Partie 11
Jour de l'ombre, 13 du mois, année 749 après l'apparition des lézards volants.
Il est tôt, rien à dire de plus, je suis toujours vivant et dans mon trou.
Ironiquement, c'est au moment où tout commence à s'éclaircir que j'écris un jour de l'ombre. Je n'ai jamais écrit un jour de l'ombre dans ce carnet depuis que cette expédition a commencé. Aujourd'hui j'ai réalisé deux choses.
La première est que nos ennemis ne sont pas si différent de nous. Je veux dire, dans leurs attitudes. Il vivent ici en paix, une ville normale, tout est calme ; sans véritable danger j'entends, les gens parlent fort dans la rue, surtout les commerçants, les enfants jouent, crient comme des enfants le feraient. Ces même enfants, se sont les premiers civils qui m'ont vu. C'était pour ça que je n'en avais jamais vu avant. Ils n'ont pas pour habitude de venir ici. Ils sont venus pour me voir, voir un homme probablement condamné. Je me souviens, j'ai fais la même chose étant petit. Il y avait un cachot où croupissait un voleur, un rebut de la société promis à la potence. On voulait voir à quoi ressemblait la tête d'un homme qui allait mourir. Je me souviens qu'il était plongé dans ses pensées, il ne daignait pas nous porter attention. Chaque instant devait être précieux pour lui. Ou alors il avait juste sommeil, vivait l'instant présent comme il l'avait toujours fait et se fichait de la suite. Je me suis souvent posé cette question durant ma vie : à quoi pense-t-on quand il ne nous reste plus qu'un jour à vivre dans une cellule ? Et heureusement, encore aujourd'hui je ne connais pas la réponse. Cela signifie que je ne suis pas résigné ! Il me reste ma mission à accomplir ! Et puis, je ne vais pas non plus mourir demain. Ils n'ont, enfin... Elle n'a rien prévu à mon avis. Enfin bref, les enfants...
Ils étaient adorable. Les premiers visages heureux que j'ai pu voir depuis longtemps, aucun n'avait peur de moi. En même temps, même si je voulais leurs faire du mal, ils étaient à dix mètres au dessus de moi, et dix mètres nous séparait. L'un d'entre eux fit tomber un petit caillou. Il percuta plusieurs barreaux avant de toucher mon sol. Je l'ai ramassé et j'ai regardé l'enfant qui l'avait lâché. Je ne sais pas s'il pouvait me voir mais je lui ai souri. Je ne les voyais pas distinctement mais je remarquais tout de même les oreilles et queues de loup de deux d'entre eux et la peau rouge et bleue d'un autre. Ce détail me rassurait sur le fait que je ne rêvait pas.
La deuxième chose est le fait que je ne suis pas si important... Pourquoi me gardent-ils ? hein ? Parce qu'ils ont besoin d'informations ? Mais dans ce cas pourquoi ne passent-ils pas des heures à m'interroger ? Sûrement parce que je ne suis pas le seul à interroger, d'autre ont du être bien plus éloquent que moi. Ce doit-être avec eux qu'"elle" discute. J'hésitais à appeler de toute mes forces mon geôlier mais je me souvins du trajet que j'avais déjà parcouru, des centaines de mètres, plein de cellule toute vide sauf une... Personne pour écouter à par cette fille. Qu'avait-elle fait, elle ? Elle n'a pas l'air humaine au final, les cheveux bleue comme un ciel sans nuages ne sont pas commun vers chez moi en tout cas...
J'ai hésité pendant un moment à l'appeler. Il y a peu de chance pour qu'elle comprenne ce que je dis. Mais je l'ai finalement fait. J'ai crié, pour que le son aille jusqu'à elle, un :"mademoiselle ? Vous m'entendez ?"
Elle me répondit des mots que je ne comprenais pas, sa voix était cassé, aigue, et enjoué. Je ne me souviens pas de tout mais j'entendis quelque chose comme "komoshi ?" ou encore "tu som por aïe !" Puis des "tatatatataaaa !" Le cachots l'avait peut-être rendue folle...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top