PDV Lucas

Finalement, les amies d'enfance de la vraie vie sont peut-être différentes de celles des animes, tiens.

M'enfin, Aurélie me fait meilleure impression que je ne le pensais. Elle est pas chiante, à l'écoute des autres, elle rit souvent aussi, et c'est sympa une fille qui aime rire, même à vos blagues les plus nulles. D'ailleurs, il est très important de noter que sur les dix choses qui l'ont fait rire jusqu'à maintenant, seules deux venait de mon Clément alors que les huit autres étaient de Cyprien.

Ça, c'est plutôt une bonne nouvelle. Une très bonne nouvelle, même. Ça prouve que pour le moment, elle me semble pas avoir de vue sur mon copain. Mais ça ne veut pas dire que la menace est totalement exclue, et dois continuer à surveiller, tel le petit ami protecteur et très viril que je suis.

Quelque chose sonne faux dans cette phrase ? Je ne suis pas d'accord. Tout est parfaitement normal. Et peu importe, car si il y a quelque chose de sûr, c'est que JE suis le prince charmant de Clément, même si je ne suis pas riche comme un prince,un chouïa moins beau, peut-être, et que je ne vis pas dans un château.

Mais j'ai un chat, et les chats cest sophistiqué et ça coûte cher. Rien que ça, ça prouve que j'ai un minimum de sang royal dans les veines.

- Hein, Dumbo ? Je murmure en le câlinant.

Pour toute réponse, la masse poilue se dégage paresseusement de mes bras, me jette un regard ennuyé pour finalement monter sur les genoux d'Aurélie.

Elle le caresse, il ronronne, et elle rit.

Sale lâcheur, va.

PDV Oscar

- Raaaah.... ça m'énerve.
- C'est quoi, une relation abusive ?
- Tant pis, je trouverai autre chose...
- C'est quoi, une relation abusive ?
- Je peux toujours payer quelqu'un pour-
- C'est quoi, une relation abusive ?
- Mais la ferme !

Alexandre frappe contre son bureau, visiblement furieux. Rectification : il est totalement furieux. Je suis tenté de lui dire que, dans ce genre de situation, son visage de beau blond n'est plus aussi beau lorsqu'il est rouge et déformé par la colère, mais je crains que si je n'ouvre la bouche, les foudres s'abattent sur moi et ma pauvre petite existence.

Alors je fais comme à mon habitude. Je me mets dans un coin de la pièce, attendant que sa crise passe, silencieux.

En espérant qu'elle passe vite, même si je doute que ce ne soit le cas. Je regarde alors le plafond pour me distraire, passer le temps, j'essaye de penser à quelque chose de futile et d'existentiel, mais il faut toujours que je bruit d'un meuble qui se casse me ramène à ma dure situation d'ennui morte,

- Pourquoi ce mec est si puéril ? On dirait un gamin.

Un silence soudain tombe et Alexandre me fixe, les yeux légèrement écarquillés. Je me demande ce que j'ai pour brusquement attirer son attention de la sorte, avant que je ne réalise que j'ai pensé tout haut.

- Qu'as-tu dit...?
- Absolument rien, vous pouvez reprendre.

Mais il ne me lâche du regard, les pupilles rivées sur moi. D'un moment à un autre, je sens qu'il pourrait exploser, et je cherche activement comment ne pas recevoir l'impact.

Mais rien ne me vient.

La porte de la chambre est trop loin, à l'opposée, et évidemment, mon futur assassin me barre la route. Sauf que je n'ai pas du tout l'intention de mourir, du moins pas aujourd'hui, ou dans les jours qui suivent.

- Tu veux un câlin pour te calmer...?

Alexandre hausse un sourcil, puis grogne légèrement, exaspéré, avant de me tourner le dos et de retourner sur son ordinateur.

Une autre question émerge alors :

- Combien de temps serai-je coincé ici ?
- Tant que je n'obtiens pas Clément.

Alors là, ça promet d'être long.