nouveau mis de côté ...

   - Stiles, tout ce que ce mec veut c'est te tuer, il ne voulait pas qu'il t'arrive quelque chose, c'est tout ... Je suis désolé mon pote ... 

Scott paraissait sincère, il l'était, mais j'avais du mal à digérer tout ça. Ne me préoccupant même plus d'être torse nu, et que les autres puissent voir la signature de mon compagnon, je descendais au rez-de-chaussée, puis sortais de la maison, prenant la direction de la forêt afin de réfléchir. Après avoir cherché un arbre dans la circonférence était assez important pour que je puisse m'appuyer contre, je me laissais tomber au sol contre celui-ci, et fermais les yeux.
Encore une fois, ils ont été blessés par ma faute. Encore une fois ils ont été obligés d'élaborer un plan afin que je ne me fasse pas tuer. Encore une fois, Derek risque sa vie pour sauver la mienne. Et si un jour ça se passait mal ? Que quelqu'un était tué ? Se serait de ma faute, entièrement de ma faute.

   - Je t'interdis de penser ça ! dit soudain une voix juste devant moi.

Je relevais rapidement les yeux et découvris Derek, le visage portant quelques coupures d'où s'écoulait de petit filet de sang qui commençaient déjà à cicatriser. Il avait rouvert notre lien, c'était pourquoi il savait à quoi je pensais ...
Sans plus réfléchir, je lui sautais dans les bras. Il me réceptionna tant bien que mal, lutant pour ne pas tomber.

   - J'ai eu tellement peur ... gémis-je.
   - Je suis désolé Stiles ... Mais je devais le faire ...
   - Ne recommence jamais une chose pareille ! dis-je en posant ma tête dans son cou afin de pouvoir sentir son odeur.

J'étais tellement heureux de le retrouver, de pouvoir le sentir contre moi ..

   - C'est promis. me répondit-il avant de m'embrasser.