Partie 10

  La peur me broya l'estomac : comment était-il arrivé à nous retrouver ?! Je pensais que nous serions en sécurité, ici, loin de tout ... Mais je m'étais trompé. Apparemment, je ne pourrais jamais être tranquille. Je posais une main sur le dos de Derek, histoire de me prouver que je n'étais pas seul et qu'il me protégerait ...
La situation est tout de même comique : je me retrouve là, enfermé dans une petite cabane, enceinte, avec l'homme que j'aime et un autre qui veut ma mort ...
Mon compagnon était furieux, je sentais qu'il tremblait de rage, mais aussi d'appréhension ce qui n'apaisa pas ma peur. Si même lui ne pensait pas qu'il allait ressortir vivant, comment pourrais-je être calme ?

   - Stiles, je veux que dès que tu en as la possibilité, tu cours le plus rapidement possible à la voiture, tu démarre et tu roules le plus loin que tu peux, o.k. ? Mon portable est dans la boîte à gant, tu appelles la meute, mais surtout tu ne t'arrêtes pas ! dit-il d'une voix basse.

Il voulait que je laisse seul avec ce malade alors qui pourrait être blessé, ou même pire ...
Non, j'en suis incapable, je ne peux pas, c'est impossible ... Une forte douleur dans mon ventre me fit gémir. Derek ne se tendit encore plus.

   - Stiles, s'il te plaît, il n'est plus question uniquement de toi maintenant, mais aussi de notre bébé. chuchota-t-il en ma direction.

Notre bébé, mon bébé, je portais un petit être dans mon ventre ... Un petit être, qui, à cause de ce malade était en danger.
Mon enfant était en danger.

   - Je vais le faire. murmurais-je comme réponse.

Mes paroles le calmèrent, et il respira plus calmement.

   - Les enfants, arrêtaient donc de faire comme si je n'étais pas ici. Je pense que nous devrions plutôt parler.
   - Excusez-moi, mais je ne parle qu'aux gens doué d'intelligence et censé. Ce qui n'a pas l'air d'être votre cas ! grogna Derek.
   - Fait gaffe Hale, de tels paroles pourraient avoir un impact ... malheureux, si tu vois ce que je veux dire. dit-il en posant son regard sur moi.

N'acceptant aucunement ce regard, mon loup-garou grogna méchamment. Le moins que l'on puisse dire, c'est que si ce grognement m'avait été adressé, je serais parti en courant.

   - Pourquoi, pourquoi t'acharnes-tu sur nous ?! demanda soudain mon compagnon en se rapprochant de l'homme.
   - Pourquoi ? Tu me demandes réellement pourquoi ? rigola-t-il nerveusement. Est-ce que le nom de Ciara Harrington te rappelle quelque chose ?

D'après le silence de Derek, je devinais qu'il fronçait les sourcils et qu'il cherchait qui était cette fille.

   - Non, ce nom ne me dit rien. répondit-il en me faisant signe de trouver un moyen de partir au plus vite.

La porte d'entrée : inaccessible puisque l'imbécile qui pense être capable de tuer à tout va qui il veut est juste devant. La fenêtre de la chambre : impossible, puisque je tomberais dans l'eau ... Ce que je ne souhaite aucunement.
Je n'avais aucune issue.

   - Elle était la personne que j'aimais le plus au monde : ma petite sœur. Nous l'avons retrouvé morte dans la forêt, alors qu'elle était parti se balader avec certains de ses amis. La peau de sa gorge était déchirée, en lambeau. J'avais déjà entendu parler des loups-garous, j'avais déjà vu ce qu'ils étaient capables de faire. J'ai donc tout de suite su que c'était l'un d'eux qui était à l'origine de ça. Alors j'ai tout fait, absolument tout, pour mettre la main sur l'enfoiré qui avait fait ça. Et devinais quoi, je l'ai retrouvé après une année complète de recherche. C'était un petit louveteau, n'arrivant pas encore à contrôler la transformation. Ma sœur est morte à cause d'un gamin incapable de se comporter correctement. Mais le plus intéressant est que ce gamin, c'était toi Hale. dit-il tout en avançant vers mon compagnon.

