Déconfinement - J14

La une du New York Times… 😞

On va à un barbecue chez des amis. Au détour de la conversation, je découvre un aspect de la crise que je n'avais pas imaginé. Des patrons ont déclaré leurs employés au chômage partiel, alors que ces gens ont continué à faire tourner la boîte en télétravail.

Je sens que ma phase de déconfinement s'achève. La preuve, Ikea rouvre demain. Le travail continue de se faire à distance, mais nos habitudes d'avant sont revenues à vitesse grand V. N'en déplaise aux idéalistes qui s'imaginaient que le monde n'allait pas retomber dans ses travers. D'ailleurs, Trump a repris le golf.

La vie reprend donc, comme avant. À quelques différences près:

- Nous devrons vivre avec des masques pendant encore un bon moment. Et nous les garderons à portée de main dans un tiroir pour la prochaine épidémie.

- Il va falloir réapprendre à vivre ensemble. La méfiance est devenue un automatisme, presque un réflexe de survie. Si la vie doit reprendre, nous procéderons à tâtons.

- Le télétravail nous a enseigné des méthodes que nous pourrons conserver, auxquelles nous n'aurions peut-être pas songé.

- Les rassemblements religieux sont de vraies boîtes de Petri.

- Nous savons maintenant que la foule est naturellement encline à piller, stocker et gaspiller les ressources qu'on lui présente comme essentielles, sans se soucier des pénuries que peut causer son attitude.

- L'obéissances aux consignes sanitaires n'est pas franchement le point fort des français. C'est à la fois un défaut et une fierté nationale.

- Il ne faut pas compter sur les gouvernements pour procurer au plus grand nombre et dans des délais acceptables les moyens de se prémunir. Mais il ne faut pas non plus se ruer sur les solutions miracles apportées par des gourous en manque de reconnaissance.

- Les gouvernements montreront leur vrai visage en temps de crise. Les dictateurs élus privilégient leurs intérêts économiques au détriment de la santé de leurs citoyens. Les pays mal préparés ou mal gérés tentent de camoufler leurs déficiences. Les libertés individuelles les plus essentielles sont mises dans la balance, l'occasion pour certains dirigeants d'imposer des mesures sécuritaires par ailleurs inenvisageables.

- Une crise de confinement telle que nous venons de la vivre exacerbe à la fois la connerie, la lâcheté, le courage et la créativité des gens.

- Il y aura certainement d'autres pandémies, potentiellement plus virulentes. Le Covid-19 nous a mis à genoux, alors que son taux de mortalité est relativement faible. Que se passera-t-il lorsque les prochains virus toucheront plus gravement des populations moins fragiles, ou bien les enfants ?

- Nous avons besoin de liberté. Et en même temps, nous voulons nous sentir en sécurité dans notre petit cocon. Mais aussi, nous vivons l'enfermement comme une oppression, et pourtant la peur d'une menace invisible nous empêche de sortir. Bref, c'est compliqué.

Voilà. On va en chier, quoi.

Merci à tou.te.s celle.eux qui m'ont suivi tout au long de ces 70 jours étranges, avec des hauts et des bas.

Delphine et moi vous faisons des poutous.

Prenez soin de vous, les pioupious.

Garnath out.

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