septembre 2019 (2)

Cap sur l'Afrique🌞

La naissance de tout enfant est un événement heureux et cela se manifeste surtout en Afrique où plus qu'un événement heureux, c'est une occasion comme une autre de se retrouver et de se réunir dans diverses festivités.

Nous allons dans cet article nous intéresser au cas d'une ethnie de l'Afrique de l'ouest, les yorubas.( se lit yorouba).

(Certains mots ne pourront être retranscris phonétiquement en raison de la difficulté de trouver un son français correspondant)

Source : Wikipedia

Chez les Yorubas, les sept premiers jours d'un bébé sont très déterminants. En effet il n'a pas encore de prénom et ce n'est que le huitième jour, lors de la cérémonie de sortie ou cérémonie de baptême qu'on lui en donnera un.

Appelée "Iso Omò Loruko", cette cérémonie est très importante dans la vie de tout individu yoruba car c'est non seulement le jour où il sera présenté à la famille par extension de ses parents( tantes, oncles, filleuls, grands parents, etc), mais aussi le jour où on lui donnera un prénom indigène qui le suivra toute sa vie. C'est l'une des raisons pour lesquelles cette cérémonie se déroule solennellement dans un protocole établi depuis des siècles que même la colonisation et la modernisation détournent difficilement.

La cérémonie se déroule dans la maison familiale paternelle. Elle débute par une petite prière et la présentation de la famille, du bébé et l'accueil des invités et des sympathisants.

Débutera ensuite une série de prières de chants religieux adressées aux mânes des ancêtres et à Dieu pour honorer l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille.

L'aîné désigné comme maître de cérémonie la présidera sur la base de Sept articles symboliques traditionnellement utilisés pour exprimer l'espoir ou le chemin vers une vie de succès et heureuse.

Traditionnellement, les articles sont frottés contre les lèvres du bébé, mais l'approche moderne de cette pratique implique que la mère les goûte au nom de l'enfant. Ces articles sont:

Le miel est utilisé pour sucrer les choses. Il symbolise la douceur, pour exprimer que la vie du bébé sera faite de douceur et de moments heureux.


L'eau est éternelle et n'a pas d'ennemis. Et tout être vivant en a besoin pour survivre. L'enfant n'aura jamais soif dans sa vie et de ce fait, ces ennemis ne pourront stopper son évolution.

L'huile de palme: est utilisée pour prévenir la rouille, pour lubrifier et masser le corps. Il est donné pour une vie facile, et pour vivre une vie d'amour sans frictions.

La cola amère : Contrairement à beaucoup d'autre types de noix de cola, la cola amère dure plus longtemps. Elle symbolise donc la longévité.

La noix de cola : elle est souvent mâchée puis recrachée. Elle est utilisée pour éjecter le démon hors de la vie de l'enfant.

Le piment :le piment à plusieurs graines à l'intérieur. Il est donné pour une vie fructueuse couronnée par une bonne descendance.

Le poisson séché/fumé: le poisson vit dans l'eau, son environnement naturel et utilise sa tête pour trouver son chemin dans l'eau, peu importe à quel point l'eau est trouble. On l'utilise pour signifier que l'enfant évoluera dans son environnement naturel ( au milieu de l'amour de ses parents), trouvera sa voie dans la vie, et ne sera jamais vaincu, même dans les moments difficiles.

Le sel : utilisé pour donner de la saveur et préserver la nourriture. Il est donné à l'enfant pour signifier que la vie de celui-ci ne sera pas banale mais remplie de saveur, de joie et de substance de telle manière que l'enfant préservera tout ce qui est bon.

Après que ces aliments soient administrés, les prénoms de l'enfant sont alors donnés en commençant par les grands parents et les parents et après par la communauté. Tous ces noms sont dit à haute voix et répétés par la communauté.


Il n'est pas rare que l'enfant ait plusieurs prénoms. Mais on l'appellera par celui qui sera le plus utilisé.

La cérémonie se termine par un repas, de la danse et des festivités diverses pour honorer cette nouvelle vie.

Dépendant de la religion des parents, une Bible ou un Coran, sont parfois ajoutés à titre symbolique aux sept articles suscités.

