Hier soir, j'ai pleuré.

Pas parce que j'étais triste,ni en colère, mais parce que j'étais brisée.
Comme une assiette fissurée, j'ai fini par moi aussi exploser en éclats.

Ma peine était un peu trop immense, ma solitude était peut-être un peut trop marquée, je n'en sais rien. En tout cas, j'ai pleuré. Au début, ça faisait du bien, et puis, plus les larmes roulaient sous mes joues, plus ma peine s'allongeait.

J'étais comme vidée, cete fois-ci, je n'avais plus aucune émotions, comme si mon réservoir était à sec. Je ne ressentais plus rien, ni tristesse, ni colère, ni joie, ni trop, ni pas assez.

Petit à petit, je commençais à apprécier ce vide, je commençais à m'habituer à mon pitoyable sort.

Je le savais, de toutes les manières que rien ni personne ne pourrait un jour combler ce vide, ce manque au fond de moi, ce trou noir presque éteint.

Je le savais, il n'y avait que moi qui pouvais le remplir à nouveau de bonnes choses, mais, à quoi bon?

Je ne suis pas une battante, j'abandonne au moindre soucis, c'est un fait. Pourquoi donc réussirais-je à m'en sortir si je n'y crois même plus?

C'est triste à dire et je sais que rien n'y changera, mais je me suis habitué à cette peine, elle est en moi.

Mais il faut que j'arrive à m'en remettre, il faut que j'arrive à aller mieux, par moi-même.

Non, je dois m'en remettre, je dois aller mieux!

Je suis persuadée du fait d'être heureuse.

Je suis une bâtante, j'ai réussi jusque-là et j'y arriverai jusqu'au bout, je dois me battre jusqu'à la fin.

Mon handicap n'est pas une fatalité, plus personne ne doit avoir pitié de moi! Plus jamais!

Plus jamais je ne dois me laisser abattre! Plus jamais je dois avoir cette peine en moi.

Sors! Vas-t-en, Tristesse! Je ne suis plus faible!

Je n'aurai plus besoin de toi Journal, car desormais, je suis forte!

Adieu, j'espère que tu as aimé ces moments passés ensembles, j'espère ne plus avoir besoin de toi, mais j'espère que l'on se reverra, que tu vois comme j'ai grandis.

Ceci était les dernières larmes que je verserais à ton égard, désormais, j'avancerai, tête haute et fière de moi, fière d'avoir accomplie tant de choses, fière de tout!

Alors merci Journal, merci d'avoir été là pour moi quand aucune autre âme le faisait.

Je t'aime.