Jour 6, 3h56, dans mon (confortable) lit
Ganondorf n'a toujours pas fermé ma cellule, mais les gardes patrouillent toujours à l'extérieur. Malgré ça, aujourd'hui, j'ai voulu tenter quelque chose.
Je sais que Ganondorf n'a pas pour dessein de me tuer. Il a besoin de moi pour attirer Link, et pour avoir la Triforce de la Sagesse. Ainsi, je suis sûre que ni lui, ni les gardes ne m'attaqueront.
Enfin sauf les Stalfos. Ils sont peut-être un peu trop idiots.
Il y a quelques heures j'ai voulu voir si Ganondorf n'en a vraiment rien à faire de moi, ou si la dernière fois que je suis sortie de ma cellule, il était juste malade ou trop fatigué pour me faire quelque chose.
Alors je suis sortie dans le couloir, après que le Stalfos ait fait sa ronde. Pour plus de sécurité, j'ai caché sous mes robes une latte de mon lit (Je l'avais cassée lorsque, une nuit où je ne trouvais pas le sommeil, je m'étais amusée à sauter sur le lit comme quand j'étais enfant. Mais, autant Ganondorf a de très bons matelas, autant faudra racheter des sommiers, tant ils sont mauvais.) Alors oui, je savais pertinemment que contre le « Seigneur du Malin » une latte de bois cassée ne servirait pas à grand-chose... Enfin, ça pouvait tout de même faire office de distraction. Mais de toute manière je n'en ai pas eu besoin.
Alors. Continuons, continuons.
Après être sortie dans le couloir, j'ai avancé jusqu'à la porte de la « salle du trône ». Deux gardes étaient postés devant. Deux Hyliens.
Ça me fait mal au cœur de penser que certains membres de mon peuple soutiennent Ganondorf. Mais je pense qu'ils y sont surtout obligés. Combien d'Hyliens j'ai vu lui prêter allégeance, juste pour pouvoir mener une existence tranquille. Et combien de pauvres j'ai vu devenir soldat à sa charge, pour gagner un peu d'argent... Maintenant que la famille royale est tombée – tout comme la paix –, chacun tente de survivre comme il peut.
Mais je m'égare !
Je reprends là où j'en étais.
J'étais donc face aux deux gardes, qui me regardaient sans expression. La porte était juste à quelques pieds de moi. Pour être honnête, l'idée de me servir de ma latte contre ces soldats m'a traversée l'esprit. Mais la raison m'est vite revenue. Il aurait été stupide d'user de ma seule arme contre ces laquais pour passer une porte, alors que derrière se trouvait leur chef !
Bon, après, je dois avouer que je suis restée longtemps devant eux, sans idée pour ouvrir cette maudite porte. Eux me regardaient, et commençaient à se poser des questions. Je m'apprêtais à commencer à réfléchir à une énième idée quand j'ai entendu les pas du stalfos. Il revenait de sa ronde. Alors j'ai tenté le tout pour le tout.
J'ai marché vers la porte, me tenant bien droite, comme une véritable princesse. J'ai vu une lueur d'hésitation dans les yeux des gardes. Je n'en ai pas tenu rigueur. J'ai continué à avancer, et posé ma main sur la poignée. Puis je l'ai abaissée, j'ai poussé la porte... et je suis entrée.
Comme ça.
Sans rencontrer aucune résistance.
J'ai juste eu le temps d'entendre un petit « Meh... » perplexe d'un des gardes avant de refermer la porte.
Ahah, je crois qu'ils comptaient l'un sur l'autre pour agir, seulement aucun des deux n'a rien osé faire !
Ça me rappelle les gardes du château d'Hyrule. Ces gardes étaient complétement stupides. S'il y avait trois gardes dans un jardin avec trois chemins différents, les trois avaient la bonne idée de garder le même chemin... C'était vraiment désespérant.
