Il est allongé sur son lit, devant un épisode de son animé préféré.
Son visage exprime l'incompréhension, il est perdu.
Puis la tristesse vînt, une tristesse immense.
Pourquoi ? Pourquoi il était mort ? Comment ? Qui ? Où ? Quoi ? Quand ? POURQUOI !?
La tristesse fût vite remplacée par la colère, une colère sourde qui montait en lui.
Mais il ne pouvait se permettre de laisser s'échapper cette colère, alors il se recroqueville sur lui-même, marmonnant des paroles incompréhensibles.

J'étais là, à côté de lui, je voulais le réconforter, lui dire que ça va aller, que ce n'est rien, que ce personnage resterait à jamais dans son coeur.
Mais pourtant mon corps ne bougeait pas, comme si l'interdiction d'approcher le gosse m'était contrainte.

Il pleurait sans plus savoir s'arrêter.
Il pleurait un être fictif.
Il pleurait un être qu'il aimait.
Un être qui n'existait pas.

Et moi, j'étais là en train de le regarder sans pouvoir rien faire, impuissante.
Je le regardait essuyer ses larmes, regarder une image de ce personnage, et pleurer à nouveau.
Ce pauvre gosse, il était perdu.
Mais je ne pouvais pas bouger, je n'en avais pas le droit ni la possibilité.

Il ne bougeait plus, ne pleurait plus.
Seule une larme trahissait qu'il était encore vivant.
Il relève le visage et regarde à nouveau l'écran à présent détesté.

Je savais ce qu'il allait faire.
Je savais que ce personnage l'avait plus affecté qu'il ne pensait.
Je savais qu'il allait falloir beaucoup de temps avant qu'il ne s'en remette.
Je savais que ces années d'études seront un véritable échec.
Tout ça à cause du personnage fictif.

Je le savait.
Car ce gosse c'était moi.