On retente ?
Parce que je n'en pouvais plus.
Parce qu'elle me l'avait montré.
Parce qu'elle me l'avait demandé.
Parce que j'en avais marre.
Marre d'être obligée de lui mettre la bride pour galoper normalement. Même si je ne m'en sert pas pour freiner, il y a quand même un peu de ça, et ce n'est pas de cette manière que je vois les choses.
Marre qu'un simple contact la fâche et qu'elle se mette à tirer, accélérer, sauter en l'air,..., bref, chauffer, et que je ne puisse pas la faire redescendre, que ce soit avec ou sans mors.
Marre qu'elle fasse demi-tour à chaque coin de rue.
Marre de ne pas trouver la réponse à mes "pourquoi".
Marre de tout essayer.
Marre de retourner sans cesse à la case départ.
Alors que je cogitais à propos de Balina (et ça arrive très souvent), me demandant ce qui n'allait pas, ce que je faisais de mal, pour qu'elle soit comme ça, j'ai réalisé qu'il me restait plein de chose à tester et à approfondir, nottament une méthode que j'avais testé il y a quelques années, qui fonctionnait bien, mais que j'avais cessé de pratiquer car je n'arrivais pas moi à suivre, et que je m'y prenais mal.
Je ne saurais trop vous la ranger dans une case. J'ai cru que c'était de l'équitation de légèreté mais pas tout à fait, du western mais pas tout à fait, du classique mais pas tout à fait (je suis d'ailleurs assez contre les catégorisations de ce genre, d'autant plus quand les gens se targuent d'être "D'Orgeixiens" ou "Oliveiriste" parce qu'ils ont lu et compris un livre de ces hauteurs. Il y a du bon et du mauvais dans toute école, le tout reste d'avoir une vue d'ensemble de tous les idéaux pour réadapter ça à notre époque, mais bon, ce n'est pas le sujet du jour).
Non, c'est notre méthode.
L'idée est simple : pas de contact. Tant qu'elle n'est pas parvenue à une relation normale avec sa bouche, on reste rênes longues. Simplicité. Même si je continuerai de monter en bride pour pousser un peu plus le dressage et de la prendre sans mors pour certaines balade, son embouchure de référence est un mors à Olives en inox, sans muserolle.
Je ne demanderai plus rien, mais essaierai de composer avec. Je travaillais déjà beaucoup ma position (et ceux qui montent seuls savent que c'est dur à faire sans avis extérieur), mais je redoublerai d'effort. Même la mise en main, je ne la demande pas, je la laisse déjà s'allonger en extension d'encolure.
Et je la laisserai réfléchir comme je fais sur n'importe quel autre cheval quand elle a peur. (Je la connais trop, donc j'anticipe trop ses réactions).
Enfin, j'essaie maintenant de la sentir plus sous moi, d'analyser sa façon de se tenir naturellement, sans le cavalier, comment elle ferait les choses si je n'étais pas là.
Le travail a commencé avec la réadaptation de ma selle. En effet, avant le réhausseur, elle venait forcer et s'écraser au niveau du garrot, ce qui se faisait resentir par une forte sensibilité au passage du bouchon dans cette zone (du garrot au sacrum en gros, toute la zone des vertèbres dorsale). Avec une selle mieux adaptée la différence est flagrante, je peux même lui masser le dos avec l'étrille massante, elle s'endort !
Je l'emmène aussi beaucoup en extérieur rênes longues, pour travailler sur les dénivelés, donc on va beaucoup en forêt. Et ça façon de descendre s'est très nettement améliorée !
De même, elle commence à perdre ses réflexes habituels, donc, quand elle a peur, plutôt que de faire un demi-tour droit debout, elle ralentit et va sentir.
Quand elle stress, plutôt que de tirer directement, elle se met à mâcher son mors (un cheval qui mâche étant un cheval qui se décontracte, c'est plutôt cool).
Enfin, nous avons fait une grande balade, j'ai pu lui faire sauter les troncs et repasser au trot comme si de rien n'était, elle n'a pas chauffé.
Pour la carrière, il y a encore beaucoup de travail à faire au galop, mais c'est déjà beaucoup mieux. Elle répond à la voix au pas et au trot, au galop je m'arrête toujours avant qu'elle ne chauffe (donc si on ne doit faire qu'une longueur, on ne fait qu'une longueur), et j'arrive de plus en plus à la faire redescendre après. Niveau attitude elle commence à s'arrondir gentillement, sans se figer mais en machant son mors et en salivant (avant, même avec un mors en cuivre, sensé inciter à la salivation pour qu'ils se décontractent, il n'y avait rien).
À l'obstacle elle précipite moins, prend plus son temps, donc commence enfin à arrondir ses sauts, et change de pied directement après, à une simple pression de jambes !
Le seul problème de cette méthode c'est que pour que ça fonctionne je n'ai pas le droit à l'erreur. Une nanoseconde de main en trop et c'est fini, séance gâchée, au revoir. Mais à force elle deviendra plus conciliante. Et en attendant je travaille, la perfection est loin, mais je m'améliore. (Je suis d'ailleurs super contente car je commence à avoir le jambes super fixes, ça se voit surtout au trot en levé, alors qu'on m'a toujours reproché, quand j'allais en stage en club, d'avoir la jambe qui bougeait un peu, problème qu'on réglait donc en me remontant mes étriers à des hauteurs improbables) (certes, c'est plus compliqué d'être fixe avec des étriers longs, mais je monte comme ça. Pour l'anecdote, une fois je suis venue avec ma selle en stage. On m'a fait remonter mes étriers en dressage, j'ai même dû faire un tour avec mon étrivière. Et j'étais en longueur obstacle à la base.😅)
On appliquera tout ça en concours le 12 septembre normalement ! En plus, on change de format d'épreuve, ce sera une amateur 2 spécial 105 cm, à difficultés proggressives + jocker (en gros le parcours est de plus en plus haut, jusqu'à 105cm, et il y a un jocker, c'est-à-dire un choix entre deux obstacles, un plus dur/plus haut que l'autre, mais qui fait gagner pas mal de temps sur le parcours, car c'est tout au chrono).
Voilà voilà, on verra, ça se trouve ce sera la cata, mais ça se trouve on va gagner 😉.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top