Seulement, mon père se souciait bien peu de qui se trouvait dans son armée, tant qu'il y avait de la chair à canon. On recrutait à peu près n'importe qui, ce qui ne nous a jamais arrangés. Même Link avait remarqué l'incompétence de nos soldats. Je m'en souviens. Il m'avait même dit... : « C'est qui les gens qui gardent les buissons ? C'est des soldats ? Ils ont pas l'air très intelligent... »
Je m'étais rendue compte à ce moment- là d'à quel point je n'étais pas en sécurité avec nos gardes. Si un gamin de dix ans complétement stupide avait réussi à les tromper, quand serait-il d'un chef d'armée dit « roi des voleurs » ?
Enfin, on a bien vu où ça nous a mené...
Mais bref. Ce n'est, encore une fois, pas le sujet. J'aime beaucoup trop parler, il faudrait que je me contienne.
Où en étais déjà ? Ah oui.
Je suis donc rentrée dans la « salle du trône » de Ganondorf.
Et il ne m'est strictement rien arriver. Enfin si. Je me suis fait rabaissée.
Ganondorf m'a directement vue. Il a alors plissé les yeux, et m'a dit d'un ton acerbe :
- Alors, on visite, princesse ?
J'ai ouvert la bouche pour répondre, mais, ma répartie semblant avoir disparue, je l'ai immédiatement refermée (il ne faut JAMAIS parler pour ne rien dire. Après on a toujours l'air stupide). Au lieu de ça, j'ai simplement avancé de quelques pas vers lui. Il n'a pas bronché. J'ai commencé à faire le tour du propriétaire. Il n'a pas plus réagi. Il s'est contenté de me regarder faire. Ses gardes postés au quatre coins de la salle n'ont pas plus bougé que lui.
Au bout d'un moment, une phrase est tout de même sortie de sa bouche :
- On apprécie la déco, princesse Zelda ?
Je me suis tournée vers lui. Il me regardait sans émotion.
Et alors là, je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé, je dois dire... Je me suis senti pousser des ailes. J'ai voulu le provoquer. Sa phrase m'a inspirée et je lui ai répondu avec beaucoup trop de confiance :
- Eh bien... je dirais que je trouve la décoration un peu sombre et vieille. Les gargouilles ne sont plus tellement à la mode, vous savez...
Cette phrase à elle seule a réussi à faire réagir mon geôlier. Il s'est levé d'un coup et s'est dirigé vers moi. J'ai alors reculé de quelques pas, surprise. Il faut dire que Ganondorf est très impressionnant, il fait plusieurs têtes de plus que moi. J'en ai été d'autant plus surprise que je ne m'attendais pas à une quelconque réaction.
Le roi des voleurs m'a regardé dans les yeux, énervé, avant de m'asséner :
- Laisse-moi te dire une chose jeune fille... Je te permets te déplacer partout où tu veux dans ce château. Ce n'est agréable ni pour moi, ni pour toi d'être dans cette situation, à attendre ton soit disant héros de légende, alors j'essaye de rendre les choses plus faciles pour tout le monde. Avoir une petite pimbêche qui hurle que je la libère de sa cellule me serait insupportable alors je ne t'enferme pas. Tu ferais mieux de me remercier.
Il s'est arrêté, s'assurant que je comprenne bien ses mots. Ou alors pour réfléchir à la suite de son discours.
- Tu peux me dire ce que tu veux... mais ne critique jamais cette décoration. Je l'ai créée avec amour, et nulle part ailleurs tu n'en verras de pareille. Retiens bien ça.
Il était très sérieux. A cet instant précis, je me retenais de rire. Depuis mon arrivée, je n'avais jamais vu Ganondorf aussi énervé. Et l'unique chose qui avait provoqué cette réaction c'est, eh bien, sa décoration. Même maintenant j'essaye de ne pas rire. Ce n'est pas très crédible. Clairement, Ganondorf a baissé dans mon estime. Niveau méchant... On peut trouver mieux !
C'est que j'ai dû me dire tout à l'heure, car j'ai continué sans être intimider :
- Vous avez beaucoup trop de confiance en vous « Votre Majesté ».
