" Stiles, respire doucement. Une grande inspiration, une grande expiration."

Au bout de quelques minutes, après m'être entièrement concentré sur la voix de Derek, ma respiration se calma. Par sûreté, je m'asseyais par terre.

   - Dee' j'ai peur. murmurais-je.

Je l'entendis grogner.

Son loup me voulait en sécurité. Derek me voulait en sécurité.

   " Ecoute, tu vas demander à ton père de te ramener au plus vite, okay ? Nous verrons ce que nous ferons quand tu seras là..."

Cette phrase m'égaya malgré la situation. Ils acceptaient enfin que je puisse donner mon avis. Même si j'aurais préféré que cela se fasse dans d'autres conditions, bien évidemment...

D'autres conditions... Bordel Lydia, qu'est-ce qui a bien pu se passer ?!

   - D'accord, je fais au plus vite... Je t'aime. dis-je avant de raccrocher, ne lui laissant pas le temps d'ajouter quoi que ce soit.

Bon aller Stiles, tu restes calme, et tu fais ce qu'on t'a dit.

Lydia est une fille intelligente, elle saura rester en vie jusqu'à ce qu'on la retrouve.

Oui voilà, pense à ça Stiles, c'est une Banshee, elle annonce la mort, elle fait partie des êtres surnaturels de cette ville, alors elle survivra.

Mais il faut qu'on se dépêche de la trouver. Sauf que la meute m'attend pour trouver une solution... Donc, je dois retourner voir mon père...

Aller, bouge-toi Stilinski !

En un rien de temps, j'étais de retour à notre table pour expliquer la situation au shérif.

Encore plus rapidement, nous étions dans la voiture en direction de la maison.

  Alors que nous arrivions devant chez nous, une silhouette se dessina sur le perron. Je reconnus immédiatement Derek.

Dès que la voiture s'arrêta, j'en sortais en courant, et allais me blottir dans ses bras.

   - Ça va aller, on va la retrouver. me chuchota-t-il dans l'oreille.

Je sentis mon père poser sa main sur mon épaule avant de rentrer.

J'étais tellement bien, là, entouré par les grands bras musclés de mon amoureux, enivré par sa douce odeur sucrée que j'aimais tant...

   - Nous ferions mieux de rentrer... dis-je alors que je ne souhaitais que le contraire.

Pour toute réponse Derek soupira et prit ma main avant de m'entraîner jusqu'au salon où toute la meute était déjà installée sur le canapé et les deux fauteuils constituants la pièce.

Autant dire qu'il n'y avait plus beaucoup de place...

Tout le monde m'accueillit avec le sourire aux lèvres, Scott et Isaac se levèrent même pour me donner une étreinte rapide, mais je n'étais pas dupe : je voyais dans leur yeux qu'eux aussi étaient très inquiet.

Mais surtout, je le sentais. Je ne saurais comment décrire ce phénomène. C'est comme si j'avais des réceptacles en plus dans mon cerveau qui me permettaient de percevoir les émotions de la meute. Ça ne m'était jamais arrivé avant ce soir... Et puis, ce n'est pas comme si j'en souffrais, c'est juste... bizarre et inhabituel.

Une pression sur ma main de la part de Derek me fit revenir au présent. Scott, qui était toujours à côté de moi prit alors la parole :

   - Avant d'établir notre plan, je me permets d'être le porte parole, et de te présenter nos plus sincères excuses Stiles. Quand nous avons appris que ce salopard en voulait à ta vie, nous n'avons pas vraiment réfléchi aux conséquences, mais nous ne t'en avons pas parlé... On voulait simplement te protéger...

   - Je sais Scott, et j'accepte vos excuses, mais s'il vous plaît, ne me faites plus jamais une chose pareille... Parce que si ça arrive de nouveau, je ne suis pas sûr d'y survivre...

Une vague de remord me traversa.

   - M'enfin, pour l'instant, je vais très bien, alors continuez comme ça ! dis-je pour essayer de les apaiser.

Ce qui sembla très bien marcher, puisque Derek prit la parole.