Bizarrement, cette histoire ne me choquait pas plus que ça. Derek m'avait expliqué à quel point arriver à contrôler leur loup était compliqué. Il m'avait même avoué qu'il avait tué lors de pleine lune lorsqu'il était enfant. Si l'homme voulait que j'ai peur de mon amoureux, c'était loupé.

   - Alors j'ai attendu. Si je te tuais toi, ma sœur ne serait pas vengée. J'ai attendu qu'une personne arrive dans ta vie, une personne que tu aimerais inconditionnellement. Et ma patience a payée. Si je tue Stiles, alors tout sera fini. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi. continua le cinglé, son corps presque collé à celui de Dee'.

Avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, Derek avait sauté sur le malade et l'étranglait. Ses griffes étaient sorties, et d'impressionnants grognements sortaient de sa bouche.
Comprenant que c'était le bon moment, je contournais les deux hommes, et sortais de la cabane en courant. Sans plus réfléchir, je m'engageais sur le chemin qui, si je me souvenais bien, allait me ramener à la voiture. Mais à bout de souffle et épuisé, je m'arrêtais. De petits tiraillements se faisaient sentir dans le bas de mon ventre. Ayant peur qu'il arrive quelque chose à mon bébé, je m'asseyais contre un arbre, et pris le temps de reprendre ma respiration. Lorsqu'enfin je la retrouvais, je me relevais et marchais le plus vite que je pouvais. Quand enfin j'aperçu la voiture, j'en fus tellement heureux qu'un petite rire s'échappa de ma gorge. Je récupérais le double des clés caché dans l'une des roues et déverrouillais les portes. Lorsque le téléphone de Derek fut en ma possession, je m'empressais de composer le numéro de Scott. Je savais qu'il avait toujours son portable sur lui, et qu'il serait donc obligé de répondre.

   "Allo ?" dit la voix de mon meilleur ami.
   - Scott, j'ai besoin que tu joignes le reste de la meute, l'homme qui veut me tuer nous a retrouvés. Il est seul avec Dee' en ce moment, et j'ai peur de ce qu'il pourrait arriver ...
   "O.K. Stiles, calme-toi. Sais-tu où vous êtes ?"
   - Non, je n'en ai aucune idée ... J'ai dormis tout le long du trajet ... pleurnichais-je, espérant qu'il se dépêche.
   "O.K., c'est pas grave. Je vais chercher les autres et on arrive, d'accord Stiles ? Ne t'inquiète pas, on est là dans peu de temps."

Je ne répondais pas et raccrochais. Fatigué, je m'asseyais sur le siège passager de la voiture, et décidais de ne pas retourner à la cabane avant que Scott n'arrive. Ce serait trop dangereux pour moi, et de toute façon, je suis trop crevé pour être capable de refaire le chemin.
L'attente, alors que vous ne savez pas comment va la personne à qui vous tenez le plus, est horrible. Ma jambe bouge toute seule, ma respiration est laborieuse, l'ensemble de mes muscles sont comme ... anesthésiés, et les petits tiraillements au niveau de mon ventre sont maintenant devenus d'affreuses douleurs insupportables.

   - Stiles ! Est-ce que tu vas bien ?! me demanda une voix affolée.

Je levais la tête et découvris Isaac, agenouillé devant moi, ses mains sur mes cuisses, une expression inquiète sur son visage.

   - Je ne sais pas trop ... murmurais-je péniblement.

Tout ce que je voulais, c'était savoir mon compagnon en sécurité, rien d'autre ne me préoccupais.

   - Les autres ont suivi l'odeur de Derek, ils doivent très certainement être avec lui en ce moment même. Nous sommes tous là Stiles, toutes la meute, même Peter.

Même Peter ? Ça me rassurait un peu. Même s'il était un idiot fini, il savait se battre. 