J'ai insisté sur la royale appellation. Ganondorf ne sera jamais mon roi, jamais. Puis j'ai continué – en l'occurrence, c'était moi qui avais un peu trop confiance :
- Vous croyez sincèrement que je ne pourrais pas tenter de vous tuer ? Ou de m'échapper ?
J'ai discrètement palpé ma latte de bois caché sous mes jupes – on est jamais sûr de rien, j'aurais pu en avoir besoin à ce moment-là.
- Hahaha ! a-t-il alors ricané. J'ai bien envie de te voir essayer princesse. Mais j'ai peur qu'avec ta faible masse musculaire, tu ne sois pas de taille avec ce qui t'attendra.
Il a soulevé un de mes bras et l'a soupesé d'un air moqueur. Surprise, je l'ai laissé faire avant de retirer mon bras rapidement. Mais pour qui se prend-t-il ? Je lui ai lancé un regard sombre qui l'a fait ricaner.
Puis il s'est calmé. Et c'est beaucoup plus sérieusement qu'il a continué :
- Je ne vais pas prendre de grosses précautions pour toi, princesse. Tu es faible. Jamais tu ne pourras t'enfuir seule.
J'ai encaissé le coup sans broncher. Pour le coup, il n'avait pas tort. Seule, je ne suis pas de taille.
- De plus, ta présence ici ne sera que temporaire, a-t-il continué. A quoi cela me servirais, de dépenser de l'argent en serrure pour m'assurer que tu ne t'enfuisses pas ? Je ne compte pas te garder ici éternellement. Saches que tu ne m'intéresses, jeune fille, que parce que tu possèdes un fragment de la Triforce. Si tu ne l'avais pas en ta possession, je ne préoccuperais certainement pas de ton sort. Toi et ton petit copain le pseudo héros êtes juste des insectes qui ne cessent de m'importuner. J'en ai eu plus qu'assez de vous courir après pendant sept ans. Si vous ne possédiez pas les fragments, je vous aurais exterminé, pour avoir voulu me barrer la route. Et quand j'aurais enfin obtenu ce que je souhaite de vous, je vous ferais disparaitre. Tout simplement. Vous m'êtes à la fois insignifiants et insupportables.
Il m'a regardé dans les yeux. Je n'ai pas baissé le regard. Je bouillais de rage, mais n'en ai rien laissé paraitre. Nous nous sommes fixés encore quelques secondes, puis je me suis détournée. Je suis retournée dans ma cellule comme lors de ma première confrontation avec lui. J'avais les poings serrés de rage. Je sentais son regard dans mon dos alors que je m'en allais.
Cet homme qui se prend pour mon roi m'insupporte.
J'en ai plus qu'assez d'être ici.
Bon sang, mais quand est-ce que Link se décidera à venir ?! Il devrait déjà être là ! J'en ai assez d'être enfermée là ! Pourquoi ne se comporte-il pas comme un vrai héros ? Il devrait s'inquiéter pour moi, me penser en danger ! Mais non, il vaque a ses occupations. Bon, certes mes jours ne sont pas menacés, mais il n'est pas censé le savoir ! Alors pourquoi, POURQUOI n'est-il pas là ! Il m'exaspère, ce maudit élu !
Je n'en peux plus. J'en ai assez. Je veux rentrer. Je veux
Oh ? Je crois bien que notre princesse s'est endormie... Elle n'a même pas fini sa phrase ! Mais il faut la comprendre la pauvre, il était 3h56 lorsqu'elle a rédigé ces pages... De plus elle était allongée sur un matelas du château de Ganon. Vous savez ce qu'on en dit, de ces matelas ? Apparemment, ils sont très agréables ! Alors évidemment, ça appelle le sommeil. Et puis elle était fatiguée, alors ne vous étonnez pas si tout ce qu'elle a écrit aujourd'hui n'a pas sens et est bien moins agréable à lire que d'habitude.
Et ce n'est pas une excuse de l'auteure pour se justifier ! Non, loin de là ! Enfin... peut-être un peu... (d'ailleurs elle s'excuse pour le retard et vous fait des bisous)
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