Chez les yorubas, le choix du prénom ne se fait pas au hasard. Il se fait en fonction de l'histoire de la grossesse, du destin qu'on voudrait pour lui et de plusieurs autres paramètres méticuleusement étudiés.
Il existe donc trois sortes de prénoms chez les Yorubas :

Oruko Amutorunwa( noms venus du ciel) ou les noms prédestinés.

Plusieurs yorubas pensent que les bébés viennent avec les noms prédestinés.

L'exemple des jumeaux en est d'autant plus flagrant. Chez les Yorubas, la plupart des jumeaux (ibeji) portent les prénoms Taiye [Tayé] ou Taiwo [Tayiwò] diminutif de "Taiyewo" signifiant "celui qui goûte la vie", pour signifier que le premier né des deux est celui envoyé par l'autre pour goûter la vie en premier et le second né est souvent appelé "Kehinde"[ Kéyindé]( dernier arrivé). Celui qui vient directement après les jumeaux est souvent appelé Idowu [Idowou], et le suivant Alaba et le suivant Idogbe, peu importe leur sexe.

Ige [Igué] est un enfant né avec les jambes en premier au lieu de la tête ;

Ojo( garçon) et Aina [Aïna](fille) est donné au bébé né avec la corde ombilicale enroulée autour de son cou.

Quand un enfant est conçu sans menstruation au préalable il est appelé Ilori.

Dada est donné à l'enfant né avec les cheveux longs.

Ajayi [ Adjayi] est l'enfant né avec le visage regardant le bas.

Nous pouvons noter aussi:

Abiodoun, pour un enfant né un jour ou une période de festival,

Abiona pour un enfant né lors d'un voyage

Abidemi ou Bidemi pour un enfant né hors de la présence de son père ( celui-ci a voyagé par exemple)

Enitan( le/la seul(e) d'une histoire). Un de ses parents est mort avant sa naissance. Et il/elle n'a pas de frères ou sœurs.

Bosede, pour un enfant né un jour sacré, saint.

Babatunde/ Babatunji( le père est de retour) est le fils né dans une famille où le père est mort récemment( cela témoigne de la croyance en la réincarnation).

Oruko Abiso ou noms donnés sur la terre.

Il y a des noms qui ne viennent pas naturellement avec le bébé mais qui lui sont donnés après sa naissance le septième jour (pour les filles) ou le neuvième (pour les garçons). C'est surtout l'introduction de l'Islam qui a établi cette cérémonie au huitième jour, ainsi qu'une sorte de question d'équilibre. Dans le cas de faux jumeaux par exemple, la cérémonie se déroule au huitième jour d'office.

Ces noms concernent la situation de la famille dans la société et certaines traditions familiales.
Par exemple, le prénom Ogundiran (Ogun est devenu une tradition vivante dans la famille_ Ogun est un dieu de la tradition yoruba) ou Ayanlowo (la tradition du tam tam Ayan est honorable) ou encore Oyetoso( la couronne est un ornement) ou même Ajewole (la richesse est dans la maison).

( cette liste n'est pas exhaustive)

Les noms Abiku ou "noms de la mort"

Plusieurs yorubas pensent que certains enfants sont nés pour mourir à cause de l'histoire de la famille ou il y a souvent un taux élevé de mortalité. Par exemple, quand une femme fait fausse couche sur fausse couche ou que ses grossesses aboutissent souvent à un drame ( bébé mort né), le survivant est appelé:

Malomo( ne repart pas)

Akanbi (un qui est né délibérément)

Akande (celui qui est arrivé determiné)

Atanda (celui qui est délibérément créé après une longue recherche)

Pour les filles :

Aduke ( celle de qui tout le monde a envie de s'occuper)

Ayoke ( celle dont tout le monde est content de s'occuper)

Arike ( celle qui est dans le viseur)

Atinuke ou Abike ( celle qui est née pour être chouchoutée)

( impossible de traduire fidèlement la phonétique de ces mots parce que certains sons n'existent pas dans la langue française)

Petite anecdote amusante:

Je fais partie des cette minorité d'enfants de parents yorubas portant un seul prénom indigène et de deux prénoms chrétiens. Toyin( Toyi) est une contractionde "Oluwatoyin" qui signifie "rendons gloire à Dieu".🍂

Toyin (AlCapone_2)

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