   - Ne t'inquiète pas, la situation va vite être réglée. continua-t-il.
   - Non Isaac, c'est la vengeance qui motive cet homme, et la vengeance peut contribuer à faire faire d'horribles choses ... Nous ferions mieux d'y aller nous aussi ...

Je me relevais péniblement. Ma tête ne tournait pas, mais je ne me sentais pas solide sur mer jambes. 

   - Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée ...
   - S'il te plaît ... l'implorais-je.

Il soupira, mais hocha la tête. Il s'approcha ensuite de moi, me prit dans ses bras et partit en courant à une vitesse incroyable.
Quand, enfin, ce que je voyais autour n'était plus flou, le loup me posa à terre, et nous nous approchâmes lentement de la porte d'entrée de la petite maison.

   - Y'a une odeur bizarre ... dit Isaac en fronçant les sourcils.

Soudain, nous vîmes Aiden et Ethan voler, et atterrir à nos pieds en gémissant de douleur.

   - Qu'est-ce qu'il se passe ?! demandais-je aux garçons qui se retransformaient.
   - Il a nos pouvoirs, je crois qu'il s'est fait mordre, mais que sa transformation ne s'est pas achevée ... m'expliqua Ethan en se relevant.

Ayant peur pour les autres, je m'approchais de la porte, et regardais ce qu'il se passait à l'intérieur.
Peter était à terre, certainement sonné, tandis que Scott et Derek -bien que très amochés- tournaient autour d'Harrington, et essayaient d'attaquer mortellement leur proie. Soudain, l'homme s'arrêta et se tourna dans la direction. Lorsque ses yeux se posèrent sur moi, un éclair de folie s'alluma dans ceux-ci. Je le vis prendre de l'élan, et alors que j'essayais de reculer, ayant très bien compris ce qu'il s'apprêtait à faire, il me fit tomber à terre sur le dos, entoura sa large main autour de mon cou et commença à serrer. C'était sans compter sur Isaac, qui se hâta de venir m'aider en envoyer balader l'homme à dix bons mètres, dans l'eau. Seulement, ce que je n'avais pas vu, c'est qu'en plus de l'avoir fait voler, le petit louveteau l'avait également gravement blessé à l'abdomen, où une large et sanguinolente balafre s'étendait. 

   - Il a peut-être la force des loups-garous, mais pas leur capacité à cicatriser ! commenta sarcastiquement Peter.

Derek, que je savais pourtant fatigué dû aux multiples blessures couvrant son corps, marcha jusqu'à l'homme-loup-pas-vraiment-loup, et le releva par le t-shirt :

   - Voilà ce qu'il arrive lorsque l'on s'en prend au compagnon d'un Alpha ! grogna-t-il.

Puis d'un grand mouvement de la main et grâce à ses longues griffes acérées, il lui coupa la tête. À la vision de celle-ci se séparant du buste de son propriétaire et tombant à terre, je ne pus me retenir et vomis tout ce que j'avais ingurgité comme nourriture. 

   - Je suis désolé Stiles ... me dit mon amoureux, peiné. Puis-je faire quelque chose ?
   - Je veux juste rentrer à la maison ...

Alors il s'approcha de moi et se pencha pour me prendre dans ses bras, mais avant qu'il ne puisse le faire, il tomba au sol, évanoui.

   - Il n'a rien de grave ... me rassura Scott en me soulevant de terre.

Ce ne fut qu'une fois assis dans la voiture que je me permettais de me débarrasser de toute ma peur, en laissant couler les très nombreuses larmes contenues depuis trop longtemps dans mes yeux. Et, quand mes sentiments ne furent plus qu'une coquille vide due à ma fatigue, je me laissais bercer par les mouvements de la voiture, et m'endormais, blottis contre mon inconscient préféré.


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Cette partie est la dernière de la fiction ... 

Ne vous inquiétez pas, il reste l'épilogue qui arrive très bientôt :)

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