3. Qui suis-je ?
Mon hypersensibilité, où tout est toujours « plus », voire « trop », et mon hyperesthésie, où tous mes sens sont exacerbés et extrêmement plus sensibles, font de moi ce que je suis ! Les difficultés, mais aussi les précieux moments que je vis, proviennent de ces particularités de fonctionnement. Étant par le fait extrêmement empathique, je suis réceptive à tout ce que les autres ressentent. Je suis comme un aimant qui se retrouve très rapidement envahi par un tas d'émotions qui, à l'origine, ne m'appartiennent pas toujours.
Je suis aussi très curieuse, ce qui me vaut de commencer beaucoup d'activités, sans jamais les approfondir, ce qui provoque chez moi une profonde frustration. Je suis également à cheval sur mes valeurs car ce sont elles qui guident chaque décision que je prends.
Enfin, j'ai un monde interne très intense. Je me pose toujours des questions : des questions existentielles, ou du type « Pourquoi ? », qui m'ont souvent mise face à des personnes qui ne savaient pas quoi me répondre. Je n'arrête jamais de réfléchir, de penser, de rêver, d'imaginer. L'avantage est qu'en cas d'apocalypse où je serais la seule survivante, je trouverais toujours le moyen de ne pas m'ennuyer ! Malgré tout, partager avec les autres me manquerait car, paradoxalement, même si les relations aux autres me posent beaucoup de problèmes, elles sont aussi très importantes pour moi.
Parfois, je ne me comporte pas toujours comme il faudrait - enfin, c'est ce que je crois comprendre lorsque je vois le visage déconcerté de ceux qui me regardent. Heureusement, ça ne m'arrive plus autant qu'avant car j'apprends de mes erreurs et j'essaye d'observer au maximum mon environnement pour mimer ce que les autres font ou pour faire ce qu'ils attendent de moi. A priori, cela ne marche pas trop mal. Mais au détriment d'une quantité impressionnante d'énergie de ma part et d'un masque que je dois porter quotidiennement.
Au fond, je me promène avec ce pyjama de personne «normale » (encore une fois, par là, j'entends « conforme à la majorité ») pour paraître normale et ne pas être remarquée avec ces rayures qui se voient à des kilomètres. Parfois, un geste ou une parole suffit à perturber celui avec qui je parle. Mais pour l'instant, heureusement, personne ne m'a encore démasquée !
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