   - Très bien, nous savons que Lydia avait rendez-vous à vingt heures avec un homme. C'est à vingt heures quarante cinq que Stiles a eu le pressentiment qu'il lui était arrivé quelque chose. Nous avons tous essayé de la joindre sur son portable, sans succès. Il est désormais vingt-et-une heure quarante cinq, cela fait donc une heure qu'elle a disparue. Est-ce que quelqu'un sait où elle devait rejoindre ce mec ?

Isaac s'approcha.

   - Devant le lycée. C'est là-bas qu'ils se sont rencontrés... Mais aucun de nous ne l'a jamais vu.

   - Si, moi je l'ai vu. De dos, mais je l'ai vu. intervint Scott. Si je me rappelle bien, il est assez grand et plutôt costaud. Il porte une boucle d'oreille à l'oreille droite, et Lydia m'a déjà parlé d'une veste marron en daim qu'il ne quittait jamais...

Sans que je ne sache pourquoi, à cette dernière évocation, je sentis par notre lien que Derek était mort de peur. Il se laissa tomber au sol, comme si la pire des choses était entrain d'arriver. Ce n'était plus seulement la peur, mais aussi de nombreuses questions, de l'énervement et une douleur immense qui émanaient de lui.

Je m'agenouillais à ses côtés, et le prit dans mes bras. Aussitôt, il passa les siens autours de moi, et posa sa tête dans mon cou, déposant de légers baisers sur mon épaule.

   - Hé Dee', qu'est-ce qu'il se passe ? demandais-je doucement au creux de son oreille.

Pour toute réponse, il me serra encore plus fort contre lui.

Hébété, je me tournais vers la meute. Ceux-ci arboraient un air perdu, et je compris qu'ils ne connaissaient pas la raison qui pouvait mettre mon petit-ami dans cet état.

   - Derek, s'il te plaît, parle-moi.... l'implorais-je.

Ma phrase provoqua comme un électrochoc, et Derek se redressa. Il avait le visage pâle, et les yeux dans le vague.

   - C'est lui. C'est l'homme qui veut te tuer, Stiles. C'est exactement sa description ! Il a enlevé Lydia afin que nous baissions notre garde et qu'il puisse ainsi t'atteindre plus facilement ! 

Je n'en revienais pas...

Pourtant, il m'avait bien prévenu que quelqu'un en voulait à ma vie. Mais c'est comme si, tout à coup, la situation venait de m'exploser en pleine face. Mon ami, la fille de laquelle j'avais été amoureux toute mon enfance, venait d'être enlevée à cause de moi...

Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Ou justement, qu'est-ce que je n'ai pas fait pour que cette personne m'en veuille autant ?

Je n'ai jamais blessé mortellement quelqu'un volontairement ! Le seul véritable problème que j'ai est mon hyperactivité, et quand je prends mon médicament, tout va bien...

Alors je ne comprends pas...

   - Je pense qu'il est préférable que nous nous donnions la nuit pour se reposer, il ne devrait pas pleuvoir, alors si ce psychopathe a laissé le moindre petit indice, nous le trouverons quand même. s'exclama mon amoureux.

Tout le monde hocha la tête.

   - La chambre d'ami est libre, il y a le canapé, et je dois avoir trois ou quatre matelas gonflables au grenier si vous voulez... intervins-je ensuite.

Tous acquiescèrent poliment. Soudain, je fus entraîné jusqu'à la salle de bain, où Derek nous déshabilla et me porta sous l'eau chaude et apaisante de la douche. Par la suite, nous nous lavâmes les dents, puis j'enfilais un simple pantalon de pyjama, tandis que mon copain revêtit l'un de mes t-shirt -ses préférés pour dormir-, et son jean, et enfin, nous gagnâmes mon lit.

Le sommeil pointait déjà le bout de son nez et j'avais du mal à garder les yeux ouverts.

   - C'est pour ça que je ne voulais pas t'en parler Mon Ange, je savais que ça allait te faire du mal.

   - J'ai peur Dee'...

   - Ne t'inquiète pas, je suis là pour te protéger. dit-il avant de m'embrasser tendrement.

Tranquillisé, je me tournais sur le côté et fermais les yeux. Je sentis Derek passer l'un de ses bras autours de mon corps, et l'une de ses jambes sur l'une des miennes.

Même si le contexte ne s'y prêtait pas vraiment, j'allais passer une bonne nuit.