Chapitre 6: Un débat de zombies

J'ai donc passé ma nuit à partager le lit de Reiner.

Ce n'est pas la première fois que nous partagons le même lit. Chaque fois qu'il vient faire des soirées cinéma chez moi ou simplement qu'il vient me tenir compagnie quand mes parents sont absents, il dort toujours dans mon lit double avec moi. Cela n'a jamais été étrange pour nous et il supporte mon « somnambulisme ». Si je me réveille la tête sur son torse ou agrippé à sa jambe, alors nous nous contentons d'en rire. Cependant, depuis que j'en suis amoureux, quand je sens sa présence chaude et rassurante près de moi, j'ai le cœur qui accélère... j'aurais envie de le prendre dans mes bras et ne plus jamais le relâcher.

Nous sommes en route pour retourner chez nous et assis sur la banquette arrière de la voiture, je me colle comme je le peux à la portière. Les bruits dégoutants d'un liquide tombant dans un sac me font lever le cœur et je cherche à regarder autre part.

-C'est ce que ça fait de manger des nachos étranges vendus dans un dépanneur! Rigole Reiner toujours au volant.

-Elles ne semblaient pas si mauvaises, se plaint Armin blanc comme un drap.

Nous sommes arrêtés faire le plein il y a quelques minutes et ce charmant champignon blond a eu la brillante idée de se commander une sorte de nachos étranges. Le problème, c'est que celles-ci ressortent depuis plus de deux minutes.

-Bertholdt, tu devrais essayer de le rassurer plutôt que de fixer dehors, me réprimande Annie.

-Excuse-moi, mais voir quelqu'un vomir ça me dégoute. Si je regarde, je vais vomir moi aussi.

-Quel adorable petit-ami tu es. Reiner, gare-toi au bord de la route, nous allons échanger de place.

Je n'y peux rien si cela me répugne! Pourtant, je me souviens d'un jour où Reiner était tellement bourré après être allé en boite qu'il vomissait sans arrêt. J'avais passé la nuit avec lui près de la toilette à lui caresser le dos et lui donner de l'eau. Pour moi, m'occuper de lui n'était pas un problème, loin de là. Je ne voulais que rien lui arrive.

Le blond nous arrête sur le bord de l'autoroute afin que moi et Annie échangions rapidement de place. Je me demande ce qu'elle compte faire de plus pour l'aider alors qu'il vomit. L'encourager comme on le fait avec les femmes enceintes? Je préfère ne même pas écouter, trop dégouté par cette situation.

-Tu as l'air de regretter de l'avoir amené, remarque Reiner sans tourner ses yeux vers moi.

-Hein? Non, pas du tout! C'est mon petit ami, donc j'aime passer du temps avec lui.

-Mais oui.

Le sourire sur ses lèvres est étrange, ce qui me fait m'enfoncer un peu plus profondément dans mon siège. Se doute-t-il de la supercherie? Il faut dire que Reiner me connait plus que n'importe qui sur cette Terre et donc, il doit voir à quel point je ne suis pas à l'aise quand je suis avec Armin. Me connait-il jusqu'à savoir que je joue le jeu? Tel est la question.

Heureusement, le petit champignon blond cesse de vomir après un moment, bien qu'il reste blanc comme un drap. Annie, qui est près de lui s'avère beaucoup plus douce et attentionnée que ce que j'aurais pensé. Elle lui tient les cheveux, lui offre de l'eau et lui parle à voix basse de choses les faisant tous deux rires. Pourquoi Reiner n'en semble pas le moins du monde jaloux?

Mon meilleur ami nous laisse chacun à nos domiciles respectifs, terminant comme toujours par moi puisque j'habite au fond de la ville, dans un rang dénué de vie. Quand il gare son véhicule dans ma cour en gravier, il se retourne en souriant vers moi.

-Alors, qu'est-ce que tu as pensé de ces vacances? S'enquiert-il, personnellement, j'ai adoré. Il faudrait aller plus loin la prochaine fois.

-C'est vrai, c'était presque parfait... tu as dû aimer passer du temps avec ta copine?

-Oui et toi, tu devais aimer être avec Armin? C'est un gentil garçon. Je suis certain qu'il te fait attention.

-Oui...

Pourquoi il y a ce petit malaise qui s'est instauré entre nous depuis que nous nous savons respectivement en couple? Quand nous nous adressons la parole, il y a toujours une sorte de tension entre nous. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal? Je n'aime pas ça... pas ça du tout. Je tiens trop à mon meilleur ami pour qu'on soit embarrassé ensemble.

Voyant qu'aucun de nous deux ne parle, je m'apprête le cœur lourd à sortir de la voiture quand sa belle voix m'interpelle :

-Tu travailles bien jeudi soir?

-Aux dernières nouvelles, oui, comme toujours. Pourquoi?

-Il y a ce film au cinéma avec le mec chauve qui a plusieurs personnalités. Tu as envie qu'on y aille? Après on pourrais aller au Mecdo comme on le faisait parfois.

J'ai l'impression d'avoir le cœur qui accélère. Cela fait longtemps que nous n'avons pas fait ce genre de sortie. Sans la moindre hésitation, j'accepte avant de sortir de la voiture, très heureux.

***

-J'ai l'impression que tu n'as jamais écouté le moindre film de zombie, grogne Armin qui est assis en indien sur le comptoir au travail, dans une infestation, la base de la survie est de toujours être en mouvement. Comme ça, tu peux te trouver les ressources nécessaires sans devoir installer un camp qui sera à la merci des zombies.

Je lève les yeux au ciel, vraiment insulté de l'entendre tenir de tels propos. Nous sommes en ce moment dans la quincaillerie où nous travaillons. Comme il se fait tard et qu'il n'y a pas de client, nous avons entamé un débat très important : quoi faire dans une infestation de zombies.

-Si les principaux dans les films sont toujours en mouvement, c'est justement pour mettre de l'action dans le film, répliquai-je agacé, en vrai, s'il y avait une infestation, je me ferais un petit groupe et j'irais vivre dans un Costco. Comme ça, on pourrait faire des tours de garde devant les portes et vivre en même temps ce qui ressemble le plus à une vie. On aurait assez de nourriture et quand il n'y en aurait plus, on changerait de magasin.

-Mais tu oublies que tout le monde aurait cette idée et donc, les magasins seraient les lieux où il y aurait le plus de zombies. Il y a plusieurs portes et c'est trop grand pour tout surveiller.

-Où tu prendrais ta nourriture et tes armes dans ce cas, si tu as peur des magasins?

Armin réfléchit à sa réponse, mais avant qu'il n'ait le temps de répondre, notre attention est attirée par la sonnette de la porte d'entrée. Tiens, je croyais que les clients du jeudi soir n'étaient qu'une légende. Je sens un sourire se graver sur mes lèvres quand j'aperçois Reiner qui nous observe étrangement.

-Est-ce que vous vous disputiez? S'étonne mon meilleur ami.

-Oui, sur un sujet très sérieux, répondis-je, dis-lui que dans une infestation de zombie il est préférable de vivre dans un magasin et pas d'être continuellement en mouvement!

-Oh... et bien moi j'irais vivre dans une prison. C'est un endroit sécuritaire.

Je me frappe le front avec désespoir. Pourquoi personne n'a la logique des apocalypses ?! Dans un soupir, je termine de fermer ma caisse pendant qu'Armin va verrouiller la porte de devant, puis nous partons chacun de notre côté en nous saluant. Je sors avec Reiner ce soir! Bon, entre amis, mais ça reste mieux que rien.

-Tu ne l'embrasses pas avant de partir? S'étonne Reiner.

-Au travail on préfère rester discret. On y va?

J'étais censé écrire cette partie hier, mais j'ai plutôt commencé à écouter Junjou Romantica, donc je n'avais pas d'inspiration avant d'avoir terminé les trois saisons... je sais pas si ça vous fait ça aussi?

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